(Photo : LePetitRusse) On vient d’apprendre que l’auteure-compositrice-interprète Safia Nolin viendra faire un tour dans sa ville natale pour un spectacle qui aura lieu au Cercle le 16 septembre prochain à 20 heures. Les billets, au coût de 12 $, sont déjà en vente au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com.
Safia nous présentera les chansons de son premier album réalisé par Philippe Brault. Si vous l’avez déjà entendue, vous savez que vous allez ressortir du Cercle avec la chair de poule et les yeux bouffis!
Vous ne me croyez pas? Résistez à Igloo, voir.
(une autre présentation District 7 production + Le Cercle : Lab vivant)
Grosse fin de semaine de musique qui commence dans quelques heures à peine. Alors si on veut avoir le temps de vous parler de tout, on va commencer tout de suite!
Jeudi 28 mai
L’auteur-compositeur-interprète-comédien aux multiples talents Émile Proulx-Cloutier sera à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec. 20 heures. 33 à 38 $
Du côté de la Source de la Martinière, on pourra voir The Beatdown meets Hugo Mudie, du reggae/ska/soul pimenté par Mudie. Heureux mélange en perspective. Première partie : Les Querelles. 20 heures (portes : 19 heures). 15 $
Au Cercle, ce sera Alie Sin dans une nouvelle formule acoustique. Seront aussi de la partie : River Jacks, Rogue River et Jon Creeden. 21 heures (portes 20 heures). 12 $
Vendredi 29 mai
Émile Proulx-Cloutier sera à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec pour un deuxième spectacle en autant de soirs. 20 heures. 33 à 38 $.
Au Pantoum, Medora proposera un indie rock intelligent et aérien. Premières paties : David and the Woods et Pop Goes. 21 heures-ish (portes 20 heures). 10 $.
À L’AgitéE, Jane Ehrhardt présentera son nouveau EP en français Terminus tout en faisant ses adieux à la mythique salle de spectacles. Ont été invités à participer à cette soirée spéciale : Gab Paquet, Sylvia, Robbob et Alexandre Duchesneau. 21 heures (portes 20 heures). 10 $. On y sera!
Samedi 30 mai
À L’AgitéE, Les Chiens de Ruelles et Damn The Luck proposent une soirée tout en folk, en roots et en bluegrass. Ça va se faire aller le banjo! 20 h. 15 $.
Whisky Legs présentera un spectacle en formule duo au Café Babylone. 21 heures. 10 $
Au Cercle, The Posterz viendront montrer pourquoi ils créent de plus en plus de vagues un peu partout avec leur rap juste assez sale, sans bling bling, ni bullshit. Lary Kidd viendra spinner en DJ set pour ouvrir la soirée. C’est au sous-sol, ça commence à 21 heures (portes 20 heures). 12 $, à ne pas manquer.
Excellente nouvelle annoncée par District 7 production ce matin : la talentueuse Kandle débarquera au Cercle avec ses Krooks le 3 septembre prochain! Celle qui nous a donné l’excellent In Flames l’année dernière sera de retour avec Sam Goldberg Jr. (qu’on a vu avec Yardlets pas plus tard que la semaine dernière) et le reste de son groupe de musiciens solides.
Les billets (15 $) sont en vente chez EXO, au Knock-Out, à la billetterie du Cercle sur sur lepointdevente.com.
On aura sûrement l’occasion de vous en parler plus en détails à la fin de l’été. Cependant, ne perdez pas trop de temps pour acheter votre billet, ça risque de s’envoler!
Avez-vous vu Doloréanne, Elsa et Yardlets hier soir? Non? Nous, on y était et on n’a pas regretté notre soirée. On vous en reparle dans un compte rendu complet très bientôt. Mettons que ça partait bien la fin de semaine.
