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    [FEQ] Compte rendu, 7 juillet 2017

    Deuxième journée complètement folle au Festival d’été de Québec! On a eu peur que la pluie s’installe pour de bon, mais non, elle n’est venue faire un petit tour que pour la prestation de Lydia Képinski (c’est mieux que la tempête de neige des Apéros FEQ en février, Lydia, c’est mieux). Sans plus attendre, voici notre compte rendu de la soirée.

    Mr. Weather, L’Anti Bar et spectacles

    Mr. Weather – Photo : Sébastien Dion / FEQ

    L’Anti a eu le plaisir d’accueillir sur ses planches Mr. Weather, un jeune groupe prometteur de la scène locale donnant dans le rock prog / metal. Les quatre musiciens ont su attirer une foule appréciable et, ma foi, extrêmement enthousiaste malgré l’heure précoce du spectacle, prévu pour 17 h. Et les oreilles présentes n’ont certainement pas regretté d’être là!

    La fougue et le dynamisme intarissable du leader et chanteur, Gabriel Drolet-Pollock, ne peut passer sous silence lorsqu’on parle de Mr. Weather. Le beau grand chevelu,  soutenu par Thomas Vidal à la guitare, qui offre des solos ahurissants, Dominique Gaumond aux percussions – qui rend « toujours tout meilleur » aux dires du chanteur, et on est bien d’accord – et d’Alex Turcotte à la basse, a le don de faire lever et crier la foule, autant les adeptes que les nouveaux visages (et il y en avait pas mal). Visiblement reconnaissants, les gars ont remercié les gens présents plusieurs fois entre les chansons.

    La chaleur a monté de plusieurs crans tout au long du spectacle, sans oublier la quantité de décibels, qui ont été à leur apogée vers la fin de la prestation lorsqu’ils nous ont offerts en exclusivité deux nouvelles chansons drôlement bien ficelées (malgré ce qu’ils ont voulu nous faire croire), soit Running from Hell et Wrong Side of the Gun. Ces deux titres sont, à mon avis, une superbe démonstration de leur évolution et des efforts investis au cours des trois dernières années.

    Le groupe nous a également offert l’ensemble des titres de son premier opus Between Dreams & Reality, soit Between Dreams & Reality, Landscape, Heavy Duty, Mr. Weather, Life of Tears, The Hound, Kingdom, et la plutôt funky Fantasy en rappel. Merci d’avoir mis vos trippes sur la table et de nous avoir fait tripper avec vous. Gorgée! (Tatiana Picard)

    The PepTides, Scène Hydro-Québec

    The PepTides – Photo : Jacques Boivin

    Au premier coup d’œil, on se demande si les personnages de Salmigondis se sont lancés dans le showbiz. Beaucoup, beaucoup de couleur, des paillettes et du glitter. Mais dès les premières notes, c’est un voyage à Funkytown qui débute. Le band envoie un matériel original disco, soul, électro, un peu new wave ’80 où tout y est : wha wha, synthés et hi-hat. La formule à neuf, quatre musiciens et cinq voix, rappelle celle du Boogie Wonder Band où les chorégraphies, simples mais gagnantes, donnent le ton. Le point fort du show demeure les solides performances vocales du quintette, où la justesse retrouve la puissance.

    Bref, le band d’Ottawa fait mentir la réputation de sa ville concernant l’esprit de party! (Christian St-Pierre)

    Lydia Képinski, Scène Hydro-Québec

    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin

    Dans cette soirée dédiée au prix que le FEQ a distribué dans différents festivals au cour de l’année, nous avions droit à deux représentantes de la nouvelle vague Girl Power québécoise. D’abord, la coup de cœur des Francouvertes a dompté la pluie, au point où on l’aurait cru tombée pour elle. Celle qui aime jouer la candeur pour nous qui, même si nous ne sommes pas dupes, jouons le jeu volontiers, était toute en voix pour livrer ses chansons pas aussi naïves qu’elles en ont l’air. Avec ses légères saveurs absurdes, son répertoire séduit et l’espièglerie de la chanteuse se fait sentir autant dans sa performance que dans sa relation très aisée avec le public, même si celui-ci n’était malheureusement pas très nombreux. Sensibilité, humeur bon enfant, sens aigu de la mélodie et esprit de scène, c’est ce que ça prend pour donner des airs tragiques au thème des Cités d’Or en ouverture de show. On la reverra sans nul doute au FEQ dans le futur! (Christian St-Pierre)

