C’est avec le fameux gros masque d’œil au visage et son vieux t-shirt (anciennement appartenant à son guitariste) Yoko Ono sur le dos que Philippe est embarqué sur scène, en poussant des cris aigus comme sur le début du dernier albumPortrait de famine.
« Merci pour la soirée !» a-t-il lancé après une seule chanson. Phillippe enchaîne en nous expliquant qu’il a toujours aimé les shows des années 1950 où ils mettaient le générique au début. C’était un beau clin d’oeil à cela, mais c’était surtout déstabilisant et je dirais même que ça a donné le ton à une ambiance disjoncté, éclectique et intense tout au long du spectacle.
Devant la salle remplie du Satyre Cabaret-spectacle, Philippe s’est amusé à faire des galipettes sur scène avec des bas troués. D’ailleurs, au retour de l’entracte, il nous est revenu avec des beaux bas blancs sans trous offerts par une personne du public !
Philippe Brach, c’est un artiste généreux parce qu’en plus de jouer plusieurs chansons de son albumPortrait de famine,il a aussi chanté une chanson qu’il n’avait pas fait encore sur cette tournée, soitDowntownde l’albumLa foire et l’ordre. Philippe Brach, c’est aussi un gars très drôle. Dans la chansonLe matin des raisons, entre les phrases«J’aimerais ça me dire que c’tait beau, que c’tait con, qu’on s’en criss » et « mais ch’tellement bien entre des ceux cuisses », il a trouvé le temps de prendre une énorme gorgé de bière, qui, j’avoue, m’a quasiment stressé de peur qu’il s’étouffe.
Tout en nous rappelant que 93% de son répertoire parle de choses joyeuses, ironiquement vous l’aurez compris, il nous lance « ça fait que cette chanson parle de sodomie »!
J’ai compris que le public attendait trois pièces ce soir-là:Alice,Dans ma têteetBonne journée. La pièceAlicea été chantée en chorale, tout le monde ensemble et c’était magique. Il en a été tout autrement pourBonne journéequi, malgré la volonté du public, le rythme n’était pas leur fort, car les claquements de doigts n’étaient vraiment pas sur le tempo. C’était un merveilleux moment tout de même.
Ça n’a pas pris beaucoup d’effort pour faire lever la foule: un petit shooter avant le dernier rappel, un « yeah Tihar…SirPat » et tous les gens se sont levés pour danser comme dans un gros spectacle rock surD’amour, de booze, de pot pis de topes.Laissez-moi vous dire que ça finit bien un spectacle. Et parce que les gens en redemandaient encore, il a terminé avec la chansonBlack Swande Thom Yorke, qui est en parfaite harmonie avec l’univers du spectacle depuis le début.
On n’a jamais su pourquoi Philippe avait un bandage à la main, mais on a clairement compris pourquoi la salle était pleine ce soir-là : ce gars est un génie des mots et un interprète d’une folie et d’une intensité inimaginable !
Les gens de Shawinigan ont célébré l’Halloween ce week-end dans l’ambiance funky de Radio Radio au Centre des arts.
À ma grande surprise, j’ai pu constater que j’allais assister à un spectacle de Radio Radio dans une salle assise. Avec l’énergie débordante du duo acadien, je me demandais comment les gens allaient faire pour rester « ben cargué dans leurs chaises ».
Jacques Alphonse Doucet et Gabriel Malenfant forment un duo mélangeant funk, rap et chiac. Ils ont décidé de laisser tomber leur langage propre pour rester dans un monde anglo et électro-pop avec leur nouvel album Light the sky. Par contre, je n’ai pas entendu beaucoup de nouveautés lors du spectacle, étant capable de reconnaître tous leurs succès des albums précédents (qui ont été joué un à la suite de l’autre). Malgré leur style bien à eux, la démarche artistique de leur nouveau spectacle manque clairement d’innovation à mon avis, se limitant au duo qui bouge d’un bout à l’autre de la scène.
La salle remplie de jeunes, de familles et étonnamment de baby-boomers, s’est levée lors de Busy, qui fût la première pièce de Light the sky joué ce soir-là. Leur choix de chansons se promenait entre l’album EJ Feel Zooet Belmundo Regal en faisant parfois rappel à Havre de Grâce, notamment avec Grong Hotel en début et Comment ça va en fin de spectacle.
Bondissant sur scène, Jacques Doucet et Gabriel Malenfant sont accompagné d’un guitariste et d’un batteur pour offrir une énergie maximale avec un son rock qui s’ajoute au groove. Les solos de guitare ont été acclamé par le public durant 50 shades of beige et après Ej Feel Zoo.
Les références funk en introduction de Guess What est sans doute mon coup de cœur de Radio Radio. Cette pièce est à mon avis la plus solide parmi leur banque à succès. Pour avoir vu Radio Radio en duo avec Alex Nevsky sur cette chanson lors des Francofolies de Montréal en 2015, elle est indétrônable. J’ai senti que la salle l’appréciait également lorsque des gens qui ont délaissé leurs bancs pour lever leurs mains au même rythme que Jacques et Gabriel. Il semblerait que le public était impatient de pouvoir se dégourdir.
Le spectacle s’est ensuite poursuivit avec des nouvelles chansons telles que Tonight is the night, Sweater Weather, My Dance Floor et Light the sky. Digne des soirées célébrantes, leurs nouvelles chansons en ont fait danser plus d’un. Light the sky, pièce qui sans doute permettra d’aller chercher un public plus large à l’extérieur du Québec, avait quant à elle une saveur plus pop. Pour ma part My Dance Floor m’a semblé plus efficace en spectacle avec le beat plus variant grâce aux musiciens présents, qui fait réellement sentir l’ambiance d’une piste de danse. Entre temps, ils ont succédé Dekshoo et Boomrang avec une transition instrumentale entre le batteur et le guitariste, ainsi qu’en interposant les paroles des deux pièces.
En rappel, Radio Radio est revenu sur scène avec Cargué dans ma chaise et Ça c’est nice. Ils ont également invité les enfants de la salle à monter sur scène avec eux pour les faire sentir spéciaux le temps d’un instant en performant Enfant Spécial.
Toujours généreux envers leurs fans, ils ont conclu le spectacle en proposant au public de Shawinigan de venir les rejoindre pour une séance photo dans le hall du Centre des arts.
Pour vous donner une idée de l’ambiance sur scène, voici des photos prises par l’équipe de photographes lors des spectacles antérieurs de Radio Radio.
Vendredi dernier, c’était la première fois que je me rendais à la salle du Centre culturel Pauline Julien à Trois-Rivières. Je dois dire que j’ai été très surprise de l’accueil que j’ai reçu qui fut bien sympathique. Je me suis même permise de prendre une petite Trou du Diable, je me disais que Fred Fortin, ça s’écouterait encore mieux avec une bière à la main.
Le spectacle affichait complet, mais clairement, la salle n’était pas remplie. J’ai bien aimé l’intimité que la salle crée en positionnant les spectateurs à la même hauteur que l’artiste sur scène. Ça donne un effet rassembleur. Surement pas assez pour Fred, puisque, dès qu’il est monté sur scène, il a demandé au public de se rapprocher.
