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    [FESTIVAL] Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 2

    Tournee

    Tadoussac s’est mise toute belle vendredi pour accueillir le plus gros des festivaliers. Armée de mon calepin, de ma bonne humeur mais malheureusement pas de ma crème solaire j’ai, en un jour, exploré autant de spectacles que de styles différents.

     

    Les chemins d’écriture – Bistro de la Baie

    Crédit Photo: Michel Tremblay
    De gauche à droite: Pascale Picard, Chantale Archambault, Samuele, Joanie Michaud, Rimo – Crédit Photo: Michel Tremblay

    J’ai pu assister à quatre des huit performances offertes par les artistes présentés hier au spectacle gratuit à l’église. Cette fois sur une terrasse ensoleillée, j’ai entendu à tour de rôle Joanie Michaud, Jérôme Charrette-Pépin, Michel Robichaud et Chantale Archambault. J’ai été agréablement surprise par les quelques nouvelles chansons présentées. Cependant, je fus un peu déçue de voir que les artistes avaient tous décidé de rejouer les deux pièces déjà entendues hier soir. Dans un set de 20-25 minutes, cela constitue quand même un gros morceau de déjà-vu, sans compter les blagues d’hier qui ont été redites. Néanmoins, ça n’a pas suffi pour gâcher mon plaisir de réentendre les artistes. On a pu notamment découvrir, pour ceux qui ne les connaissaient pas, d’autres facettes de Jérôme Charrette-Pépin, qui a capté l’attention de l’auditoire tout particulièrement avec sa traduction d’une chanson de Bob Dylan : Penses-y pu, c’est ben chill. Dans la dernière chanson de son set, les autres artistes ont décidé spontanément de participer et ont formé un chœur : la complicité entre les différents membres des chemins d’écriture est palpable, ce qui a permis de créer une ambiance chaleureuse autant au Bistro de la Baie que la veille sur l’autre scène. Michel Robichaud a fasciné lui aussi le public avec ses pièces éclatées, «incongrues», comme il les qualifie lui-même dans une de ses chansons. Il a su faire réfléchir par le rire. Finalement, Chantale Archambault a traîné le «Toga» de Saratoga pour jouer, en plus de ses chansons, quelques-unes de leurs nouvelles pièces à eux, pour nous préparer à leur lancement de demain.

     

    Benoit Paradis Trio – Salle Marie-Clarisse

    Benoit-Paradis2 FCTadoussac 2015-®Bertrand Lemeunier (1)
    Benoit Paradis qui se déchaîne sur sa guitarette – Crédit Photo : Bertrand Lemeunier

    Composé de la pianiste Chantale Morin, du contrebassiste Benoit Coulombe et bien sûr de Benoit Paradis, ce trio est personnellement une des bonnes raisons qui m’ont convaincue d’assister au festival. Leur trait particulier : ils accolent à un jazz classique et varié des textes à la fois comiques, crus et déprimants, d’un style assez déglingué, tout cela enrobé du brin de folie qui habite constamment le noyau du groupe. Benoit Paradis, en effet, est tout un personnage. D’abord, c’est lui qui chante/fait les percussions/joue de la guitare (debout sur une chaise)/joue les cuivres, tout en divertissant la foule par sa seule personnalité un peu débraillée, cynico-comique. On remarque quelques airs de ressemblance avec Bernard Adamus, de qui il est le tromboniste. Lorsqu’ils sont montés sur scène devant un public principalement quinquagénaire, j’étais curieuse de voir leur réaction. Un peu heurtés par Cul, la deuxième chanson, ils ont été pourtant séduits par la suite, après T’as-tu toute ?, pendant laquelle tous les musiciens ont prouvé leur talent. La salle devenant de plus en plus comble, nous nous sommes tous plongés dans cet univers hors du commun et avons pu apprécier différents types de jazz ainsi que des textes originaux frappants ou encore des adaptations plus que savoureuses. Notamment, on a pu entendre une traduction de Darn the dream : Fuck le rêve. Toutes les pièces mentionnées à date, ainsi que la majorité de celles qui furent jouées, se retrouvent sur le nouvel album de groupe, paru en février dernier. D’après moi, ils en vendront quelques-uns en fin de semaine, à voir comment ils ont su conquérir le public.