Parlant de fin de semaine, voici nos choix :
Vendredi 22 mai
Si on se fie aux collaborateurs d’ecoutedonc.ca, ce soir, il faut être au Pantoum pour voir Absolutely Free, Corridor et Mauves. Pour les atmosphères créées par Absolutely Free. Pour les flammèches et les étincelles de la nouvelle sensation rock Corridor. Et parce que même si on aime bien Anatole, on adore Mauves. 10 $, les portes ouvrent à 20 heures, le spectacle devrait commencer *vers* 21 heures, mais si vous n’arrivez pas assez tôt, vous risquez de passer votre soirée chez Jos Dion.
Dans le très chic sous-sol du Cercle, on devrait groover solide alors que The Best Foot Forward et Sunspinnaz proposeront respectivement un rock et un hip-hop festif et groovy. 21 heures, portes 20 heures, 7 $.
Samedi 23 mai
La DERNIÈRE rockeuse vivante au Québec, Marjo, reconnue pour ses chansons remplies d’étincelles et de flammèches, se produit au Centre d’art La Chapelle. Envoyez, les jeunes, allez voir comment ça se fait, du rock, en 2015. Pis en plus, c’est presque donné : juste 59 $, à peine plus que la somme des autres spectacles que nous vous proposons. Comme les rockeurs, ça veille très tard, le spectacle ne commence qu’à 20 heures.
Le chanteur de charme Gab Paquet se produira au Café Babylone, question de présenter quelques nouvelles chansons qui sentiront bon le printemps. 10 $, 21 heures. Ça devrait être chaud.
Dimanche 24 mai
À L’AgitéE, on pourra voir la formation de Denver Slim Cessna’s Auto Club et son folk à l’esprit un peu punk. Fort intéressant. Première partie : Kensico. 20 heures, 13 $.
Tant qu’à être dans l’Americana, Romi Mayes et sa musique qui allie country et roots devrait plaire aux fans présents au Bal du Lézard. 21 heures. Gratuit.
C’est toute une leçon de rock qui nous a été servie par les gars de Caravane samedi soir au Cercle! Ils ont beau avoir joué à 2 heures du matin au PouzzaFest de Montréal (une prestation surprise de The Hunters), Raphael Potvin, Danahé Côté, William Drouin et Dominic Pelletier étaient en feu et ont offert une prestation sans faille. Faut dire que le spectacle est bien rodé et que les gars ont une expérience plus que manifeste de la scène!
Le plaisir d’être de jouer tout près de la maison était palpable. Faut dire qu’ils avaient deux charmantes invitées (Odile Marmet-Rochefort et Gabrielle Shonk étaient venues donner un coup de main aux choeurs) venues ajouter une touche de douceur
Le programme de la soirée était d’ailleurs bien équilibré. On commence fort, les gros canons comme Chien noir, Maxyme, Harmony Rocket et Minuit sont bien répartis et le public a eu droit à quelques reprises, dont une plutôt surprenante de MGMT (quoique j’aurais dû me douter en entrevue quand les gars m’ont parlé de ce band- leur version d’Electric Feel n’était pas piquée des vers!).
Potvin et Pelletier se sont échangé les interventions au micro, Côté était dans sa zone avec sa six-cordes et Drouin battait la mesure. Si on peut parfois trouver Chien noir bien poli, il faut admettre que sur scène, Caravane est dans un autre monde. Surtout, il faut reconnaître qu’il sait atteindre un public varié. Les jeunes hommes à peine sortis de l’adolescence côtoyaient joyeusement les (fort jolies) rockeuses quadragénaires fans finies du quatuor et tout le monde vibrait au même rythme, qui était très propice à la danse.
Au rappel, en plus de Minuit, on a eu droit à une version plus que déchaînée de Lonely Boy, des Black Keys, en déployant une énergie que même Auerbach et Carney auraient applaudie. Magnifique!
Simplicité, efficacité, belle présence sur scène, choristes à la voix d’or et au sourire désarmant, on remet ça quand, les gars?
Allez consulter leur calendrier de tournée, vous allez voir que les occasions de vous reprendre sont nombreuses!
We are Monroe
En toute première partie, alors que le parterre du Cercle était encore clairsemé, les Montréalais We Are Monroe sont venus offrir leur post-punk vitaminé et solide. Si la plupart des gens ne les connaissait pas à leur entrée sur scène, on peut dire que nous étions convaincus à leur départ.
