Quatre formations se succèderont pour proposer des sons planants, expérimentaux ou dansants dépendamment de la formation, une expérience riche pour les amateurs.
The Doldrums ont sorti un album alternatif en avril dernier, c’est riche au niveau musical. The air conditioned nightmare est construit avec des boucles musicales, à l’image du bruit d’une machine qui ne fonctionne plus. Les sons peuvent être lourds (HOTFOOT) ou dansant sur (Loops). Dans l’ensemble leur écriture musicale se rapproche pas mal d’Aphex Twin, une expérience musicale en somme qu’on a hâte de voir en live.
Ce groupe se rapproche plus de l’indie, avec des guitares acoustiques et une voix brumeuse charismatique. Un tout planant peut rappeler les Future Islands, il est parfois ponctué d’un côté plus tragique ou expérimentation sonores.
Ils ont sorti leur premier album en novembre dernier, Total Nancy Pants teinté de punk garage à se lécher les babines. Ohara Hale tient une guitare lourde et une voix qui rappelle le mouvement des riot grrrl (Kathleen Hanna a une voix quand même plus puissante). Parfois, on alterne avec des ballades plus planantes comme sur Just a little more ou Halley’s Comet.
Look Vibrant
Ils allient pop et bruit. Sur leur EP Sweater In The Lake, ça passe très mal, l’expérimentation à des limites au supportable parfois. Sur le dernier titre Miracle, on retrouve cette intégration du bruit et un côté rager avec l’influence de la pop anglaise, c’est intéressant, mais parfois un peu fouilli.
Hier, par une belle journée ensoleillée, on est allés payer une visite aux gars de Harfangà leur nouveau local de pratique sur l’île d’Orléans. Entre une partie de dards, l’exploration d’une grange possiblement hantée et la visite dudit local, on s’est assis pour jaser avec les trois membres présents : Alexis Taillon-Pellerin, Samuel Wagner et Mathieu Rompré.
Articulé à la base autour des créations du chanteur Samuel Wagner, le groupe s’est formé progressivement. «Au départ, explique-t-il, je faisais des chansons dans mon sous-sol. Je m’enregistrais un peu, j’avais quelques compos pis j’avais mis ça sur internet. À un moment donné, j’avais besoin de violons pour mettre dans une de mes compos. J’voyais grand là, j’voulais des violons. J’ai donc lancé un appel sur Facebook et c’est Antoine – j’étais avec lui au secondaire, mais on se parlait plus ou moins – qui a répondu à l’appel. Il est venu enregistrer, je lui ai fait écouter un peu mes affaires, puis il a dit : ‘Je connais pleins de musiciens, on pourrait monter tes tounes pis faire des shows live avec ça.’» C’est ainsi que l’idée de Harfang a germé ; un an et demi plus tard le projet commençait. Regroupant maintenant cinq musiciens ( les trois membres interviewés, Antoine Angers et David Boulet Tremblay), qui eux aussi y mettent du leur dans la composition, le groupe en est déjà à son deuxième EP.
Lorsqu’on y jette un œil, leur progression est frappante. Dès leur premier EP, paru en 2014, ils avaient rempli le Bal du Lézard. Un an plus tard, pour le lancement Flood, le spectacle présenté au Cercle affichait complet. Qui plus est, m’indique Mathieu, ils étaient heureux de ne pas pouvoir reconnaître tous les visages lors de ladite soirée. Cet été, en plus d’une tournée au Nouveau-Brunswick, en Gaspésie et ailleurs, ils pourront se produire sur scène avec 5 for Trio dans le cadre du FEQ et avec la collaboration de l’Ampli de Québec. Ainsi, encore jeune, Harfang semble déjà parti pour prendre son envol. Bientôt, il devra jongler avec popularité et authenticité. Dans un monde où il faut maintenant un peu savoir se vendre pour vivre de sa musique, on a voulu connaître l’opinion du groupe sur cette question.
Tenant à se faire connaître, ils veulent pourtant garder intacte l’essence de leur musique. «Le défi qu’on se lance c’est de pouvoir fitter un peu partout sans trop essayer de se vendre, explique Samuel. C’est d’exprimer ce que tu veux exprimer, de la façon dont tu veux l’exprimer, mais en fittant quand même dans un cadre qui te permette de passer à la radio, par exemple… C’est sûr, c’est très compliqué.» Qu’à cela ne tienne, c’est un défi qu’ils entendent relever. En épurant leur musique, entre autres, ils ont travaillé en ce sens. De fait, entre leur premier et leur deuxième EP, on peut noter un travail de réduction minutieux pour que les pièces soient moins chargées, mais que l’essence en soit quand même conservée (c’est d’ailleurs une remarque que j’avais déjà faite dans le compte-rendu du lancement de Flood). «Plus t’as du stock, plus c’est dur d’apprivoiser la toune. Rendre notre musique accessible, ça passe aussi beaucoup par l’épuration des pièces. Ça va chercher plus d’oreilles, ça capte un peu plus facilement l’attention, c’est plus facile à écouter, ça parle à un petit peu plus de gens, et ce sans dénaturer ce que tu fais. C’est ces procédés-là qu’on est en train d’explorer et de peaufiner,» renchérit Samuel. «On va espérer que ça nous mène à vivre de notre musique!», ajoute Alexis.
Donc plaire: oui, se vendre: un peu, mais pas à n’importe quel prix. C’est pourquoi Harfang, malgré sa volonté d’être populaire, se situe un peu à contre-courant de la musique pop actuelle. En effet, contrairement à ce qui se trouve plus sur les ondes, c’est-à-dire de la musique plus dansante, la musique de Harfang porte à l’écoute, à l’introspection, et met beaucoup plus l’accent sur la mélodie. «Avec tous les clubs, les raves, la boisson, les drogues, la musique populaire c’est devenu de la musique qui brasse. C’est pas de la musique qui est introvertie, c’est justement de la musique de fête. Notre musique c’est l’inverse de ça,» lance Mathieu. «Dans la musique d’aujourd’hui, je trouve qu’on a perdu un peu le côté mélodique ; c’est plus rythmique, et il me semble qu’il manque de cœur là-dedans,» ajoute Samuel.