    Plants and Animals, Scène Loto-Québec

    Plants and Animals – Photo : Philippe Ruel

    Plants and Animals était de retour en ville, servant de prologue à cette soirée indie rock entièrement canadienne. La petite foule de courageux ayant défié la météo menaçante a assisté à une performance sans faille du groupe montréalais. Du début du spectacle avec la très pop-ish No Worries Gonna Find Us, au jam indie-prog de Faerie Dance en clôture, le groupe n’a laissé aucun temps mort venir casser le rythme. La foule attentive était conquise d’avance. Gros coup de coeur aussi pour les pièces Stay et Lightshow qui frappent toujours dans le mille. Le chanteur Warren Spicer fêtait d’ailleurs son anniversaire. On aurait sans aucune hésitation voulu lui donner en cadeau quelques minutes supplémentaires sur la scène du Pigeonnier! (Julien Baby-Cormier)

    Samuele, Scène Hydro-Québec

    Samuele – Photo : Jacques Boivin

    Pour la suite de cette intense soirée au Carré D’Youville, c’était au tour de la Québécoise Samuele de livrer son folk rock tantôt romantique, tantôt grinçant. On a mis le paquet du côté de la chouchou du FEQ au Festival de la chanson de Granby, ajoutant même des brass pour le dernier droit du show. Les pièces étant musicalement déjà bien denses, cet ajout couronne une montée en puissance qui, mine de rien, donne encore plus de corps aux textes qui se veulent parfois percutants. Pour accompagner une telle intensité, la chanteuse a choisi de porter paillettes et apparats qui brillent, contrastant radicalement avec ses allures punk et ses mots mordants. Détail de troisième ordre, mais j’aimerais bien savoir pourquoi. Ceci dit, les textes déclamés sont solides, mais un peu moins de désinvolture serait la bienvenue lors des adresses au public. Somme toute, une jeune femme qui en jette autant ne peut que voir l’avenir d’un très bon œil. (Christian St-Pierre)

    The New Pornographers, Scène Loto-Québec

    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin

    Ce groupe phare de l’indie-rock canadien poursuivait cette soirée sur la scène Loto-Québec. Mené par Carl Newman et Neko Case (absente en tournée et remplacée par Kathryn Calder), il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu le groupe à Québec, le groupe ayant présenté son album Electric Version au Capitole en 2003. Le concert s’est ouvert avec High Ticket Attractions, une pièce tirée du dernier album du septuor, particulièrement bien représenté dans la grille de chansons. Si le groupe est capable de mélodies accrocheuses, on sentait les membres sur le pilote automatique, enchainant les chansons qui au final finissent par être plutôt interchangeables. Il y a bien eu quelques moments de grâce, dont l’efficace Mass Romantic en fin de programme, mais la foule un peu indifférente attendait visiblement le plat de résistance. Aurait-on pu faire confiance à Plants & Animals pour nous mettre en appétit dans cette case horaire moins ingrate? (Julien Baby-Cormier)

    Lysistrata, Scène Hydro-Québec

    Lysistrata – Photo : Stéphane Bourgeois / FEQ

    À leur arrivée sur la scène, on aurait dit des participants à Secondaire en spectacle avec leurs t-shirts et leurs barbes légères et follettes. Mais dès les premières salves… Putain (sont français après tout)! On aurait dit que les kids avaient envie de nous péter la gueule. Avec leur rock furieux, qui a des moments trash, des fois punks, voire même prog, ils en mettent pleins les oreilles et le torse. Bref, ça sonne et ça résonne. Beaucoup d’intensité et de virtuosité derrière leurs allures de geeks adolescents. Un pur power trio pesant et tight comme on les aime et on comprend pourquoi le FEQ les a trimbalés du Printemps de Bourges jusqu’au Carré d’Youville. Mon premier coup de cœur de ce 50e! (Christian St-Pierre)

    Corey Ledet & His Zydeco Band, Scène Loto-Québec

    Corey Ledet & His Zydeco Band – Photo : Stéphane Bourgeois / FEQ

    Je vais être honnête, je ne m’attendais pas à ça. Quand on pense à un accordéoniste louisianais, on imagine, oui, le party, mais pas dirigé par une rock star. C’est pourtant l’allure qu’avait Corey Ledet aux commandes de son Zydeco Band. En fait, le zydeco est un style né des musiciens créoles de la Louisianne, proche de la musique cajun. Mais dans les mains de Ledet, on a droit à quelque chose de neuf qui mise sur une présence forte de la guitare électrique. Meneur de foule émérite, l’accordéoniste paraissait jouer devant 5 000 fans tellement il est habile avec le public. C’est un plaisir de voir un aussi bon entertainer donner un air de jeunesse à un instrument et un genre d’un autre temps. (Christian St-Pierre)

