Timber Timbre était déjà de retour à Québec après un passage au Cercle l’automne dernier, mais cette fois pour nous présenter son nouvel album Sincerely, Future Pollution. Le groupe habitué au Cercle ou au théâtre du Petit-Champlain allait-il faire courir une foule deux fois plus imposante? La réponse est oui et le mystère d’une popularité exponentielle soudaine a encore frappé, l’ambiance étant fort agréable pour cette audacieuse Nuit FEQ.C’est la pièce titre qui a ouvert cette performance sans artifice qui laisse une place prépondérante à la musique. Rapidement les nouvelles pièces comme Velvet Glove & Spit ou Moment ont prouvé la tangente beaucoup plus sensuelle qu’a prise la musique de Timber Timbre. Que dire de l’incroyable Hot Dreams sur laquelle Christophe Lamarche-Ledoux, de la formation Organ Mood, est venu ajouter l’indispensable solo de saxophone! Plus tard, l’ancienne Magic Arrow a été présentée dans un habillage beaucoup plus rock que folk, une efficace évolution ajoutant même une couche inquiétante de claviers à cette chanson issue du disque éponyme du groupe sorti dix ans plus tôt. Un autre moment fort de la soirée fut assurément l’enchainement des nouvelles pièces Grifting et Bleu nuit (avec en prime une autre présence de Lamarche au saxophone).
Si initialement le projet semblait être un truc plutôt solitaire, Kirk a bâti au fil des albums un solide groupe autour de lui et du guitariste Simon Trottier. Maintenant, autant le batteur Mark Wheaton que Trottier ou le claviériste Mathieu Charbonneau (ces deux derniers étant aussi musiciens de tournée pour Avec Pas d’Casque) supportent ce projet qui est résolument une affaire de gang. Au rappel, on a eu droit à la première pièce francophone du groupe: Les égouts. Tout ça s’est terminé fabuleusement bien avec les pièces revampées I Get Low et Trouble Comes Knocking, point d’orgue a une performance inspirante et exécutée à merveille. Comparativement à la performance timide, mais agréable du dimanche midi au Festif! sur le quai de Baie-Saint-Paul, Timber Timbre a livré un magistral concert dans une configuration qui sied beaucoup mieux à sa musique sombre.
En ouverture de soirée Gaspard Eden a présenté avec de nombreux musiciens son rock puisant souvent dans des inspirations grunge devant une foule attentive, mais discrète. Si musicalement la performance était impeccable, les rares interactions avec la foule étaient parfois maladroites. Ensuite c’est le duo Organ Mood qui est venu présenter sa performance peu orthodoxe au milieu de la foule. Il y avait ces projections acétates sur un immense écran qui couvrait l’entièreté de la scène, puis cette musique surtout instrumentale et très cinématographique qui a envoûté la foule rassemblée à l’Impérial. J’en aurais pris plus tant leur musique est efficace et envoutante.
La dernière fois que nos vies s’étaient croisées, il y a de cela presque deux ans, Safia Nolin et moi étions au Cercle dans un cadre assez intimiste. J’assistais à son premier spectacle en tant que tête d’affiche, ce qu’elle nous avait rapporté avec un enthousiasme fébrile. Vendredi dernier, alors que l’Impérial affichait complet, elle s’est montrée avec autant de simplicité qu’alors, déroulant ses chansons humblement et avec la douce passion qu’on lui connaît. Compte-rendu d’une soirée intime malgré les grands espaces et la foule.
Ego Death / De la Reine – Une entrée en matière solide
Avant que l’auteure-compositrice-interprète mette les pieds sur scène, elle a laissé deux groupes de la Vieille Capitale assurer sa première partie.
Ego Death s’est présenté à 20h tapantes. Joey Proteau et ses cinq musiciens – six si on inclut le gorille de peluche qui trônait à gauche de la scène – ont commencé la soirée en force. Dans un 30 minutes qui parut bien court, le groupe a exploré autant de nouvelles compositions que de pièces tirées de Grief, maxi autoproduit délivré en janvier 2016. Grâce à l’aplomb des musiciens et à la qualité du son dans la salle, les différents titres prenaient des allures de rock psychédélique, ce qui complétait bien leur noyau plus folk. Sans compter les harmonies vocales qui donnaient l’effet d’un véritable chant de sirènes (les vraies : celles, monstrueuses, qui attirent les âmes perdues dans leur gouffre par leurs mélodies cristallines).