Ce serait donc ça – l’attention qu’ils portent aux mélodies, qui sont d’ailleurs souvent le noyau de leurs chansons – qui distinguerait Harfang du lot. Leur musique, antithèse de celle qui brasse, ressemble donc par sa simplicité et sa sincérité touchante à l’accalmie qu’ils retrouvent dans leurs sessions de jam sur l’île d’Orléans, tel qu’Alexis les décrit: «[Ici on se sent] en vacances, même si c’est pas le cas ! […] On s’évade deux fois semaine, on sort de Québec pis on vient juste jammer, pis c’est juste Harfang qui s’passe.» On peut aussi constater, en tant qu’auditeurs, la différence flagrante entre un de leurs spectacles et les autres concerts de musique populaire : le public a souvent une écoute exceptionnelle. «D’ailleurs anecdote cocasse : à Gatineau à la fin du show on faisait les rappels, et on se disait ‘on va mettre le party, le monde va aimer ça’, raconte Samuel. On s’est dit ‘on va rentrer en force dans le rappel et on va faire lever l’affaire’, pis là j’ai juste dit au monde : ‘là on fait le party !’ Pis il y a une fille dans la salle qui a répondu : ‘on veut pas faire le party on veut vous écouter’.»
Cependant, bien qu’à contre-courant, le groupe est facilement parvenu à se trouver un public, et même un public attentif ! «Avec le genre de musique qu’on fait, ce n’est pas comme s’il fallait absolument s’tordre un bras pour pogner ; on fait de la musique qui à la racine même est de la musique populaire. C’est du pop même si ce n’est pas de LA pop, explique Alexis. En plus, il y a un désir croissant de l’auditeur, je pense, d’avoir autre chose que de la grosse pop… Et les festivals embarquent là-dedans. Même le Festival d’Été commence à puiser dans les rangs du OFF ; il joue dans les plates-bandes du OFF, carrément, en allant chercher des bands plus underground.» De fait, ils parviennent à trouver leur créneau et à s’y établir. On leur souhaite de continuer sur cette route et de percer.
En somme, ce fut une belle expérience de pouvoir partager avec les membres du groupe. Accueillants, généreux de leurs temps, pourvus d’une belle complicité et d’une camaraderie au-delà de ce qu’on pourrait s’imaginer en les voyant en spectacle, ils ont su nous charmer autant par leurs personnalités que par leur musique. En gardant leurs yeux sur l’essentiel, c’est-à-dire sur ce qu’ils veulent exprimer, ils continueront vraisemblablement à s’acquérir de nouveaux auditeurs. Leur avenir est plein de belles opportunités. Après la tournée, le 8 août, ils reviennent notamment en ville faire un spectacle au Sous-sol du Cercle. Ils nous promettent un nouveau set d’une heure et demie avec quelques covers intéressants et même, possiblement, une belle surprise pour leurs fans. À l’automne, le groupe retournera à la composition et nous pondra peut-être, on l’espère, un album complet. D’ici là vous pouvez les voir dès demain,le 18 juillet, à 12h à Place D’Youville.
Ça y est, dans quelques heures, Québec sera Festival d’été jusqu’en fin de soirée le 19 juillet. Vos itinéraires sont planifiés depuis longtemps, vous allez voir les gros shows des gros groupes sur les grosses Plaines ou, au contraire, vous allez profiter du tout-gratuit de la Place d’Youville.
Cependant, ce n’est pas tout le monde qui a envie d’aller se perdre dans les foules immenses et de jouer du coude pour avoir un meilleur point de vue, et ce n’est pas tout le monde qui a envie de danser sur de l’électro jusqu’à minuit (n’oubliez pas la règle numéro un, les amis : HYDRATATION). Peut-être êtes-vous rendus comme moi, très curieux, mais un peu pépères (et vous n’avez pas la chance de vous asseoir dans la zone médias, vous!), et vous regardez la programmation en ne sachant pas trop où vous garrocher.
On a une solution pour vous. Il s’agit de notre itinéraire facultatif.
Vous avez sûrement vu ces panneaux à proximité des chantiers routiers, notamment près de la 73. On propose léger détour qui risque de faire gagner beaucoup de temps aux automobilistes (comme aller prendre Robert-Bourassa plutôt qu’Henri IV!). Ici, on va faire de même. Vous proposer des choix que vous apprécierez sans étouffer.
On commence!
9 juillet
À 18 heures, le duo Navert (composé d’Annie-Claude Navert et Guillaume Chartrain) sera au Petit Impérial pour proposer ses chansons pop teintées de bonnes couches de synthés.
Comme vous êtes déjà en basse-ville et que vous avez déjà les oreilles habituées à la pop électro, pourquoi ne pas faire quelques pas vers l’est pour vous rendre ensuite à l’Impérial Bell où se produiront tour à tour les magnifiques Milk & Bone, Foxtrott et Yelle. Bon, vous avez sûrement entendu parler de Milk & Bone, ce duo formé de Laurence Lafond-Beaulne et de Camille Poliquin jouit d’un buzz incroyable depuis la parution de son premier album, Little Mourning, et ce buzz dépasse nos petites frontières. Si Milk & Bone propose une électropop éthérée, la Montréalaise Foxtrott, de son côté, est beaucoup plus dansante et rythmée. Quant à Yelle, on a déjà pu voir ce qu’elle avait dans le ventre il y a quelques années, alors qu’elle avait presque volé la vedette à Marie-Mai. Cette fois, ce sera en tant qu’une des têtes d’affiche de la soirée qu’elle va nous faire danser!