Le groupe nous a offerts les pièces de son premier EP ainsi que de son plus récent simple, Funeral, lancé en grandes pompes la veille dans le 514. Leur rock indé à la Strokes, Interpol et cie détonnait un peu du blues rock offert par les deux autres formations au programme, mais l’esprit était le même : faire danser et headbanger le public présent, ce qui était fort réussi.
Il est juste dommage que le public soit arrivé plus tard. Mais bon, tant pis pour eux, parce que les personnes déjà présentes ont eu du rock solide à se mettre dans leurs oreilles.
Maintenant, on en veut un plein album, les gars!
The Damn Truth
Après le post-punk de We Are Monroe, c’était au tour d’une autre formation montréalaise, The Damn Truth, menée par la très charismatique Lee-La Baum, qui était accompagnée de Tom Shemer (guitare), David Massé (basse) et Dave Traina (batterie). Pendant près d’une heure, nous avons eu droit à un blues-rock solide, d’esprit extrêmement seventies et fortement inspiré par les Led Zeppelin de ce monde.
Faut dire que Lee-La Baum a une voix qui se trouve quelque part entre la soul pleureuse de Beth Gibbons (de Portishead, avouez que vous ne l’attendiez pas, celle-là) et le cri primal d’un Robert Plant ou d’une Janis Joplin. En mille fois plus sexy, ben sûr. De son côté, Shemer est possédé du démon sur sa guitare et n’hésite pas à venir nous le montrer sur le bord de la scène, où il se tient à plus d’une reprise!
De nombreuses personnes autour de moi connaissaient bien la formation et se sont déplacées à l’avant-scène pour pouvoir profiter de leur prestation ma foi fort électrique.
En tout cas, si Marjo avait été dans la salle, elle aurait sûrement regretté ses paroles de la veille. Trois jeunes groupes rock d’ici qui font autant de flammèches pis d’étincelles que Corbeau dans ses meilleures années. Je ne veux rien enlever au groupe de madame Morin, je veux juste signaler que le rock au Québec, il est très loin d’être mort.
C’est en juillet 2012 que Yardlets fait son apparition sur la scène musicale montréalaise. Considérés comme un supergroup (comme le disent si bien les anglophones), les deux membres du duo ont déjà une carrière bien établie dans le monde de la musique. Sam Goldberg Jr. est membre du groupe Broken Social Scene et de The Krooks (le groupe qui suit la charmante Kandle en tournée)et Jeff Edwards est connu pour son implication dans Shot While Hunting. Sur le premier album, le batteur de la formation n’est nul autre que Sebastien Grainger de Death From Above 1979! Le duo s’est entouré de plusieurs autres artistes, dont David Deias à la batterie en remplacement de Sebastien Grainger sur cet album et Tim Fletcher (The Stills) à la basse.
Le concept reste le même que sur Middle Ages (2012), soit de faire de la musique de façon simple et minimaliste pour avoir un résultat accrocheur et réel. Oubliez la réalisation léchée et les longues heures de travail au studio sur Good Hangs. Le duo nous offre plutôt une performance rock garage, parfois punk, parfois shoegaze, pour le plus grand plaisir des amateurs de musique de garage. Enregistré au mythique Studio Breakglass dans la Petite-Italie, à Montréal, l’album qu’a voulu créer Yardlets est simple, mais efficace. Le fait que l’album soit tourné en studio vient quand même ajouter un aspect moins logique de la vocation du groupe. Le duo a essayé de faire fi de l’aspect studio et il a tenté de recréer cet aspect garage de son son. C’est réussi, mais c’est moins garage que leur premier opus. La réalisation de Jace Lasek (Besnard Lakes) est minime, mais présente. Nous ne sommes pas dans la même ligue que l’album de 2012 enregistré sur un ordinateur portable.
