Pour ma première chronique sur ecoutedonc.ca, j’ai décidé de sortir des styles de musique habituellement mis en vedette ici, et de vous présenter un excellent album de rap australien.
Horrorshow ne fait pas du rap d’automobile avec un subwoofer dans le coffre et un rétroviseur qui vibre. C’est du rap qui s’écoute avec des écouteurs et un café dans le bus du matin, avec une chaîne stéréo maison quand on a quelque chose d’important à préparer, avec un matelas ou un sofa et le livret des paroles, avec un verre à la main et plein de monde qui groove dans une petite salle…
Parce que King Amongst Many est un album mesuré, subtil. Manifestement, Solo et Adit, les deux membres d’Horrorshow, sont des passionnés de musique. Leurs instrumentaux sont riches, vivants et propres. Ils respirent le blues, le jazz, le funk, l’électro, le tribal et plus encore. Ajoutez à ça le lyrisme d’élite qu’exhibe généreusement Solo dans chacune de ses pièces, et vous obtenez un album qui surprend coup sur coup par sa profondeur.
La musique est rythmée sans devenir agressive. Les paroles laissent place à une démarche artistique authentique et ambitieuse qui jette regard critique sur l’humanité, avec une perspective historique toujours franche, souvent touchante, et parfois brutale. Trop souvent, la scène rap devient une tribune pour le narcissisme. Horrorshow ne tombe pas dans le piège. La performance vocale irradie la confiance en soi : les couplets sont clairs et posés, et les refrains sont amples et pleins d’âme. On ne peut pas dire que Solo rappe avec le flow le plus magnétique sur terre, mais dans le cas de King Amongst Many, c’est le prix à payer pour que l’on puisse bien comprendre ses textes si brillamment travaillés.
Si vous ne connaissez pas Horrorshow, je vous suggère fortement de les découvrir, et quoi de mieux pour ça qu’une version acoustique d’un des hits de leur album précédent.
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Ma note :