S’il vous reste un peu d’énergie après cette soirée dansante, la formation Chocolat, menée par un certain Jimmy Hunt, vous épuisera avec son rock un brin psychédélique et plutôt malpropre. À 23 h 30, au Cercle. On vous recommande d’arriver tôt parce que les gens se sont pas mal passé le mot.
10 juillet
On ne peut pas ne pas vous recommander d’aller voir Julie Blanche au Petit Impérial à 18 heures. Tout d’abord, vous allez pouvoir écouter le spectacle assis confortablement en sirotant une petite bière. Ensuite, la voix tendre de Julie fait du bien. Ses chansons, qu’a écrites Antoine Corriveau et que Julie a arrangées à son goût, sont magnifiques. Et le timbre du cor de Pietro Amato se marie tellement bien à tout ça… Z’allez me remercier!
Connaissez-vous Julien Sagot? Oui, oui, le membre de Karkwa! Saviez-vous qu’il avait déjà deux albums derrière la cravate et que le dernier, Valse 333, est un petit bijou? Vous aimeriez vous en convaincre? Voilà votre chance. Il est à l’Impérial Bell à 19 h 40. Il sera suivi de Jérôme Minière, qui interprètera ses plus récentes pièces (Une île, son nouvel album, est un grower qui demande quelques écoutes, mais qui est ô combien satisfaisant), ainsi que d’Arthur H, qui est depuis longtemps sorti de l’ombre de son Higelin de papa et qui fera résonner sa voix grave sur les murs du temple du téléphone.
Pour finir la soirée, pourquoi pas un peu de rock garage par des filles originaires d’Atlanta? C’est ce que proposera The Coathangers au Cercle en fin de soirée.
11 juillet
Le 11 juillet est une bonne journée pour les agoraphobes : tout le monde et son voisin sera sur les Plaines pour voir les Foo Fighters et le Trône de Grohl. 😉
Mais bon, si, comme moi, le rock des Foo ne vous branche pas, c’est une maudite bonne nouvelle. On devrait pouvoir respirer sur les autres scènes! Tout d’abord, à midi sur la scène Hydro-Québec, vous aurez le plaisir de voir le Mehdi Cayenne Club et son rock juste assez piquant et déjanté. Ça bouge, c’est sympathique et ça va amener le soleil dans votre coeur toute la journée!
Ensuite, si vous êtes curieux de voir le genre de foule qu’attireront les Foo sans trop vous aventurer sur les Plaines, vous aurez la chance de sentir un peu en allant voir Caravane sur la scène NRJ à 17 h 45. Non seulement vous aurez un excellent spectacle d’un des meilleurs groupes rock au Québec à l’heure actuelle, mais en plus, vous serez juste à côté pour…
… Antoine Corriveau, qui sera à la scène Loto-Québec du Parc de la Francophonie dès 19 heures. OK, Corriveau n’est pas une découverte pour les lecteurs assidus d’ecoutedonc.ca, mais voilà l’occasion d’emmener votre mère entendre le folk-rock d’Antoine juste pour la convaincre qu’on fait encore de la maudite bonne musique ici. Maintenant, tout ce qu’on lui souhaite, c’est de succéder à Salomé Leclerc comme prix Espoir FEQ. On vous dit ça vendredi. 😉
Corriveau sera suivi de Luc De Larochellière, qui viendra présenter ses vieilles comme ses nouvelles chansons. Pour plein de monde né dans les années 1990, Luc, c’est le gars qui a sorti un album avec Andrea Lindsay. Mais ce grand gaillard a composé quelques hymnes de la fin des années 1980 et du début des années 1990 comme Amère América, Chinatown Blues, La route est longue, Sauvez mon âme et plusieurs autres. Bien hâte de voir.
Tant qu’à être là, pourquoi pas ne profiter de l’occasion pour voir le spectacle Légendes d’un peuple? Alexandre Belliard et ses amis Patrice Michaud, Vincent Vallières, Mara Tremblay, Yann Perreau, Jorane, Stéphane Archambault, Marie-Hélène Fortin, Alexandre Désilets, Eric Goulet et Salomé Leclerc vont vous faire passer un moment inoubliable (entrecoupé des riffs de Grohl, au loin). Toujours au parc de la Francophonie, à 21 h 30.
Pour finir la soirée, pourquoi pas l’indie pop de Weaves au Cercle, à 23 h 30? Écouter Weaves, c’est un peu comme écouter Alabama Shakes sur l’acide. C’est-tu assez déjanté, ça?
12 juillet
Vous ne pouvez pas manquer la prestation d’Héra Ménard à midi à la scène Hydro-Québec. Sa pop teintée de country-folk devrait tenir les nuages loin de Québec une journée de plus.
À 18 h, on retourne à la scène Hydro-Québec pour une autre prestation enflammée de nos amis Les Deuxluxes. Étienne Barry et Anna Frances Meyer ne font pas dans la dentelle, non monsieur. Ça va rocker avec une bonne dose de vintage, des cheveux au vent, pis du gros rouge à lèvres qui tache le linge. En somme, la patinoire de la Place d’Youville va devenir le plus grand dancefloor à Québec!
Vite, on descend à toute vitesse pour attraper un autre groupe qu’on aime bien, Ponctuation, qui sera à l’Impérial Bell à 19 h 45. Les frères Chiasson vous feront voyager avec leur psychédélisme assumé et mauditement bien construit. Un des shows à voir absolument cette année (si vous les manquez, vous pourrez vous reprendre un peu plus tard).
À 20 h 30, on change complètement de rythme et on va juste à côté, au Petit Impérial, pour y entendre la très talentueuse Ariel Pocock, qu’on a eu la chance de voir au Festivoix de Trois-Rivières la semaine dernière. Du jazz très bien fait, fort intéressant, des compositions solides et des standards aux arrangements soignés. Dépaysement total!