     

    Jordan Officer – Site Belle Gueule

    Si vous aimez le blues, le vrai, vous auriez adoré Jordan Officer. Avec ses airs de cowboy et ses favoris, il nous a joué, en anglais, des chansons évoquant soit Elvis, soit Chuck Berry, Ray Charles ou tout autre blues oldschool.

    Crédit Photo : Michel Tremblay
    Crédit Photo : Michel Tremblay

    Bien sûr, on sentait aussi quelques accents tantôt rock, tantôt country, tantôt jazz, mais le cœur de chaque pièce restait du blues brut. C’est simple, les accords sont souvent les mêmes, les paroles se répètent sans cesse…mais maudit que c’est bon du blues ! L’artiste a d’ailleurs enivré la foule avec ses airs entraînants, mais il a surtout épaté tout le monde avec ses solos endiablés. Grattant sa guitare à une vitesse fulgurante et avec une précision impressionnante, il a su nous rappeler qu’en blues, c’est le talent technique qui permet de se distinguer. Les deux autres musiciens qui l’accompagnaient, un contrebassiste et un batteur, ont eux aussi pu faire preuve d’un peu de virtuosité sur scène, pour le plus grand plaisir de la foule, visiblement nostalgique des années où le blues était plus en vogue. Le groupe a terminé sur une chanson rapide du style de Mess Around, puis sur une chanson plus dansante en rappel.

     

    Raton Lover – Site Belle Gueule

    Crédit Photo: Michel Pinault
    Crédit Photo: Michel Pinault

    Juste après eux se produisait sur scène le groupe rock Raton Lover, que j’ai pu écouter pour quelque temps avant de partir pour Milk and Bone. Une gang de vrai gars aux cheveux longs, qui font du rock pour le plaisir, c’est visiblement un mélange gagnant. Malgré leurs airs tough, ils offrent pourtant une musique assez accessible (à l’opposé d’hermétique) et semblent avoir le cœur tendre. Se déclarant eux-mêmes «disciples de la non-violence» pendant le spectacle, ils se défoulent plutôt sur leurs instruments, ce qui ajoute une dose d’authenticité à leur musique. Ils ne se cassent pas la tête non plus pour tenter de complexifier une formule déjà gagnante, un rock plutôt épuré et qui fait triper les gars de rock. J’ai malheureusement dû filer après quelques chansons.

     

    Milk & Bone – Salle Bord de l’eau

    Milk and Bone 1 FCTadoussac 2015- photo Michel PinaultProjet fondé récemment et composé de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin, Milk & Bone a sorti un premier album de huit pièces en mars dernier. Leur musique électro nous a rempli les oreilles hier soir au sous-sol de l’église. Leurs voix tantôt à l’unisson et tantôt à l’harmonie étaient vraiment ce qui faisait la touche particulière de leur musique : les deux artistes ont de fait une voix au timbre très clair, cristallin, en plus de se placer dans un registre aigu et suraigu. Le résultat, avec le reste de la musique électro, avait quelque chose de surréel. Les deux jeunes femmes, toutes de noir vêtues, ont présenté des pièces downbeat avec une basse simple et écrasante : une musique qui portait à se balancer doucement sinon à se laisser simplement submerger. À mon avis, le choix de salle était judicieux, parce que le son était vraiment bien diffusé, ce qui est nécessaire pour qu’un groupe électro sonne bien. Il faut aussi lever notre chapeau à l’éclairagiste, que je ne connais malheureusement pas, et qui a rajouté une couche de surréel à l’événement.

     

    Clay and Friends – Site Belle Gueule

    Après tout le plaisir partagé avec le groupe jeudi, je n’ai eu d’autre choix que de récidiver hier soir (ou plutôt ce matin) et d’aller assister au deuxième spectacle de Clay and Friends. Le chapiteau, situé devant l’auberge, était rempli à craquer. Ils nous ont encore livré une performance percutante, qui groovait à souhait. Leur talent : faire lever la foule. En liesse vers la fin du spectacle (à cause de la musique, mais peut-être aussi un peu à cause de l’alcool, qui sait), le public s’est mis à sauter partout, à danser et à crier à tue-tête au son des dernières chansons/impros/bouffonneries complices des musiciens. Le claviériste a d’ailleurs pris un peu plus de place ce soir-là que la veille, notamment parce qu’on l’entendait aussi plus dans les moniteurs. Visiblement, je serai tentée de récidiver encore demain, parce qu’avec Clay and Friends, chaque spectacle est unique, comme un party entre amis.

