Après deux EP prometteurs, la formation de Québec Medora nous présentait cette semaine un premier album qui met doublement les points sur les i. L’album intitulé Ï (i tréma) est le fruit d’un long travail (pour en savoir plus, lisez donc la jolie entrevue réalisée avec Marie-Eve Fortier), un fruit mûr et savoureux qui plaira aux fans de la première heure tout en attirant son lot de nouveaux auditeurs.
Réalisé par Alexandre Martel (Mauves, Anatole), Ï est une oeuvre complète et aboutie qui montre que Vincent Dufour (voix et guitare), Aubert Gendron-Marsolais (batterie), Charles Côté (guitare) et Guillaume Gariépy (basse) ont énormément progressé. Oui, le rock indé axé sur les guitares sert toujours de fondation aux chansons du groupe, mais on sent, dès les premières notes de Le Maine, assis en arrière, qu’il y a beaucoup plus de recherche du côté des sonorités et des mélodies.
Bien sûr, des morceaux comme Concorde, Terrasse, Tsunami ou Commotion ne seront pas déroutants pour ceux qui connaissent bien le groupe : on y retrouve l’énergie propre à Medora, celle qui s’apprécie tant pendant leurs spectacles.
Il y a toutefois des morceaux qui demandent à l’auditeur de rester sur ses gardes, comme la fichtrement mélodieuse Le peintre, qui entre dans les têtes tout en ne voulant pas en sortir. Est-ce la simplicité du refrain (« Le peintre », répété comme un mantra)? Fort possible! Il y a aussi Les tracas dans les cellules de la tête, un brin animale, qui devrait en faire danser plus d’un!
Avec Ï, Medora a réussi à évoluer tout en gardant une sonorité propre… et en maintenant un fil conducteur qui permet de conserver l’attention de l’auditeur du début à la fin. Non, ce n’est pas parfait (c’est un brin inégal et on n’entend pas toujours bien les paroles chantées par Dufour), mais ça rocke, on tape du pied, on a envie de faire un peu de air guitar, et on a envie d’y revenir.
On n’en demandait pas plus.
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