Enfin, à 23 h 30, The Feather, du Belge Thomas Medard, devrait plaire à tous ces fans de pop indé qui adorent Patrick Watson, Folly and The Hunter et autres groupes aux mélodies rêveuses. Une façon de terminer la première fin de semaine en beauté.
13 juillet
Si vous travaillez en haute-ville ou dans le Vieux, apportez votre lunch et allez voir Kensico à la scène Hydro-Québec dès midi. Du folk-rock solide pour amateurs de guitare.
À 17 h 45, les amateurs de folk-pop sympathique et authentique accompagné d’une petite touche d’atmosphérique ont rendez-vous avec Pierre-Luc Lessard. Lessard, ce sont des chansons simples, d’une efficacité redoutable, dont quelques vers d’oreille très difficiles à déloger. Et ce jeune homme est fort solide sur les planches!
Ensuite, je vous suggèrerais le trio Operators, Owen Pallett et Future Islands, mais bon, vu qu’il y aura foule, allons voir… Ah, pis non. Écoutez. Vous m’aurez écouté, vous serez juste à côté pour voir Pierre-Luc Lessard et le parc de la Francophonie ne sera pas surchargé à 18 h 30. C’est une des meilleures soirées du Festival, maudit! Operators, c’est Dan Boeckner (Wolf Parade) dans une orgie d’électropop qui donne une irrésistible envie de danser. De son côté, Owen Pallett risque de ralentir un brin le rythme, mais ses belles chansons sauront sûrement vous attendrir. Enfin, Future Islands, c’est une formation pop indé de Baltimore menée par Sam Herring, une bête de scène qui devrait en jeter plus d’un à terre avec sa voix soul hardcore qui n’a pas son pareil nulle part ailleurs. Le groupe existe depuis près de 10 ans, on les aime depuis quelques années déjà et y’a beaucoup de monde dans le train depuis qu’on a vu Future Islands chanter Seasons (Waiting on You) à Letterman. Si c’est tout ce que vous avez entendu d’eux, vous allez adorer la suite!
Vous êtes fatigué? On va aller se reposer en écoutant du bon folk-blues teinté de rock. Celui de Hamish Anderson, un Australien qui promet beaucoup, beaucoup. Allez, il vous reste un peu d’énergie pour taper du pied et hocher la tête pendant les solos endiablés!
14 juillet
Si vous voulez allez fêter la France avec Patrick Bruel, allez-y fort, mais on a aussi un autre belle proposition pour vous à la scène Hydro-Québec!
Tout d’abord, à midi, Sousou & Maher Cissoko ont attiré notre attention avec leurs airs dépaysants sur un tapis de guitare et de kora. Voyage unique entre la Suède et le Sénégal. À 18 heures, c’est au tour de Pierre Kwenders de nous emmener en Afrique avec ses airs festifs. On sait que Kwenders a enregistré son album avec de nombreux collaborateurs. Y aura-t-il des invités spéciaux? On ne fait que poser la question. C’est ensuite au tour des Belges de La Chiva Gantiva de nous faire danser comme des fous sur des rythmes latins. On annonce très chaud mardi prochain à place d’Youville!
Vous voudrez ensuite rester pour voir Dakhabraka, mon coup de coeur de Bonnaroo l’année dernière :
Man. Ces quatre Ukrainiens (un gars, trois filles) ont fait exploser la tente dans laquelle ils ont offert leur prestation. Je ne crois pas qu’ils s’attendaient à un tel accueil, mais leur musique, mélange de traditionnel et de rythmes dansants, a eu raison des pieds des milliers de (nouveaux) fans présents. Ils ont beau jouer assis, ils occupent l’espace à la perfection.
Je les aurais bien vus dans un contexte aussi festif au FEQ, mais bon, leur passage à Québec n’aura lieu qu’en novembre.
Ma prestation préférée du festival jusqu’à maintenant.
Je vous ai avertis!
Vous en voulez plus encore? Allez, destination le Cercle (23 h 30) pour le rock vitaminé de The OBGM’s. Ces joyeux drilles définissent leur musique comme du Garage Party Rock et lorsqu’on écoute leurs chansons, on n’a aucun mal à les croire. S’il vous reste de quoi suer après ça, ben coudonc, j’abandonne.
15 juillet
On va aller voir ce que l’auteur-compositeur-interprète Couturier a dans les tripes à midi à la scène Hydro-Québec. On retourne sur la même scène à 18 heures pour la pop lumineuse d’Alfa Rococo, qui va nous interpréter de nombreuses pièces de son dernier album Nos coeurs ensemble. Ensuite, c’est peut-être le moment le plus difficile du festival : on veut se faufiler à travers la foule de festivaliers qui vont voir les Stones (ou Galaxie, c’est selon) sur les Plaines, parce que nous, on veut aller voir la belle soirée indie au parc de la Francophonie, qui ne devrait pas déborder. Tant mieux, on va pouvoir prendre nos aises et peut-être même nous étendre quelques minutes avant de planer avec The Wilderness of Manitoba, The Franklin Electric et Edward Sharpe and Magnetic Zeros. On a bien hâte de voir le premier, on va pouvoir mieux savourer les deuxièmes et on est bien curieux de voir de quoi a l’air la version 2015 de la troupe d’Alex Ebert.
Pour terminer la soirée, pourquoi pas du gros blues au Petit Impérial avec The Harpoonist and The Axe Murderer? C’est groovy à souhait pis nous autres, on aime ça les voix soul pis les solos d’harmonica!
16 juillet
Si vous passez par la scène NRJ à 17 heures 45, allez voir SimonKearney, qu’on aime bien ici à ecoutedonc.ca. Du rock solide, à la limite du psychédélique, offert par un gars qui a à peine le droit d’entrer dans les bars, en plus! Il est étonnant.