     

    Après autant de musique (folk émergent, jazz, blues, rock, électro, Hip-Hop) et autant de fun, j’ai été me coucher à une heure plus que tardive, le soleil me souhaitant bonne nuit. Ce matin, en plus de se montrer encore plus belle que la veille, Tadoussac m’a accueilli avec un spectacle-surprise dans une église, où j’ai pu me réveiller en douceur au son des «tounes» de Paul Piché. Je vous conterai ça demain !

     

    À lire aussi :

    Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 1

    Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 3 

     

     

     

    Marie-Ève Fortier

    13 juin 2015
    Festivals
    Benoit Paradis Trio, Chantale Archambault, Clay and Friends, Festival de la chanson de Tadoussac, Jérôme Charette-Pépin, Joanie Michaud, Jordan Officer, Michel Robichaud, Milk & Bone, Paul Piché, Raton Lover
  • [FESTIVAL] Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 1

    [FESTIVAL] Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 1

    Tournee

    Dans le cadre de la 32e édition du Festival de la chanson de Tadoussac, j’ai eu la chance d’obtenir un passeport Découvertes qui me permettra, pour les jours à venir, de coucher sur papier quelques bribes de cet événement rocambolesque et tout en musique. Viendront aussi quelques entrevues à la bonne franquette avec quelques artistes qui sont au programme cette année. On commence ça avec un compte rendu de jeudi, la première journée du festival.

    Après avoir fait mon petit bonhomme de chemin vers ce lieu charmant qu’est Tadoussac, je suis arrivée à la grosse pluie sur le site du festival. Ou plutôt l’accueil, car les différentes scènes sont disséminées un peu partout dans le village. On était trempés, c’était orageux, venteux comme pas possible, mais on s’est rapidement fait réchauffer le cœur grâce la bienveillance ambiante qui plane toujours sur l’endroit. Après avoir pris un bon dîner et piqué ma tente (tant bien que mal), j’ai pu me diriger vers le premier spectacle de ma liste.

    Les chemins d’écriture – Scène Desjardins

    Crédit Photo: Xavier Lacouture
    Crédit Photo: Xavier Lacouture

    Vers 22h30, on a fait entrer le public dans l’église. La salle était quasi pleine, surtout remplie de personnes un peu plus âgées. Elles étaient venues, comme moi, découvrir 8 artistes émergents ayant participé à une formation d’écriture de quatre jours offerte par le festival, et qui allaient présenter chacun deux pièces de leur répertoire. Ce spectacle, prévu surtout pour nous mettre l’eau à la bouche, est le prélude des deux prochains chemins d’écriture du festival, pendant lesquels les artistes auront plus de temps pour nous livrer leur musique. On nous a donc présenté Anthony Roussel et sa voix rauque accompagnée de folk-rock touchant et Rimo, un cousin de France, avec ses mélodies groovy et sensuelles. Joanie Michaud m’a surprise avec sa belle voix douce mais forte, autant qu’avec ses textes imagés, simples et bien choisis. Puis, la moins émergente Pascale Picard a suivi avec deux de ses chansons traduites en français par Gaël Tavernier. A suivi Jérôme Charrette-Pépin qui, avec une ou deux blagues d’entrées de jeu, a continué à faire rire le public avec ses chansons hors de l’ordinaire et aux accents country, bien qu’il m’ait semblé un peu incompris par ce public qui ne cherchait pas toujours à le prendre au sérieux. Samuele a ensuite pris la scène avec un sourire narquois accroché aux lèvres, nous jouant des mélodies aguicheuses et sincères, pour ensuite laisser la place à Chantale Archambault et sa voix pas si émergente aux teintes country sur une musique plus folk qui parlait d’amour. Pour terminer, Michel Robichaud a enchaîné rires et songes avec une pièce comique aux paroles semi-parlées à la Dédé Fortin, puis avec La Dose, une chanson à faire réfléchir. Tout au long du spectacle, on a senti une belle énergie au sein du groupe d’artistes, qui ont tous participé aux chansons des autres, chantant, claquant des doigts. On a eu droit à plusieurs bonnes (et moins bonnes) blagues de leur part pendant que leurs confrères ou consœurs accordaient leur guitare. Bref, une soirée pleine d’énergie devant un public plutôt attentif et bienveillant. Ça mettait bien la table pour le reste du festival, en espérant qu’on puisse couvrir quelques-unes des performances de ces artistes dans les prochains jours!

