C’est dans une salle ou ma présence a probablement fait descendre la moyenne d’âge que j’ai eu le plaisir de goûter à une belle gamme de rock vendredi soir dernier. Le studio d’essai de la salle Multi, ni trop grand ni trop petit, était fort bien choisi pour l’occasion. On pardonne aisément aux organisateurs la pénurie de bière à la fin de la soirée puisque, après tout, c’est le bon rock qui donne soif.
Résumé d’une soirée marquée par l’efficacité, le talent… et la nostalgie.
MACHINES GÉANTES
J’avoue bien humblement – et avec regret – que j’ignorais tout de Machines Géantes avant de les voir sur scène. Le trio montréalais, composé de trois rockeurs aguerris, alignent avec une célérité surprenante leurs amplis et autre gear, qui font quelque peu saliver. Et le résultat ne déçoit personne. Les gars nous livrent, avec une énergie brute et dans une abondance de cheveux, un authentique blues rock sale aux sonorités vintage incroyablement efficace relevé d’une délicieuse touche psychédélique. On fait connaissance avec leur album Machines Géantes, notamment les titres T’es rendu où?, Dans un vortex, Tattoo en morceaux, pour n’en nommer que quelques-uns.
Les ceux et celles qui pensent que le rock ne se chante pas en français peuvent aller se recoucher. Le groupe sera de la partie au jeune festival Summer Love à Nédélec, dans la tropicale région de Témiscamingue, les 10 et 11 juillet prochain. Le roadtrip en vaut certainement la chandelle.
Vous pouvez aller vous perdre sur leur Bandcamp : https://machinesgeantes.bandcamp.com/
Vous pouvez également suivre leur pérégrination sur Facebook : https://www.facebook.com/MachinesGeantes
BRONCO
Tout droit sorti du downtown Limoilou, Bronco prend le relais avec une rapidité déroutante. C’est comme ça que ça opère, des pros. Car bien que la formation soit jeune – octobre 2014 – visiblement, les membres ont tous déjà plusieurs années d’expérience musicale derrière le jacket.
L’excitation monte d’un cran, et la foule continue de gonfler. À peine ai-je le temps de revenir des toilettes et de remplir mon verre que Gabrielle Noël Bégin et ses acolytes ont déjà commencé à faire résonner guitares et tambours. Et s’il y avait eu des mouches, je me serais sans doute étouffée : je n’étais pas réellement prête pour Bronco. En bref, leur rock décoiffe en s’il vous plaît. Le mandat de Bégin n’est pas reposant, mais elle l’accomplit avec brio et passion, tout en bottant solidement des culs. Vous ai-je dit que c’est aussi elle qui compose? Clairement, la fille a la musique tatouée dans les gènes. L’album Hell Racers, composé de cinq pièces minutieusement arrangées, roule probablement en boucle dans plus d’un véhicule depuis vendredi (c’est le cas dans le mien).
On aura la chance de revoir le fougueux quatuor de metal / rock’n’roll fendre le ciel à Limoilou en musique le 20 juin prochain, juste avant Mononc’ Serge. Les amateurs de Black Sabbath, Led Zeppelin, Monster Truck et autres du genre y trouveront assurément leur compte. Préparez-vous!
https://broncoqc.bandcamp.com
https://www.facebook.com/BroncoQc
http://www.broncoqc.com/
P.S. Mention spéciale à Olivier Hubert, tatoueur professionnel, qui a conçu le superbe logo du band figurant notamment sur le T-shirt officiel et la batterie.
WD-40
(Collaboration spéciale : Jacques Boivin) Oh, ce que les fans de Québec s’étaient ennuyés d’Alex Jones, de ses complices et de ses chansons d’une poésie trash inégalable! Malgré le fait qu’il y avait au moins trois autres bons spectacles à voir au coeur de la ville, plus d’une centaine de fans ont répondu à l’appel du Mois multi et de Consult’Art et le studio d’essai du complexe Méduse ne manquait pas de gens fin trentaine-début quarantaine motivés et assoiffés.
Après avoir été gonflée à bloc par les prestations de Bronco et de Machines géantes, la foule était prête pour un party endiablé où Jones, Jean-Loup Lebrun et Hugo Lachance ont entremêlé grands classiques, pièces composées dans les années 2000 et petites nouvelles. Le country-rock garage de WD-40 était vraiment apprécié du public, et ce qui devait arriver arriva :
- Les fans ont improvisé un moshpit qui couvrait la moitié de la petite salle (voir des quadras se rentrer dedans avec entrain, ça fait toujours plaisir, même si ça semble faire moins de bien à l’épaule qu’à l’époque…).
- Alex Jones, ému par tant d’amour chaleureux, s’est mis en bedaine au milieu du show, au grand plaisir de ses admiratrices.
- Des petites culottes ont été lancées à Jones, qui n’a pas perdu de temps à se les mettre sur la tête l’espace d’un instant.
- Le public a bu toute la bière et a même épuisé des réserves d’urgence!
- Alex Jones chante Pendant que les champs brûlent de Niagara pis les fans connaissent la chanson!
Tout pour le rock, qu’il chantait. Tout le monde est d’accord.
(Photos : Jacques Boivin/ecoutedonc.ca)
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