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    [FESTIVAL] Field Trip Music and Arts, Toronto (ON), 6-7 juin 2015

    Tournee

    Finalement, le voyage à Toronto en a valu la chandelle : Field Trip Music and Arts, le festival organisé par l’étiquette torontoise Arts & Crafts, est juste parfait : savant mélange de découvertes et de valeurs sûres, prix raisonnables, mais surtout, une dimension humaine que certains grands festivals semblent avoir oubliée. À notre arrivée samedi, l’ambiance était bon enfant, les gens entraient lentement, sans se presser et quelques groupes avaient déjà investi les deux scènes du site.

    On a déjà mangé de bien pires poutines en Ontario. Photo : Jacques Boivin
    On a déjà mangé de bien pires poutines en Ontario. Photo : Jacques Boivin

    Première constatation : Field Trip est un festival apportez votre couverture. On vient passer la journée ici, mais c’est pour apprécier la musique, pas pour se tuer les pieds en restant debout toute la soirée. Les gens se lèvent selon le groupe ou la chanson, l’ambiance est vraiment, mais vraiment conviviale. On vient en famille, on installe les couvertures, on se bourre la face de bouffe de rue (y’a même quelques poutines dignes de ce nom) et on veille tard.

    Field Trip a été mis sur pied au départ pour célébrer le 10e anniversaire d’Arts & Crafts. Pour la troisième édition, on a moins fait appel à la galaxie Broken Social Scene et on est allé chercher de solides têtes d’affiche (My Morning Jacket, Alabama Shakes, Marina and the Diamonds, De la Soul). En fait, toute la programmation de la fin de semaine était de qualité, même si certains artistes avaient parfois une drôle de place sur l’horaire. Mais bon, ça, c’est le propre de pas mal tous les festivals…

    Nous sommes arrivés juste à temps pour la prestation du groupe dark pop The Belle Game. La formation vancouvéroise, qui est déjà venue au Festival d’été de Québec en 2013, avait du nouveau matériel à proposer et on comprend pourquoi Kevin Drew les a invités à participer au festival. Y’a du BSS chez ces jeunes musiciens là!

    Nous avons malheureusement manqué la prestation des monstres de De La Soul, qui étaient là, de leur propre aveu, pour faire lever le party avant une magnifique soirée de rock.

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    Adam Granduciel (The War on Drugs) Photos : Ryan Kelpin, Talia Shipman

    Tout d’abord, il y a eu The War on Drugs et son rock hyper atmosphérique qui a dû confondre de nombreux sceptiques. Adam Granduciel n’a pas eu besoin de parler beaucoup entre les chansons, celles-ci suffisaient pour que le courant passe jusqu’à l’arrière. Prestation assise très solidement sur l’excellent Lost in the Dream (c’est tant mieux). Des premières notes de Burning à la fin de l’émouvante In Reverse, la foule s’est laissée transporter par le War on Drugs Express.

    Granduciel et sa bande ont été suivi des cols bleus Arkells et leur Canadiana proudly made in Hamilton. Si je trouve parfois leur pop facile, il faut avouer que sur scène, c’est beaucoup plus efficace, surtout après un bon repas et quelques petites canettes bien froides. Disons que ça manquait quand même un peu de panache après le rock planant des War on Drugs.

    AS_fieldtrip
    Britanny Howard (Alabama Shakes) Photos : Ryan Kelpin, Talia Shipman

    Puis arriva le dessert lorsque Britanny Howard et Alabama Shakes sont entrés en scène. Voilà un groupe que j’avais hâte de mieux voir après les avoir entendus à Bonnaroo en 2012. En plus, Sound & Color est venu ajouter un peu de complexité à la rétro-soul du groupe. Je n’étais pas dur à convaincre, mais Howard voulait s’assurer de tous nous avoir dans sa petite poche avec Future People. À la quatrième chanson, l’entraînante Shoegaze, il ne restait plus personne assis sur les couvertures : tout le monde dansait et tapait des mains avec en affichant un sourire béat. La chair de poule s’intensifie avec les Gimme All Your Love et autres Be Mine (un moment fort de la fin de semaine… waou!). En fait, on dirait bien que les gens n’ont remarqué l’absence de Hold On au programme que le lendemain! Quand tu te permets de ne pas jouer la chanson qui t’a fait connaître et que personne ne s’en plaint, c’est bon signe…

    Pour la journée du dimanche, nous sommes arrivés à temps pour voir Absolutely Free. Simon en avait dit tellement de bien lorsqu’il les a vus au Pantoum il y a à peine 2 semaines, mes attentes étaient élevées. Mais bon, difficile pour le groupe de se mettre en valeur à 14 heures devant plein de petites familles de la même manière qu’il le fait dans une petite salle sombre. Le groupe a su s’adapter et offrir un programme mieux adapté au festival. Mais quand même, le petit côté psychédélique et Krautrock dont parlait Simon dans sa couverture du spectacle au Pantoum, ça déstabilise quand t’es encore en train de digérer ton Cora!