Vous vous souvenez de cette petite soirée électropop du jeudi précédent? Les programmateurs remettent ça avec cette fois-ci les talentueux Le Couleur (groovy et vachement sexy en même temps), La Bronze (sexy, groovy et ne te prend pas pour un imbécile!) et Lights (qui va sûrement vouloir se faire pardonner son absence en première partie de One Republic ce printemps). Une soirée parfaite pour danser et vous éclater avec quelques artistes qu’on aimerait voir exploser (de popularité, bien sûr) au cours des prochaines années.
En fin de soirée, profitez-en donc pour aller voir The Lemon Bucket Orchestra qui vous illuminera de sa folie dès 18 heures à la scène Hydro-Québec!
17 juillet
À midi, Evelyne Lavoie et Pierre-Hervé Goulet mériteront une oreille attentive de la part des mangeurs de sandwiches qui se masseront à place d’Youville pour les entendre chanter. Les deux offriront leurs (fort jolies) compositions.
On ne se pilera malheureusement pas sur les pieds pour The Barr Brothers et Patrick Watson. D’un côté, c’est triste parce que Patrick mérite vraiment d’être aimé par le plus grand nombre. De l’autre, il va avoir eu tout le budget nécessaire pour se payer une grande fête avec des invités, des effets spéciaux pis toutte! Et vous savez quoi? On va être confortables sur les Plaines. Aussi bien en profiter pour y aller… pourquoi pas en famille? Difficile de faire plus multigénérationnel que cette soirée-là!
En fin de soirée, si vous avez manqué Ponctuation, voilà votre chance de vous reprendre au Cercle!
18 juillet
À midi, les formations 5 for Trio et Harfang seront à surveiller à place d’Youville. Avec juste assez de soleil, on va planer en titi avec le rock à mi-chemin entre Patrick Watson et Radiohead de la formation de Québec.
À 18 heures, on va au Petit Impérial pour découvrir Equse, une formation rimouskoise qui navigue dans les mêmes eaux. Au même endroit, mais à 20 heures 30, ce sera au tour de l’Americana de The Bros Landreth. On finit encore la soirée avec le blues de Daddy Long Legs.
19 juillet
On reviendra sur la journée du 19 juillet. L’arrivée d’Alan Parsons Live Project change un peu nos plans et les mouvements de foule vont être étranges. On s’en reparle.
Comme vous le voyez, avec une telle programmation de feu, on a l’embarras du choix. Certaines soirées sont plus évidentes que d’autres, mais on espère avoir trouvé l’équilibre promis.
On fera un rappel de cet itinéraire dans nos coups d’oeil quotidiens, que nous publierons un peu avant midi tous les jours.
Le groupe montréalais OUGHT se passe maintenant de présentation. Après une année fulgurante en 2014, les montréalais sont prêt à affronter 2015 avec un nouvel album en poche. Sun Coming Down sera lancé le 18 septmbre 2015 sous l’étiquette de disque Constellation Records. Il fera suite à l’excellent album More Than Any Other Day qui a été acclamé par la critiques et le public.
Après une année 2014 remplis de concerts aux quatre coins du globe, le groupe a préféré débuté 2015 avec un temps de relaxation pour être fin prêt à enregistrer leur deuxième essaie tant attendu. C’est au studio Hotel2Tango que la magie a opéré. Alternant entre le indie rock et le post-punk, Ought sait faire de grande chose avec peu de moyen. C’est d’ailleurs un des buts du groupe. L’esprit du studio peu organisé doit se sentir dans les compositions et en concert.
Un premier extrait de l’album est dès maintenant disponible. Intitulé Beautiful Blue Sky, la pièce ne diverge pas des habitudes du groupe qui est habitué à de longues pièces (près de huit minutes).
L’album sera lancé le lendemain du concert du groupe dans le cadre du festival POP Montréal le 17 septembre prochain. Le dernier passage dans la Capitale-Nationale du groupe remonte à juillet 2014 au Cercle. Un nouvel arrêt devrait être prévu suite au lancement de l’album.
Il est possible de se procurer l’album en précommande en cliquant ici.
Ayant fait sensation l’été passé avec un électro downtempo de qualité, les Men I Trust reviennent un an après avec un second album plus mûr qu’ils lanceront ce vendredi 3 juillet au Cercle.
«On voulait que ça soit un peu comme le dernier mais plus mature avec moins de son électro «clichés», plus musical, plus jazz (…) dans le choix des accords plus ouvert et moins classique.» explique Dragos Chiriac, l’un des fondateurs du groupe Men I trust.
Pour les shows, lui et Jessy Caron ont décidé de restreindre les membres du groupe qui a beaucoup de collaborateurs notamment en studio. « On garde le même monde pour les shows, c’est plus facile pour les pratiques, ça nous aide à nous améliorer. Si on amène une nouvelle personne dans un show il faut qu’elle apprenne le set et même si on le pratique beaucoup c’est jamais la même chose que si on l’avait joué pendant des mois. » Le groupe voulait que les membres permanents aient Men I Trust (MIT) comme « projet principal » explique Dragos.
Beaucoup d’influences
Afin de ne pas compromettre une certaine cohésion harmonique, les projets secondaires restent à part et ne manquent pas pour le prolifique musicien. Il contribue ainsi au duo Ghostly Kisses avec Margaux Sauvé, un électro downtempo très porté sur les harmonies. La formation assurera d’ailleurs la première partie des MIT lors de leur lancement le 3 juillet.
Il confie également son enthousiasme à faire « des trucs très dark » et expérimentaux avec Careful qui arborait une signature musicale jazz et hip-hop sur le maxi Singles paru en 2014. Dans un autre registre, il aimerait aussi faire davantage de classique qui, selon lui, a une structure plus libre que la chanson conformée avec ses couplets et ses refrains. On peut apprécier quelque chansons baroques comme Offertorio ft Nicolas sur le dernier album des Men I Trust ou encore Introit ft Odile sur le premier album, on est curieux d’en voir dans un autre format.