    Wolf Parade, Scène Loto-Québec

    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin

    Wolf Parade était de retour en ville pour une troisième fois supportant toujours son dernier EP, et surtout, testant quelques chansons à paraître sur le très attendu nouvel album. Le quatuor montréalovictorien prend visiblement beaucoup de plaisir à jouer sur scène, et ils sont solides. Les riffs quasi chirurgicaux de Dan Boeckner se fondent à merveille dans les lignes de clavier luxuriantes de Spencer Krug. Malgré un duo de nouveautés (celle chantée par Dan était particulièrement prometteuse), le groupe a surtout puisé dans ses deux premiers albums, ouvrant en force avec le duo You Are a Runner and I Am My Father’s Son / Fancy Claps. Ils ont enchaîné les pièces avec hargne et professionnalisme, au plus grand bonheur de la foule dispersée au Pigeonnier. Langage City a reçu un accueil très favorable, alors que la monstrueuse Kissing the Beehive a conclu le set principal de très belle façon, c’est-à-dire à coup de riffs assassins pendant plus de 12 minutes. Probablement que la foule aurait été plus imposante avec des têtes d’affiche différentes sur les autres scènes, mais ceux ayant choisi le rock auront reçu une solide dose de savoir-faire mélodique et scénique. Une performance sans bavure et sans artifice; tout pour le rock. (Julien Baby-Cormier)

    Kendrick Lamar, Scène Bell

    Kendrick Lamar – Photo : Renaud Philippe / FEQ

    On sait que ce n’est pas dans le créneau du blogue, mais bon, parfois des billets VIP pour Kendrick Lamar tombent du ciel. La bonne chose à faire : les ramasser, fermer les yeux et aller dans la foule des plaines pour aller turn up. Sur une scène presque vide devant les Plaines presque pleines, Kendrick Lamar est arrivé comme un géant sur scène. Connaissant seulement son excellent album To Pimp a Butterfly j’ai été un peu déçu de constater qu’il a surtout interprété de titres de son nouveau répertoire, plus trap aux paroles basées sur le hustle et le money making. Le géant du rap était accompagné de deux musiciens qu’on n’a jamais pu voir en action, étant disposés au fond de l’immense scène Bell. Ce fut un spectacle vraiment impressionnant. Les projections très intéressantes derrière Kendrick apportaient vraiment une touche d’art à cette immense production industrialisée. On a bien dansé, on a essayé de chanter les quelques chansons qu’on connaissait, bref, une expérience cochée sur la liste, mais pas nécessairement à refaire. (Louis-Solem Perot)

    Bernard Adamus, Scène Hydro-Québec

    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin

    C’est au sympathique bum à Adamus que revenait la tâche de conclure le marathon de six shows à d’Youville, et c’est dans la bonne humeur que ça c’est passé, évidement. Flanqué de son fidèle et fort efficace band, il a enchaîné ses meilleurs morceaux pour les curieux, mais surtout pour les centaines de fans qui ne se sont pas fait prier pour chanter en chœur. Ça été, ça va de soi, de Brun (la couleur de l’amour), remâchée en bluegrass pour l’occasion. D’ailleurs, en plus du country et du blues, Adamus et ses hommes ont tapé aussi dans le manouche. Ce qui donne, au final, avec la voix éraillé du bum en chef et ses airs de « j’en ai rien à foutre », un show qui ressemble aux shots de Jameson qu’il s’envoie; une entrée forte en gueule, mais un assemblage somme toute fort raffiné. (Christian St-Pierre)

    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    The PepTides – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Lydia Képinski – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    Samuele – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    The New Pornographers – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Wolf Parade – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin
    Bernard Adamus – Photo : Jacques Boivin

    Équipe ecoutedonc.ca

    8 juillet 2017
    Festival d’été de Québec, Festivals, Région : Québec
    Bernard Adamus, Corey Ledet & His Zydeco Band, Kendrick Lamar, Lydia Képinski, Lysistrata, Mr. Weather, Plants and Animals, Samuele, The New Pornographers, The PepTides, Wolf Parade
  • [OSHEAGA] Itinéraire du 1er août (jour 2)

    [OSHEAGA] Itinéraire du 1er août (jour 2)

    Après cette première journée très chargée, nous sommes de retour sur l’île Sainte-Hélène pour le deuxième jour du festival Osheaga. Voici un petit itinéraire de notre journée de concerts très chargée.

    Bernhari
    Bernhari Crédit photo : Jacques Boivin

    Tout de suite après être entrée sur le site, nous irons en direction de la scène Vert pour voir notre québécois Bernhari. Pendant 30 minutes, il tentera de charmer le public d’Osheaga avec les mélodies de son premier album éponyme. Nous devrions le rencontrer tout de suite après sa performance pour récolter ses impressions et lui parler de son parcours de l’année 2015. On s’en reparle bientôt!

