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  • [DISQUES] Bilan de mi-année; ou qu’est-ce que tu dois mettre sur ta liste de lecture estivale…

    [DISQUES] Bilan de mi-année; ou qu’est-ce que tu dois mettre sur ta liste de lecture estivale…

    L’été, synonyme d’euphorie des festivals, est aussi une période généralement tranquille côté sorties de disque. Si quelques groupes (Tame Impala, Ratatat, Mac DeMarco, Iron & Wine en duo Ben Bridwell pour un album de reprises)  sortiront des albums pendant la saison chaude, il faudra généralement attendre l’automne pour être à nouveau aspiré dans le tourbillon de nouvelles offrandes. En attendant, le mélomane averti pourra faire du rattrapage avec quelques suggestions bien personnelles.

     

     

    sufjan-stevens-carrie-and-lowellSufjan Stevens – Carrie & Lowell (Asthmatic Kitty, 2015) : Splendide album qui ramène Sufjan sur un terrain folk, cette fois plus intimiste. Si certains pourraient qualifier cet album de retour aux sources, d’autres conviendront qu’il s’agit d’un grand pas en avant. L’album est beaucoup plus concis que ce à quoi il nous avait habitué et sa donne un des albums les plus remarquables de ce début d’année.

     

     

    Elvis Perkins – I Aubade (MIR recording, 2015) : Certains albums semblentElvis perkins Aubade parfois complètement ignorés par la presse spécialisée comme ce I Aubade d’Elvis Perkins. Ce nouveau disque sort après 6 longues années de gestation. C’est un album délicat, exigeant et tout à fait magnifique qui mérite une écoute soutenue. Voici un folk complexe, enregistré avec sobriété, mais comportant beaucoup de subtilités. Superbe prestation dans une station de radio de Seattle ici.

     

     

    Bjork VulnicuraBjork – Vulnicura (One Little Indian, 2015) : Bjork s’est servie de la musique comme exutoire pour passer à travers une séparation avec son conjoint de longue date. Ça donne un album fragile et beau; un retour réussi pour une artiste talentueuse qui a aussi le don de bien s’entourer (Haxan Cloak et Arca). Si le poil ne nous dresse pas sur les bras comme à l’époque d’Homogenic ou de Vespertine, force est d’admettre que l’Islandaise est toujours pertinente à l’aube de ses 50 ans.

     

     

    Built To Spill – Untethered Moon (Warner Bros, 2015) : Groupe pionnier de la mouvance Indie-rock américaine dans les années 90, le groupe de Doug Martsch revient à la charge avec un excellent album en phase avec le reste de leur discographie, mais diablement efficace. Les riffs solides et la voix singulière de Martsch sont particulièrement efficaces en début et en fin d’album.  À voir au Club Soda dans le cadre de Pop Montréal le 19 septembre prochain.

     

     

    Fjm-iloveyouhoneybearFather John Misty – I Love You, Honeybear (Subpop, 2015) : Un autre disque folk grandiloquent pour Joshua Tillman (alias Father John Misty). C’est un second album fort pertinent pour l’artiste qui nous convie à l’intérieur de sa curieuse psyché; et que dire de cette voix… C’est foisonnant et on aime.

     

     

    Fontarabie – Éclipses (Grosse Boite, 2015) : Ep de 5 chansons faisant suitFonarabie Éclipsese à l’excellent disque éponyme paru en 2014. Julien Mineau présente de délicates chansons assez mélancoliques. La pièce d’ouverture Vent Blanc est particulièrement sublime. L’instrumentale Éclipses rappelle quant à elle les élans rock de Malajube. On reconnait le style de Mineau, mais l’instrumentation utilisée pour son projet Fontarabie est plus variée et poussée. C’est parfait en attendant le prochain disque (Malajube ou Fontarabie?) du clan Mineau.

