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    Festival d’été de Québec 2014 – Compte-rendu du 9 juillet

    Une partie de moi pleure ce matin. Avoir manqué Daniel Lanois, ça ressemble à un crime grave. Mais bon, l’autre partie de moi aurait pleuré si j’avais manqué le party exquis de Gogol Bordello.

     

    MaudeMaude – 18 h, Le Cercle

    Agréable surprise que fut la découverte de cette talentueuse auteure-compositrice-interprète qui jouait « à la maison ». Comment se fait-il que son premier album, Le temps réinventé, soit passé entre les mailles de mon filet? Son folk-pop simple, mais électrique, a ce petit côté grungy qui n’est pas sans rappeler Autour de Lucie (période Immobile). Même sens de la mélodie, même poésie simple, mais efficace. En entendant Si le monde, j’ai pensé à La vérité (sur ceux qui mentent) du groupe français.

    Mais bon, on n’est pas là pour comparer Maude avec tout ce qui peut rappeler les années 1990, car même s’il y a ce petit côté maintenant rétro chez elle, l’auteure-compositrice-interprète est bien de son temps. Sur scène, elle est parfaitement bien entourée et ses chansons sont superbement rendues.

    Un petit vent de fraîcheur à un genre qui en avait bien besoin. La soirée commençait bien.

     

    MoriartyMoriarty – 19 h 15, scène Loto-Québec

    Les festivaliers présents au Cercle il y a deux ans sont tombées follement amoureux de ce groupe franco-helvéto-américain qui trempe dans l’Americana comme d’autres trempent dans le rock.

    Venue interpréter quelques pièces de son plus récent album, Fugitives, la formation a offert une prestation parfaite, mais beaucoup trop courte pour apprécier toute la beauté des classiques du folk américain que peut interpréter le groupe.

    À noter : Matin pas en mai, un superbe morceau de musique cajun.

    Mais je le répète : 40 minutes, c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop court pour un groupe qui en a tellement plus à offrir!

     

    Jake BuggJake Bugg – 20 h 15, scène Loto-Québec

    Avouons-le, Jake Bugg l’avait facile : la grande majorité des fans présents au Parc de la Francophonie connaissait la jeune sensation de Nottingham. L’accueil n’en fut que plus bruyant lorsque Bugg est arrivé sur scène.

    Homme de peu de mots et visiblement pas à son meilleur dans la communion avec le public, Bugg s’est concentré sur ce qu’il fait le mieux : la musique. Dès les premières notes de Kentucky, Bugg a montré à qui ne le savait pas encore qu’une bonne chanson n’avait besoin de rien de plus qu’une guitare, une basse, pis un drum.

    Les premières chansons étaient plutôt folk, mais Bugg a bien construit son programme : il commence mollo, mais à mesure qu’il se réchauffe, ses chansons prennent du tonus. Il fallait voir les petites jeunesses à l’avant se pâmer devant le jeune homme pendant Me and You… pour ensuite voir le reste du Pigeonnier s’enflammer sur Slumville Sunrise.

    Jake BuggAvant de terminer sa prestation avec Lightning Bolt, Bugg a fait plaisir à de nombreuses personnes plus âgées dans la foule avec une excellente reprise de My My, Hey Hey (Out of the Blue), de Neil Young. Ça, les amis, ça vaut tous les Thank you du monde.

    Jake, mon vieux, je suis content d’avoir enfin pu te rencontrer. Tu reviendras, on n’est pas sorteux! Si tu veux, on s’enfilera quelques pintes.

     

    Gogol BordelloGogol Bordello – 21 h 30, Scène Hydro-Québec

    Après la prestation de Jake Bugg, j’ai couru pour attraper celle de Gogol Bordello, un groupe que j’ai raté à chacune des occasions que j’avais de les voir. Pas cette fois-ci. Heureusement, parce que la bande d’Eugene Hütz était particulièrement en forme!

    Le gypsy-punk engagé de la bande new-yorkaise est taillé sur mesure pour Place d’Youville, qui a retrouvé hier soir ses punks de mohawk et d’âme! Comme il faisait bon de tous les voir danser joyeusement, de surfer sur la foule, de se créer un moshpit confortable pendant qu’Hütz et ses complices entonnaient surtout les pièces de leur plus récent album, Pura Vida Conspiracy.

