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    [SPECTACLE] Peter Peter (+ Barbagallo), la Maison de la culture de Trois-Rivières (salle Louis-Philippe-Poisson), 11 mars 2017

    Notre beau pays a eu l’honneur de recevoir Peter Peter et sa bande pour trois soirs seulement. Heureusement, Trois-Rivières et Québec faisaient parties des arrêts, en plus de Montréal.

    Avant d’accueillir l’homme aux yeux de velours, Barbagallo est venu nous surprendre avec leur son pop-rock-folk rafraîchissant. Avec une belle assurance, le toulousien et ses musiciens nous ont livré quelques-unes de leurs chansons. Le chanteur, aussi à la batterie, a, entre autres, chanté la pièce titre de son album Grand chien et a terminé avec la pièce La vérité.

    Le dernier passage de Peter Peter à Trois-Rivières date de 2011 et un concert prévu en décembre 2013 avait même dû être annulé, alors laissez-moi vous dire qu’après plus de six ans d’attente, le public était au rendez-vous, moi la première et Peter Peter a même ajouté « Ça fait longtemps Trois-Rivières, ça fait trop longtemps ».

    Et là, ça y est, mon moment le plus attendu de 2017 est en train de se produire. Tout de noir vêtu, Peter Peter et ses trois musiciens qu’il a amené de France avec lui, Augustin Hauville (claviers), Charlie Trimbour (synthétiseur) et Mathias Fisch (batterie), sont embarqués sur scène. Ils ont tout de suite débuté avec Noir Eden, la pièce titre de son plus récent album, sortie il y a quelques jours à peine (24 février 2017).

    Il était très peu bavard entre les pièces au début, mais son charme, ses déhanchements et des jeux de pieds parlaient d’eux-mêmes. On sentait une petite timidité tout de même assumée, mais surtout, j’ai senti qu’il avait envie de nous offrir sa musique en cadeau. Après quelques pièces du récent album, dont Fantôme de la nuit, No man’s land et Orchidée, il nous a fait plaisir avec Tergiverse, pièce de son premier album éponyme, qu’il dit aimé encore beaucoup. Le public commençait à être bien réchauffé aussi et quelques fois pendant le spectacle Peter Peter a lancé « Vous êtes chauds, putain ». J’imagine que ça voulait dire qu’on était « en feu » !

    La douceur de sa voix et l’intensité des ses interprétations ont fait de Vénus l’un des beaux moments de la soirée. MDMA, de Une version améliorée de la tristesse, a été un beau cadeau, qui a été suivi de Little Shangri-la, un peu plus neutre, mais tout aussi belle et encrée dans le moment présent.

    Je pense que Peter Peter connait bien son public puisqu’il nous a fait son « succès-souvenir », comme il l’a appelé, Caroussel de l’album Une version améliorée de la tristesse. Pendant la pièce Allégresse, qui a suivi Damien, il a quitté la scène pour aller écouter la portion instrumentale dans la salle, debout à l’arrière, l’air moqueur. Il est ré-embarquer sur scène vite et a enchaîné avec Bien réel. Il commençait à se dégourdir la langue et il a demandé au public de chanter avec lui sur la prochaine chanson, Loving game et on n’a eu d’autres choix que d’obéir à son regard enchanteur !

    Peter Peter était tantôt assis devant la scène, tantôt en train de faire un tour dans la salle, alors là, c’était à notre tour de se lever et de faire comme la petite gang en arrière de la foule, c’est-à-dire de danser, sur sa pièce qui je crois est la plus connue; Une version améliorée de la tristesse. C’est cette chanson qui clôturait le spectacle. On était debout les mains en poing, les frissons partout dans le corps et les émotions dans le tapis, jusqu’à ce qu’il décide de sauter dans la salle, de prendre une chaise pour le faire grimper sur une petite table et finir les notes de guitare de la chanson ainsi, au grand bonheur du public, vous l’aurez bien compris.