20h00, Fred est sur scène. Sincèrement, je n’ai jamais entendu une aussi bonne crowd de musiciens. Au début, je me demandais comment ils allaient transmettre le son particulier des Barr Brothers, un groupe montréalais qui a collaboré sur le dernier album de Fred Fortin, Ultramarr. Ce groupe, qui se distingue par les percussions d’Andrew Barr, et les accords de son frère guitariste Brad Barr, qui ensemble, forment un son juste assez planant. Cette collaboration entre Fred Fortin et les frères Barr restera toujours dans mon top musical de vie, encore plus depuis ce que j’ai vécu en spectacle vendredi dernier.
Le premier extrait de l’album, Oiseau, dont le texte transpose une belle métaphore sur la vie, a aussi été le premier extrait du spectacle. On remarque tout de suite le plaisir de jouer aux travers les expressions des musiciens parce qu’ils savent clairement que ça sonne bien. C’est aussi ce que les auditeurs se disaient lorsqu’ils tapaient du pied pendant que Fred sonnait le refrain.
Il a enchaîné avec la pièce 10$, où les harmonies électriques du célèbre Olivier Langevin ont été appréciées par la foule.
Douille s’en ai suivi et c’est là que le batteur Samuel Joly a pris sa place dans le spectacle. Étant proche de lui, j’ai vraiment été captivé par sa présence sur scène. N’étant pas en font de scène comme nous avons l’habitude de retrouver un batteur, nous pouvions être plus à son écoute. Fred laissait beaucoup de place à Sam probablement parce qu’Ultramarr est un album qui fait sonner beaucoup de percussion.
Entre temps, il a fait référence à son album Plastrer la lune avec les airs blues de Madame Rose où l’on a senti une belle complicité entre Samuel Joly et Jocelyn Tellier tout deux assis au pied de leur instrument. Sans doute le musicien le plus polyvalent du band, Jocelyn Tellier performait de la bass à la guitare pour retourner se fondre derrière les sons singuliers du pedal steel pour transporté un effet psychédélique aux chansons de Fortin.
Lors de la Gratte, les notes plutôt jazz du claviériste se mélangeait bien avec les expressions plus blues de Fred et rock d’Olivier.
Fred aime beaucoup l’énergie du public et ne s’est pas empêché de leur exprimer l’effet qu’elle lui procure : « On sent votre drive, vous êtes hot » a-t-il déclaré. Il enchaîne ainsi avec des allures country qui sont incontournables sur chacun de ses albums avec Tapis et Molly dans le cas d’Ultramarr. Durant la prestation de Molly, Fred s’est agenouillé pour laisser la place à ses musiciens. À cet instant, nous avons pu ressentir un réel moment de « bromance » entre lui et ses acolytes qui jouaient à proximité, mais également par les rires qu’ils échangeaient. « J’ai volontairement fucker les accords pour les fucker » a-t-il déclaré en fin de chanson.
J’aime quand nous pouvons remarquer le lien d’amitié entre les membres du groupe sans même qu’ils échangent un mot, juste pas la passion musicale qui les relie. Cet accord ajoute un effet solide et cohérent à la musique projetée. Ce fut le cas durant la pièce Têteperdue qui est selon moi est la plus substantielle pour les oreilles avec un refrain unique et accrocheur en son genre.
Après Grippe et Ti-Chien Aveugle, Fred remercie le public et l’accueil qu’il a reçu au Centre Culturel Pauline Julien qu’il a baptisé le «dôme étoilé» pour terminer avec la performance de Scotch. Une chanson méritant la fin du spectacle par une conclusion instrumentale digne d’une finale en feu d’artifice où les musiciens se sont laissés emporter dans leur style.
Peu de gens connaissent le talent de Fred Fortin dans mon entourage. J’ai compris pourquoi en assistant à son spectacle qui clairement attire un auditoire digne de la génération X. J’ai même pu apercevoir une famille, dont les enfants étaient assis au pied du micro de Fred. Cette même famille se sentait très rejoint par la musique et a demandé la pièce Bobbie au rappel, «une chanson avec beaucoup trop d’accord pour un vieux disque mou » comme a mentionné Fred. Nous avons été exclusif, car apparemment elle n’avait pas été joué depuis 4 ans.
Autrement, durant le rappel, un piano à queue a été installé au milieu de la foule pour interprété Amour et Ultramarr qui conclura cette soirée rock en moment convivial.
Mardi dernier, Safia Nolin était de passage pour un spectacle intime dans le cadre des mardis live au fameux Gambrinus de Trois-Rivières. C’est autour d’une bonne bière artisanale et des nachos que j’ai découvert la voix enveloppante inspirée d’Amy Winehouse de Claudya Beaulieu qui faisait la première partie. Auteure, compositrice et interprète de Trois-Rivières, on peut la découvrir dans différents bars-spectacles de la ville accompagnée de son guitariste Anthony Richard.
Assise au fond de la salle, Safia a pris le temps d’écouter Claudya avant de monter sur la «scène» du Gambrinus et nous livrer une performance à son image. Elle a choisi de débuter avec La laideur pour enchaîner avec la Valse à l’envers. Il est facile de se laisser emporter dans les tonalités folks et indies de Safia et son guitariste Joseph Marchand qui l’accompagne en spectacle. Dans le petit public fort probablement composé d’étudiants de l’université, j’ai pu apercevoir plusieurs yeux fermés et des têtes qui se laissaient bercer par la douceur et la sensibilité de la musique jouée. En particulier sur les airs atmosphériques d’Acide et Les marées.
Ce que j’apprécie de cette artiste c’est le passage entre la profondeur des textes et l’innocence de ses interventions entre chaque chanson. Sans même faire de blague, le public riait avec elle de par son comportement gêné lorsqu’elle remercie, ses moments d’égarement ainsi que son langage populaire. Elle nous a clairement lâchée quelques «Tabarnack, pourquoi j’dis ça ? ».
On peut remarquer la complicité entre Joseph et elle par les rires naïfs qu’ils ont échangés entre Si Seulement et Les excuses lorsque Safia s’emportait dans l’absurdité. Au milieu du spectacle, Joseph l’a quitté pour une performance acoustique solo sans micro, où elle a joué deux pièces, dont Work de Rihanna à la demande du public. Si vous voulez aussi vivre ce moment, il est possible d’entendre cette performance sur le web dans le cadre des capsules Nicover de l’émission Vrak Attack. Elle a également fait un petit clin d’œil aux années 80 en s’appropriant le succès d’Offenbach Ayoye avec beaucoup moins de brutalité que Gerry Boulet.
Elle est revenue à ses compositions avec la pièce Technicolor, dont le vidéoclip est sorti cet été. Réalisé par DAVAI dans le décor froid et immense de Terre-Neuve, les images reflètent bien la solitude des paroles.
Elle a lancé elle-même le rappel, ne croyant pas en l’utilité de ce rituel. Avant de terminer sur les notes d’Igloo et NoëlPartout, elle a remercié aimablement son équipe ainsi que celle du Gambrinus de l’avoir accueilli.