Une pochette tordante
« Headroom c’est juste de l’espace pour te laisser une marge de manœuvre [tant au niveau du mixage qu’au niveau conceptuel] (…) on voulait vraiment que ça évoque la souplesse large et épurée » explique Dragos. Ils ont choisi cette fois l’illustratrice Sophie Latouche car ils aiment son travail qu’ils qualifient de « tordant ». À contrario de la première pochette qui était assez fournit avec des références au monde latin et qui fut réalisé sur paint par Kaël Mercader.
Les Men I Trust seront en tournée avec les X-Ray Zebras pendant l’été voici quelques dates : le 18 juillet au Sous-Bois à Chicoutimi, le 7 août au Bar à Pitons à Chicoutimi et le 17 août : La Sala Rossa à Montréal. Peut-être les verrons-nous au SPOT le 25 juillet ou le 15 août également supposons…
La formation Canailles, qui vient tout juste d’enflammer Limoilou avec un autre concert énergique, reviendra nous voir cet automne après une tournée européenne, soit plus précisément le 23 octobre prochain à 20 hures au Cercle.
Les billets sont déjà en vente au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur Le point de vente.
Ça tombe bien, le groupe a du nouveau matériel à présenter! Bien entendu, nous serons là pour vous en parler, mais pour seulement 15 $ en prévente, vous n’avez aucune espèce de raison de manquer ce spectacle festif et haut en couleur.
On va d’ailleurs essayer de s’entretenir avec les membres du groupe à leur retour des vieux pays… On vous en reparle!
Un spectacle présenté par District 7 production et Le Cercle – lab vivant.
On savait déjà que le saxophoniste et clarinettiste Colin Stetson et la violoniste Sarah Neufeld aimaient collaborer ensemble, comme peuvent en témoigner tous ceux qui les ont vus à Victoriaville l’année dernière. Après tout, dans la vie de tous les jours, ils sont un peu plus que colocataires.
Quand ils ne font pas de la pop avec Arcade Fire, Stetson et Neufeld ont une approche beaucoup plus exploratoire de la musique. Suffit d’écouter l’excellent, mais déroutant, Never Were the Way She Was paru en avril dernier et dans le cadre duquel le duo est présentement en tournée. Oubliez les structures couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain habituelles, on nage ici dans des eaux qui pourraient sembler inconnues pour la plupart des fans du groupe des frères Butler, où la voix et le violon de Neufeld se marient à merveille aux divers cuivres utilisés par Stetson.
Une musique déroutante, oui, mais tout à fait séduisante et ô combien gratifiante pour le curieux!
Colin Stetson et Sarah Neufeld seront au Cercle ce vendredi pour présenter Never Were the Way She Was. Une occasion unique de voir deux musiciens talentueux que vous connaissez déjà pour d’autres raisons vous couper le souffle.
Date : vendredi 12 juin à 20 heures 30 (portes : 19 h)
Lieu : Le Cercle, 228 rue St-Joseph E
Prix : 15 $ (+ frais) en prévente, 17,50 $ à la porte. Billets disponibles au Cercle, au Knock-Out et sur lepointdevente.com
Présenté par : Le Cercle – Lab vivant et District 7 production
C’est une salle pas mal pleine qui a accueilli hier les deux artistes Simon Kearney et Philippe Brach en plateau double au Cercle. Des gens de tous les âges, surtout des jeunes, tous assez réceptifs. Et quand Philippe Brach est arrivé sur scène, arborant un masque (que je ne saurais identifier) et un chandail de ratel, qu’il a chanté Dans ma tête, la foule s’est déjà mise à danser un peu. La population féminine, assez concentrée à l’avant, criait déjà à pleins poumons après Le matin des raisons ; on se serait cru aux danseurs! On a aussi pu noter que dès les premières paroles, «c’est l’matin, chus déjà stone», ça s’est mis à sentir le printemps.
Si vous ne connaissez pas l’univers déjanté et le folk lubrique de Philippe Brach, je vous invite à lire son entrevue. Hier soir, il a su impressionner particulièrement avec sa performance vocale et sa présence sur scène. Lorsqu’on sait qu’il fait de l’improvisation théâtrale depuis 14 ans, on est mieux à même de comprendre son aisance sur scène et ses petites singeries, comme la fantaisie qu’il a eue, en plein spectacle, de se prendre pour un noir qui a de la soul pour nous chanter une pièce qui groovait. Il nous a même révélé un secret de la plus haute importance, concernant son dernier album, La foire et l’ordre (mais chut !). Cependant, malgré ses pitreries et son autodérision occasionnelle, on a aussi pu remarquer un réel souci pour sa musique et sa performance chez Brach, qui s’assurait toujours que l’éclairage, le reverb, le tempo ou sa guitare étaient adéquats. Tout ça s’est pourtant fait sans temps mort et sans malaises ; on peut en remercier sa qualité de showman. En terminant, les quelques nouvelles pièces qu’il nous a montrées promettent un nouvel album intéressant. Visiblement, Portraits de famine, à sortir en septembre, offrira son lot de mélodies accrocheuses et de textes acerbo-comiques.
Terminant sur sa pièce Gaston, qu’il a décernée cette fois à son batteur David, Philippe Brach a laissé place à Simon Kearneyet ses musiciens. Plus jeunes, peut-être moins habitués à la scène, ils ont tout de même livré des chansons fortes, rock, et musicalement bien travaillées. Regorgeant d’enthousiasme et d’authenticité, l’auteur-compositeur-interprète nous a présenté différentes nouvelles chansons à paraître sur son prochain, et premier, album: La vie en mauve. On peut s’attendre à des solos de guitare incroyables, un son un peu garage mais complexifié par la présence de cuivres, et à des textes qui restent pris dans la tête. De fait, si Philippe Brach est avant tout un excellent chanteur, Simon est surtout un guitariste aguerri ; on sent dans ses pièces que les parties de guitare sont très travaillées, contre des riffs plus simples chez Brach. Pour en apprendre un peu plus sur Kearney, je vous incite encore une fois à lire son entrevue avec nous.