    La première carte blanche de l’histoire d’Osheaga aura lieu à 14h00, encore une fois sur la scène Verte, avec notre Karim Ouellet national. Avec plusieurs invités, dont Ariane Moffat, Loud Lary Ajust, Claude Bégin et bien plus, ce cinquante minute s’annonce fort en émotion. Nous allons ensuite courir vers les scènes principales pour en manquer le moins possible de la performance de Young The Giant à 14h50. Pour avoir vu le groupe dans une forme moyenne l’an dernier au FEQ, je m’attend à une meilleure performance cette année à Montréal. Leur deux albums sont excellents et leur musique énergique devrait faire bouger la foule.

    Sans bouger, nous irons voir la sublime et talentueuse St.Vincent à 15h40. Le blogue écoutedonc.ca étant énormément

    St. Vincent lors de son plus récent passage au FEQ 2014.
    St. Vincent lors de son plus récent passage au FEQ 2014. Crédit photo : Jacques Boivin

    fan de la chanteuse, je me dois d’aller la voir en concert pour une première fois. Selon mes lectures, avec son album éponyme, cette artiste est au sommet de sa forme et elle sait rocker une grande scène. Je suis très curieux de voir cela. Si jamais vous êtes plus branchés rap, Action Bronson sera sur la scène Verte en même temps.

    Direction scène Verte pour voir la représentante de la France Christine & The Queens à 16h50. Sensation mondiale, la pop d’Héloïse Letissier, de son vrai nom, a su conquérir le monde en si peu de temps. Son album Chaleur Humaine fut très bien reçu l’an dernier. Avec un Métropolis complet lors du dernier festival Montréal en Lumière, il risque d’y avoir une grande foule pour ce numéro mélangeant théâtre et musique. Par contre, avec Milky Chance sur la scène principale, la foule pourrait être plus petite que prévu, car les deux Allemands risque d’attire une énorme foule si l’on se fit à l’édition 2015 du Festival d’Été de Québec.

    Alvvays, une de mes belles découvertes de l’année, sera sur la scène de la Vallée tout de suite après Christine & The Queens. Le groupe canadien a fait plusieurs festivals cette été, dont un performance épique au festival Glastonbury, revient à la maison avec un show à Osheaga. Avec un seul album à leur actif, les cinq membres du groupe font dans l’indie-pop qui s’écoute comme du bonbon. À ne pas manquer.

    Interpol ou Nas? Le dilemme semble être cruel pour plusieurs festivaliers selon les commentaires sur les réseaux sociaux. Pour moi, le choix est simple je choisi le rappeur. Pourquoi? Parce qu’Interpol est loin d’être au sommet de leur forme. Leur nouvelle musique est très ordinaire… et Nas est un rappeur de la vieille époque qui s’est fait discret dans les dernières années. Interprétant principalement Illmatic, sont album le plus célèbre, la performance risque d’être quelque chose d’impressionnant. C’est à 18h15 sur la scène Verte.

    Festivoix 20150705-27
    Crédit photo : Jacques Boivin

    Encore un autre dilemme important… Patrick Watson ou Desaparecidos (la bande de Conor Oberst)? Je crois sincèrement qu’avec l’été de Watson (Festivoix, FEQ), il est crucial de voir cet homme sur scène cette année. Vous l’avez vu? Tenter votre chance avec Conor, mais, dans mon cas, je me dois d’aller voir Watson sur la scène principale à 19h20.

    Les vétérans de Weezer sont de retour à Osheaga après leur performance de 2010. C’est gars là sont des machines à succès. Parfois super bon sur scène, parfois ordinaire, il n’y a qu’à être sur la scène de la Rivière dès 20h20 pour le savoir. Finalement, nous terminons avec le rappeur Kendrick Lamar. Cet homme a lancé cet année le meilleur album rap depuis My Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West. Ne faisant pas souvent de tournée, il est impensable de manquer son passage à Montréal cet été. Par contre, si jamais vous allez voir Ariane Moffat sur la scène de la Vallée suivi de Caribou sur la scène Verte, je comprendrais absolument votre point.

    Matthieu Paquet-Chabot

    1 août 2015
    Festivals, Osheaga
    Action bronson, Alvvays, Ari, Ariane Moffat, Bernhari, Caribou, Christine & The Queens, Christine and the Queens, Interpol, Karim Ouellet, Kendrick Lamar, Milky Chance, Nas, Osheaga, patrick watson, St. Vincent, Weezer, Young The Giant
  • [FESTIVALS] Osheaga 2015 dévoile sa programmation

    [FESTIVALS] Osheaga 2015 dévoile sa programmation
    Oshe et Aga, les deux mascottes du festival
    Oshe et Aga, les deux mascottes du festival

    C’est aujourd’hui qu’evenko a levé le voile sur la programmation du 10e anniversaire d’Osheaga. Se déroulant du 31 juillet au 2 août au parc Jean-Drapeau de Montréal, le festival saura plaire aux amateurs d’indie-rock. Le festival s’étant bâti une solide réputation au courant des 10 dernières années avec des invités de renom, tels que Eminem et Jack White, il fallait s’attendre à une programmation solide pour leur dixième anniversaire.

