Photos : Jacques Boivin
Lundi dernier, Parquet Courts était de passage au Cercle avec, en première partie, MOM Jeans, Running et Pill. Retour sur une soirée qui avait du chien.
MOM Jeans
Quelle surprise de voir les membres de MOM Jeans exécuter leurs chansons au vestiaire! Une machine à fumée faisait son travail, mais aucun ampli n’était présent pour cracher le son. Pour l’entendre, il fallait monter à la salle de spectacle où les musiciens étaient représentés sur scène par des mannequins et une patère, tous ornés d’une assiette de carton blanche en guise de tête. C’est ce qu’on aime de ce groupe; leur capacité de surprendre. Ils ont joué les chansons tirées de leur album Live à l’Impérial qu’ils ont enregistré en octobre dernier, lorsqu’ils ont fait la première partie des Misfits. Chansons bien rendues, brèves mais intenses, sur fond de plaisanteries. D’ailleurs, le chanteur a avoué qu’il espérait un jour voir la très bonne Grande Allée: Mère patrie devenir l’hymne d’une génération.
Running (coup de coeur)
Le trio de Chicago, Running, a servi un set décapant en livrant une musique punk-garage-noise qui rappelle Mayyors et Black Flag. Les musiciens ont enchaîné les chansons sans laisser l’espace au silence, de sorte que les gens étaient scotchés au sol et submergés de distorsion. La section rythmique était juste et intense. Les feedback et la voix manipulée par des effets ont contribué au paysage sonore chaotique, mais cathartique, du spectacle. Énergie brute, simplicité, aucun artifice ; seulement des sonorités lourdes et des rythmes agressifs. Groupe mystérieux, peu d’informations véhiculent à son sujet. On sait toutefois que Running a produit l’album Vaguely Ethnic en 2013 et le EP Asshole Savant l’année d’avant.
Pill
Véritable énigme, le groupe post-punk de Brooklyn a offert la partie WTF? Mais j’aime ça! de la soirée. La chanteuse, Veronica Torres, était piquée au vif et chantait avec conviction. Accompagnée par l’écho acerbe de la guitare de Jon Campolo et les élans dissonants du saxophoniste Ben Jaffes, Torres s’est livrée sans broncher. Elle est même descendue dans la (trop petite) foule, s’est accrochée au cou d’un mec et a dansé devant la scène comme pour nous inviter dans son monde. Explosions de son, chant dichotomique, émotions à fleur de peau et folie intriguante. Pill a sorti un EP éponyme en 2015. À écouter.
Parquet Courts
Parquet Courts a entamé le concert avec des pièces de leur dernier album Monastic Living, sorti en novembre dernier. Moins accessibles, les chansons tirées de cet opus confirment la tangente plus noise du groupe. Or, la gang à Savage a joué une bonne partie de l’excellent album Sunbathing Animal en commençant par Bodies Made Of, et elle a également puisé dans les LP précédents Content Nausea et Light Up Gold. Les musiciens étaient plutôt nonchalants, mais on a vite fait de les pardonner car ils ont offert un spectacle sans faille. Un rock garage qui déchire, un son impeccable; les mecs sont des pros. Le seul bémol à souligner de cette soirée somme toute réussie est que le Cercle était vide et l’ambiance feelait pas mal lundi aussi.