Le public s’est montré très participatif au cours de cette première partie, allumant et agitant leurs téléphones «comme des lucioles» tout au long de la «chanson d’amour pas quétaine», tel que rapporté par son auteur. Et les spectateurs ont applaudi avec enthousiasme après la dernière chanson, un titre inédit et rempli de soupirs : Sweet Spirit / Love Spirit.
De la Reine a enchaîné avec un set retravaillé pour l’occasion. Tandis qu’Ego Death naviguait entre lourdeur et légèreté, le quatuor royal a su exploiter pour sa part la fibre onirique et planante de ses pièces autrement plus trip-hop, rock ou accrocheuses. Ai-je déjà mentionné que les chansons de la Reine sont en français ? Cela leur donne aussi un charme particulier.
Mis en valeur par la qualité sonore, mais aussi par les savants jeux de lumière de Kevin Savard, les musiciens ont livré une performance assumée. On a eu droit à des envolées lyriques autant du côté de la guitare que du chant, tandis que la section rythmique donnait de la chair à l’ensemble avec leurs lignes recherchées.
En plus des pièces de leur album homonyme, ils ont joué une nouvelle reprise ainsi qu’une composition qui promet pour la suite. De quoi faire danser certains spectateurs malgré le manque d’espace. Le tout s’est fini avec une version minimaliste de Le Poids qui jouait sur les silences.
Safia Nolin – L’heure de gloire
C’est acclamée – littéralement – que Safia Nolin a ensuite fait son entrée sur scène. Seule à la guitare pour la première pièce, elle a bientôt accueilli à ses côtés trois autres musiciens : Joseph Marchand, support moral et guitariste, Jean-Philippe Levac, batteur, ainsi que Philippe Brault, bassiste. Cette «formule spéciale» à quatre a donné beaucoup d’intensité aux pièces tirées de Limoilou, qui sont habituellement plus épurées.
Le traditionnel duo Safia – Joseph (guitares et voix) a cependant refait surface par intermittence lors du spectacle, tantôt quand les autres musiciens s’éclipsaient de la scène, tantôt à travers leurs discussions. À plusieurs moments pendant la soirée, on a d’ailleurs pu savourer leurs échanges candides et authentiques avec la foule. Entre Suzuki musique, les wapitis, et même les Babybels, on a abordé maints sujets éclectiques. C’est toujours touchant, à travers cela, d’entendre Safia Nolin s’adresser à son public comme on parle à des amis potentiels. Cela a grandement contribué à créer une atmosphère chaleureuse. Sans parler du majestueux silence qui régnait au parterre d’un Impérial sold-out (et on aurait dont aimé qu’il se prolonge jusqu’aux excellentes premières parties !).
Le duo s’y prêtant bien, c’est dans cette formule que l’artiste a présenté la plupart des reprises tirées de son album Reprises Vol. 1. Face à face, partageant le même micro, les deux musiciens nous ont chanté de douces versions de Loadé comme un gun ou encore de D’amour ou d’amitié. Quel n’a pas été notre étonnement lorsque, pour Calvaire, un invité surprise a mêlé sa voix à celle de Safia : un Boom Desjardins visiblement ému et qui a su faire chanter toute la foule en chœur. Il faut remercier le FEQ, organisateur du spectacle, pour cet avant-goût de l’été.
La soirée s’est ensuite poursuivie avec d’autres compositions originales entrecoupées de discussions. Une nouvelle chanson a été présentée, bleue de mélancolie comme les précédentes. Le groupe a terminé avec la pièce homonyme de l’album Limoilou ainsi qu’avec Ce matin. Entre les deux, on a eu droit à une (longue, mais drôle) chanson des remerciements.
Vendredi dernier, c’était le grand retour d’une bête de scène : Yann Perreau, qui vient à peine de lancer son petit dernier Le fantastique des astres, est venu lancer sa tournée dans un Impérial Bell transformé immense piste de danse pour l’occasion.
À l’aise comme pas un sur les planches, Perreau n’a pas perdu une seule seconde en lançant sa prestation avec une Barcelone endiablée. C’est sans hésiter qu’on se laisse transporter par le train yaya de la nuit, train mené par un Perreau qui tape des mains, pose, fait le poulet ou l’avion; visiblement, il avait hâte de se retrouver dans son aquarium… qu’il a quitté aussitôt pour aller jouer des maracas dans la foule! Pendant ce temps, le public, assez éclectique, merci, dansait comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Après quelques nouvelles chansons, Perreau fait un retour en arrière en proposant quelques-unes de ses pièces les plus connues (dont La vie n’est pas qu’une salope) et en changeant de costume selon les circonstances. À chacune de ses interventions, Perreau nous rappelle à quel point il est content d’être là. On te croit sur parole Yann! De retour au Fantastique… et à ses chansons festives, que ce soit avec la stromaesque Faut pas se fier aux apparences, que la foule semble déjà connaître par coeur, ou avec Momona, anecdote colorée et romancée sur une petite culotte oubliée… on n’en dit pas plus, faut quand même que vous écoutiez l’album! Comme son auteur, Le fantastique des astres est fait sur mesure pour la scène. Sur Baby boom, les spectateurs, jeunes et moins jeunes (oui, oui, on vous a vues, les têtes grises), font le pogo. La communion est totale, la bête a apprivoisé le maître, merci beaucoup, bonsoir.
