Y’a pas à dire, la première écoute de cette nouvelle offrande de Jimmy Hunt est plutôt déroutante. On s’était habitués à des pièces folk légères comme Motocross, une pièce comme Antilope, sombre, électrique et atmosphérique, a de quoi sortir l’auditeur de sa zone de confort.
C’est ça, Maladie d’amour. Un album qui nous amène là où on ne s’y attendait pas, qui laisse tomber la facilité des petites ritournelles pour nous offrir un son nettement plus recherché. Même si Hunt a encore sa voix et son attitude de jeune voyou lorsqu’il chante l’amour à Denise ou à Marie-Marthe, la musique, de son côté, nous fait voyager loin. Les guitares et les synthés ont du mordant et du groove (écoutez Nos corps, savoureuse et sensuelle), les rythmes sont envoûtants ou dansants (on se laisse aller allègrement sur Rêver souvent), sérieux, on prend son pied. Emmanuel Éthier et Christophe Lamarche-Ledoux, sur qui Hunt comptait pour mettre de la viande autour de son délicieux os, ont accompli leur mission.
Seul reproche : un petit creux de vague au milieu de l’album, avant de terminer en beauté en nous faisant presque pleurer avec une superbe Maladie d’amour, une guitare-voix formidable, et en nous faisant littéralement lancer nos vestes pour danser sous la boule en miroir avec Christian Bobin, morceau délectable aux accents disco.
Avec Maladie d’amour, Jimmy Hunt a vraisemblablement voulu surprendre. On aurait pu ne pas vouloir suivre tellement ce virage était prononcé. Pourtant, c’est exactement le contraire qui se passe. À la surprise de la première écoute succède une envie de goûter plus longuement cette galette. De la grande classe.
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Site Web : http://jimmyhunt.bandcamp.com/
Ma note :