Se décrivant comme étant le bizarre groupe Heymoonshaker, avec un mignon français cassé, Andy Balcon (voix et guitare) et Dave Crowe (beatbox) ont fait vivre une soirée hors de l’ordinaire aux nombreux spectateurs qui ont rempli la Maison de la culture Francis-Brisson de Grand-Mère.
Les gars racontent qu’ils ont commencé à jouer dans la rue ensemble et ce fut un coup de foudre musical. Dave remercie la vie chaque jour de pouvoir faire ce qu’il aime avec une personne aussi exceptionnel qu’Andy et de pouvoir se promener partout à travers le monde, notamment de pouvoir faire une tournée de 35 spectacle au Québec.
Ce soir-là, c’était un public très éclectique qui, d’un côté, dansait et criait et qui, de l’autre côté, était assis calmement avec la bouche grande ouverte et les yeux rivés vers les musiciens. C’est tout de même surprenant de constater la facilité avec laquelle ils ont créé des échanges avec le public, si on oublie la fille qui criait des choses du genre « you’re so sexy » « i love you » « F*@! Yeah » aux mauvais moments et qui déconcentrait le public tout comme le groupe. Par contre, et bien heureusement, ils sont si attachants, charmants et sympathiques avec le public qu’on en oublie rapidement les écarts de comportement de la demoiselle.
La voix roque et douce à la fois d’Andy donne une sensualité indéniable aux pièces du groupe, mais le véritable phénomène sur scène c’est Dave Crowe. Son sens du rythme, son charisme, et son plaisir à pouvoir partager sa passion me fascine. Son beatbox résonnait dans la charpente de la magnifique bâtisse comme une caisse de son avec le volume accoté » dans le tapis ». Bref, les poils nous levaient sur les bras à chaque deux secondes.
Après l’entracte, le spectacle a pris une tout autre tournure. « Now, the show is about to be sexy, so dance your f*?$%!g ass off» a clamé Dave, sous les rires un peu gênés du public. La lumière rouge, les mouvements langoureux de Dave et l’impact de chacun des sons qui sortaient de sa bouche nous amène complètement ailleurs. Là où on était, il faisait chaud, c’était un soir d’été sur la plage pendant un langoureux baiser … À la fin du spectacle, alors qu’on est tous à genoux devant la scène (c’est une façon de parler pour dire qu’on gobait chaque syllabe comme l’Ostie que le curé donne à la messe), ils nous ont présenté de façon magistrale le pourquoi on devrait acheter l’album Noir. Ils nous ont convaincu que, sans cet album, notre vie était incomplète, mais qu’on s’en rendrait seulement compte lorsqu’on achèterait l’album. Pas fou ces petits gars !
Je suis ressorti de ce spectacle avec une grande joie intérieure qui a pris du temps à partir parce qu’ils m’ont complètement hypnotisé. Ils sont uniques au monde et je ne blague pas lorsque je dis ça puisqu’il nous a affirmé qu’ils étaient les seuls au monde à faire ce genre de musique un peu improbable et indescriptible. On va les croire sur parole ok? On a même eu droit à leur version de Come together de The Beatles vers la fin… un vrai cadeau !
Voici les photo de Jean-François Desputeaux;