    On connaissait déjà plusieurs des noms de la programmation 2015 grâce à l’application En Route Vers Osheaga lancé le 18 mars dernier. Aujourd’hui, les têtes d’affiche et quelques autres noms ont été dévoilés. Analysons, en quelques points, cette magnifique programmation anniversaire d’Osheaga.

    Programmation-complete-

    Les belles prises

    Kendrick Lamar

    Crédit photo : Merlijn Hoek - wikiportret.nl
    Crédit photo : Merlijn Hoek – wikiportret.nl

    Kendrick Lamar est le rappeur de l’année sans contredit. Il est la coqueluche des médias et des festivaliers de partout dans le monde. Il est en tête d’affiche de Boonaroo et du WayHome festival. Il n’est pas étonnant qu’il soit de passage pour une deuxième fois au parc Jean-Drapeau. Sa dernière performance remonte à 2013, qui est, soit dit en passant, sa seule performance en carrière à Montréal. Son dernier album, To Pimp A Butterfly, ne reçoit que des critiques dithyrambiques. Écoute donc ça ne fait pas exception, son dernier album à reçu une note de 94%! C’est à ne pas manquer!

    Viet Cong

    Crédit photo : Levi Manchak - Flickr
    Crédit photo : Levi Manchak – Flickr

    C’est au début de l’année 2015 que d’anciens membres du groupe canadien Women ont lancés leur premier album éponyme en temps que Viet Cong. Osheaga, ce n’est pas seulement de grandes têtes d’affiche, c’est aussi la crème de la relève. Viet Cong et leur indie-rock expérimental seront vous ramener aux racines du festival : du rock alternatif à son meilleur.

    Florence + The Machine

    Crédit Photo : Kairi P
    Crédit Photo : Kairi P

    C’est en 2012 que le public du festival a pu admirer la charmante Florence Welsh pour la première fois sur les planches du festival. Elle avait attiré la plus grande foule du week-end. C’était une performance énergique, généreuse et survoltée. Avec son troisième album qui paraîtra le 2 juin prochain, nous attendons rien de moins qu’une performance enflammée de la chanteuse

    St. Vincent

    St. Vincent lors de son plus récent passage au FEQ 2014. Photo(s) : ecoutedonc.ca/archives
    St. Vincent lors de son plus récent passage au FEQ 2014 Photo(s) : ecoutedonc.ca/archives

    St.Vincent est au sommet de sa forme. 2015 représente la deuxième année de sa tournée promotionnelle de son album éponyme lancé l’an dernier. Son passage au Festival d’Été de Québec l’an dernier avait marqué l’équipe d’Écoute donc ça. Nous sommes don très fébrile de la revoir au Québec! Mettons-nous l’eau à la bouche en nous remémorant son passage à l’Impérial l’été dernier.

    Le grain de sel de Jacques : Tout à fait d’accord pour St. Vincent. À l’heure actuelle, elle est dans un état de grâce que peu d’artistes atteignent dans une carrière. Son spectacle est rodé au quart de tour et avouons-le, son petit air de guitar goddess un peu intello est vachement sexy. Je n’ai pas eu la chance de voir Florence + The Machine en 2012. Si je monte à Montréal, je vais avoir la chance de me reprendre. Oh, et ça faisait un petit bout qu’on n’avait pas entendu parler d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. Je sais qu’il y a eu quelques projets solos, mais on dirait bien qu’Alex Ebert a pris un break bien mérité. Jade Castrinos, elle, n’est toujours pas de retour avec le groupe. Curiosité. Et Stromae. Il a beaucoup de succès chez nos amis anglophones, mais ils vont capoter quand ils vont voir l’accueil que Montréal lui réserve.

    Pas besoin de vous dire que je suis heureux pour les Stone (Angus et Julia), les Avett (frères), War on Drugs, Father John Misty, Future Islands, Decemberists, Rural Alberta Advantage et autres, mais ils font presque tous les festivals indie cette année, alors il n’y a pas vraiment de surprise ni de gros coup ici. Mais on va être content pareil.

     

    Les coups de gueule

    The Black Keys

    Crédit photo : Martin Madruga - Flickr
    Crédit photo : Martin Madruga – Flickr

    Probablement le groupe que l’on souhaitait le moins voir sur la programmation. En même temps, c’était prévisible qu’ils soient sur l’affiche, car ils ont participé à trois éditions d’Osheaga, soit 2008, 2010 et 2012. Pourquoi The Black Keys est un coup de gueule? Parce que le duo est trop souvent de passage au Québec! Sans compter leurs trois passages au parc Jean-Drapeau, il ont fait 3 concerts au Centre Bell (2011, 2012, 2014), deux apparitions au Festival d’Été de Québec (2011, 2013) et un concert à Laval en 2013.  Il est grand temps que ça cesse.