     

     

    Viet Cong

    Viet Cong – Viet Cong (Jagjaguwar, 2015) : Des ex-membres du groupe de Calgary, Women ont sorti en janvier un album habillé de post-punk et de rock fuzzé fort pertinent. La voix n’est pas spécialement puissante et elle est souvent enterrée par un mur de guitares. 7 pièces seulement, dont la dernière, Death; 11 minutes de défoulements jubilatoires. À voir en première partie d’Interpol le 17 juillet au FEQ.

     

     

    Wand – Golem (In the Red, 2015) : Le premier disque avait été produit pWAND-Golemar Ty Segall et même s’il n’a pas collaboré à ce deuxième effort, son spectre plane pas trop loin. On se retrouve ici avec un bijou de rock garage aux tendances psychélisantes, voire stoner. Le plaisir de ce disque croit avec l’usage puisqu’on en vient éventuellement à ne plus entendre les influences qui peuvent être dérangeantes à la première écoute. On profite alors de chansons très bien ficelées, agrémentées de riffs absolument addictifs.

     

     

    moriartyMoriarty – Epitaph (Air Rytmo, 2015) : Moriarty est un groupe folk de France mené par la Franco-américaine Rosemary Standley. Ils sortent cette année leur 4e long jeu. S’ils ne révolutionnent rien ici (le groupe à longtemps fait de nombreuses reprises blues) le mélange des genres est intéressant et ce disque est un bel ajout à leur discographie. L’album semble être passé complètement sous le radar de ce côté de l’Atlantique et c’est bien dommage.

     

     

    Corridor – Corridor (Indépendant, 2015) ;  corridorLe quatuor montréalais fait preuve de beaucoup d’audace sur ce premier album complet. (la formation avait un EP en poche sorti l’an dernier) Globalement, c’est rock (certaines pièces évoquent Deerhunter ou My Bloody Valentine, mais ce n’est pas si aisé à catégoriser et c’est bien tant mieux). C’est aussi et surtout bien des variations de ce rock et tout ça se fait en français. Dans cette mer de folk et de synth-pop, ça fait du bien de voir de nouveaux visages franco-rock pour appuyer les Ponctuation et autres Jesuslesfilles de ce monde. Le disque est bon, le potentiel lui est énorme.

    En rétrospective, 2015 a fort bien débuté et nous avons plusieurs raisons de trépigner d’impatience pour la suite. Bonne mélomanie!

    Julien Baby-Cormier

    2 juillet 2015
    Albums
    Bjork, Built to Spill, Corridor, Elvis Perkins, Father John Misty, Fontarabie, Moriarty, Sufjan Stevens, Viet Cong, Wand
  • Festival d’été de Québec 2014 – Compte-rendu du 9 juillet

    Festival d’été de Québec 2014 – Compte-rendu du 9 juillet

    Une partie de moi pleure ce matin. Avoir manqué Daniel Lanois, ça ressemble à un crime grave. Mais bon, l’autre partie de moi aurait pleuré si j’avais manqué le party exquis de Gogol Bordello.

     

    MaudeMaude – 18 h, Le Cercle

    Agréable surprise que fut la découverte de cette talentueuse auteure-compositrice-interprète qui jouait « à la maison ». Comment se fait-il que son premier album, Le temps réinventé, soit passé entre les mailles de mon filet? Son folk-pop simple, mais électrique, a ce petit côté grungy qui n’est pas sans rappeler Autour de Lucie (période Immobile). Même sens de la mélodie, même poésie simple, mais efficace. En entendant Si le monde, j’ai pensé à La vérité (sur ceux qui mentent) du groupe français.

    Mais bon, on n’est pas là pour comparer Maude avec tout ce qui peut rappeler les années 1990, car même s’il y a ce petit côté maintenant rétro chez elle, l’auteure-compositrice-interprète est bien de son temps. Sur scène, elle est parfaitement bien entourée et ses chansons sont superbement rendues.

    Un petit vent de fraîcheur à un genre qui en avait bien besoin. La soirée commençait bien.

     

    MoriartyMoriarty – 19 h 15, scène Loto-Québec

    Les festivaliers présents au Cercle il y a deux ans sont tombées follement amoureux de ce groupe franco-helvéto-américain qui trempe dans l’Americana comme d’autres trempent dans le rock.