    En rappel, on a eu droit à une chanson qui n’existe nulle part ailleurs, Noémie. Il est revenu seul pour faire cette chanson, mais il a lâcher quelques « putain » et « ça ne marche pas » puisque sa guitare semblait pas coopérer. Après quelques trop longues minutes à le regarder assis par terre en train de régler ce problème, il m’a fait fondre avec cette pièce inédite. Il a terminé avec Pâle cristal bleu, qui est aussi la dernière pièce de l’album.

    Les derniers sons de la chanson continuaient de jouter d’eux-mêmes et Peter Peter nous a laissé en disant quelque chose que je vais me rappeler longtemps; il a dit « à la prochaine » !

    Dû à de petits problèmes, nous pouvons seulement vous offrir des photos de la première partie:

    Barbagallo – salle Louis-Philippe Poisson 11 mars 2017 crédit photo: Jean-François Desputeaux
    Barbagallo – salle Louis-Philippe Poisson 11 mars 2017 crédit photo: Jean-François Desputeaux
    Barbagallo – salle Louis-Philippe Poisson 11 mars 2017 crédit photo: Jean-François Desputeaux
    Barbagallo – salle Louis-Philippe Poisson 11 mars 2017 crédit photo: Jean-François Desputeaux
    Barbagallo – salle Louis-Philippe Poisson 11 mars 2017 crédit photo: Jean-François Desputeaux
    Barbagallo – salle Louis-Philippe Poisson 11 mars 2017 crédit photo: Jean-François Desputeaux
    Barbagallo – salle Louis-Philippe Poisson 11 mars 2017 crédit photo: Jean-François Desputeaux

    Karina Tardif

    14 mars 2017
    Région : Mauricie, Spectacles
    Barbagallo, france, musique, Noir Eden, Peter Peter, Trois-Rivières, Une version améliorée de la tristesse
  • [SPECTACLE] Guerilla Poubelle déchire au Cabaret Satyre, jeudi 20 octobre 2016

    [SPECTACLE] Guerilla Poubelle déchire au Cabaret Satyre, jeudi 20 octobre 2016

    Tout d’abord, je tiens à remercier ecoutedonc.ca de m’avoir accueillie au sein de sa belle équipe. Également, ce fut agréable d’être reçue par le charmant cabaret spectacle Le Satyre (soulignons leur ouverture récente en mai 2016).

    Ce jeudi 20 octobre dernier, pour une 7e tournée au Québec, le Satyre a accueilli Guerilla Poubelle. Notons qu’ils étaient en tournée avec Bonvivant et Speed Massacre lors de leur passage en sol trifluvien.

    Malgré le fait qu’il n’y avait pas foule vers les débuts du spectacle, celui-ci n’a pas été retardé. On a débuté vers 21 h avec un groupe originaire de Québec : Achigan. Du bon punk-rock en français, où chacun des musiciens prend une part égale côté son. L’échange entre les trois membres est bien équilibré, on entend super bien les paroles et c’est à leur juste valeur. C’est un groupe engagé, enragé et jovial tout à la fois. Leur amour pour la nature saute aux yeux; le drummer « vitesse », Simon Viviers, vêtu son chandail de Greenpeace, le guitariste-chanteur, Guillaume Guité, porte fièrement la chemise carottée et puis le bassiste-chanteur, Christian Jacques, aborde ses fameuses bottes de pêche ainsi que son casque blanc des bois. Que la pêche soit miraculeuse ou que le chat Facebook soit un gentil minou, ils nous disent également que dans le punk-rock, c’est important d’être vulgaire. Puis, ces gaillards ont vu les époques passer et se transformer, ce qui les a révoltés. Ils nous avouent : « Quand on était jeune, on buvait dans le pit de sable. » Maintenant, c’est différent : cet endroit mythique est devenu un sale dépotoir. Le nouveau quartier, dorénavant, est situé exactement sur le dépotoir. Les enjeux axés sur l’environnement de leur coin de pays les troublent particulièrement. Ils tentent de nous ouvrir les yeux sur ces accablants constats. Tel le vent sale qui souffle sur Limoilou à Québec. Par exemple, il transporte avec lui les effluves polluées de Trois-Rivières. On saura que vers l’est, au Québec, se déplacent les toxines aériennes et aquatiques. En dépit des sujets, ils restent cools et amusés sur scène. Merci à Fred, un des partisans, d’avoir relancé le groupe, en gueulant : « Participez au Chaos! » C’est exactement ce que Achigan nous chante après avoir avoir dit qu’ils finissaient… Christian Jacques, le bassiste-chanteur, nous dévoile qu’il a commencé à composer, puis qu’ensuite, il s’est mis à chanter et jouer de la guitare. Il vient de la scène punk, mais nous confie aimer faire de la musique traditionnelle québécoise ainsi que du métal québécois. Si vous avez envie de prêter l’oreille à son groupe de black métal progressif, eh bien, allez donc écouter Moonlyght!