    Milky Chance

    Crédit Photo : Politikwerft Designbüro - Flickr
    Crédit photo : Politikwerft Designbüro – Flickr

    Directement venu d’Allemagne, le buzz Milky Chance à envie l’Amérique en entier avec leur vers d’oreilles Stolen Dance. En réalité, ce ne sont que des chansons plutôt fades et sans intérêt… Leur performance en concert semble statique et l’on se demande vraiment ce que ce groupe pop fait sur une programmation indie-rock. Certes, ils sont très populaires, mais très peu talentueux. Ils auraient eu leurs places aux défunts Virgin Radio Festival.

    George Ezra

    Crédit photo : Kmeron - Flickr.
    Crédit photo : Kmeron – Flickr.

    C’est dans le même optique que Milky Chance que nous insérons le nom de George Ezra dans les coups de gueule. Ayant un hit radio à son actif, le chanteur de Budapest saura attirer une foule directement tiré du 96,9 CKOI. Osheaga prend un virage pop depuis 2012, et nous ne constatons pas ce principe. Par contre, il ne faut pas perdre de vue l’aspect alternatif de l’évènement. George Ezra est beaucoup trop radiophonique pour l’événement, un peu comme Vance Joy l’an dernier.

    Robin Schulz

    Crédit photo : Krd - Wikimedia
    Crédit photo : Krd – Wikimedia

    Attendons-nous, l’électro à sa place à Osheaga. Par contre, ce n’est pas tous les artistes électros qui devraient pouvoir être sur l’affiche. Au départ, l’électro du festival était composé d’artistes de style Piknic Électronic.  Robin Schulz est un de ces artistes EDM de style Beachclub ou New City Gas…. Il aurait été beaucoup plus approprié de le signer pour IleSoniq.

    Le grain de sel de Jacques : Les Black Keys. Sept fois en cinq ans à Montréal (et Laval). Deux fois à Québec. Mais à chaque fois, il y a du monde. Good for them, qu’on dit. J’ai des gros doutes sur Patrick Watson, qui aura d’ailleurs un nouvel album à défendre. Peut-être parce que je l’ai vu si souvent dans des conditions parfaites et que ça m’étonnerait qu’il s’exécute à la Scène des arbres devant ses 100 plus grands fans. Mais je ne sais pas quelle scène pourrait lui rendre justice à Osheaga. 

    Les surprises 

    Nas

    Nas - Illmatic (Columbia)
    Nas – Illmatic
    (Columbia)

    Nas est un des artistes qu’on avait rayé de la liste. Depuis quelques années, ses tournées sautaient Montréal systématiquement. Son dernier passage dans le 514 remonte à 2008. Récemment, il a joué Illmatic en entier, sans même penser à venir à Montréal. Il a fait la tournée des festivals l’an dernier (il a même fait Lollapalooza!) et il n’a pas posé le pied au parc Jean-Drapeau. En 2015, il n’a que trois concerts de programmés, dont un à Montréal! En espérant qu’il jouera son album Illmatic en entier, un classique de sa discographie.

    Philip Selway

    Crédit photo : Kmeron - Flickr.
    Crédit photo : Kmeron – Flickr.

    À défaut d’avoir Radiohead sur l’affiche (noté que l’organisation essaie chaque année de les signer), Philip Selway s’y retrouve! En effet, le célèbre batteur du groupe viendra nous présenter son plus récent opus, Weatherhouse. On se voit déjà, sur la scène des arbres, en fin d’après-midi avec un beau soleil. C’est à faire rêver. Petite déception… aucune pièce de Radiohead ne sera jouée s’il l’on se fie à ses concerts antérieurs.

    Tyler The Creator

    Tyler The Creator lors de son dernier passage au Canada au Pemberton Music Festival.  Crédit photo : Mark C Austin - Flickr
    Tyler The Creator lors de son dernier passage au Canada au Pemberton Music Festival.
    Crédit photo : Mark C Austin – Flickr

    Le célèbre rappeur du collectif Odd Future revient à Montréal après son passage au Métropolis l’été dernier. Habitué de faire des concerts courts, énergiques et surprenants (souvenons nous l’incident de SXSW 2014), le rappeur fera vibrer l’Île Sainte-Hélène et, du même coup, fera saigner les oreilles des habitants de Saint-Lambert avec ses paroles explicites. Un incontournable de l’édition 2015 pour tous les fans de musique rap.

    Patrick Watson

    Crédit photo : Nick Helderman - Flickr.
    Crédit photo : Nick Helderman – Flickr.

