Vendredi dernier, le Cercle était rempli à craquer. Qu’est-ce qui attirait autant les foules? Un groupe de légendes du punk? Des joueurs de bluegrass déjantés? NON! Ce qui a fait courir près de 400 personnes, c’est le duo montréalais Milk & Bone, qui en était déjà à sa troisième visite. Pas mal du tout pour Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne, qui n’ont à leur actif qu’un (excellent) EP et quelques collaborations et reprises.
Cadre minimaliste pour les deux jeunes femmes debout derrière leurs claviers au milieu de la scène, Camille à gauche, Laurence à droite. Seuls de savants éclairages changeront la donne à l’occasion. De toute façon, on ne vient pas pour regarder, on vient plutôt pour entendre Milk & Bone et vivre l’expérience Little Mourning (même si certains semblent être venus pour raconter leur semaine à leurs amis…).
La courte prestation (près d’une heure) était principalement composée des pièces du maxi du duo, auxquelles Camille et Laurence ont ajouté quelques reprises et pièces qui n’ont pas (encore) été endisquées. Bien sûr, on a pu entendre les (déjà!) gros canons de Little Mourning, dont Easy To Read (la basse dans le tapis, le ukelele dans les mains de Laurence). La grande majorité du public écoute religieusement ou fredonne les chansons avec Camille et Laurence. Évidemment, la chair de poule nous prend aussitôt que les deux jeunes femmes chantent ensemble en harmonie parfaite.
Malgré la petite taille de son répertoire, Milk & Bone a su ajouter quelques morceaux intéressants à l’ensemble : Poison, tirée d’une collaboration avec le Torontois Deebs, ainsi qu’une maudite bonne reprise de Death With Dignity de Sufjan Stevens, que les filles ont parfaitement adapté à leur univers électropop feutré.
Lorsqu’elles ont lancé New York au rappel, Camille et Laurence avaient déjà mis le public du Cercle dans leur petite poche d’en arrière. Personne n’est surpris. On croit bien que la salle sera de nouveau bien remplie pour la supplémentaire annoncée le 22 avril 2016. À votre place, je ne tarderais pas trop pour acheter mes billets.
CRi
La première partie était assurée par CRi, projet électro de Christophe Dubé, un petit gars de Québec qui vit maintenant à Montréal. Accompagné d’une autre claviériste, Dubé a proposé une bonne demi-heure d’électro dansante aux grooves accrocheurs. Les gens ont pris un peu de temps à se dégourdir, probablement en raison de l’heure tardive à laquelle la prestation a commencé. À Québec, les gens arrivent pas mal à la dernière minute…