La simplicité de cet album est, certes, la force du groupe. Tout au long de l’écoute, nous sentons l’esprit punk garage du groupe. C’est accrocheur, les rythmes sont soutenus, la réalisation est minimaliste : nous écoutons un vrai album sale. C’est accompagné d’une belle touche d’humour et de dénonciation cynique dans l’esprit punk. Par contre, les paroles peuvent parfois sembler inutiles et seulement être un passage obligé… Certaines paroles, dont cet extrait tiré de UnModern Man, démontre une insouciance du texte de la part du duo…
Don’t ask why i like Star Trek My toilet is filthy I have a pizza under my loveseat I drive a white Chevy Malibu I have a black belt in Kung Fu
C’est la plus grande faiblesse de cet album. Il faut souvent faire fi des parole pour apprécier la musique du groupe. Par contre, il y a de belles pièces qui sauront faire sourire les rockeurs de Montréal, dont cet extrait tiré, encore une fois, de UnModern Man.
My favourite concert was Metallica and Guns and Roses At the olympic stadium Faith No More opened James burnt his face off In a pyro accident And when the Guns ended short The city went to shit
Au total, on retrouve onze pièces qui totalisent près de 45 minutes. Le son punk est très intéressant et fait du bien au paysage musical de Montréal, qui, au cours des dernières années, est très axé vers la musique alternative. La voix de Jeff Edwards est très sombre et mystérieuse, ce qui vient ajouter une touche de noirceur à l’album. Elle est souvent faible et retirée pour laisser place aux instruments.
Nous sommes loin d’un grand album avec Good Hangs. Par contre, l’écoute en vaut la peine. La musique simple et sans grande réalisation est de plus en plus rare en 2015 et c’est très intéressant d’entendre ce qui pourrait être (pour certaines pièces) des ébauches de chansons à retravailler plus tard. Attention, c’est loin d’être négatif comme propos. C’est ça Yardlets : des pièces sales, peu travaillées et enregistrées en peu de temps pour que l’on ressente, en tant qu’auditeurs, l’esprit qui régnait lors des répétitions et en studio.
Yardlets viendra nous présenter Good Hangs au sous-sol du Cercle le 21 mai prochain à 21 h (portes : 20 h). L’esprit du sous-sol du Cercle est parfait pour la musique de garage du groupe. En prime, les premières parties (Elsa et Doloréanne) seront satisfaire vos oreilles avant le groupe principal. Les billets sont seulement 10 $ (+ frais) en prévente, 12 $ à la porte. Ils sont disponibles au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com. Le concert est présenté par Le Cercle – Lab Vivant et District 7 Production.
Le Sous-sol du Cercle nous a engouffré une fois de plus de sa gueule de béton béante pour nous faire entrer dans le monde musical de Bengale et d’X-Ray Zebras. C’est avec plaisir qu’on s’est attablés, vers neuf heures, pour attendre le spectacle.
Fait plutôt commun avec la foule de ce soir-là, foule habituelle du Pantoum et initiée : elle se laisse toujours désirer. Conséquence, à 10h rien n’est encore commencé. Au moins, on sait nous faire attendre avec un peu de funk délirant, au son duquel les membres de Bengale, survoltés, dansent avant leur partie. Puis ça commence, on se lève.
Bengale se rend ensuite sur le pas-de-scène et commence le spectacle en force avec son single Dernier Tramway. Originaires de Bordeaux en France, ses membres offrent un électro-pop teinté de 80s, avec quelques relents de funk et de LSD (dans la musique, là). Leurs pièces étaient variées, quoique toujours dans la ligne directrice de l’électro. Les voix étaient mises de l’avant et il faut donner une mention d’honneur au guitariste du nom de Romain pour sa performance. Le public leur a donné pas mal d’amour, entrecoupés d’«envoye la base !», peut-être un inside que je n’ai pas compris, auxquels ils ont répondu par leur plaisir d’être sur scène et par un «criss de merci, ça se dit ici ?». Bravo, c’était presque ça ! Ça s’est terminé avec une reprise de Je danse le mia d’IAM alors que la foule commençait à se dégourdir les jambes.