    Pour faire place à leurs confrères, « les bons à rien… ah non, ‘scusez : les Bonvivant », disait Christian. Originaires de Saint-Étienne-de-Beauharnois, les trois jeunes hommes nous offrent une prestation punk-rock plutôt flottante. Ils sont également de la partie pour accompagner la tournée québécoise avec le prochain groupe, Speed Masacre. Fait cocasse, la tendance se maintient; une guitare de bois foncée, une basse blanche, mais quatre cordes au lieu de cinq. Même s’ils chantent en français, les paroles sont plus crunchy, légèrement moins compréhensibles pour ainsi mieux se faufiler dans le son, le vibe. Bref, la guitare lead pas mal pour l’ensemble. Si j’ai bien compris, ils nous gueulent que le rock’n’roll est à chier! En fait, c’est un cover qu’ils ont fait du groupe Les Prostiputes de Rouyn Noranda. En finissant, ils nous confessent, dans leur dernière chanson, que malheureusement, faut pas qu’on arrête le pot, mais plutôt qu’il faut qu’on arrête de boire, en référence à leur toune : Samedi, demain j’arrête de boire. Visuellement, leur choix pour leur conception graphique est très intéressant! Par exemple, leur pluie de couteaux sur les chandails. Enfin, c’est très encourageant de constater que la scène punk-rock reste en vie en Mauricie!

    Au troisième changement de setup, on constate que les groupes sont biens rodés. Les pauses entre les prestations ne sont pas trop longues, heureusement, puisque la musique est beaucoup trop forte pour qu’on puisse se parler. Je ne sais pas si le Satyre se sentait punk ce soir là, mais la playlist, malgré les bons morceaux, était la même pour une seconde entracte!

    Speed Masacre s’annonce : « On est juste six, c’est à nous autres, c’te show-là. » Les punk-rockeurs montréalais, composant en anglais depuis un bon moment, ont fait leur apparition pour la première fois à Trois-Rivières ce mardi. On entend quelques pièces dont Inside my Head de leur plus récent album, Stupid Fucking Rain, ainsi que Fuck the World ou Police on the Dancefloor, tirés de leur album datant de 2012, We Hold the Vikings by the horns, pour ne nommer que celles-ci. On sent un petit côté dansant, twistant, légèrement à la rock’n’roll tout en restant assez fidèle au punk. Et puis, encore une fois, il y a une guitare de bois foncée, une basse blanche, mais quatre cordes.

