On associe souvent le terme « pop » à quelque chose de péjoratif. Pour atténuer le choc de l’auditeur, on l’affuble d’un autre terme (genre « indie ») pour qu’on avale mieux la pilule parce que t’sais, c’est rough pour un critique musical de dire qu’il aime ça, d’la pop (s/o à Rajotte). Pourtant, un hit bien construit (s/o Carly Rae Jepsen) et pas trop vide de sens mérite qu’on s’y attarde. Bref, tout ça pour dire (j’m’égare, des fois, t’sais) que Baden Baden, groupe parisien, vient de sortir un album intitulé Mille Éclairs, leur troisième opus et leur premier depuis 2012.
Faire de la pop est un art en soi puisqu’il y a une fine ligne entre les désirs grandioses et artistiques et les désirs d’accessibilité. Baden Baden navigue bien entre les deux, sans pour autant réinventer la roue, ce qui est fort dommage puisque leur offre ne se différencie pas dans un vaste paysage musical. D’ailleurs, rapidement, on peut les comparer à d’autres offres de qualité supérieure. En fait, soyons honnêtes (désolé, guys), le tout est un peu terne. Voilà le défaut majeur de cet album : il n’apporte rien de nouveau sur la table.
Pourtant, la recette indie pop y est bien maîtrisée, ici : des mélodies accrocheuses, à saveur contemporaine (clavier FTW). Même si les thèmes des chansons ont été exploités jusqu’à la corde, le tout est fait dans l’optique d’être accessible, sans être abrutissant. Baden Baden sait comment bien construire une chanson pour que celle-ci soit accrocheuse. Ils forment un tout harmonieux. Par moment, le groupe me fait penser à Monogrenade (comme sur Finalmente) et Beach House, sur M.A.C. (ma préf’, d’ailleurs) où ils semblent emprunter la voie du dreampop planant de leurs (en fait la chanteuse) comparses franco-américains.
Par contre, comme mentionné plus haut, le groupe ne se démarque pas. Ils ne sont pas intemporels. Ils sont ce que l’on (en fait, juste moi pour le moment, là. On gossera pas su’ des détails, t’sais) appelle de la « blog music ». Aussi, le groupe gagnerait à utiliser plus d’éléments liés à à la musique électronique puisque cela bonifie leur musique. Baden Baden doit trouver une façon de se différencier des autres groupes s’affublant du même qualificatif musical. Mille Éclairs est un album normal, sans plus. Rien de vilain, certes, mais rien de grandiose. Une recette bien maîtrisée, mais qui manque un peu de saveur!