Puis,X-Ray Zebras, dans la même vibe mais très différemment, nous livre sa musique. Dès la première pièce, le groupe nous rappelle la force de la batterie et de la basse, éléments beaucoup moins mis de l’avant chez l’autre groupe (n’ayant d’ailleurs pas de batteur). Le reste, les mélodies de la guitare, des synthés et les quelques lignes de chant, enrobent modestement la ligne de drum & base et le tout donne un résultat percutant, plus instrumental et plus rock. Pour avoir vu X-Ray Zebras il y a un bon moment, j’ai pu faire la comparaison entre ce nouveau matériel qu’ils présentaient ce soir-là (attendez-vous, peut-être, à quelque chose d’enregistré bientôt !) et leur ancienne musique, plus 80s et pop que maintenant. Comme me l’a confirmé Jean-Étienne, le batteur, cela paraît que ce groupe en particulier vise principalement l’expérimentation. Ça donne des concerts plus jammés, mais aussi beaucoup de diversité dans les influences de création. Dans tous les cas, le résultat est réussi, et j’avoue avoir préféré les nouvelles pièces aux anciennes.
Bien sûr, le public a aussi lâché son fou pour la plupart, résultat évident devant de la musique aussi survoltée ! Fait intéressant, j’ai pu noter que le deuxième groupe avait joué plus fort que le premier, et en discutant avec Bengale, j’ai pu apprendre qu’en France on joue moins fort qu’ici. On va donc se coucher moins niaiseux, et peut-être un peu plus sourds ! D’ici là, avant d’aller vous coucher, je vous laisse avec les traditionnelles entrevues à une question des deux groupes.
L’entrevue à une question :
Bengale :Qu’est-ce que vous pensez que le Québec va vous avoir apporté à vous et à votre musique ?
«De la joie, de la bonne humeur et de la gentillesse !» annonce tout de suite la chanteuse, répétant à peu de mots près les mots du bassiste interrogé un peu avant. Ce dernier nous a qualifié de «personnes complètement incroyables et pleines de gentillesse, à l’inverse des Français qui peuvent être de temps en temps très très froids». On constate qu’on est un bon public selon eux, et ils tiennent à ce que cette générosité la paraisse dans leurs spectacles si ce n’est dans leur musique : «On se rend compte un peu de cette chance qu’on a quand même», ajoute la chanteuse.
X-Ray Zebras :Votre nouvelle musique semble avoir des influences qui diffèrent de celles de votre ancienne musique, vous vous inspirez de quoi ? Est-ce que ça a changé ?
Le batteur nous répond: «On reste toujours avec le même background, on sait un peu ce que tous les gars connaissent, mais c’est plus les mêmes personnes dans le band qui composent par rapport à avant ; c’est sûr que c’est pas les mêmes influences. […] On mise plus sur les atmosphères, on mis plus sur le groove […]. C’est plus Hip Hop, plus Trip Hop qu’avant…On s’inspire juste du moment en fait.»
Crédit photo : Jacques Boivin/ecoutedonc.ca et Sebastien Ouellet/ecoutedonc.ca
Vous connaissez probablement Sam Goldberg Jr. pour son travail au sein de la troupe Broken Social Scene ou comme musicien des Krooks, le groupe de Kandle. Avec son partenaire de skate, Jeff Edwards (Shot While Hunting), il lance un projet complètement fou : enregistrer une chanson par jour dans des chambres de motels louches. Pas grave si elles sont imparfaites, elles sont prises telles quelles. Goldberg et Edwards invitent Sebastien Grainger (Death From Above 1979) à jouer la batterie sur l’album. Le résultat? Middle Ages, une bombe où convergent le punk, le psychédélique et le garage.
Après avoir chatouillé bien des tympans avec leur musique énergique et contagieuse, les membres de Yardlets (car c’est le nom de la formation) sont retournés en studio, cette fois avec Tim Fletcher (The Stills) à la basse et David Deias (Mystic Motorcycles) à la batterie et Jace Lasek (oui, des Besnard Lakes) à la console. Good Hangs est le fruit de ce travail et il est sorti le 12 mai dernier. Un album toujours aussi rock que le précédent, mais avec une touche de raffinement que Middle Ages n’avait pas. On y trouve même un petit côté new wave!