Safia Nolin a commencé à faire beaucoup plus parler d’elle cet été en traversant les différents festivals du Québec, dont le Festival d’été de Québec, Les FrancoFolies de Montréal, Osheaga, le Festif! et la Grosse Lanterne. Elle a également remporté le prix Félix-Leclerc de la chanson en juin dernier dans le cadre des FrancoFolies de Montréal. Nous sommes impatients qu’elle se mettre à l’écriture d’un nouvel album qui saura marquer son authenticité, malgré le fait que Limoilou soit sortie il y a seulement 1 an.
Marianne Chartier-Boulanger
Voici quelques images de Safia que nous avons ressorties de notre bibliothèque !
Troisième jour du FME et autant de nuits, Rouyn roule en fin de semaine sur un mode 24H.
La vie de festivalier est si dure. Tu te couches à pas d’heure, tu te lèves en catastrophe parce que ton article de la journée est dû pour midi et qu’il est dix heures trente, tu cours au-travers de la ville pour ne manquer aucune miette de tes shows préférés, et EN PLUS tu dois sacrifier une partie de ta santé auditive pour les années à venir… MAIS, tout ça ne vaut rien dans la balance quand tu enchaînes les orgasmes auditifs dans une autre journée passée au FME. ROCK ON. (Arielle Galarneau)
Samito
Quelle belle idée que de programmer Samito sur la scène extérieure en début d’après-midi. Lui et ses musiciens ont été très généreux avec le public qui était venu en famille pour célébrer l’arrivée du soleil. Malheureusement, je n’ai vu que quelques chansons, mais ce fut assez suffisant pour apprécier l’excellente musique de Samito et sa bande. (Karina Tardif)
Patrick Bernatchez
Cette journée a débuté tout en douceur avec la performance planante de Patrick Bernatchez à l’Écart, centre d’artistes situé à deux pas du cœur du festival. Cet artiste montréalais travaille avec la photo, la vidéo et le son pour présenter des œuvres installatives où les technologies analogues sont souvent un élément important. Ses œuvres, en constante évolution, se réincarnent et se transforment, dialoguant entre elles et avec leurs anciennes itérations. Voir une exposition ou une performance de Patrick Bernatchez est donc toujours une expérience unique et cette nouvelle version de Goldberg Experienced.03 (77k, 1er, 2e et 3e mouvement) en a fait la preuve. Installé derrière 8 tourne-disques jouant en simultané les Variations Goldberg de Bach, célèbrement interprétées par Glenn Gould en 1955, Patrick Bernatchez passe d’un disque à l’autre, pour en modifier la lecture, créant des couches de sons successives qui tissent une musique étrangement épurée. Les motifs sonores répétitifs, dans la chaleur de la salle où étaient assises une cinquantaine de personnes aux yeux à demi-clos, deviennent alors propices à la méditation et on se laisse porter par la musique tout en regardant Patrick Bernatchez fabriquer ce qui pourrait être une longue pièce d’électro minimaliste.
Si le FME a la chance d’intégrer dans sa programmation un artiste de renom comme Patrick Bernatchez (on parle quand même d’un gars qui expose au Musée d’art contemporain), il ne détonne pas dans la programmation de l’Écart qui est d’une qualité remarquable. D’ailleurs, le travail en sculpture et en installation de l’artiste montréalaise Élise Provencher, dans la salle attenante, était dans les meilleures expositions qu’il m’ait été donné de voir récemment. Rouyn a beau être loin, elle a du beau et du bon à se mettre dans les yeux et les oreilles de à longueur d’année! Cette intégration d’un pan artistique au FME est vraiment intéressante et témoigne non seulement de la participation de tous les acteurs culturels de la ville à ce happening annuel mais aussi d’un décloisonnement des pratiques, entre musique et art sonore, qui permet au public de l’un et de l’autre de faire de belles découvertes.
Je n’aurai pas réussi à attraper la performance nocturne d’Érick D’Orion, l’autre artiste invité à se produire à l’Écart dans le cadre du Festival, mais son travail en performance d’art sonore, souvent proche du noise, est à ne pas manquer lors de la prochaine occasion! (Sarah Bélanger-Martel)
Keith Kouna
En tant que grande fan du travail de Keith Kouna, j’ai accouru lorsque j’ai vu l’alerte de son spectacle surprise au Pub chez Gibb’s. Malgré qu’il ait oublié quelques fois ses paroles, ce qui n’est pas inhabituel, Keith Kouna était plus que jamais à l’écoute de son public. On était tous assis devant lui, on criait les chansons qu’on voulait entendre et il les jouait, en passant par Batiscan et Comme un macaque pour finir en nous faisant chanter fort la pièce Labrador.(Karina Tardif)
Vers treize heures, on est au courant d’un pop-up surprise qui se déroule au Pub Gibb, le temps de caler un café et de grimper dans le char, les gonzos fatigués filent vers la banlieue de Rouyn-Noranda pour aller se faire bercer par les balades folklo-grunges de Keith Kouna. On se ramasse en petit peloton de gens contents pis pas encore full réveillés sur la terrasse extérieure du Gibb dans la brise fraîche et le soleil filtré au-travers des arbres. Le temps est bon, le ciel est bleu, je t’aime ma guenon, laisse-moi t’faire des rejetons. On a droit à un Kouna au moins aussi crevé que nous tous qui s’enfarge dans ses accords de temps en temps, oublie des paroles et cherche dans son bandcamp pour improviser son set list. Entre Comme un Macaque, La Joyeuse et Napalm, on vit une série de sentiments contraires. J’ai senti le motton me serrer la gorge dans cette puissante envolée de gueulage qui a ponctué Le Déo, puis on a senti une belle communion parmi le public au refrain de Comme un Macaque quand on a poussé tous ensemble des »la la la la, la la laaa! » qui font du bien.. Enfin, j’ai vu plusieurs personnes s’essuyer leurs yeux mouillés à la fin de Batiscan. Décidément, même en moyenne forme, Kouna ne déçoit jamais. On le rejoindra plus tard dans la journée au Diable Rond pour faire ressusciter les morts. (Arielle Galarneau)
Alex Nevsky
Le spectacle secret d’Alex Nevsky était probablement la plus grosse surprise du FME et les gens de Rouyn se sont déplacés pour entendre ses quelques quatre ou cinq chansons qu’il a eu le temps d’offrir. Les enfants se sont fait un plaisir de chanter des « pa papapapapa papapaa » avec Alex. C’était un très beau moment tout en légèreté. (Karina Tardif)
Ariane Zita
Le 5 à 7, à Rouyn, ne rime pas seulement avec une pinte bien froide (pour laquelle, semble-t-il, il n’existe pas d’heure précise ici), c’est surtout l’heure des choix déchirants.
En effet, de vendredi à dimanche, le FME présente 5 spectacles en simultané dans différents bars et petites salles de la ville. Retourner voir un groupe que j’ai adoré quand je les ai vus à Tadoussac au début de l’été (Pandaléon) ou faire une découverte en assistant à une performance qu’on dit des plus déjantées (Bernardino Femminielli)?
Entre deux options, va toujours mieux prendre la troisième et c’est ce que j’ai fait en allant plutôt voir Ariane Zita et ses musicien-ne-s au resto-bar le Cachottier.