Le public a été très réceptif pour le deuxième groupe aussi, bien qu’il y ait eu restructuration : les visages des premières rangées ont presque tous changé. Ces rangées, enthousiastes, dansaient un peu au son du groupe de Simon même si j’ai trouvé, tout au long des deux spectacles, que le public manquait quelque peu de motivation ou plutôt de mouvement. Ça s’est réglé pour la dernière chanson de Simon Kearney, pendant laquelle quelques amis (j’avoue une fois de plus en avoir fait partie) on pu lâcher leur fou. C’est surtout les dernières pièces du groupe, à mon avis, qui ont eu un effet électrisant sur la foule. Ils ont entre autres joué Chaminao en rappel, une pièce pour le moins particulière, qui parle d’un indien. Les textes de Simon sont de fait très variés et montrent un univers assez éclaté. On a beaucoup aimé aussi J’aurais dû la tuer : les accents musicaux étaient aux bonnes places pour créer une vibe forte (je m’exprime en tant que non-musicienne, traduisez comme vous le pouvez).
Après cette bonne dose de folk et de rock, le public a pu quitter, ravi. Philippe Brach et son groupe (il faut d’ailleurs souligner le talent de ses musiciens, même s’ils étaient quelque peu effacés en sa présence) ont dû repartir vers Montréal avant mon entrevue à une question, mais Simon Kearney et son batteur se sont prêtés au jeu.
L’entrevue à une question – Simon Kearney
En ce moment vous travaillez beaucoup sur les nouvelles tounes de l’album, est-ce qu’il y en a une en particulier que vous aimez jouer en tant que groupe ?
«J’pense que notre préférée c’est Comme un acide parce qu’il y a toute dedans» explique Simon, avec l’accord de Gabriel. «Ça passe du gros hardcore à des harmonies avec des trucs de trompette…c’est vraiment sick!»
Oui, ça a été tranquille cette semaine sur ecoutedonc.ca. La vie de jetset, c’est pas toujours reposant, et comme vous le savez, nous sommes tous bénévoles et gagnons notre maigre pitance autrement. Et puis, la saison des festivals est commencée! D’ailleurs, je vous écris ce petit texte avant de partir à Toronto pour le festival Field Trip. J’espérais avoir une accréditation, mais les organisateurs ont dû croire que nous étions une bande d’extra-terrestres. C’est pas grave, on va avoir du plaisir, la musique va être bonne, et mes objectifs attendront encore quelques années avant de pouvoir croquer Jim James et sa bande.
Mais VOUS, qui restez ici, vous allez avoir besoin de vous désennuyer, n’est-ce pas? Voici donc nos choix de sorties pour la fin de semaine :
Vendredi 5 juin
Au sous-sol du Cercle, c’est le 3e CODEX Fest, festival de musique électronique, qui commence. Axé sur les performances live plutôt que sur le spinnage de platines, CODEX devrait plaire aux curieux. Au menu : BIOBAZAR (3-Riv), MODBEAT (Qc), PERIMÈTRE (Qc), SONICWAVE (Qc) et DJ BIOTEK (Qc). Ça se poursuit au Cercle samedi et à L’AgitéE la fin de semaine suivante. Début : 22 heures. Prix d’entrée : 7 $.
Toujours au Cercle, mais en haut, c’est le concours PLANETROX d’Envol et Macadam. Venez découvrir qui pourrait se retrouver au festival en septembre. 21 heures (portes 20 h), 6 $.
À L’AgitéE, les fans de post-rock devraient en avoir plein les oreilles avec la formation Appalaches. Premières parties : The Babyface Nelsons et Allora Mis. 20 heures, 15 $. Présentation District 7 production et Le Cercle – Lab vivant.
Les Carougeois (de Cap-Rouge) accueilleront le sympathique auteur-compositeur-interprète franco-ontarien Damien Robitaille dans le cadre du festival Découvrarts. Il présente son spectacle solo Pièce par pièce. 20 heures. GRATUIT
Samedi 6 juin
Le CODEX Fest se poursuit au sous-sol du Cercle, cette fois avec NOCIDE (Mtl), POCAILLE (Mtl), APOPLEXIA (Mtl), CUE & SEE (Mtl) et DJ BIOTEK (Qc). Début : 22 heures. Prix d’entrée : toujours 7 $.
À l’étage supérieur du Cercle, magnifique plateau double en français avec Philippe Brach et Simon Kearney. Les deux sont tout jeunes, éclatés, leurs compositions sont cool, vraiment, ça va être une maudite belle soirée. D’ailleurs, on va y être pour pouvoir vous raconter tout ça. 20 heures (porte 19 heures). 17 $ à la porte.
La formation indie-swing vancouveroise Red Haven sera au Triplex suspendu. On dit ici à 20 heures, mais ça risque de commencer un peu plus tard, on commence à connaître le Triplex. Contribution volontaire (qu’on souhaite proportionnelle au plaisir que vous aurez eu – ce petit bout vient de moi).
Les amateurs de pop-punk seront conviés au lancement du maxi de Hitch & Go à la Source de la Martinière. Premières parties : Portland, Persistence et Whisky Gallery. 20 heures, 8 $ à la porte.
On allait oublier le Grand bazar des ruelles! Avec le cabaret de la Palette! Dans l’après-midi, entre la 3e et la 4e avenue et la 9e et 10e rue, Robbob, Jane Ehrhardt, Simon Paradis, Pascal Pico Larouche, The Two Birdz et autres surprises égayeront votre course aux trouvailles! C’est gratuit!
Amusez-vous bien, et soyez sages (mais pas trop) pendant mon absence!