    Pour ceux qui ne les connaissent pas, depuis 12 ans, le power trio a donné plus de 800 concerts à travers le monde, en passant par les plus petits bars de la France, à de plus grandes scènes ainsi qu’à des festivals. Ils sont demeurés fidèles à leur éthique du début DIY, participatifs et impliqués avec d’autres groupes sur tous les supports possibles et imaginables. Le groupe est tellement punk qu’il limite eux-même le prix des concerts, des places disponibles et de leurs albums, en refusant de s’inscrire à la SACEM. Till Lemoine est au chant et à la guitare depuis toute l’histoire du groupe, soit depuis 2003. En plus, il est membre de l’association de concerts Guerilla Asso aidant à la culture musicale de Paris surtout. Leur style de vie exprimé dans la chanson Punk Rock is Not a Job, reflète leur choix de refuser de vivre de leur musique en concevant un emploi hors du groupe. Poursuivant une tournée de plus de 40 dates en Europe, le groupe revient en sol Québécois par Trois-Rivières, Québec, Alma, Sherbrooke, Gatineau, Rouyn et Montréal. Inferno, disponible en format vinyle et CD, présenté par GxP, comprend quatre nouveaux titres disponibles sur toutes les plateformes numériques, depuis le 8 juillet 2016, pour faire suite à leur plus récent album Amor Fati. Tel qu’annoncé sur leur site, Guerilla Poubelle est venu brasser la cage des Québécois. Au Satyre, ils ont eu de l’audace en installant leur tapis sur le parterre ainsi que tout le tralala afin de nous jouer ça sur le plancher des vaches. C’était puissant et vibrant, tellement que leur drummer, Paul, se sentait comme chez lui et s’est mis en boxer! Yeah! Nous aussi on a eu chaud pour eux à bouger sur leur son!

    Voici quelques clichés pris par notre merveilleux photographe, Adrien Le Toux.

    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Guerrilla Poubelle
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.
    Crédit photo : Adrien Le Toux.

    Audrey Cloutier

    27 octobre 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    Achigan, Bonvivant, france, Guerilla Asso, Guerilla Poubelle, Mauricie, Paris, punk, Punk rock, Satyre Cabaret-Spectacle, Speed Masacre, Trois-Rivières
  • [SPECTACLE] St Germain à l’Impérial le 5 avril 2016

    [SPECTACLE] St Germain à l’Impérial le 5 avril 2016
    St-Germain
    Ludovic Navarre AKA St Germain (photo: Catherine Bélanger)

    Ce n’est pas tous les soirs qu’un vétéran de la scène électro française rend visite à la vieille ville de Québec, mais quand ça arrive, ça se peut qu’on les voit faire les choses en grand! C’est dans le cadre d’une soirée satellite du FEQ que Ludovic Navarre, mieux connu sous son nom de scène St Germain, est monté sur scène accompagné d’une mini armée de sept musiciens qui remplaçaient, doublaient ou épaulaient la musique souvent échantillonée que l’on peut entendre sur ses albums. C’est une foule plutôt hétéroclite et formée d’individus d’âges variés qui peuplait l’Impérial ce soir là et les sonorités métissées entre l’électro un peu house, l’acid jazz et les musiques africaines semblaient contenter un peu tout le monde. Le plus récent opus de l’artiste français, un album homonyme, fait d’ailleurs la part belle aux rythmes et instruments traditionnels africains et d’ailleurs deux instruments difficiles à identifier accompagnaient les plus traditionnelles guitare, basse, batterie ainsi que le saxophone, parfois ténor, soprano, ou parfois troqué pour une flûte, et les claviers. Cet album tout frais devait occuper l’essentiel du corpus présenté pendant la soirée, selon mes attentes, et je me suis demandé un bref moment si les succès de ses plus vieux albums allaient se retrouver dans le set.

    La musique s’imposait d’emblée comme colorée et dansante, parfois comme un hybride entre le house et l’afrobeat, souvent assez hypnotisante, comme c’est la plupart du temps une composante de ces deux types de musique. L’assistance semblait déjà ravie quand « Rose Rouge », la pièce qui est probablement la plus connue et la plus appréciée de l’artiste, a commencé, en début de concert. De longs jams permettaient au band de s’amuser et au public de s’émerveiller de ce que les pièces habituellement électroniques se voient converties en musique à base d’instruments. L’effet est réussi et les nostalgiques semblent gagnés à la cause, moi y compris. La pièce suivante, tirée du plus récent album, commence assez bien, mais elle tombe un peu dans le contemplatif et l’ambiance en prend un peu pour son rhume pendant quelques minutes, avant de reprendre de la vigueur à la fin de la pièce.