Hé Yann, on n’est pas dupes! Reviens sur scène, mon snoreau!
Perreau ne se fait pas prier. Il commence à chanter Les deux pieds sur la terre. Les spectateurs savent ce qui les attend : on va faire les oiseaux! Ben sûr! Juste au bon moment, la foule s’y met… a capella! Il y avait tellement d’électricité dans l’air que mon téléphone s’est rechargé! Pas besoin de vous dire que le toit de l’Impérial Bell a explosé au refrain!
Allez, une petite dernière… Beau comme on s’aime termine un spectacle sans faille (pas pire pour une première, hein?) ou presque… le temps a passé tellement vite, on s’est regardés, l’air supris, à la fin du show : quoi, déjà?
On pourra revoir Yann Perreau au Festival de la chanson de Tadoussac le 11 juillet prochain, au Festif! de Baie-Saint-Paul le 23 juillet et le 3 décembre à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières.
Charlotte Cardin
La jeune femme, qui s’est fait remarquer à l’émission La voix, a avoué souffrir d’une sinusite. On vous avoue qu’on ne s’en serait pas rendus compte. Voix très soul à la Amy Winehouse, ambiances électropop feutrées à la Milk & Bone, Charlotte Cardin est totalement dans l’air du temps. Elle a su attirer l’attention du public, qui a su faire preuve d’une écoute d’une qualité rare à l’Impérial et qui a aussi su montrer sa grande appréciation à la fin de chacune des chansons.
Cardin sera le 12 mai prochain à la Salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières. On pourra aussi la voir au Festival d’été de Québec le 7 juillet.
Pandaléon
Aux NuitsFEQ, il y a souvent un ovni, un artiste ou un groupe qui nous sort de notre zone de confort. On pense aux Hôtesses d’Hilaire, le soir des Sheepdogs, ou de Félix Dyotte, le soir de Coeur de Pirate (pauvre, pauvre Félix…). Les frères Levac et Marc-André Labelle ont joué ce rôle, vendredi. Votre humble serviteur s’y attendait, connaissant assez bien la musique du groupe, mais je vous avoue que Pandaléon s’en est très bien sorti. Oui, ce début en chaton, tout en (relative) douceur, manquait un peu de pep par rapport au mur de son que le groupe nous a servi à la fin de la prestation, mais l’idée était bonne. S’ils y étaient allés à fond de train tout le long, le public aurait été un brin fatigué pour Yann. N’empêche, sur scène, les chansons déjà très fuzzées de Pandaléon s’allongent et prennent des accents progressifs pas piqués des vers. Beaucoup de nouveaux fans pour la formation est-ontarienne.
Pandaléon sera au Festival de la chanson de Tadoussac le 9 juin et Festival d’été de Québec le 14 juillet.
Passé un certain âge, la jeune génération semble perplexe quand on lui annonce, tout souriant, qu’on écoute du rap (ou du hip-hop, même affaire!). Il esquisse un sourire, pis toi tu vois ça et tu t’emballes : le cours d’histoire peut commencer. En vain : à la minute que tu namedroppes Grandmaster Flash, les kids décrochent. Loin de moi l’idée de me qualifier de puriste, mais j’aime bien savoir quelle route a été parcourue pour justifier que ma destination soit la plus populaire en 2015. C’est une fatalité : l’rap, c’est une musique de jeunes POUR les jeunes, point barre. Tout ça pour dire que je suis allé voir Loud Lary Ajust à l’Impérial Bell dans le cadre des NuitsFEQ.