    Personnellement, j’ai découvert un groupe énergique et généreux qui avait un plaisir évident sur scène. Après avoir vu un jeune professionnel comme Bugg, qui déballe ses prestations comme d’autres essaient de survivre à leurs journées au bureau (de façon professionnelle), il était plaisant de voir une troupe se lancer partout et partager leur bonheur d’avoir la chance de pratiquer ce métier au lieu de devoir à survivre à une longue série de tâches ingrates.

    La foule à Gogol BordelloC’est cette énergie qui fait de Gogol Bordello, le groupe de Gypsy Punk qui mélange le punk new-yorkais aux musiques est-européennes, un de mes principaux coups de coeur de ma saison 2014 des festivals.

    Shout out à Andrew, de Détroit, que j’ai rencontré à Bonnaroo et pour qui Gogol Bordello était le meilleur groupe au monde. Je t’accorde un point. Hier soir, Gogol Bordello était le meilleur groupe sur la planète.

    Mais où j’étais, ces quinze dernières années, moi?

    Jacques Boivin

    10 juillet 2014
    Festival d’été de Québec
    9 juillet 2014, Festival d’été de Québec, Gogol Bordello, Jake Bugg, Maude, Moriarty
  • Critique : Jake Bugg – « Shangri La »

    Jake Bugg - Shangri La

    Tiens, tiens, juste au moment où on allait fermer les livres et préparer les rétrospectives de fin d’année, voilà que le jeune Bugg nous arriver avec un deuxième album ma foi fort divertissant! Son premier album, qui nous a fait découvrir un jeune virtuose du folk-rock qui a conservé juste assez de naïveté pour nous être sympathique, a connu un immense succès en Europe. Et il s’est plutôt bien vendu de ce côté-ci de l’Atlantique! Faut dire que le fait d’être encensé par le frère Gallagher talentueux, ça aide.

    Enregistré aux États-Unis en compagnie du réalisateur Rick Rubin, Shangri La offre un son beaucoup plus près de Nashville que du Nottingham natal de Bugg. Les pièces rock rockent plus, les pièces folk folkent plus et la voix nasillarde de Bugg n’a jamais été aussi pertinente.

    Quand Bugg bouge, il ne fait pas les choses à moitié : Que ce soit dans la rock n’ roll There’s a Beast and We All Feed It, dans l’ultrarapide Slumville Sunrise ou dans la punkette What Doesn’t Kill You, on tape joyeusement du pied. C’est sec, c’est cru, on voit que Rubin s’est concentré sur l’essentiel. Jake Bugg n’a pas besoin d’artifices pour déplacer de l’air et on lui a laissé tout l’espace nécessaire. Et Kingpin. Celle-là, les frères Gallagher auraient certainement aimé l’écrire.

    Même s’il rocke bien, il faut admettre que Bugg est à son meilleur quand il chante le folk. Il y a encore de la graine de Dylan chez ce jeune homme. Qui plus est, il a gagné en maturité, ce qui paraît dans ses ritournelles. Me and You est simplement magnifique. A Song About Love est une superbe chanson tout en douceur qui aurait toutefois mérité que Bugg s’efforce de ne pas trop mâcher ses mots.

    Alors qu’on craignait que le jeune Bugg se ferait bouffer par la machine ou que la tête se mettrait à enfler, il semble que rien de tout ça ne s’est produit. Au contraire, le jeune homme, qui n’a que 19 ans, nous propose un maudit bon album bien ficelé qui ne réinvente peut-être pas la roue, mais qui est composé d’excellentes pièces mises en valeur par un ordre judicieusement choisi. Qu’il joue du rock ou du folk, qu’ils ose un peu de folk ou un brin de punk, tout ce qu’il touche est tout simplement réussi.

    Beau cadeau de fin d’année.

    [youtube http://youtu.be/p4wTRbW0aos&w=480]

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    20 novembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Jake Bugg, novembre 2013, Shangri La

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