Et j’ai bien fait! Un spectacle joyeux, généreux, à l’image d’Ariane Zita qui a conquis les coeurs des Monsieurs-Madames tout le monde, attentifs malgré la chaleur et le restaurant bondé, avec sa pop délicate et dansante et son authenticité sur scène comme dans les coulisses (j’ai été gâtée de l’avoir en entrevue juste après, je vous en reparlerai!). Si elle a reçu beaucoup d’amour, elle nous en a certainement beaucoup donné aussi, nous offrant des compositions de son premier EP, en anglais, comme des pièces de son dernier album en français, “Oui mais non”, et même quelques surprises sucrées comme une excellente reprise de “Je suis libre” de Michèle Richard, dédiée à toutes les femmes du monde qui se battent encore aujourd’hui pour l’être, et un grand succès des BB! Avouez que vous êtes déçu-e-s d’avoir manqué ça! (Sarah Bélanger-Martel)
GaBlé
Je savais qu’il ne fallait pas que je rate ce spectacle, mais jamais je ne me serais attendue à quelque chose comme j’ai vécu. Ces trois joyeux lurons venus de l’autre côté de l’océan ont tout donné pour la salle remplie du Café-Bar L’Abstracto. J’avoue avoir un peu de difficulté à décrire ce que j’ai vécu à leur spectacle outre de vous dire que GaBlé, ce n’est pas un style de musique qui les décrit, mais plutôt leur intensité dans chaque pièce qu’ils interprètent. Parfois pop, parfois électro, ils font aussi dans le style métal « loud » et dans l’expérimental avec des cloches, des flûtes à bec en plastique et des bruits de bouche. Il faut dire que je les ai découvert avec la chanson Tropicool ou « la chanson soleil » comme ils l’ont appelé, alors quel bonheur de l’entendre en prestation et de voir que je ne suis vraiment pas la seule à être impressionnée par ce trio plus que talentueux. Je ne veux pas m’avancer, mais je pense bien que ça fera parti de mes coups de cœur du FME 2016. (Karina Tardif)
Rednext Level
Depuis la sortie de l’album des deux leaders d’Alaclair ensemble, je suis curieuse de les voir en spectacle. Avec leur look oldschool et leur beats plus pop que rap, ça donne une ambiance de fête incroyable. Robert Nelson et Maybe Watson ne sont pas des nouveaux venus de la scène; leurs années d’expérience derrière la casquette et leur attitude font qu’ils captivent nos corps du début à la fin. C’est comme un lavage de cerveau bas canadien qui fait que toutes les énergies négatives s’en vont pour le reste de la soirée. Du bonbon, du quétaine et de la pop mélangé au hip-hop dance, c’est clairement la meilleure chose à vivre juste avant Koriass. (Karina Tardif)
Koriass
Quoi dire de plus sur Koriass que tout ce qu’on sait déjà… avec sa salopette noire par dessus son t-shirt, il était vraiment comme un petit enfant qui saute partout à Noël. Un spectacle de Koriass, c’est toujours du solide, de l’énergie brute et des textes que le public connait par coeur. Son fidèle acolyte Bobby One et ses musiciens ajoutent vraiment à l’ambiance de fête. Les spectacles de Koriass sont des incontournables pour les amateurs de musique hip-hop et c’est un spectacle à la hauteur de mes attentes qu’on a eu droit au FME ! (Karina Tardif)
Royal Caniche
Chiens galeux, pit-bulls en coat et panthères en bas nylon se rejoignent au Petit Théâtre du Vieux-Noranda pour se faire brasser la cage dans une soirée de rock stoner grunge. Ça commence sur les chapeaux de roues avec les deux gars de Royal Caniche. Définitivement l’une de mes meilleures découvertes au FME, ils ont ouvert le bal à grands coups de claques, de sacres et de musique qui décape. Avec un humour décalé, absurde et non-censuré, le front-man se fait chumey avec le public et nous exhorte à apprendre ses refrains pour les chanter à des fêtes d’enfants.
C’est ça qu’y’arrive quand tu vois ta grand-mère se faire manger par un loup.
Depuis ce temps, le beurre de pinottes n’a plus le même goût!
Le tandem réussit, même en n’étant que deux sur scène, à remplir la salle d’un son saturé au maximum, le beat est lourd et la voix aérienne, guidé par un batteur convulsé et rouge par l’effort.. Je compte les suivre de proche pour ne pas rater leurs prochains shows. Comme une tique sur un caniche, ils m’ont rendus accro. (Arielle Galarneau)
VioleTT Pi
Dans la vie, j’ai un gros faible pour les hommes en robe. Alors vous pouvez être assurés que c’était LA soirée pour assouvir mes fantasmes avec nos amis Les Goules(dont je parlerai plus loin) et la gang de VioleTT Pi. VioleTT 3.1416, c’est Karl Gagnon, un gros gars avec des bobépines dans les cheveux, en jaquette de salon de coiffure qui parle de choses qu’on entendra jamais à Pénélope McQuade.
Je suis un puma qui vomit les trésors de ta pharmacie.
J’ai apprécié la diversité des genres musicaux concentrés en un même album, allant du grunge à la mélodie pop au rap mais toujours avec des textes excellents qui jouent le rôle de fil conducteur. Le chanteur ne se prend pas du tout au sérieux, sa musique est cynique au possible, il va même jusqu’à insulter son public dans la plus grande élégance dans des entre-tounes improvisés et honnêtes.
Ma vie est un échec, j’ose pas imaginer la vôtre.
Les beats électro nous font danser, on se réchauffe les articulations pour se préparer à ce qui s’en vient. (Arielle Galarneau)
METZ
J’ai jamais fait de meth, mais à c’t’heure que j’ai vu METZ en show, je me dis que ça doit faire le même effet. Groupe purement emblématique du punk-noise-grunge, on a droit à un mur de décibels au moins aussi agressif que celui qui risque de séparer les États-Unis du Mexique. Ça n’a pas pris de temps avant que la foule ne s’enflamme en un slam rude mais toujours friendly, auquel Votre Humble Rédactrice s’est invitée au péril de sa vie. Ils ont enchaîné les chansons sans aucune pause, nous laissant à peine le temps de reprendre notre souffle et entretenant l’impression d’un seul gros bloc de noise pitché en pleine face. (Arielle Galarneau)
Les goules
Je me suis ensuite rendue au Diable Rond pour re-re-re-re-re-re-revoir les débiles à bas-nylons, les sexés zombies, les clowns à tapettes à mouches qui rient pisserons riz frit dans la panne à polir les couilles, j’ai nommé Les Goules. Je me faufile dans la salle comble parmi des fans et les vierges qui ne tarderont pas à tomber en amour. Le groupe de Québec a une réputation qui semble l’avoir précédé à Rouyn et leur premier show dans la région leur aura, j’en suis sûre, attiré un nouveau bassin de fans inconditionnels. Kouna s’avance enfin sur la scène avec sa face d’Alex Delarge psychotique, suivit de ses musiciens, sacs à testostérone en robe. On aura remarqué que le claviériste Rabin Kramaslabovitch semblait avoir foulé au lavage ou suivit un régime radical. Probablement retenu en arrière par quelque maléfice amer de la vie citoyenne, il nous envoie pour l’occasion son fils illégitime Jean-Graine Goule Raviolovitch, aka Vincent Gagnon, pianiste virtuose de la ville de Québec et collaborateur dans l’album Coma.
