NOMAD’STONES – SCÈNE LES VOIX LIBRES – 18 H
Ce groupe de Montréal, récipiendaire du Syli de Bronze en 2016, sorte de Mardis de la Relève de la musique du monde, est arrivé en formule sextet pour son spectacle des Voix Libres du Festivoix. Dès le début, le public a su qu’il pourrait s’attendre à une prestation autant musicale qu’engagée. La violoniste et chanteuse Elsa Corgé a en effet brisé la glace avec un slam qu’elle a intégré dans la pièce La Main dans la main, en parlant de l’importance de l’unité malgré les côtés sombres de l’humanité. L’aspect engagé, qui aurait pu devenir rapidement très lourd et lassant, s’est au contraire bien intégré et semble faire partie de l’ADN du groupe. Des moments plus légers ont également été offerts aux spectateurs, avec la reprise de la pièce Ombre Elle de Gnawa Diffusion, qui parle d’un monsieur souhaitant être un fauteuil dans un salon de coiffure pour dames…
Parlant de musique gnawa, musique provenant des esclaves guinéens et ghanéens venus dans les pays maghrébins, celle-ci a été incorporée tout au long du spectacle avec des rythmes reggae, salsa et folk (sur la pièce jazz manouche Khawetna, la guitare et la voix de Chakib Kouidri fait penser à celles de Florent Vollant!). Bien qu’une spectatrice très enthousiaste, devenue admiratrice du groupe lors du spectacle, a déploré qu’ « [ailleurs], la foule aurait dansé », il faut dire que les musiciens se sont mérité des applaudissements sincères du public, attentif à l’œuvre du groupe. -David Ferron
KARIM OUELLET – SCÈNE LES VOIX POPULAIRES – 20 H 35
Karim, il est bientôt venu le temps de changer ton introduction de spectacle où tu demandes à tout le monde de dire leur nom en même temps et que tu réponds « Enchanté ». La suite du spectacle a toutefois été très originale et festive. Il était accompagné d’une dizaine de musiciens, dont Tõ et France de Valaire ainsi que King Abid, avec qui il se produit en duo (K.O.K.A.). Les musiciens étaient placés, à mon goût, un peu trop en arrière sur la scène mais ça n’a pas empêché la foule d’être transportée vers un esprit de fête. C’est tout un collectif d’amis qui s’est présenté devant nous pour nous jouer entre autres, Marie- Jo, La mer à boire et L’amour. On avait tous les bras dans les airs pour Karim et le loup et tout le monde a été très à l’écoute pour 30 ans. Les nombreux jams ont été de beaux moments qui ont fait la part belle au côté festif de Karim et ses Loups. -Karina Tardif
ALEX NEVSKY – SCÈNE LES VOIX POPULAIRES – 21 H 55
C’est sur l’un de ses derniers succès, Polaroid, qu’Alex Nevsky est entré sur la scène du Festivoix. Bien en forme, il n’a pas tardé à aller faire une petite tournée dans la foule pour bien connecter avec elle. Personne ne peut le nier, il a un charisme incroyable et sait mettre le public (les demoiselles) dans sa poche. Nous avons pu fredonner plusieurs de ses chansons d’Himalaya mon amour, de Nos Eldorados, et chanter plusieurs « Oh-oh-oh » et « Pa-pa-pa » qui sont un peu la signature de ses chansons.
Accompagné comme toujours par la magnifique Laurence Lafond-Beaulne, ils ont interprété ensemble Jeter un sort (avec Coeur de pirate sur l’album) qui a sans doute été mon moment fort de la soirée. Nevsky a également donné la place à ses musiciens, qui se sont amusés durant les reprises de succès tels que Be my baby de The Ronettes (chanson de la bande-sonore de Dirty Dancing!). Une belle suite à l’univers festif de Karim Ouellet. -Caroline Filion
CRABE – SCÈNE LES VOIX UNDERGROUND – 23 H
Crabe, ce groupe qui rocke comme un band de garage, présente une poésie douteuse mais divertissante et a un plaisir inégalé à jouer ensemble. On a souvent l’impression d’assister à une pratique entre les membres du groupe. Le chanteur se promène dans la salle du Zénob comme si le concept de scène n’existait pas pour lui. La place au complet était sa scène.
Il faut vraiment être un fin connaisseur pour reconnaître les paroles chantées sur la forte musique du groupe. Cela n’empêche toutefois pas d’apprécier le spectacle. Depuis 2010, ce groupe a fait plusieurs albums et mini-albums et hier, ils nous ont joué entre autres, Normal paru sur Anti-Vague en 2014. Ça n’a pas pris cinq chansons avant que le batteur, Gabriel Lapierre, enlève son gilet et que la foule commence à faire des petits « moshpit ». Mertin Hoeks, le chanteur et guitariste, avait un air sympathique et avait clairement envie de crinquer le public, qui a bien répondu à l’appel. -Karina Tardif