À l’occasion de son passage prochain dans notre ville, Philippe Brach nous a accordé un peu de temps téléphonique pour nous parler de lui et de son spectacle du 6 juin prochain (c’est demain ça !) en plateau double avec Simon Kearney, au Cercle. Un personnage hors du commun, ce Philippe Brach. Il présente des textes crus aux propos souvent glauques, parfois marrants, souvent les deux. Le tout est enrubanné dans une musique folk aux accents country qu’il qualifie lui-même de «lubrique», faute de termes descriptifs adéquats, et accompagné d’un personnage généreux et comique.
À la vue des nombreux animaux présents dans son photoshoot d’album, on lui a demandé de se décrire lui-même en se comparant à un animal. Choix judicieux, il a convenu que le ratel et lui avaient quelques points communs : «C’est vraiment un p’tit criss. Il fonce la tête baissée sans trop se soucier de ce qui va arriver. Ça me ressemble ben gros ça je trouve!» Pour ceux qui ne connaîtraient pas la bête, l’auteur-compositeur-interprète nous l’a décrite brièvement : « C’est comme une mouffette africaine, mais ça n’a comme peur de rien ; ça se bat contre contre les ours et les gros serpents, pis ça s’en crisse un peu.»
On constate déjà, par ces réponses, le côté humoristique de Brach, qui jure avec une partie plus sombre de son art. Pour mieux comprendre cette apparente contradiction, on a creusé le sujet. Pourquoi mettre de l’humour dans des chansons si sombres ? Philippe explique qu’avec des chansons aussi tristes, l’humour aide à faire passer des messages difficiles : «Ça aide à mieux passer l’humour, c’est un très bon lubrifiant !» Il ajoute aussi qu’avec un bagage de 14 ans en improvisation théâtrale, il constate que l’humour fait essentiellement partie de lui : «J’ai toujours eu dans l’âme quand j’étais sur scène de vouloir faire rire le monde, et j’pense que ça a toujours été comme ça malgré moi.» En musique, son humour est donc aussi une façon de transmettre son identité à travers des pièces déjà débordantes d’authenticité.
Toujours est-il qu’en dessous du miel, il reste la pilule à avaler. Les textes de La foire et l’ordre, son premier album, traitent de sujets noirs tels que la mort, la folie, l’ivresse, les histoires d’amour tristes. «C’est vraiment ma zone de confort, explique Brach. C’est con, mais habituellement j’suis plus attiré par les univers qui sont crasses, sombres ou glauques. Ça vient comme naturellement.» Une fascination pour la noirceur, qu’il exploite pour créer. Les parties lumineuses de sa vie, explique-t-il, ne sont pas un matériel intéressant pour son écriture : «Quand j’suis en amour, j’écris des belles chansons et ça devient un peu trop crémeux, un peu trop kitsch assez rapidement. Généralement ces chansons-là ne font pas la cote. Pis j’suis quelqu’un qui peut être parfois down dans la vie, et reste que pour écrire j’aime mieux ça quand c’est très sombre.»
Un contraste ma foi intéressant entre l’humour et la noirceur, qui se retrouvera aussi certainement dans son nouvel album, Portraits de famine : «C’est clairement pas avec cet album-là que tu vas te recoudre les veines, Marie-Ève !» m’a-t-il lancé, presque avec enthousiasme. Mais il nous promet aussi, à travers un univers sombre, un album qui «groove un peu plus» et des chansons qui, même tristes, «sont vraiment bien habillées pour que tout passe vraiment bien». On aura d’ailleurs la chance d’en entendre un aperçu demain au Cercle, où il compte nous jouer trois ou quatre nouvelles chansons. Sur un total de douze ou treize, huit ou neuf pièces seraient déjà «en chantier», mais pas toutes assez prêtes pour être jouées : «On est en studio en ce moment, et on fait revirer les tounes de bord au complet. On en coupe, il y a des parties qui s’en vont, on en change, on change des structures de chanson, alors il y en a qu’on ne fera pas parce qu’elles sont trop en train d’être changées.» Reste que ce futur album, à sortir en septembre prochain (il faudrait aussi dire qu’il est réalisé par Louis-Jean Cormier, celui dont il faut prononcer le nom), paraît prometteur : «J’suis vraiment, mais vraiment satisfait de c’que ça donne. C’est de très très loin un meilleur album que le premier à mon sens», nous confie Philippe Brach.
En espérant que vous serez au Cercle demain pour découvrir vous aussi soit l’auteur-compositeur-interprète, soit ses nouvelles chansons ! C’est un spectacle qui promet, en plateau double avec le jeune et talentueux Simon Kearney. Philippe Brach nous a donné ses impressions sur ce dernier, même s’il avoue humblement n’avoir pas beaucoup écouté sa musique : «J’aime bien sa vibe, son playing de guit aussi. J’trouve ça cool, j’aime bien l’ambiance qu’il y a dans son EP et dans les deux nouvelles tounes qu’il a pitché. C’est vraiment un plaisir de partager la scène avec lui.» Il pense aussi que, les deux musiciens étant dans un style connexe, les deux publics se mélangeront bien et que la foule sera réceptive (moi, j’aurais dit comblée). «J’ai vraiment hâte,» ajoute-t-il en terminant. Nous aussi, puisqu’on couvrira le spectacle.
Dernière question, mais non la moindre, on lui a posé le traditionnel (du moins, pour moi) «quelle question rêves-tu de te faire poser en entrevue ?» D’abord, pris de court et fasciné, il a répondu que cette question elle-même était la réponse à la question. Mais par la suite, après réflexion, il a ajouté : «Sinon il y a aussi “avec qui j’aimerais jouer de vivant”, j’aime bien me faire poser ça parce que ça change souvent. Aujourd’hui, j’aimerais que ça soit le Soweto Gospel Choir : c’est une chorale gospel d’Afrique du Sud. […]C’est vraiment un buzz, mais…mon genre de buzz!»