Ça démarre vite, après trois tounes, je suis déjà trempée de bière et de sueur. La foule se fait violente, haranguée par l’étrange charisme de Kouna qui a troqué sa bonne humeur de poète pour ses délires absurdes propres à son alter-ego goulesque. J’ai été étonnée de l’enthousiasme des natifs de Rouyn, même ceux qui ne connaissaient le groupe ni de Mia Malkova, ni de Little Caprice entonnaient les refrains avec autant de plaisir que les habitués. (Arielle Galarneau)
Fred Fortin
Mon choix de fin de soirée a été moins difficile : pas question de rater la dernière de Fred Fortin sur les planches du Cabaret de la Dernière Chance! Accompagné de tout ce que le Québec fait de mieux en musiciens quarantenaires sexy (allo Olivier Langevin! allo François Lafontaine!), Fred Fortin a mis le feu à la salle bondée et a livré une performance puissante, maîtrisée mais juste assez déchaînée pour que l’esprit du rock coule à flots sur la foule à ses pieds. Le plaisir de jouer et la complicité entre les cinq musiciens étaient palpables et contagieux… Contrairement à d’autres qui semblent parfois jouer dans une bulle où la foule n’est pas vraiment invitée, Fred Fortin nous a ouvert toutes grandes les portes de son garage pour ce véritable party. Autant dans son rock stoner que dans ses pièces plus proches de la chanson, il parvient à toucher, j’irais même jusqu’à dire émouvoir, par la sincérité qu’il dégage. Pas d’artifices nécessaires, pas de mots inutiles ou de facéties, Fred Fortin a la maturité d’assumer sa force brute et son rapport décomplexé à la musique. Et parmi l’abondance de jeunes talents de tout acabit présenté au FME, la maturité n’a jamais goûté si bon. (Sarah Bélanger-Martel)
Abakos
Vêtus de masques venus d’un autre temps et d’un habit une pièce neutre, Pierre Kwenders et Ngabonziza Kiroko (Dear Denizen) nous ont présenté leur univers électro- pop- ambiant avec des projections sur des écrans dans les airs. Un univers que je ne connaissais pas d’eux et que j’ai fort apprécié. Deux têtes fortes qui chantent en harmonie chaque pièce, c’est assez impressionnant et déstabilisant. Le charme de Kiroko et le sourire de Kwenders ont réussi à faire chanter le public » This is not what we sign for mister president » pendant un long et bon moment. L’ambiance dans la place était parfaite pour nous amener tranquillement au reste de la soirée électro qui nous attendait au Petit théâtre du Vieux-Noranda. (Karina Tardif)
Voici une partie des photos de Sébastien Ouellet et Marie-Clarys Taillon:
*Le résumé de la journée du dimanche viendra lundi plus tard dans la journée.. parce qu’on va être sur la route du retour !
Parce qu’on ne fait rien comme les autres, on est allé voir presque tous les spectacles, exceptés Yann Perreau et Half Moon Run (sauf deux chansons, mais ça ne compte pas). Pendant que la file s’allongeait dans les rues de Rouyn, nous on était un peu partout ailleurs dans la ville. Voici donc un compte rendu de la journée de l’équipe.
Boogers
Quoi de mieux que d’explorer cette ville qu’on ne fait que commencer à aimer au son des speakers ambulants de Boogers. Le gars a un ampli dans son sac à dos directement branché à la station de radio qui diffuse en direct ses divagations musicales. On nous distribue des ghettos blasters, radios à batteries plantées sous le bras, et la marche commence au-travers des rues de Rouyn-Noranda. Sourire aux lèvres, on croise des badauds qui se laissent impressionner par le spectacle peu commun de cet orchestre lo-fi improvisé. La musique du musicien français est un joyeux petit rock qui se consomme parfaitement bien sous un soleil d’après-midi, on a eu entre-autre droit à une reprise de Where is my mind des Pixies parmi plusieurs délicieuses compositions originales. Le convoi nous emmène jusqu’à la Place de la Citoyenneté, parc central dans Rouyn et qui accueille le reste de l’expérience musicale. (Arielle Galarneau)
Colonie de vacances
Définitivement l’un de mes coups de cœur du FME 2016, la formation Colonie de vacances, composée des groupes français Pneu, Marvin, Electric Electric et Papier Tigre. Imaginez quatre bands sur quatre scènes différentes qui se font face. Maintenant vous les faites jouer simultanément dans une synchronisation parfaite. Dans cette mise en scène, les lois du spectacle sont éclatées, la foule est prisonnière en souricière d’un mur de son à trois-cent-soixante degrés. Et QUEL MUR! Du rock psychédélique gras et lourd au moins autant que le jambon que j’ai mangé au resto ce matin. Ils se lancent la balle ou jouent en même temps des lignes différentes sans jamais verser dans le chaos désorganisé. Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire au soleil et les mélomanes autours de moi avec… Flabbergastés. À la seconde où je me suis dit »ce serait fou qu’ils fassent un canon »(t’sais, le canon de Pachelbel?), ils ont lu dans mes pensées et l’ont FAIT. Reprenant la même phrase musicale en décalé à la guitare, puis à la voix, la basse et le synthé… symphonie psychédélique adorée. (Arielle Galarneau)
Foreign Diplomats
On se téléporte à la scène Évolu-Son pour aller voir les gars de Foreign Diplomats. Boy band assumé avec choeurs et chanteur hyper-charismatique. C’est simple, les premiers rangs du parterre étaient remplis de fans qui craquaient pour la gueule et les trémolos désinvoltes d’Élie Raymond, frontman à la note juste et aux yeux de bébé chien. Je salue au passage le clavier-tromboniste Thomas Bruno-Faubert qui n’avait souvent que deux temps pour faire la transition entre son trombone et son synthé. (Arielle Galarneau)
Laurence Nerbonne
Je ne peux pas m’en cacher, c’était l’un des spectacles que j’avais le plus hâte de voir. Ayant écouté son album en boucle depuis la sortie en mars dernier, on peut dire que les attentes étaient élevés. En entrevue plus tôt dans la journée, Laurence me disait que ce serait la fête et c’était le cas. La salle est devenue rapidement une piste de danse et sur scène la belle vêtue de rose sautillait et dansait sans arrêt. Dans son interprétation de ses chansons, on y retrouve un peu l’attitude du monde du hip-hop et elle me disait être beaucoup influencée par des artistes tels que Dead Obies et Koriass. D’ailleurs, dans la chanson Balade Luxueuse, Lary (Loud Lary Ajust) a un petit solo de rap et, comme il n’était pas là, Laurence a appris la séquence et nous l’a faite en mentionnant « Je l’ai pratiqué hier jusqu’à très tard alors même si ce n’est pas bon, applaudissez-moi pour m’encourager s’il-vous-plait ». Je ne pense pas qu’elle y développera une carrière hip-hop, mais c’était tout de même très audacieux de sa part. Celle qui a décidé de se lancer dans le vide en solo suite à l’annonce de la fin d’Hotel Morphée, groupe dont elle était la chanteuse principale, nous a offert une performance rafraîchissante, authentique et énergique. Très peu bavarde, elle nous a fait toutes les pièces de son album pour terminer avec Rêves d’été, la toute première chanson à être parue avant même la sortie de l’album. Avec cette performance, elle nous a prouvé qu’elle avait sa place et que sa pop-électro francophone se taille tranquillement une place parmi les grands. (Karina Tardif)