Pendant qu’une odeur de post-puberté envahissait la salle et que le paysage qui se dressait devant moi devenait, lentement mais surement, un forêt de capuches su’a tête, ce cher Toast Dawg est monté sur la scène avec Monk.e pour commencer ce spectacle ‘drette à l’heure (une première, dans mon cas. Bravo!). En fait, le set de Toast Dawg était, dans mon cas, un livre d’histoire du « rapqueb » qui s’ouvrait devant moi. Une magnifique clash générationnel, avec des MCs de qualité qui se succédaient. Le fait que le public continuait d’entrer ou de vaquer à ses inutiles occupations me dérangeait, mais « Feeling Light » d’Egypto et Waahli m’a fait décrocher. Les MCs multipliaient les efforts afin de faire embarquer un public qui m’apparaissait irrespectueux. Les rappers louangeaient le légendaire producteur en se succédant sur diverses pièces des deux volumes de Brazivillain ainsi que quelques tracks plus personnelles (s/o à Ken’lo pour sa reprise de Sugar Hill Gang). Ce jeune public s’est fait entendre lorsque Yes McCan a interprété « Moi pis mes Homies », et à la venue de Koriass, qui conclut ce set en lion avec un « Sorry » très énergique.
Koriass ayant rendu la crowd hype (et quelques chants de « Olé » trés clichés), Eman est apparu, masque sur le visage, pour son set qui m’a déçu, dans l’ensemble. Pourtant, Eman et Vlooper sont une des forces tranquilles du rapquébécois : des productions soignées, soulful qu’Eman, un des meilleurs MCs bars-for-bars au Québec (son meilleur verse à vie est sur « Miracle Vivant », qu’il a fait), ride sans problème, avec une certaine désinvolture (presque). Mais ce duo manque de « charisme de scène » (ca existe tu, ça ), ce qui fait que je n’étais pas 100% dans leur performance. L’ajout de ModLee, pendant deux chansons, fut la bienvenue pour un « Back to Me » très senti. Eman s’est amusé avec ce jeune public assoiffé de meme en commençant un « Hotline Bling » qu’il a coupé court assez rapidement, sourire aux lèvres.
La foule devenait plus compacte : signe métaphorique pour moi de laisser la place à cette belle jeunesse qui voulait vénérer leur « rapqueb gods » : Loud Lary Ajust. C’est d’en haut, le sourire en coin que j’observais cette foule se dépêcher sur les nombreux hits de A-Justice, l’architecte du succès de LLA. L’énergie étais au rendez-vous : Loudmouth et Lary Kidd (et son dadbod) sautaient et s’appropriaient efficacement la scène de l’Impérial devant un public conquis d’avance. Leur performance puait l’assurance jusqu’au second étage : ils avaient la certitude que tout ce beau monde se sont déplacés pour eux et eux seulement. Les beats de A-Justice étais mis en grande valeur grâce à la batterie et la guitare (Elliot Maginot, by the way) afin que le tout soit à un autre niveau : celui de l’excellence. « Gruau » fut indécent (dans le bon sens du terme) et j’ai particulièrement apprécié l’implication d’A-Justice dans le spectacle, qui rendait le tout plus vivant et qui le valorisait comme membre du groupe à part entière (J’pas sûr, j’pense j’aime ben’ Ajust…). Loudmouth (qui as pris du galon au niveau charisme) et Lary Kidd n’ont pas pris leur public pour acquis et ont donné l’impression de tout donner pour le dernier tour de piste de leur Blue Volvo, tout en offrant deux nouvelles chansons de leur prochain projet, au passage.
Peu importe: mes élucubrations de old head qui sombre dans un certain élitisme, je souriais subtilement en regardant une scène vivante et éclectique à souhait, remuer la tête sur de la musique originale et actuelle. L’accessibilité de LLA permet de faire briller efficacement le « rapqueb ».
Toast Dawg semble serein. Ça se sent dans sa voix et ce, même au téléphone. Serein avec ses choix et satisfait de la place qu’on lui accorde dans l’échiquier du »rapqueb ». Sa présence lors du concert de Loud Lary Ajust le 14 novembre prochain n’est pas un hasard et est un signe de son importance dans le paysage musical québécois : la nouvelle garde lui garde encore une place au chaud. Le contraire s’applique-t-il ? Évidemment puisqu’il est »down avec cette nouvelle génération’ qu’il respecte leur »grand talent pour créer des images fortes ». De ses comparses de Loud Lary Ajust, il me dit que »Gullywood était pratiquement un film »
Mais a quoi peut-on s’attendre de Toast Dawg en formule solo ? »Pas un DJ set » et nous avons qu’a nous fier a la liste d’invité qui l’accompagneront sur scène ! Beaucoup de pièce de ses remix avec des rapper québécois seront en vedette. Ses productions personnelles de Brazivillain II qu’il affirme, sans hésiter, qu’il est »meilleur que son premier volume », »mieux produit, plus d’idées ». J’avais abordé la question avec lui, que ce second album étais plus accessible, à sa grande surprise, mais en admettant (j’interprète peut-être!) que la version »revisitée » du volume 2 l’était, elle. Sur cette même version, il hésite en disant que »c’est compliqué » de dire qui a le meilleure verse sur cet album, ne voulais visiblement pas offenser ses camarades.