    Suivait le chanteur soul Lee Fields et ses Expressions. Ce qu’on a raté en ratant De La Soul, on allait l’avoir au centuple avec Lee Fields. Ce jeune homme de 64 ans ne roule pas sa bosse depuis plus de 43 ans pour rien! Les tout-petits s’en sont donné à coeur joie, leurs parents se trémoussaient le pompon en sirotant lentement leur cidre et les jeunes qui attendaient la suite du programme étaient déjà comblés!

    Après l’avoir vu l’an dernier en solo au FEQ, j’avais très hâte de voir J. Tillman redevenir Father John Misty, bête de scène sexy et assumée. Le cynisme et l’autodérision sont toujours très forts chez ce jeune homme, mais il fallait le voir se dandiner comme une vraie rock star (parfois un peu à la Mick Jagger) pour comprendre à quel point le personnage envahit l’homme. À une fan qui lui a crié qu’elle l’aimait, il lui répond qu’il l’aimait lui aussi, mais que son amour était plutôt égoïste. Personnage de rock star, qu’on vous disait! Et cette voix d’ange, toujours parfaite, que de nombreux chanteurs plus à voix qu’à textes doivent envier… Évidemment, on a pleuré… de rire sur Bored in the USA et ses rires en canne là où ça fait très mal. Un autre clou à un festival qui en a compté plusieurs en deux petites journées.

    Dan Mangan avait la lourde tâche de suivre FJM et ça n’a pas été facile au début. Mangan avait l’air plutôt dans sa bulle alors qu’on le connaît un peu plus loquace et animé. La foule et Mangan se sont réveillés un peu en même temps, dès les premiers accords de Mouthpiece, une des chansons les plus entraînantes de Club Meds. On vous avoue qu’avec les attentes qu’on avait, on était un brin déçu. Peut-être que si on avait inversé Mangan et Misty… On aura la chance de se reprendre, mon Dan, je sais que t’es capable de mieux.

    Marina and the Diamonds. Photo Jacques Boivin
    Marina and the Diamonds. Photo Jacques Boivin

    La pluie a commencé à tomber de façon intermittente, juste assez pour en envoyer quelques-uns se cacher sous les arbres. C’était l’ouverture qu’on attendait pour se rapprocher de la scène. Et nous n’étions qu’à quelques mètres lorsque la magnifique Marina and the Diamonds est montée sur scène dans son costume noir pour entonner Bubblegum Bitch. Magnifique prestation sur mesure pour un festival : même s’il y a eu quelques moments plus calmes, ceux-ci étaient juste assez courts pour reprendre notre souffle et nous remettre à danser sans penser à demain. Avec des pièces comme Froot et Primadonna, dansé sans penser à demain nous avons volontiers!

    Jim James (My Morning Jacket) Photo : Jacques Boivin
    Jim James (My Morning Jacket) Photo : Jacques Boivin

    Le plus beau dans tout ça, c’est que ces jeunes ont abandonné l’avant-scène aux plus vieux pour le clou du week-end, le groupe que moi j’allais voir sans aucune possibilité de compromis : My Morning Jacket. Une amie est allée voir Rhye, mon autre copain est allé plus sagement à l’arrière. Mes voisins se sont fait jouer le même tour par leurs amis, nous étions une bande de superfans supersolitaires ensemble. Dès les premières notes de Believe (Nobody Knows), nous n’étions plus qu’un, le sourire accroché au visage jusqu’au dodo dans l’autobus. Jim James et sa bande avaient un plaisir fou à jouer leur rock brillant digne des plus grandes scènes (quand je vous disais que The Waterfall était un album fait sur mesure pour les gros shows…) et nous, nous étions là, la gueule grande ouverte, à en demander encore plus! Quand les gars se sont lancés sur Wordless Chorus (un excellent morceau de Z), on savait qu’on allait en avoir pour notre argent. Même si les retours vers les vieux albums étaient appréciés, les fans torontois semblaient surtout apprécier le matériel tiré des deux plus récents, comme les cris de joie le montraient si bien pendant le trio Spring (Among the Living) – Circuital – In its Infancy (The Waterfall). La prestation s’est terminé par une One Big Holiday endiablée qui a permis à tous les membres du groupe de montrer tout ce qu’ils avaient encore dans le ventre. De loin la meilleure prestation que j’ai vue depuis le début de l’année (désolé, Patrick). Une expérience incroyable, une leçon de rock comme il s’en fait trop peu de nos jours.

