Le Festival de Blues de Donnacona s’étant tenu du 11 au 14 août 2016 derniers était une occasion unique de rencontrer des artistes/groupes œuvrant dans ce créneau musical. Malheureusement, je n’ai pu couvrir que les journées du 12 et du 13 août ! Toutefois, j’ai vraiment bien aimé l’ambiance accueillante et conviviale mise sur pied par le comité organisateur, dont fait partie notamment notre consoeur Nathalie Leblond, directrice des communications. Cette dernière se montre très satisfaite de l’édition 2016 (l’une des plus belles selon elle) et ce, malgré la température pas toujours clémente ! En effet, les places réservées pour les spectateursI(rices) se sont bien remplies et les artistes ont été généreux en talent et en présence scénique.
ÉRIC FREREJACQUES ET MIKE DEWAY
L’un des meilleurs harmonicistes de l’Europe, qui est à sa 4e édition du festival, s’est allié du guitariste/chanteur québécois Mike DeWay. Pendant que la foule se faisait de plus en plus nombreuse (la soirée ne faisait que commencer), les deux comparses très complices ont livré des pièces avec beaucoup d’effort. Le visage de Frerejacques était même devenu rouge à force de se donner sur son harmonica ! Bo Diddley et Jimmy Reed font partie des inspirations du duo. La foule a même eu le droit à une reprise de Zacharie Richard chantée par DeWay, soit Hootchie Koochie pour toi. Par ailleurs, la voix de ce dernier fait penser à celle de Robert Charlebois.
GINA SICILIA
Les gens étaient privilégiés d’accueillir l’artiste de Nashville, puisque Donnacona est la seule destination canadienne prévue dans son agenda. Dans la catégorie voix suave, ronde et sensuelle, Sicilia remporte une médaille ! De plus, son vibrato unique est le bienvenu. Dans une ambiance très relaxe et festive à la fois (un des membres de la sécurité en a profité pour entendre et voir le spectacle, café dans la main), l’auteure-compositrice-interprète est entourée de trois musiciens, dont un guitariste généreux dans ses solos. De son blues teinté de country se révèlent quelques pépites, dont les pièces Before the Night is Through (country-reggae hawaïen) et sa reprise culottée d’un classique de Memphis Minnie, Kissing in the Dark.
ROYAL SOUTHERN BORTHERHOOD
Cette formation cinq étoiles, comprenant notamment Cyril Neville, membre du groupe « Neville Brothers », ainsi que de Tyrone Vaughan, neveu de Stevie Ray Vaughan (mentionné comme l’un des dix meilleurs guitaristes de tous les temps selon le Rolling Stone). La prestation offerte par le supergroupe (soit un groupe formé de musiciens issus d’autres formations musicales) a électrisé les festivaliers(ères) qui ont rempli l’espace leur étant réservé. Issu de La Nouvelle-Orléans, le groupe concilie les traditions du blues louisianais avec d’autres styles. Ainsi, les musiciens passent d’une chanson aux accents funk psychédélique à de la « power ballad ». Un groupe très professionnel, dont la complicité est manifeste et communicative. Si vous êtes ouvert d’esprit, mais que vous êtes à vos premiers pas en tant qu’auditeur(trice) de blues, je vous suggère fortement d’aller écouter RSB !
« CHICAGO BLUES ALL STAR »
Comme le titre le dit, ce spectacle qui s’est déroulé à l’intérieur de l’aréna de Donnacona réunit Sean Chambers, Bob Corritore, Bob Margolin (les trois se sont produits sur la scène extérieure durant le Festival), Mike DeWay et Éric Frerejacques. La fête et le romantisme règne dans l’endroit : les gens tapant des mains et des couples n’hésitant pas à danser. La prestation du quintet s’est faite en toute collégialité et sans guerre d’égos. Blues, country et rock n’ roll à la sauce années 50 ont égayé les oreilles des festivalier(ères).
ANDRIA SIMONE
N’ayant pas pu arriver à temps pour le début du concert, j’ai toutefois pu bénéficier de l’énorme talent vocal de la Torontoise. Un autre artiste a un effet bœuf dans les tympans des festivaliers(ères) : le saxophoniste Little Frankie Thiffault. Le courage de la foule, qui brave la pluie, est récompensé par un spectacle où Janis Joplin et Motown font la paire. Que ce soit pour chanter ses propres compositions (comme « Nothin’ Come Easy ») ou des reprises (« Superstition » de Stevie Wonder), la voix de Simone est sensuelle et forte à la fois. Le spectacle, qui aurait pu sembler scolaire ou statique en raison que les musiciens et la chanteuse jouent ensemble pour la première fois, est reçu chaleureusement par les spectateurs(ices).
ALBERT CUMMINGS
L’artiste, venu directement de Boston pour le Festival, se montre généreux en voix, en « riffs » endiablés de guitare et en temps en dépassant d’environ 30 minutes le temps alloué, au grand plaisir des festivaliers(ères). Concernant le jeu de guitare de Cummings, c’est carrément le clou du spectacle. C’est rapide, dur, intense. Assez pour demander à mon voisin d’à côté si une deuxième guitare se cache dans les mains de l’artiste ! Les autres musiciens ne sont pas en reste, chacun ayant droit à son solo. Le batteur du groupe, le sourire aux lèvres tout au long de la prestation comme s’il flottait sur un beau nuage blanc ouaté, aurais pu faire un concours de celui qui est le plus rapide entre lui et Cummings. Un bon 1h30 écrasant la température maussade et venteuse.
« THE QUEEN AND HER KINGS »
Comme pour le « Chicago Blues All Star », ce spectacle est carrément un « All-Stars Band » car s’y est retrouvé une distribution impressionnante d’artistes : Mike DeWay, Frèrejacques et le Ben Racine Band (qui a joué avec Andria Simone plus tôt dans la soirée). Et alors, qui est la Reine du titre ? Celle du blues montréalais, soit Dawn Tyler Watson, toute en complicité avec les rois-musiciens. Il y a même Albert Cummings qui est invité à monter sur scène. Invitation qu’il a acceptée malgré qu’il ait tout donné lors de sa prestation d’il y a à peine une heure auparavant ! Des chansons qui ont déjà été interprétées précédemment dans le festival sont reprises sans que ça sente le réchauffé. Les gens s’étant déplacés dans l’aréna semblent au contraire être heureux d’entendre le blues sous toutes ses coutures.
Parmi les photos prises par Adrien Le Toux, nous retrouvons des artistes/groupes qui se sont présenté(e)s durant le Festival mais que je n’ai pu malheureusement couvrir : Angel Forrest ; The Homeboys ; Lewis Dave ; Kevin Mark ; Drew Nelson ; Paul Hinton ; Jay Sewall.
Crédits photos : Adrien Le Toux