    Mehdi Cayenne Club – Site Belle Gueule

    Mehdi1
    Crédit Photo: Gabriella Quesnel-Olivo

    Le ciel s’étant dégagé, on s’est dirigé tranquillement vers l’auberge de jeunesse de Tadoussac pour Mehdi Cayenne Club. Devant un public un peu moins garni mais tout aussi varié qu’aux chemins d’écriture, la formation simple, composée de trois musiciens, a livré une performance impressionnante. Avec leur petit effectif, ils parvenaient tout de même à faire lever la foule. Il faut d’ailleurs souligner le charisme et les expressions faciales variées du chanteur, toujours plus enthousiaste. La musique du groupe, assez inclassable, avait un petit côté fucké qu’on aime bien, créé par l’ambiance planante du synthé, les syncopes de la batterie et les rythmiques inhabituelles de la guitare. La voix et les paroles, un peu à la Xavier Caféine, m’ont moins marquée. Cependant, la dernière pièce ressortait du lot : le texte était un poème de Jacques Prévent qu’ils ont bien su mettre en musique.

    Clay and Friends – Site Belle Gueule

    Clay
    Crédit Photo: Gabriella Quesnel-Olivo

    Pendant le spectacle de Mehdi Cayenne Club, juste à côté, il y avait aussi Raton Lover, puis Dylan Perron et Élixir de Gumbo, là où les jeunes, plus absents à Mehdi, s’étaient concentrés en grande quantité. J’ai pu entendre une partie du deuxième spectacle : un bluegrass traditionnel et quelques hommages à Gilles Vignault qui donnaient le goût de sauter partout, mais qui ne sortaient pas de l’ordinaire. Puis ça a été le tour de Clay and Friends, et ils ont littéralement su mettre le feu à la foule, alors plus nombreuse. Je me suis moi-même départie de mon cahier de notes pour danser avec les autres au son de leur musique tantôt funk, tantôt reggae, toujours soul et avec un fond assumé de Hip-Hop. Le chanteur/rappeur, Clay, ainsi qu’Aydell, aux percussions de style beatbox, se sont adonnés à quelques improvisations plus que savoureuses, et nous en promettent davantage encore les prochains soirs, pendant lesquels ils joueront aussi. Leur solide performance était appuyée par d’autres musiciens de talent, deux guitaristes et un bassiste. La formation a d’ailleurs accueilli, pour la première fois, un nouveau claviériste, qui vient ajouter une touche jazzy qui, quoique légère, reste prometteuse. Bien hâte de retourner les voir dès demain !

    Et c’est pas tout ça, mais il était déjà rendu 2h30 du matin, et j’ai dû me diriger vers ma tente pour me reposer, parce qu’une journée remplie m’attendait le lendemain. Elle m’a accueillie avec un beau soleil comme pour dire pardon, et s’annonce riche en expériences improbables et en musique. Je vous raconte ça demain !

    Signé : votre fidèle rédactrice

    À lire aussi:

    Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 2

    Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 3 

     

    (Crédit Photo pour la galerie et l’en-tête: Gabriella Quesnel-Olivo)

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    Marie-Ève Fortier

    12 juin 2015
    Festivals
    Anthony Roussel, Chantale Archambault, Clay and Friends, Festival de la chanson de Tadoussac, Jérôme Charette-Pépin, Joanie Michaud, Mehdi Cayenne Club, Michel Robichaud, Rimo, Samuele

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