Yardlets viendra défendre Good Hangs au sous-sol du Cercle le 21 mai prochain à 21 h (portes : 20 h) et on vous avoue qu’on a plutôt hâte. La musique de Yardlets est juste assez sale pour être joué dans un sous-sol bien rempli. En première partie : Elsa et Doloréanne. C’est donc un cocktail très varié qui nous sera servi. Billets 10 $ (+ frais) en prévente, 12 $ à la porte. Billets disponibles au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com.
On savait déjà que le spectacle de samedi au Cercle allait rocker solide avec Caravane. Aucun doute là-dessus. Mais la formation de Québec ne sera pas la seule à nous faire bouger avec des riffs solides : les Montréalais de WE ARE MONROE devraient également brasser la cage avec leur rock à saveur indie qui n’est pas sans rappeler Interpol ou The Killers.
En attendant la parution d’un album cet automne, le quatuor composé de Ben Dupuis (batterie), Pat Gomes (voix, guitare), Jason L (guitare, choeurs) et Pete Juteau (basse, choeurs) a lancé cette semaine un simple comprenant trois chansons intitulé Funeral. Ça brasse joyeusement, dans l’esprit post-punk des Strokes et autres bands du genre.
On devrait avoir Funeral de même que d’autres chansons du répertoire de WE ARE MONROE samedi. Ceux qui les ont vus en spectacle ne tarissent pas d’éloges. Il s’agit d’un groupe qui n’a pas peur de la scène et qui a longtemps fait la tournée des bars. Gomes et ses acolytes ne devraient pas avoir de mal à gagner le coeur des gens de Québec.
N’oubliez pas que nous faisons tirer une paire de billets pour le spectacle de samedi. Plus de détails dans l’entrevue avec Caravane. Tirage vendredi midi!
Il y a à peine quelques années, on disait que le rock était à l’agonie. Qu’il allait mourir de sa belle mort. Le hip-hop, l’électro, le country, le folk, la pop ont tous gagné du terrain contre le bon vieux guitar, bass, drum. Moribond, le rock?
Pourtant, non, le rock se porte bien. Très bien, même. De plus en plus d’artistes et de groupes sont retournés à la base. Des mélodies simples, mais efficaces, des riffs accrocheurs qui déménagent, un rythme entraînant et beaucoup d’émotions. Du blues, quoi. Si hier, on pensait aux Stones ou à Led Zep, aujourd’hui, The Black Keys et Jack White viennent immédiatement à l’esprit. Plus près de nous, nous sommes de plus nombreux à associer le nom Caravane à cette liste de rockeurs sans compromis.
Ça tombe bien, Raphaël Potvin (bassiste) et Dominic Pelletier (chanteur) avaient quelques minutes à me consacrer à quelques jours de leur spectacle de samedi au Cercle. Toute une chance, quand on sait que les gars sont presque constamment sur la route! Je leur demande à la blague s’il leur arrive de prendre congé. « On prend souvent congé de nos jobs », répond Dominic. Selon Raphaël, c’est pour cette raison qu’ils ont mis sur pied le projet Caravane et lancé un album. « Aller le plus possible sur la route, se faire connaître partout, pour que le monde retienne le nom Caravane. » Il ajoute : « T’as beau jouer à la radio, si tu ne fais jamais de spectacles, les gens ne peuvent pas mettre de faces sur les chansons. » Pour Dominic, même avec les Hunters, les gars n’en avaient pas assez. C’est pour ça qu’ils ont mis sur pied ce deuxième projet. Pour être tout le temps partis jouer de la musique.
Pourtant, les gars ont plus de 300 spectacles derrière la cravate avec The Hunters. Raphaël me corrige : « 400. On n’a pas fait beaucoup de trucs cette année, mais le band n’est pas mort.