    Patrick Watson, que dire de plus. Il y a très peu d’artistes locaux sur les diverses programmations d’Osheaga. Nous sommes donc très heureux de voir un talentueux québécois sur l’affiche 2015. Très peu de concert sont programmés à son agenda (il sera à l’anglicane de Lévis en avril, nous y serons!), Patrick Watson viendra présenter ses succès et quelques nouvelles pièces lors du festival !

    Christine & The Queens

    Crédit photo : Adrien Leguay - Flickr.
    Crédit photo : Adrien Leguay – Flickr.

    Les francophones d’outremer seront bien représentés cette année. En plus de Stromae, Christine & The Queens seront au festival. Son passage à Montréal en lumière cet hiver fut un succès sur toute la ligne. Le Métropolis était plein à craquer et sa scénique était impressionnante. Il est plutôt rare de voir des artistes francophones hors Québec présenter leurs efforts à Osheaga. Cette année est donc très novatrice sur ce plan…et personne ne va s’en plaindre.

    Le grain de sel de Jacques : Excellente prise, Christine and the Queens. Excellente prise. Et Iron & Wine + Ben Bridwell? Mon chum Sam, ça serait super!

    Et bravo pour les artistes d’ici. Klô Pelgag, Bernhari, Kwenders… entre autres. Ça donne le goût de rester à l’ombre de la scène des arbres toute la fin de semaine. 

    Les omissions 

    ATTENTION! Il est important de noter ici que l’équipe d’Écoute donc ça ne connait pas les conditions de négociation du festival Osheaga. Il est fort probable que l’équipe de programmation, dirigée par Nick Farkas, se soit penchée sur plusieurs de ces artistes, mais que les ententes ne se soient pas conclu. Voyez cette section comme étant nos déceptions personnelles, ou encore des espoirs qui ne se sont pas réalisés.

    Alabama Shakes

    Le groupe est sur beaucoup d’affiche et saute Montréal dans sa présente tournée. Il est dommage de ne pas les voir au festival cette année.

    Belle and Sebastien

    Encore une fois, nous sommes surpris de ne pas voir le collectif anglais sur l’affiche. Par contre, il ne serait pas étonnant de les voir au Festival de Jazz de Montréal.

    Blur

    Ils sont de retour! BLUR! Mais pas à Montréal, ce qui nous attriste beaucoup.

    Death From Above 1979

    Le groupe canadien est au Squamish Festival la semaine d’après, pourquoi ne pas faire un arrêt à Montréal? Ce sera pour une prochaine fois.

    Björk

    Les têtes d’affiche de 2015 sont vraiment d’un calibre inférieur. Björk aurait vraiment rehausser cette programmation, mais elle est en Europe.

    Jacques : En effet. Où est Björk? Pas besoin de me répondre qu’elle est en Europe, je le sais! Quant à Blur… est-ce qu’on nous garde une surprise? Pour le Québec, où sont les Deuxluxes? Y’a tellement de petits bands qui pourraient profiter de l’occasion, comme Motel Raphaël l’an dernier!

    Parlant d’omissions, on n’a pas parlé d’Interpol. C’est voulu? 😉

    En conclusion, le festival Osheaga frappe très fort pour sa 10e édition, sauf pour ces têtes d’affiches. Elles sont clairement trop faible pour cette édition. Florence + The Machine et Kendrick Lamar sont d’excellents groupes, mais pas en têtes d’affiche. En ce que concerne The Black Keys, il est temps que ça cesse. Il y a de belles prises, comme FKA Twigs, NAS, The War On Drugs. Il y a beaucoup de contenu québécois aussi (comparé aux éditions précédentes). Bernhari, Klo Pelgag, Pierre Kwenders, Milk & Bone, Patrick Watson, The Franklin Electric et plusieurs autres y seront. Nous y serons! Et vous, que pensez-vous de cette 10e édition ?

    Matthieu Paquet-Chabot

    24 mars 2015
    Festivals, Osheaga
    Action bronson, Alt-J, Angus & Julia Stone, Angus and Julia Stone, Bernhari, EnVedette, Evenko, Father John Misty, Festival, Florence and the machine, Interpol, Kendrick Lamar, Klô Pelgag, Milk & Bone, Nas, Osheaga, patrick watson, Pierre Kwenders, St. Vincent, The Black keys, Viet Cong, Weezer
  • [ALBUM] Kendrick Lamar – « To Pimp a Butterfly »

    [ALBUM] Kendrick Lamar – « To Pimp a Butterfly »
    Kendrick Lamar To Pimp a Butterfly (Interscope)
    Kendrick Lamar
    To Pimp a Butterfly (Interscope)

    C’est dans un chaos total que Kendrick Lamar lance son troisième album solo en carrière. Il était attendu depuis septembre 2014, date prévue. Repoussée, ensuite devancée, nous l’avons enfin écouté… et apprécié! To Pimp a Butterlfy est le troisième album du petit Kendrick, rappeur du désormais célèbre label Top Dawg Entertainment.  La barre était haute, car son précédent effort, Good Kid Mad City, s’était classé au sommet des palmarès des dernières années. A-t-il réussi à surmonter cet obstacle? Certainement!

