Ça fait déjà près d’un mois que Jim James et sa bande ont publié leur dernier album et ça fait près d’un mois que je reporte la critique de celui-ci par manque de temps. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait de vous parler de cet album qui marque un tournant dans la prolifique carrière de la troupe du Kentucky, qui fait un rock aux accents très roots.
Nous voilà donc avec The Waterfall, le septième album de My Morning Jacket, le premier depuis l’excellent Circuital paru à la fin de 2011. Les Jacket y sont toujours aussi éclectiques qu’avant, mais c’est la première fois qu’ils enregistrent un album qui forme un tout aussi cohérent et chaleureux. Il est vrai que les quêtes spirituelles de Jim James apportent beaucoup d’eau au moulin. Son magnifique album solo Regions of Light and Sound of God en témoigne. D’ailleurs, on peut voir The Waterfall comme une espèce de suite logique à Regions of Light…
Si les albums précédents des Jacket fourmillent de pièces dignes d’une prestation de tête d’affiche de près de quatre heures à Bonnaroo (c’est déjà arrivé), The Waterfall est plus intime et personnel. Oui, des chansons comme Thin Line et Believe (Nobody Knows) (que certains interprètent comme un hymne à la liberté religieuse) vont offrir d’excellents moments en concert, Big Decisions est une chanson qui ne demande qu’à être jouée dans des stades, il reste cependant que les principaux thèmes traités par James sur cet album sont infiniment personnels. Get the Point est au je et au tu. On s’accroche au récit de cet homme qui veut mettre fin à une liaison qui ne marche plus. S’il n’y avait pas cette voix incroyablement soul de James, je ne sais pas si on s’y accrocherait autant. Mais ça semble tellement sortir tout droit du coeur…
Rien à dire sur la réalisation de cet album, sinon qu’elle est magnifique. Son impeccable, arrangements complexes, les bons instruments (y compris la voix de James) sont mis en valeur au bon endroit, au bon moment et au bon niveau.
The Waterfall est probablement l’album qui va permettre à My Morning Jacket de sortir de son relatif anonymat. Je dis relatif parce qu’ils sont capables de jouer devant des dizaines de milliers de personnes dans les grands festivals américains. C’est juste qu’ils sont encore dans la sphère indé et qu’ils ont tous les atouts devenir un des grands groupes rock de notre époque. Si jamais ils passent près de Québec un jour, ne les manquez surtout pas. C’est sur la scène que ce groupe-là est à son meilleur.
Avec l’album que Jim James et sa bande viennent de nous donner, je suis optimiste pour leur spectacle à Field Trip le 6 juin prochain.
(ATO / Capitol)