    Venue interpréter quelques pièces de son plus récent album, Fugitives, la formation a offert une prestation parfaite, mais beaucoup trop courte pour apprécier toute la beauté des classiques du folk américain que peut interpréter le groupe.

    À noter : Matin pas en mai, un superbe morceau de musique cajun.

    Mais je le répète : 40 minutes, c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop court pour un groupe qui en a tellement plus à offrir!

     

    Jake BuggJake Bugg – 20 h 15, scène Loto-Québec

    Avouons-le, Jake Bugg l’avait facile : la grande majorité des fans présents au Parc de la Francophonie connaissait la jeune sensation de Nottingham. L’accueil n’en fut que plus bruyant lorsque Bugg est arrivé sur scène.

    Homme de peu de mots et visiblement pas à son meilleur dans la communion avec le public, Bugg s’est concentré sur ce qu’il fait le mieux : la musique. Dès les premières notes de Kentucky, Bugg a montré à qui ne le savait pas encore qu’une bonne chanson n’avait besoin de rien de plus qu’une guitare, une basse, pis un drum.

    Les premières chansons étaient plutôt folk, mais Bugg a bien construit son programme : il commence mollo, mais à mesure qu’il se réchauffe, ses chansons prennent du tonus. Il fallait voir les petites jeunesses à l’avant se pâmer devant le jeune homme pendant Me and You… pour ensuite voir le reste du Pigeonnier s’enflammer sur Slumville Sunrise.

    Jake BuggAvant de terminer sa prestation avec Lightning Bolt, Bugg a fait plaisir à de nombreuses personnes plus âgées dans la foule avec une excellente reprise de My My, Hey Hey (Out of the Blue), de Neil Young. Ça, les amis, ça vaut tous les Thank you du monde.

    Jake, mon vieux, je suis content d’avoir enfin pu te rencontrer. Tu reviendras, on n’est pas sorteux! Si tu veux, on s’enfilera quelques pintes.

     

    Gogol BordelloGogol Bordello – 21 h 30, Scène Hydro-Québec

    Après la prestation de Jake Bugg, j’ai couru pour attraper celle de Gogol Bordello, un groupe que j’ai raté à chacune des occasions que j’avais de les voir. Pas cette fois-ci. Heureusement, parce que la bande d’Eugene Hütz était particulièrement en forme!

    Le gypsy-punk engagé de la bande new-yorkaise est taillé sur mesure pour Place d’Youville, qui a retrouvé hier soir ses punks de mohawk et d’âme! Comme il faisait bon de tous les voir danser joyeusement, de surfer sur la foule, de se créer un moshpit confortable pendant qu’Hütz et ses complices entonnaient surtout les pièces de leur plus récent album, Pura Vida Conspiracy.

    Personnellement, j’ai découvert un groupe énergique et généreux qui avait un plaisir évident sur scène. Après avoir vu un jeune professionnel comme Bugg, qui déballe ses prestations comme d’autres essaient de survivre à leurs journées au bureau (de façon professionnelle), il était plaisant de voir une troupe se lancer partout et partager leur bonheur d’avoir la chance de pratiquer ce métier au lieu de devoir à survivre à une longue série de tâches ingrates.

    La foule à Gogol BordelloC’est cette énergie qui fait de Gogol Bordello, le groupe de Gypsy Punk qui mélange le punk new-yorkais aux musiques est-européennes, un de mes principaux coups de coeur de ma saison 2014 des festivals.

    Shout out à Andrew, de Détroit, que j’ai rencontré à Bonnaroo et pour qui Gogol Bordello était le meilleur groupe au monde. Je t’accorde un point. Hier soir, Gogol Bordello était le meilleur groupe sur la planète.

    Mais où j’étais, ces quinze dernières années, moi?

    Jacques Boivin

    10 juillet 2014
    Festival d’été de Québec
    9 juillet 2014, Festival d’été de Québec, Gogol Bordello, Jake Bugg, Maude, Moriarty

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