    C’est dans le but de se réinventer que Kendrick Lamar nous revient. Changement complet de style, nous quittons le rap plus traditionnel pour du rap plus jazz et funk. C’est cet esprit très Nouvelle-Orléan et Afro-américain traditionnel qui règnera sur l’album. Ce sont 16 pièces, totalisant plus de 1 heure et 20 minutes, qui composent cet album. Dès les premières notes de Wesley’s Theory nous sentons que cet effort nous fera voyager. Nous sentons la dénonciation politique que Lamar a toujours intégrée dans ces textes. Parlons en justement des textes. Souvent une des variables les plus importantes d’un album rap. Kendrick Lamar donne toujours une importance capitale aux propos de ses chansons. Il a lui-même dit que son album était dans le même état d’esprit du climat de tension raciale qui fait rage aux États-Unis en ce moment (en faisant référence aux tragiques événements de Ferguson). Divergences politiques, racisme, égalité sont tous des sujets abordés avec une fougue sans précédent. Nous sommes loin des clichés misogynes, sexuelles et droguées que le rap peut nous avoir habitués au cours des dernières décennies. Nous avons devant nous un parolier engagé.

    Le Spoken Word est aussi présent. Il a pour but de nous rappeler les talents de parolier du rappeur. Les pièces These Wall et I sont parfaites pour illustrer cet esprit. Lamar nous parle, sans musique, sans aucun rythme, seulement son poème, son implication politique, sa vie.

    Kendrick Lamar sait bien s’entourer. Il y a une belle brochette d’invité, issu de divers univers musicaux très distincts, sur cet album. À première vue, ils sont trop nombreux, mais ils sont si bien dosés qu’ont n’y voit que du feu. Qui sont-ils? Pharrell Williams, Flying Lotus, Dr. Dre, Snoop Dog, Thundercat, George Clinton et la liste continue sans fin. Certains sont issus du milieu du rap, d’autres du jazz et d’autres du gospel. D’autres parts, certains agissent en temps qu’invités, d’autres sont producteurs et d’autres sont seulement échantillonnés. Les échantillons, quels couteaux à double tranchant. Parfois bien utilisé, parfois trop envahissant, dans le cas de Lamar, ils sont présents pour notre plus grand bonheur. Ils viennent appuyer les propos du rappeur. On ne se contente pas de seulement échantillon des succès des années 70, nous avons aussi des extraits d’entrevues, de discours politiques,  de manifestations, etc. C’est magnifique.

    Il y a quand même de superbes pièces rap, dans un sens plus traditionnel, sur cet album. Les chansons u, i et The Black The Berry en sont de bons exemples. La pièce U ressemble beaucoup à l’esprit qui régnait sur le deuxième album de Lamar, Good Kid Mad City, album mainte fois primé par la critique. The Blacker The Berry  et I ont agitent à titre de simples officiels jusqu’à maintenant, avec raison. Ce sont de sublimes oeuvres dénonciatrices avec des rythmes déchainés. Les talents de rappeur de Lamar sont maintenant mit de l’avant.

    Comment bien conclure cet album rap jazzé très afro-américain, quoi de mieux qu’une pièce de 12 minutes intitulée Mortal Man. Le jeune prodige nous rappelle l’histoire des États-Unis et des Afro-américains. Il nous résume tous les propos qu’il a sans cesse dénoncés depuis plus d’une heure. Il parle aux gouvernements, aux peuples, à ses frères et soeurs, à tous ceux qui veulent bien écouter ses revendications et ses idées. Il rappelle è tous que rien n’est acquis et qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour avoir l’égalité entre les noirs et les blancs. Un discour hautement d’actualité encore en 2015. La dernière moitié de la pièce est en Spoken Word, parsemé de certains discours politiques qui ont changé le monde moderne. La métaphore du papillon est maintenant élucidée, à la dernière seconde, sans vouloir en dire plus, pour vous laisser découvrir par vous-même.

    N’en plaise aux puristes, cet album réinvente le rap comme seuls quelques grands rappeurs ont su le faire. La culture Afro-américaine est très présente, et d’une belle façon. Il représente un peuple entier sans aucun stéréotype ni faux pas. Kendrick Lamar représente maintenant le rap. Il est la figure du rap d’aujourd’hui et de demain.

    Kendrick Lamar sera en spectacle au festival Osheaga du 31 juillet au 2 août 2015, à Montréal. 

    Matthieu Paquet-Chabot

    17 mars 2015
    Albums
    Kanye West, Kendrick Lamar, Osheaga, TDE

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