    Pendant que Muse fait du mauvais Queen, il est rassurant de voir que des groupes comme My Morning Jacket sont là pour garantir que le rock a un bel avenir.

    Apothéose mémorable d’un festival qui a trouvé la formule parfaite pour plaire à un public qui n’a pas nécessairement envie de se défoncer toute la fin de semaine (Bonnaroo, je te vise, là). On va sûrement y retourner les prochaines années. Peut-être même en famille, qui sait!

    Prochain festival : Festival de la chanson de Tadoussac. À ton tour, Marie-Ève!

    Jacques Boivin

    9 juin 2015
    Festivals
    Absolutely Free, alabama shakes, Arkells, Arts & Crafts, Dan Mangan, De La Soul, Father John Misty, Field Trip Music & Arts, Fort York, Garrison Commons, Lee Fields and the Expressions, Marina and the Diamonds, My Morning Jacket, The Belle Game, The War on Drugs, Toronto
  • Spectacle – Marina and The Diamonds, 24 mai 2013

    Vous me pardonnerez, j’ai un peu mal aux oreilles ce matin, conséquence de cette soirée qui a rassemblé en un même lieu (le Métropolis) plus de 2000 fans finies, tous membres du groupe de Marina Diamandis, déesse gréco-galloise qui fait l’objet d’un culte chez certaines adolescentes.

    Je suis content d’avoir pu voir Marina and the Diamonds quelques mois après avoir vu Ellie Goulding dans la même salle, presque à la même place, d’ailleurs. Les deux ont un cheminement semblable, elles ont commencé leur carrière à peu près en même temps, elles sont des auteures-compositrices-interprètes britanniques de talent qui occupent à peu près le même créneau pop, toutes deux ont une voix particulière et unique (Ellie et ses trémolos, Marina et son incroyable registre), et dans les deux cas, leurs fans sont dévoués.

    Mais là s’arrêtent les similitudes. Alors que sur scène, Ellie Goulding se comporte un peu comme Emily Haines, ne communiquant pas énormément avec la foule, mais occupant tout l’espace scénique, Marina Diamandis danse, chante, crie au public de se joindre à elle (comme si c’était nécessaire), multiplie les clins d’oeil et les saluts de la main, se penche, se couche, met son personnage de primadonna complètement à nu avec un plaisir partagé.

    Et la foule le lui rend bien, chantant en choeur toutes les paroles d’à peu près toutes les chansons du répertoire de l’artiste, qui s’est promenée entre ses deux albums (The Family Jewels et l’excellent Electra Heart). On peut dire qu’elle a joué tous ses hits, que ce soit les plus enlevants (Radioactive, Primadonna, Power and Control – d’une efficacité incroyable, Shampain, Oh No) ou les plus lents (Lies, la superbe Starring Role, la géniale Obsessions, seule au piano).

    Sur le plan musical, Diamandis était entourée d’un groupe de musiciens chevronnés capables de rendre justice aux mélodies particulière de la jeune artiste, qui se servait, de son côté, de sa voix si particulière pour envoûter les rares âmes qui n’étaient pas convaincues. La séquence des chansons servait bien la chanteuse et ses changements de garde-robe et les pièces se sont succédé à une vitesse incroyable.

    Dire qu’elle ne fait que commencer…

    Charli XCX : Défoncer les portes

    En première partie, Charli XCX, une jeune auteure artiste de 21 ans, avait la lourde tâche de réchauffer la foule, qui était déjà survoltée. Elle a affiché une grande assurance, dévorant tout l’espace scénique et comblant les attentes des jeunes fans qui la connaissaient déjà.

    Une autre qui devrait aller loin et qu’il va falloir surveiller.

    Edited with BlogPad Pro

    Jacques Boivin

    25 mai 2013
    Spectacles
    Marina and the Diamonds, Métropolis, Spectacle

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