C’est le groupe Abitibien Lubik qui a ouvert la soirée du 10 mars dernier au Nord-Ouest. Par la même occasion, ses membres, Alexandre Picard (au chant et à la guitare), Christian Frenette (à la guitare), Jean-Sébastien Trudel (à la basse) et Michaël Neault (à la batterie) jouaient pour la première fois en Mauricie ; et j’espère bien que nous les y reverrons puisqu’ils ont marqué les esprits par leur énergie débordante. Il leur a fallu moins de trois morceaux pour lever le public et le faire danser sur les rythmes de leur premier et unique album : Jusqu’au boutte. C’est du « rock abitibien francophone… du rock qui brasse » comme put me le dire Alexandre, à la fin de la soirée. Leur musique n’est pas pour autant bornée, les influences des membres du groupe sont larges et variées. Les seules limites qui auraient pu être présentes auraient été physiques puisque Alexandre ne pouvait jouer de la guitare pour des raisons de santé. Au contraire, il semblait en profiter. Sans guitare entre les mains, il prit encore plus de libertés en allant chanter à plusieurs reprises dans la foule. Le groupe souhaite de l’interactivité et le public le lui rend bien. Le pari a été gagné et tout le monde a passé une belle soirée.
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La soirée était pourtant loin de se terminer puisque c’était au tour de la tête d’affiche, de monter sur scène. Avec 27 ans d’existence, Grimskunk n’en était pas à son tour d’essai. Les membres du groupe ont commencé leur spectacle avec les pièces Falling Into Shadows et Fuck Shit Up issues de leur dernier album intitulé Set Fire, dont nous n’avons écouté que trois morceaux, le dernier portant le nom de l’album. Ce sont des pièces provenant de l’ensemble de leur répertoire que nous avons entendu ce qui nous a permis de profiter de titres plus anciens tels que Perestroïska et Le Gouvernement songe. Ainsi, c’est l’ensemble de son univers musical que Grimskunk a partagé avec un public assez jeune, au sein duquel on pouvait retrouver d’anciens adeptes qui s’étaient donné rendez-vous pour écouter un punk rock influencé par le ska et le reggae.
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La tournée de Grimskunk et de Lubik se poursuit.
Ce soir, direction l’Impérial Bell pour la dernière journée du Festival d’Été de Québec 2015. Avec trois groupes punks gonflés à bloc, la soirée ne pouvait qu’être excellente. En tête d’affiche, nul autre que le fameux groupe punk Mort Aux Pourris (MAP)! Les révoltés de Québec fêtaient leur 20ème anniversaire sur la scène de l’Impérial de Québec. En amuse-gueule, deux groupes d’ici, soit Cobrateens et Carotté. Retour sur une soirée survoltée dans un Impérial trop peu rempli.
Le coup d’envoi est donné avec quelques minutes de retard par le groupe de Québec Cobrateens. Le groupe de Rox Arcand (du Knock-Out) a offert la deuxième performance la plus courte du festival avec environ 25 minutes. Par contre, tout comme les champions en titre de la plus courte prestation (les Foo Fighters avec vingt minutes), le trio a donné tout ce qu’il avait. C’était éclaté, énergique et un coup de départ sans faute pour cette soirée punk. Ne prenant pas de pause entre les chansons, les membres du groupes alternent leur tour de chant. Corde de guitare brisée, ce n’est pas un problème, le show continue avec la même fougue. S’amusant sur scène, car oui l’alcool se buvait à la bouteille même, la chanteuse décide de changer les paroles d’une chanson pour «Guillaume Guité à la jambe cassée!» en référence à la tête d’affiche de la soirée. À un moment, deux hommes sont montés sur scène pour cracher de l’eau sur Rox Arcand. L’ambiance était là, la prestation était digne d’un concert punk des plus classiques, c’est réussi de A à Z pour le groupe de Québec.
Dès 20h45, nous changeons de registre complètement avec le folk-traditionnel-punk du groupe Carotté. Qu’est-ce que c’est Carotté? C’est un mélange de Fred Pellerin, de Mes Aïeux et d’un groupe punk classique de votre choix. Ajouté des habits de fermiers et un chanteur des plus énergiques et vous avez la recette gagnante. En effet, dès leur arrivée sur scène, le public découvre l’univers éclaté du groupe de Neuville. Ils sont tous vêtus comme nos ancêtres, mais ils sont prêts à nous livrer une belle leçon de folklore remis à la sauce punk. Le leader du groupe, Éric Roberge, est tout simplement incroyable. Il a une énergie contagieuse qui sait faire lever une foule.
Entre les chansons, nous avons eu droit à quelques leçons d’histoire (souvent tournées en blague).
«Nos ancêtres nous ont dit de cultiver nos terres, d’en prendre soin et de les protéger… pas de se faire enculer par des pipelines!».
C’est le genre de leçons «historiques» auxquelles le public à eu droit pendant les 45 minutes de la prestation.