    L’alternance entre le nouveau et le vieux matériel se fait sans heurt, comme avec la nouvelle « Hanky-Panky », la cohérence étant généralement au rendez-vous et la même instrumentation est employée de part et d’autre pour reproduire les compositions, facilitant le tout. Les nouvelles pièces tombent un peu plus facilement dans le convenu, mais le genre auquel appartient St Germain a peu évolué depuis la parution de Boulevard en 1995 et de son chef d’oeuvre Tourist en 2000, et a souvent sombré dans la redite. Si le premier album a moins bien vieilli, il a d’ailleurs été laissé de côté dans le concert de ce soir, le second a définitivement un charme intemporel et c’était une belle occasion de s’en rappeler, car trois de ses titres les plus connus ont eu droit à une place de choix dans le déroulement de la soirée, dont « So Flute » qui se trouvait en milieu de concert et qui voyait son emblématique boucle de flûte reproduite en direct par celui qui s’occupait généralement des saxophones ténor ou soprano.

    Des solos se glissaient un peu partout dans le set, conformément à la tradition des concerts jazz, mais l’électro restait assez dominant en général, sauf par exemple pendant le relativement spectaculaire solo de congas qui a précédé la présentation du groupe à la foule. Le groupe a éventuellement quitté la scène après ce qui semblait être un moment assez bref, mais qui s’est avéré tourner autour d’une heure trente, le temps passait assez vite avec les longues pièces et les jams hypnotisants qui les habitaient. Le rappel s’est fait attendre puis est commencé en douceur, d’abord à deux puis à quatre musiciens, avant de voir le groupe reprendre place intégralement.

    Le concert a finalement pris fin presque 45 minutes après sa « fin » initiale, un second rappel ayant présenté au public encore présent sur place la première pièce de l’album intitulé St Germain, « Real Blues », puis une adaptation d’un autre classique tiré quant à lui de Tourist, soit « Sure Thing ». Les applaudissements, cris et sifflements de la foule permettent de conclure que les gens ont passé un bon moment et que St Germain n’a pas déçu, grâce à son habile amalgame de nouveau et d’ancien matériel et à son énergique troupe de musiciens.

    Regardez les photos de Catherine Bélanger pour avoir une petite idée de ceux qui donnaient vie à la musique du compositeur.

    François-Samuel Fortin

    6 avril 2016
    Festival d’été de Québec, Région : Québec, Spectacles
    acid jazz, blue note, électro, france, house, st germain, tourist
  • [ENTREVUE] Oxmo Puccino nous fait voir des étoiles

    [ENTREVUE] Oxmo Puccino nous fait voir des étoiles

    C’est dans le contexte de la publication de son plus récent album, La Voie Lactée, que j’ai eu la chance de m’entretenir avec la légende du rap français qu’est Oxmo Puccino. L’artiste et parolier de renom a également pris le temps de répondre à nos questions sur l’ensemble de sa carrière, son rapport à la musique, la manière dont certaines pièces clés de son répertoire sont venues à jour, et sur ce à quoi on peut s’attendre pour la suite des choses. Vous avez donc la chance de lire à votre tour l’entretien généreux qui en résulte.

    • Pourquoi êtes vous allé vers la musique? Est-ce davantage le besoin de dire, de s’exprimer, ou encore de monter sur scène et de donner un spectacle?

    Autant que la musique, c’est tout un mouvement qui s’est imposé à moi. Ce fut un véritable flash culturel. Je suis passé par la danse, le graffiti, puis l’écriture et le rap.

    • J’imagine que vous êtes non seulement musicien, mais mélomane. Les projets auxquels vous avez participé se sont raffinés et diversifiés avec le temps. Quelles étaient vos influences principales il y a 20 ans,lesquelles se sont ajoutées depuis?