Aliocha
Ce jeune artiste que j’allais voir avec curiosité pour les 5 dernières chansons qui restaient au spectacle m’a complètement chamboulée. N’ayant pas pu me rendre à temps pour le début du spectacle, qui était aussi le lancement de son tout premier album, le détour était tout de même obligatoire. Quel charme il a ce grand bout d’homme! Assis devant son piano, accompagné de ses trois musiciens, il joue et chante avec une facilité désarmante. C’est une performance sans artifice qui laisse place à son talent brut et aux mélodies de ses chansons marqués par l’influence des artistes comme Bob Dylan et Elliot Smith. La chanson qu’il a composé le jour où il a signé avec Audiogram mentionne que « Something is starting today » et je pense bien qu’il avait raison, lui qui a Jean Leloup comme mentor, est en train de vivre les débuts de quelque chose qui deviendra grand. (Karina Tardif)
Chantal Archambault
Chantal est apparue sur scène plus femme que jamais, toute en douceur et en sensualité. Elle nous a livré ses quelques nouvelles chansons tirées de son EP À hauteur d’homme, sorti en mai dernier. Les pièces se sont enchaînés avec tellement de légèreté et de bonheur que je me sentais le cœur léger. Avec la talentueuse Chloé Lacasse aux claviers et Michel-Olivier Gasse à la basse, elle et son « band » nous ont préparé un spectacle spécialement pour l’occasion puisque l’album complet de Chantal ne sort qu’en octobre prochain. À mesure que le spectacle avançait, on se sentait comme si on buvait une bouteille de vin avec elle et ses musiciens et qu’on devenait de plus en plus réchauffé. La douceur du début s’est transformée en envie de chanter fort et de taper des mains. Elle-même avait de la difficulté à croire qu’elle était bel et bien sur la scène de l’Agora des arts du FME. En plus d’avoir aussi revisité quelques anciennes pièces, on a eu droit en exclusivité à la pièce Saratoga, du duo du même nom qu’elle forme avec Gasse depuis quelques temps, en formule « full band ». Quelle belle idée, qui fut fortement appréciée !! (Karina Tardif)
Lakes of Canada
Ce fut pour moi une découverte inattendue. Plusieurs personnes m’ont recommandé d’aller les voir et j’avoue que le fait de choisir entre eux et Half Moon Run me déchirait beaucoup. Jamais je n’ai été aussi heureuse de ma décision puisque j’y ai découvert un groupe qui sort des sentiers battus en mélangent les styles et en offrant plusieurs variantes dans leur performance. Après avoir offert une performance forte et intense, les membres du groupe se sont transportés dans le public pour nous offrir deux pièces a capela avec, en plus, le bassiste qui s’est transformé en beat boxer pendant que les autres claquaient des doigts et tapaient du pied. L’ovation énorme que le public a donné à la fin du spectacle était à la hauteur du spectacle qu’on venait de vivre ! (Karina Tardif)
Avec pas d’casque
En toute simplicité, assis sur leurs chaises, les gars de Avec pas d’casque nous ont livré leur nouvel album Effets spéciaux, sorti cette semaine, au complet et dans l’ordre devant un public plus qu’attentif. Les gens ont bu leurs paroles et ont accueilli à bras ouverts toutes les nouvelles pièces, tellement que Stéphane Lafleur en a fait une mention spéciale. (Karina Tardif)
La soirée hip-hop (KNLO, Brown et Dead Obies)
À mon arrivée tardive dans la salle de spectacle Paramount, la soirée est déjà bien entamée. Le rappeur de talent KNLO (Alaclair Ensemble) se balade énergiquement sur scène et dans la foule, bien accompagné par Caroline Dupont une habituée de la scène hip-hop québecoise. Le premier plancher de la salle se réchauffe, on bouge et chante en harmonie avec KNLO qui jongle habilement les enchaînements sans accrochage. On a eu une ouverture de la première soirée hip-hop du FME 2016 haute en qualité. Le trio familial Brown vient ensuite livrer sur scène leur premier album éponyme : impossible de résister au charme de Snail Kid (membre de Dead Obies), celui de son frère Jam (Alaclair ensemble) et de leur père Robin Kerr. Les membres de la formation débordent d’énergie et nous communiquent une belle vague de chaleur humaine. Mes attentes étaient élevées, et elles sont comblées. Pour fermer la soirée au Paramount, le public attendait fébrilement Dead Obies. Rapidement les fans se sont massés sur le premier plancher. Sur la ligne de front, les fans gardent leur téléphone allumé pour ne pas manquer l’entrée en scène des membres. Dès les premières verses (après un petit délai de problème technique), la foule s’enflamme, rien ne pouvait éteindre l’ambiance à l’intérieur du Paramount. En espérant que la salle sera autant remplie ce soir pour la deuxième soirée hip-hop du FME. (Marie-Clarys Taillon)
Yonatan Gat
Après une journée passée à courir les entrevues et les musiciens ambulants, le déferlement de décibels en pleine gueule de fin de soirée de ce deuxième jour du FME était grandement mérité et surtout, le bienvenu! Le New-Yorkais d’adoption, israélien de naissance, Yonatan Gat a livré la marchandise avec son punk-rock psychédélique qui en a jeté à toutes nos figures rassemblées au sous-sol du Petit Théâtre du Vieux-Noranda.
“Ça faisait un mois qu’on avait pas joué”, racontait Yonatan Gat. Et c’est particulièrement long pour cette formation qui carbure à l’énergie brute de performances live dont le rythme effréné et l’intensité laissent l’audience sonnée, tremblante, survoltée. La performance d’hier n’y a pas fait exception. Installé au centre de la salle sombre, entouré par la foule médusée, le groupe a alterné des pièces mitraillées et les pauses planantes qui n’agissent que comme espace d’anticipation pour la prochaine salve du batteur Gal Lazer.
Son débit frénétique a, comme à l’habitude, captivé la foule massée autour des musiciens pendant que Yonatan Gat et Sergio Sayeg glissaient sur leurs cordes, comme possédés par la musique. Interprétés avec beaucoup de liberté et une sauvage dose d’improvisation, dans un esprit proche du free jazz, les pièces de Yonatan Gat prennent vie dans la performance. Celle-ci est nourrie par un jeu de lumières simple, mais efficace, qui focalise d’attention de la foule sur les musiciens ouvrant littéralement le feu et incendiant la pièce de décibels. La proximité physique des musiciens donne aussi accès à cette énergie brute et déchaînée à laquelle nous étions venus nous abreuver hier.
Le choix entre Yonatan Gat et Fred Fortin, qui était en spectacle au même moment au Cabaret de la dernière chance, a été déchirant pour plusieurs (mais on se reprend ce soir) et Yonatan Gat ne s’est pas produit hier devant une salle comble. Celles et ceux qui sont venus ont toutefois eu droit à tout un spectacle, encore plus délirant qu’à l’habitude, résultat peut-être d’un besoin de défoulement des musiciens arrivés en voiture à Rouyn depuis New York quelques heures à peine plus tôt.