Avec du violon, des cuillères et du banjo, tout était en place pour quelques numéros de danses carrées au parterre qui se sont vite transformées en mosh pit. Quelques chansons avant de nous quitter, les gars de Carotté ont invité un de leurs précieux collaborateurs et ami Vincent Peake (Grimskunk, Groovy Aardvark) à prendre part au spectacle. Nous avons eu droit à une reprise de « Tape la Bizoune » d’Oscar Thiffault. Sommes toute, c’était très intéressant de voir ce spectacle, même si parfois cela peut paraître redondant du côté musical.
Le clou de la soirée était attendu dès 21h50. Je parle ici du 20ème anniversaire de MAP! Pour l’occasion, le gars de MAP ont décidé de mettre le paquet. En ouverture, Guillaume Guité, qui s’est malencontreusement cassé une jambe ce printemps, est arrivé dans un trône à la Dave Grohl! Le ton était donné : nous étions bel et bien dans un concert de MAP. Dès les premières notes de La Tête dans le Cul, le fans ont tout de suite débuté les mosh pit et les intrusions sur scène pour faire du crowd surfing. L’action était située au parterre, car malheureusement, le balcon était fermé. Par contre, cela n’a pas refroidi les gars de MAP qui ont donnée tout un concert.
Il y a sept personnes sur scène. Simon Vivier à la batterie, Jasmin Robitaille à la basse, Patrice Boudreault et Guillaume Guité à la guitare, Guillaume Tardif au saxophone et deux trompettistes.
Alternant entre du plus vieux matériel et leur plus récent opus datant de 2006, le show est très bien dosé. Le concert a pris un virage bien différent, encore plus survolté qu’il l’était déjà lors de la pièce À la vie comme à la guerre. Jouant avec une énergie qui rappelle les plus grands noms du mouvement punk, les membres de MAP sont déchainé. Le saxophoniste Guillaume Tardif, qui était le leader du concert, vivait littéralement un des plus beaux moments de sa carrière. Il était si heureux de jouer devant le public de Québec. Il a joué, et je le cite, avec «l’énergie du désespoir».
En 2008, MAP a joué son dernier concert ici, à l’Impérial de Québec. Oui, il y a eu le Rockfest, mais c’était important de rejouer ici, à Québec, pendant le festival, devant nos amis, notre famille et devant vous, les fans! – Guillaume Tardif
On nous annonce un invité de choix pour la prochaine pièce. Les lumières s’éteignent et laissent place aux projections de Stephen Harper qui joue du piano. Les huées sont énormes, mais elle se taisent dès le début de la performance du groupe. Les membres de MAP lancent, comme une tonne de brique, leur succès Harpeur. Chaque album du groupe a eu droit à quelques pièces en concert. C’était réellement un cadeau pour les fans et un retour sur une discographie de 20 ans de métier. C’est le point important de ce concert je crois. Voir, après 20 ans, des passionnées de musique revenir sur scène et trippé comme jamais. C’était si beau à voir. Rox Arcand vient rejoindre le groupe pour interpréter une pièce du premier album de MAP, datant de 1999, Injustice for All. Les fans sont très nombreux à être heureux d’entendre du vieux matériel.
Guillaume Tardif demande aux spectateurs de se rapprocher et de faire des mosh pit, car c’est leur dernière occasion d’avoir autant de plaisir devant un show de MAP, car ce sera visiblement le dernier. Les admirateurs du groupe s’exécutent et vivent un moment incroyable sur la J’en ai du bon, qui était très attendue du public. Les membres de Carotté viennent même faire un tour sur scène pour chanter avec Mort Aux Pourris.
Nous avons eu droit à un moment de tendresse et d’émotion pendant ce concert. Oui, dans la musique punk, c’est violent, dénonciateur, politisé, mais il y a aussi des émotions, des humains derrière cela. En formule trio, Simon Vivier quitte sa batterie et lance un message à sa fille qui est maintenant en âge de comprendre la prochain chanson. Il lui la dédie, et nous apprend que ce sera le premier, et le dernier, concert de MAP auquel elle assiste. À mes filles est lancés avec un écoute attentive des spectateurs. C’était un magnifique moment.
Après 600 concerts, jouées entre 1995 et 2008, le groupe était au top de sa forme. C’était le meilleur retour que le groupe et les fans pouvaient espérer. Nous quittons après No Logo, mais quelque magnifiques pièces furent jouées, comme vous pouvez le voir dans la grille de chansons. Merci à tous les artisans qui ont fait en sorte que ce retour se réalise. Merci aux membres du groupe de s’être donnée comme jamais sur scène. On se revoit dans 20 ans?
Grille des chansons (MAP):
La Tête dans le Cul
Effort de Guerre
La bourse ou la vie
Carbone 14
À la vie comme à la guerre
Harpeur
For I’m Dead
Tel père, tel fils
Chacun pour soi
J’en ai du bon
26 décembre dans un centre d’achat
L’éden des cennes
À mes filles
No Logo
Malocervo
Yannick est mort
Repose en paix
All You’ve Got To Ask Yourself
Un Grain de Sable dans l’engrenage
testostérone
Jésus Ben Laden
Ya Basta
Les chansons en italique ont été jouées au rappel.