    Je ne crois pas que ma musique se soit raffinée. Elle s’est enrichie, s’est précisée mais j’ai toujours eu cette démarche. C’était la façon d’appréhender la musique que nous avions chez Time Bomb avec Mars et Sek. Dès le premier album j’ai travaillé avec Prince Charles Alexander(Notorious Big, Mary J. Blige…), sur le second il y avait la forte contribution de Ludovic Bource (The Artist). je n’ai jamais cessé de vouloir travailler avec des musiciens et des producteurs ayant une approche très musicale.

    A la maison nous étions bercés entre musique africaine (Ami Koita..) et grande chanson française (Charles Aznavour…). Puis grâce au hip-hop, j’ai commencé à m’intéresser au jazz, à la Soul et aujourd’hui je continue d’écouter beaucoup de musique de Bach à London Grammar, de Boris Vian à J-Cole. Et comme depuis que j’ai 16 je me suis intéressé aux instruments et à la composition (Basse, MPC, Guitare et maintenant clavier), j’écoute beaucoup de grands instrumentistes comme Vincent Segal, Richar Bona, Avishai Cohen) etc… Comment faire de la musique sans en écouter? Comment écrire sans lire?

    • Vous dénonciez déjà beaucoup de choses il y a vingt ans, est-ce que c’est mieux ou pire maintenant?

    Je n’ai jamais rien dénoncé. Notre génération ne faisait que décrire une réalité qui était notre lot quotidien. Beaucoup n’ont pas souhaité l’entendre ou le voir. Notre jeunesse en paye encore aujourd’hui un lourd tribut.

    • Le jazz a souvent eu une belle place dans votre répertoire, comme sur « Alias Jon Smoke » à la fin des années 90. Est-ce que le projet du Lipopette Bar avec les Jazz Bastards était comme la réalisation d’un fantasme artistique? Est-ce  qu’on aura droit à une suite pour le 10e anniversaire?

    Plus qu’un fantasme c’était un véritable rêve. Une chance incroyable s’est présentée à moi, le bon projet, au bon moment. Se retrouver sur le label Blue note, entouré de magnifiques musiciens, puis cette idée soudaine de rendre hommage à Billie Holiday. Une occasion fantastique de revenir sur scène autrement et de réunir des publics très différents. Lipopette Bar est un événement important. Pour ce qui est d’une suite? Je ne crois pas. En revanche, de lui donner une nouvelle vie dans le futur pourquoi pas.

    • Sinon en parlant de collaboration, comment c’était de travailler avec  Ibrahim Maalouf? Comment le projet est-il né? L’album est génial et vous me semblez être la personne appropriée pour penser à mettre en chansons le récit d’Alice, un récit assez philosophique avec de bons éléments de réflexion sur le langage.

    Nous nous étions croisés à quelques reprises sur scènes. Ibrahim m’avait ensuite invité sur son album le temps d’un duo. C’était un moment magique. Par la suite, le Festival d’ile de France, l’a sollicité pour faire une création autour du merveilleux. Et il a eu l’intuition de me proposer d’écrire l’histoire. On était comme deux funambules car nous étions tous les deux en pleine promo et tournée de nos projets respectifs. Il travaillait la musique de son côté, j’écrivais de mon côté. Et un jour on s’est retrouvé en studio de répétition et la magie a opéré. Une aventure artistique fantastique, un luxe d’un autre temps.

    • Était-ce intimidant de retourner écrire et composer après avoir  publié un album que beaucoup de gens considèrent comme génial au niveau des textes?

    A l’époque nous n’étions pas dans une réflexion de carrière. On faisait de la musique parce que c’est ce qu’on aimait et que c’est ce que nous savions faire de mieux. Le second, tout était écrit de manière mentale et aujourd’hui il fait parti des albums dont on me parle le plus avec des titres comme j’ai mal au mic, demain peut-être, souvenirs etc… Chaque album est un nouveau départ, une remise en question.