Tant qu’à parler des Hunters, je fais remarquer à nos rockeurs qu’il y a une belle différence sonore entre The Hunters, plus punk, et Caravane, qui fait du blues-rock. Pour Dominic, la transition était normale. Quand ils ont commencé il y a près de 10 ans, ils étaient plus jeunes, donc plus portés à jouer des trucs qui bûchent un peu plus, mais avec le temps, les goûts ont changé, la musique écoutée en tournée a changé. Raphaël ajoute : « Caravane est assez près de ce qu’on écoute, de nos influences communes. »
Ça n’a pas empêché Caravane de faire appel à deux gars qui ont une impressionnante feuille de route punk pour la réalisation de Chien noir : Hugo Mudie (The Saint Catherines) et Guillaume Beauregard (Les vulgaires machins). Selon Dominic, « ça fait au moins dix ans que je crie, s’assagir, ça fait du bien, au moins à la gorge! » Raphael poursuit : « Ces deux gars-là, ce sont des contacts qu’on s’est fait du temps des Hunters. C’était naturel d’aller vers eux pour notre nouveau projet. Guillaume, c’est un ami d’Hugo, il a une belle plume. » Il était plus pratique pour Caravane de travailler avec des gens qui étaient passés par le même chemin qu’eux, qui comprenaient leur virage. C’est pas comme s’ils avaient fait appel à des spécialistes de la pop. J’ajoute à la blague : « comme Danger Mouse! »
Justement, il y a un côté très pop, très dansant à Chien noir. Les paroles, très toi et moi. Le côté presque disco de Maxyme.On dirait que comme Franz Ferdinand, Caravane fait de la musique pour faire danser les filles. Je demande aux gars si c’est le but visé. En riant, Raphaël et Dominic répondent que ça vient tout simplement d’eux, de leurs expériences. L’amour, l’amitié, les sentiments humains, ça a toujours été leurs thèmes, tant chez The Hunters que chez Caravane. Dominic ajoute : « Au début, on essayait d’écrire des textes qui rejoignaient tout le monde, mais on s’est rendu compte que plus on écrit des trucs personnels, plus on touche les gens. »
Si je posais la question, c’est parce que la plupart des fans de Caravane dans mon entourage sont des filles. Elles se sentent interpellées, que ce soit par les paroles ou par la musique, tandis que mes chums de gars trouvent ça un peu emo à leur goût. Pourtant, Dominic, Raphaël et moi, nous sommes d’accord : les chansons d’amour, c’est la base du rock, en français comme en anglais! Pour Dominic, « les meilleures tounes sur la Terre, ce sont les tounes d’amour! » Raphaël apporte une réflexion intéressante : « Il y a, depuis quelques années, un certain snobisme par rapport aux chansons d’amour. Pourtant, si on fouille dans les discothèques, tout le monde en a et en écoute! Qu’il y ait du monde qui associe musique et combat politique, c’est super cool, mais en même temps, ça ne sert à rien d’être snob envers les chansons personnelles. Les deux peuvent apporter quelques choses. »
On passe au spectacle. Chaque passage de Caravane amène le groupe dans des salles de plus en plus grandes. Samedi, ils seront les maîtres du Cercle pour un soir. À quoi devrait s’attendre un gars, comme moi, qui n’a pas encore eu l’occasion de voir le groupe sur scène? « Contrairement à ce que tes amis de gars peuvent penser », soutient Dominic, « on fait pas juste danser les filles, sur scène, on est assez rock and roll!. Ça déménage. » Pour Raphaël, un des objectifs de Caravane, c’était de ramener le rock sur la scène québécoise sans que ce soit quétaine. Les gars veulent que leurs spectacles soient des party rock and roll. « C’est ça que ça fait », ajoute Raphaël. Hugo, le directeur de tournée nous interrompt : « Y’a un disquaire à Rouyn qui est arrivé longtemps d’avance parce qu’il ne voulait pas manquer le show. Il a vu The Who à New York dans les années 1960, il a vu un paquet d’autres artistes avant qu’ils ne deviennent des stars. Il m’a dit que les gars de Caravane étaient, avec Pagliaro, les plus grands rockeurs du Québec. Pour lui, il fallait que Caravane aille encore plus loin parce que ça se comparait à ce qu’il avait vu des Who et des Stones à leurs débuts. »