Devant un public mixte de fans et de curieuses et curieux, ils ont donné une solide interprétation de certaines pièces de leur dernier album, Director, et quelques nouvelles compositions, avec des ajouts vocaux plus ou moins efficaces de Gat, qui se retrouveront probablement sur le prochain album, à paraître dans en 2017.
En coulisses, Yonatan parlait d’ailleurs de ce prochain album comme l’aboutissement d’un long processus avec lequel il a hâte d’en finir. Cet album est presque terminé et une première écoute (parce qu’Écoutedonc.ca a ses entrées!) confirme que le son unique de Yonatan Gat arrive à maturité. Se déployant toujours en envolées psychédéliques à la guitare, ponctuées de pauses atmosphériques et toujours appuyées par la batterie de Lazer, la musique de Gat intégrera cette fois-ci des échantillons de “dead Spanish singers”, dit-il.
On a bien hâte d’entendre la version finale, mais d’ici-là, on en profite à chaque fois qu’on peut se faire décoiffer par Yonatan Gat et faire le plein de décibels, que ce soit à Rouyn, comme hier, ou en début octobre à Québec (5 octobre), Montréal (6 octobre) ou St-Prime (7 octobre). (Sarah Bélanger-Martel)
La soirée musicale se continue au sous-sol du Petit Théâtre du Vieux Noranda. Je fais la file pour aller me baigner la tête dans un bain de rock psychédélique sacré servis par les tendres, les terribles, les sublimes Yonatan Gat. Je suis amoureuse. Ils nous servent de ces rythmes déchaînées en chemise de soie et pantalons cigarettes, bouteille de whiskey en renfort -pour m’en être fait offert, c’était une bien gentille bouteille- Jamais groupe si déjanté n’aura été aussi bien habillé. Le batteur érigé en christ en pleine épiphanie échappe sa baguette, ferme les yeux et tends la main pour que le destin la lui redonne en mains propres. Et le Seigneur dit »Joue, mon fils. » Et ils jouent.
Trio hyper-actif délirant, route 66, serpents peyote et chamans, le trio partage ses révélations et ça goûte bon. Un drum éclatés en miettes mets fin à la transe, il ne ressuscitera pas après trois jours. (Arielle Galarneau)
UUBBUURRUU
Uubbuurruu ferme la soirée, mais à la place on est allé voir un combat de crêpes volantes dans la ruelle. Oops !
La journée en photos par Marie-Clarys Tailon et Sébastien Ouellet:
Du 1er au 4 septembre, Écoutedonc.ca envoie la coordonnatrice de la Mauricie et rédactrice (Karina Tardif), une rédactrice de l’équipe Québec (Arielle Galarneau), un photographe de l’équipe Québec (Sébastien Marcoux-Ouellet), une photographe empruntée (Marie-Clarys Taillon) et une rédactrice empruntée (Sarah Bélanger-Martel). Le convoi ira vivre l’expérience du Festival de Musique Émergente dans les confins de l’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda.
Pour se mettre dans l’ambiance, on vous expose nos choix de spectacle coups de cœur !
Les choix de Karina Tardif
Pour moi le FME c’est autant pour retrouver nos artistes chouchous en spectacle que pour en découvrir de nouveaux et la découverte commence bien avant le festival. Dès la sortie de la programmation, j’ai épluché chacun des artistes en spectacle, un par un.. j’ai tout écouté. J’y ai découvert deux artistes, GaBlé et Aliocha, qui m’on fait vibrer complètement et c’est pourquoi ils font partie de mes coups de cœur que je veux voir en spectacle.
GaBlé– 3 septembre à 17h au Café-Bar l’Abstracto –
Ce trio de la Normandie revisite les bases de la musique instrumentale et semble avoir beaucoup de plaisir à le faire. Juste pour ça, j’ai envie de les voir en spectacle. Des airs légers, différents et changeants avec un vocal qui explore plusieurs styles en même temps. J’ai de la difficulté à faire autre chose en les écoutant tellement c’est captivant, alors j’ai hâte de m’en imprégner complètement en spectacle au FME !
Aliocha– 2 septembre à 19h au Cabaret de la dernière chance –
ll pique ma curiosité plus que tous les autres spectacles du FME… C’est tout simplement pour ça que je ne le raterai pas !!!
Rednext Level– 3 septembre à 22h à la Scène Paramount –
Je me demande si ça ressemblera à Alaclair, mais en duo… Sur CD, c’est un album coup de coeur et leur vidéoclip de Baby body de « bromance » est juste parfait. J’espère que l’ambiance sera aussi folle que leurs idées, leur image et leur propos et j’ai surtout hâte de danser sur Baby body.
Laurence Nerbonne– 2 septembre à 17h à La Légion –
Avant même que Laurence Nerbonne se lance en solo, elle était déjà un modèle d’audace féminin pour moi depuis que je l’ai vu au GAMIQ avec Hotel Morphée. C’est sans aucun doute l’artiste que j’ai écouté le plus en 2016 jusqu’à ce jour. Rien ne m’empêchera d’être au spectacle de Laurence Nerbonne. Sa pop, sa fougue et sa défense de la langue française font qu’elle est, pour moi, LA numéro un des artistes de l’année. Je pense que c’est un spectacle à vivre avec les yeux et les oreilles bien grands ouverts au FME !
Les choix d’Arielle Galarneau
Pour aller au FME, j’hésite à mettre dans ma valise des escarpins dorés ou des bottes à cap. Finalement, je vais probablement emmener les deux, puisque la programmation va être aussi glamour que déjantée. Je sens mon cœur battre d’avance pour:
Yonatan Gat– 2 septembre à 23h30 et le 3 septembre à minuit au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda –
Les terribles gars de Yonatan Gat, pour qu’ils me fuckent la tête avec leur rock psychédélique hyperactif.
Bernardino Femminielli– 3 et 4 septembre 17h au Trèfle noir –
Bernardino, pour son univers dégoulinant de glamour et de suaves saveurs.
Violett Pi– 3 septembre à 20h45 au Petit théâtre du vieux Noranda –
Pour sa prose étrange.
Royal Caniche– 3 septembre à 20h au Petit théâtre du vieux Noranda –
Pour équilibrer les choses, j’ai envie de bon gros stoner comme celui de Royal Caniche pour aller « varger dans l’tas », parce que « varger dans l’tas… c’est le fun.
Les choix de Sébastien « CheveuxDoux » Marcoux-Ouellet
Bernardino Femminielli– 3 et 4 septembre 17h au Trèfle noir –
Succube multidisciplinaire, alliage d’un couple à la sexualité explosée et surtout, exposée sans pudeur et dans une démesure désarmante, BERNARDINO FEMMINIELLI nous réserve probablement un spectacle rempli de malaises, mais grandement fascinant. Musicalement, c’est comme tomber sur Stefie Shock sur la MDMA dans un petit bar karaoké sketch en 1999.