    • La Voix Lactée est souvent plus électro, sans être trop moderne, car  il conserve une belle touche old-school, et il est égalemenent plus pop.  Est-ce que c’est un virage conscient, le désir d’essayer autre chose?

    On avait en tous cas envie de continuer cette quête sonore, d’éviter de se répéter. On a utilisé peu d’éléments mais on a choisi chacun d’entre eux avec une grande exigence pour arriver un résultat qui est à la fois électronique mais avec une touche funky 70’s et surtout porté par une seule idée: se faire plaisir dans l’objectif de le partager à ceux qui voudront bien l’écouter.

    • Parlant d’essayer autre chose, est-ce que l’idée de chanter les  refrains sur la majorité des pièces est venue naturellement à un certain moment de votre carrière? Le titre « Demain peut-être » donnait une idée de ce dont vous étiez capable mais le chant était beaucoup plus rare dans les pièces qui faisaient généralement la part belle au rap et au spoken word. Cette fois, c’est plus présent et plus assumé, qu’est-ce qui a motivé ce choix?

    Ce genre de choses ne sont pas préméditées. C’est l’artistique qui guide mes choix. Et puis vous savez le problème d’inviter des gens à faire vos refrains c’est comment vous faîtes lorsque vous êtes sur scène? Mon principal terrain d’expression c’est le live. Je veux pouvoir jouer les titres que je veux, quand je veux. C’est effectivement comme vous l’avez relevé quelque chose qui était présent dès mes débuts cette idée de chanter. J’ai fait des tentatives sur L’amour est mort, puis j’ai pris des cours au moment de « Cactus de Sibérie », ce n’est pas quelque chose de nouveau en fait mais quelque chose qui se précise. Enfin, aujourd’hui, les rappeurs chantent, les chanteurs rêvent de rapper, la musique évolue et c’est une excellente chose.

    • On trouve toujours à l’oeuvre le même art de raconter et certaines  thèmes sont récurrents et de nouveaux sont abordés. Ici on semble osciller entre la mélancolie et la nostalgie d’une part et d’autre part, on trouve des moments plus apaisés ou vous semblez plus réconcilié avec le monde et en apprécier les beaux côtés. Au lieu d’une histoire de fiction, on a plutôt affaire à un questionnement et des impressions, des impressions écrites au « je » plutôt qu’une narration d’évènements. Est-ce que la possibilité de vous exprimer à la première personne vous a manqué dans les projets comme Alice et Lipopette?

    Effectivement sur ce nouvel album, nous étions dans une seule et unique quête celle du plaisir. Raison pour laquelle l’album est globalement plus lumineux, toujours positif mais quand j’aborde des sujets plus douloureux comme dans « un week-end sur deux » ou « gravir ce monde ». Sur la question du JE, c’est plus l’histoire qui est racontée que son auteur qui compte. Peu importe que l’histoire soit réelle ou fictive, ce qui compte c’est l’émotion qu’elle suscite. Une chanson, c’est une tranche de vie une photographie, une émotion dédiée à être partagée. Pas un acte égoïste qui ne concerne que son auteur.

    • Vous pouvez aussi bien rapper sur des instrus purement hip hop plus  élémentaires et sur des envolées lyriques jazz ou classiques. Est-ce que toutes les musiques sont bonnes lorsqu’on sait quoi dire? Est-ce que des genres facilitent la tâche d’écriture et inspirent plus que d’autre?

    Je ne me pose pas la question en terme de genre. J’appréhende l’écriture comme la musique. Quel meilleur mot pour exprimer un sentiment, une situation. Pour la musique, c’est la même chose. Quelle meilleur musique pour porter un propos, une émotion. Si pour ça je dois aller chercher un accordéon aucun problème.

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    la-voie-lactee

    La Voie Lactée, septième album studio d’Oxmo Puccino, devrait maintenant être disponible partout où on achète de la musique.

     

     

     

     

     

     

     

     

    François-Samuel Fortin

    18 novembre 2015
    Entrevues
    france, hip-hop, oxmo puccino, rap francais, time bomb, voie lactée

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