On revient à mon introduction. On assiste depuis quelque temps à une recrudescence du rock. Dominic : « Oui, même les radios! » Raphaël : « C’est vraiment inespéré! On s’est ramassés dans toutes les radios commerciales du Québec. Ça nous a surpris parce qu’on ne voulait pas faire de compromis. On voulait faire un projet rock, même s’il y a un petit côté pop, et toutes les radios nous ont tourné. » Y’a pas que les radios commerciales qui aiment Caravane, les médias plus orientés vers les groupes émergents apprécient également beaucoup. Bonne chose pour le rock. D’autres groupes, comme Gazoline, commencent aussi à pousser. Raphael : « C’est comme une nouvelle vague de rock québécois, on profite de la vague de fond qui vient des États-Unis, des groupes comme les Black Keys font maintenant partie des plus grands groupes au monde. » En effet, sinon, ils ne viendraient pas jouer devant des dizaines de milliers de Québécois pour une septième fois en cinq ans. Plus près de nous, un groupe champ gauche comme Galaxie, qui roule sa bosse depuis longtemps, a joué récemment au gala Artis devant plus d’un million de personnes! Les membres de Caravane reconnaissent que Langevin et sa bande ouvrent de nombreuses portes.
Petite question sur le label, Ste-4 Musique, qui est comme la petite étiquette indie de l’Empire Québecor. C’est comment, avoir un pied dans l’empire? « Non seulement, t’as pas l’impression de faire partie de l’empire », répond Dominic, « en fait, t’es pas dans l’empire quand t’es sur Ste-4. L’équipe est formée de gens comme nous, des passionnés de musique. » Raphaël ajoute : « Quand t’es plus jeune, tu te fais une image d’un gros label avec des gens en veston-cravate. C’est vraiment pas comme ça que ça se passe. C’est rempli de jeunes comme nous, qui viennent d’horizons musicaux complètement différents. Tout le monde, jusqu’à la haute direction, est super smatte, super gentil. » Dominic conclut en disant qu’à Ste-4, il y a des gens qui savent ce que ça représente, faire de la musique, qui ont fait des tournées, pué pendant quelques jours.
Cet automne, le groupe devrait retourner en studio travailler sur son deuxième album, qui devrait avoir quelques pièces plus garage. Raphaël indique que les nouvelles chansons ont le même esprit que celles de Chien noir, mais la lettre, elle, ressemble plus aux membres du groupe. « C’est sûr que quand tu commences un projet, tes influences sont plus apparentes, mais plus tu travailles ton propre son, plus ça vient naturellement. » Vous êtes avertis : le prochain album va sonner comme du Caravane.
J’aurais pu continuer à écouter Raphaël et Dominic pendant encore de nombreuses minutes, mais bon, nos bols de chips et nos bières étaient vides, ce qui signalait le retour à nos activités régulières chacun de notre côté. J’ai quitté le Cercle en remettant Chien noir dans mon iPhone. Je pense qu’avec ces gars-là dans la locomotive avec les autres Galaxie et Gazoline, le rock québécois est entre de bonne mains. Vivement samedi.
Caravane sera au Cercle le samedi 16 mai à 20 heures (portes : 19 h). En première partie, We Are Monroe et The Damn Truth. Quelques surprises attendent les fans. On n’en dit pas davantage, sinon, ça ne serait plus une surprise! Les billets (15 $ + frais) sont disponibles au Cercle, chez EXO et sur lepointdevente.com. Bien sûr, nous serons là!
*** CONCOURS ***
Nous faisons tirer une paire de billets pour le spectacle de samedi. Tout ce que vous avez à faire, c’est aimer notre page Facebook et nous dire, dans le billet qui parle de cette entrevue, qui a réalisé Chien noir. Question facile, non? Nous indiquerons le nom des gagnants vendredi à midi.