Bernhari– 3 septembre à 20h à l’Agora des arts –
Pour moi, la musique, ça doit être rempli de mystère et Bernhari en est l’incarnation même. Silhouette découpée dans une fumée épaisse sur scène, il nous garoche son rock stoner très puissant alors que l’on s’y attend le moins, pour ensuite poursuivre d’une sensibilité surprenante une balade psyché-sexy qui nous donne l’envie de balancer notre coeur par la fenêtre. Son dernier album, Ile Jésus, a été réalisé par Emmanuel Éthier ( Chocolat, Jimmy Hunt, le dernier de Mauves ), le Quincy Jones des réalisateurs Québécois.
Partner– 1er septembre à minuit au Cabaret de la dernière chance –
Ce groupe sort tout droit d’une ville complètement improbable au Nouveau-Brunswick, c’est-à-dire la petite ville universitaire de Sackville. Un petit bled très accueillant, aux habitants très polis, des petites rues tranquilles bordées par du beau gazon vert bien taillé. À chaque année en août, la ville accueille le Sappyfest, un petit festival de musique émergente canadienne où les futurs nommés de la prestigieuse liste Polaris se retrouvent devant une centaine de personnes à l’haleine de donair dans un petit chapiteau planté au milieu de leur minuscule centre-ville. En plus de voir passer des artistes visionnaires, Sackville est aussi le quartier général d’une poignée d’artistes talentueux et surtout uniques. Partner est probablement le plus connu de cette portée, avec leur rock stoner queer assumé. Le groupe est mené par un duo de jeunes femmes qui pourraient aussi bien se lancer en humour, tellement elles vous feront rire avec leurs anecdotes juvéniles, mais toujours soutenues par un rock post-grunge très bien rendu.
Yonatan Gat– 2 septembre à 23h30 et le 3 septembre à minuit au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda –
Tu vas entrer dans une salle sombre pour y retrouver une rédemption sonique, une messe de décibels qui te changera à tout jamais. Te voilà averti.
Les choix de Marie-Clarys Taillon
Foreign Diplomats– 2 septembre à 17h à la Scène Évolu-Son –
Je l’avoue, je suis ce groupe de près. Originaire de mon patelin, l’énergique formation native des Laurentides ne me déçoit jamais. Depuis leur premier EP paru en 2013 cette formation ne cesse de surprendre le public, de plus leur dernier album Princess Flash (2015) est capable de faire lever les foules en quelques instants. Bref, le 5 à 7 le plus dansant du FME.
UUBBUURRUU-2 septembre à 00h45 et 3 septembre à 1h30 au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda
Personne ne sait comment prononcer le nom de la formation montréalaise, mais plusieurs tentent, car ils font jaser ! Dernièrement de passage à Québec pour le Knock-out Fest ils ont rapidement séduit le public. Leur son loud et psychédélique ne donne pas envie de se coucher tôt ; cela tombe bien, car ils jouent deux fois et tard (ou tôt) la nuit !
BROWN– 2 septembre à 21h45 à la Scène Paramount –
Additionne un membre de Alaclair Ensemble(JAM), puis un membre de Dead Obies (Snail Kid) et ensuite leur propre père(Robin Kerr) ; quoi demander de mieux. Pour les indécis du rap Québécois, tu as rendez-vous avec la formation (et la famille) avec le meilleur taux de ‘’flow’’ au Québec. J’espère être autant charmée par leur spectacle que par leur premier album, mais j’ai aucun doute que cette fusion familiale va crée une magie sur scène.
Paupière– 3 et 4 septembre à 17h au Bar Le Groove –
Savez-vous que le trio Paupière a enregistré leur EP Jeune instant avec le programme Garage Band (logiciel inclus à l’achat d’un ordinateur Apple) ? Étonnant que le résultat soit aussi charmant et envoûtant. De plus, l’enregistrement s’est fait à distance alors quelle surprise il\elles nous réservent sur scène !
Les choix de Sarah Bélanger-Martel
Le FME, c’est un beau marathon qui commence par 10 heures de char et d’excitation.
Le FME, c’est aussi beaucoup de questions.
Voici les plus existentielles, celles qui peupleront ma nuit d’autobus à traverser le Parc de la Vérendrye :
– Est-ce que le rock-punk-psychédélique des Israélo-New Yorkais Yonatan Gat fera autant fondre les cerveaux sous de hautes latitudes?
– Est-ce que le déjanté Bernardino Femminielli osera vraiment voler mon cœur, là là, à la toute fin de l’été, juste comme je m’apprêtais à déclarer Pandaléon ma découverte musicale de l’été?
– Voir Fred Fortin, dans le légendaire Cabaret de la dernière chance, ça va tu être magique? (ET POUF! On disparaît toute la gang dans le brouillard du rock.)
– Les Olympiques ont beau être finies, mais parmi les deux FME de ma vie, 2012 et 2016, qui gagnera les médailles du meilleur show de Plants & Animals et d’Avec Pas d’Casque?
– Pis Partner, là, c’tu vrai que c’est si bon que ça?
On s’en reparle dans…7 dodos!!!!
Certains groupes partent favoris pour la délégation d’Écoutedonc.ca qui s’en va au FME. Voyons voir si ce seront les mêmes coups de coeur au retour !
Voici d’autres suggestions de spectacles à voir: Jason Bajada, Groenland, Ludo Pin, Chantal Archambault, Lakes of Canada, Les Deuxluxes, UK SUBS, Mehdi Cayenne, Ariane Zita, Dan San, Samba de la muerte, Les Goules, Abakos, 2GPU (dear criminals), The vasts et Ponteix.
Bon FME et n’oubliez pas de nous suivre sur Instagram, Twitter et Facebook tout le long du festival !
Le WIDEWOOD – Festival de la solidarité musicale – existe depuis 2002 et a pour objectifs de promouvoir la musique émergente francophone, de favoriser le réseautage chez les artistes et musiciens, d’assurer une scène indépendante en Mauricie et d’offrir un événement alternatif et abordable pour la communauté. De bien belles idées qui prennent place à Saint-Georges-de-Champlain du 4 au 7 août 2016 avec une programmation toute autant locale qu’internationale. Voici donc, parmi la programmation complète, les suggestions de l’équipe (mais tsé, une fois rendu là-bas, écoutez donc tous les artistes que le festival vous propose, suggestion d’ami).
Jeudi 4 août:
Dylan Perron et Élixir de gumbo à 22 h 00 ET 23 h 45
Carl Hébert à 22 h 45
Vendredi 5 août:
Cosmophone à 21 h 30
Taluna (un groupe de Torino en Italie) à 21 h 00
Les gars d’ma shop à 22 h 30
Okapi (d’ailleurs en spectacle avec Mad’moiZèle Giraf à la Taverne en septembre) à minuit.
Samedi le 6 août:
Orkestar kriminal à 15 h 30
Baptiste Prud’homme à 16 h 30
Gabrielle Proulx à 17 h 30
Bloodstone and Ray à 18 h 45
Rookie Rook et compagnie à 20 h 00
Carotté à 22 h 15
Jardin Mécanique à minuit.
La programmation du festival se veut diversifiée, rassembleuse et d’autant plus surprenante avec, entre autres, le couronnement de la moustache de l’année ainsi que le Tournoi de fers annuel !