Mais, comment Toast Dawg a acquis cette place dans la courte histoire du rap québécois ? En étant un des architectes de Deluxxx, un album culte de 2005 qui fêtait en octobre ses 10 ans. Un album dont il est encore »très fier aujourd’hui ». D’ailleurs, il m’a révélé »que tous les membres du groupe était d’accord » pour ressortir l’album sous format vinyle. L’intention originale était, bien sûr de le sortir en octobre, mais le tout verra le jour lors du Record Store Day en avril avec, en prime, un vinyle avec toutes les instrumentales. Une excellente nouvelle pour les fans et nostalgiques du défunt groupe. Toast Dawg n’a pas seulement été impliqué avec Atach Tatuq, mais aussi avec le mythique groupe Traumatuges, qui ont été au coeur de cette »mini-révolution » quant à l’utilisation du joual pour rapper.
Tout ça pour dire que Toast Dawg a, subtilement, fait sa place en tant que figure de proue du rap québécois de par ses productions. Encore aujourd’hui, son influence peut se faire sentir sur de nombreux projets paru ou a paraître (Brown, de Snail Kid, Jam & leur père, Robin Kerr me vient rapidement en tête). Ce samedi 14 novembre, cela sera une sorte de ligne du temps du rap québécois qui se construira devant les yeux du public, où un »vieux routiers » (c’est affectueux, je vous l’assure) qui a accepté la nouveauté à bras ouverts et a même évolué au-delà de celle-ci pour l’influencer encore aujourd’hui.
Il faisait chaud ce vendredi à l’Impérial Bell! L’endroit était plein à craquer pour accueillir Galaxie, notre groupe de dieux du rock bien à nous venu nous interpréter les chansons de Zulu (et quelques vieux classiques, quand même!). Olivier Langevin et son band de feu n’ont pas perdu de temps à faire résonner les « Christ que c’est bon! » chez des spectateurs visiblement heureux de manger une tonne de briques en plein visage.
Sans perdre de temps, Galaxie lance Zulu, la pièce-titre de l’excellent album paru tout récemment. Le public est en délire et danse comme si tout le monde allait mourir à minuit! Ça se déhanche, ça se déchaîne, l’apocalypse est à nos portes et on s’en fout parce que Dragon suit. Le diable a donné le beat à près de mille personnes qui vraiment, n’y pouvaient rien. Langevin pose (autant pour la foule que pour l’auteur de ces lignes qui, au lieu de le prendre en photo, répond par ses propres cornes du Diable!) et joue la rockstar (jouer? IL EST une rockstar). Fred Fortin groove avec sa grosse basse. Pierre Fortin utilise ses réserves inépuisables d’huile de coude pour taper joyeusement sur sa batterie. Frank Lafontaine trippe derrière sa quincaillerie comme il le fait toujours.
Suit Camouflar, un des gros titres de Tigre et diesel. La foule est en délire et chante le refrain en chœur. Des centaines de cœurs qui explosent et font bang bang. Les tournées de gin tonic se succèdent sur la scène. Les solos de guitare sont magnifiques, notamment sur Robot Lynx. Langevin a pensé aux fans de la première heure et intègre quelques chansons de l’époque Galaxie 500. Deux moshpits se forment au parterre. Ça brasse joyeusement. Ça surfe longtemps. La tempête rock gronde et met le feu à l’Impérial Bell! Piste 1, Shanghai… quoi? Déjà une dernière? Voyons! On regarde l’heure : quoi? Ça fait déjà plus d’une heure que Galaxie se défonce pour notre plus grand plaisir? Heureusement, le rappel est généreux et Langevin donne tout ce qui lui reste à la guitare, et plus encore.
Un groupe en feu, des lasers… ne manquait que la pleine lune et les hurlements de loup.
Les sourires étaient grands à la sortie!
Furhats + Lubik
La formation Furhats avait l’honneur d’ouvrir le bal avec son rock solide qui a tôt fait d’enflammer les spectateurs présents. On a bien aimé.
Quant à Lubik, son gros blues rock abitibien a fait plaisir aux fans sur le parterre, qui semblaient bien connaître les chansons du groupe.
Bon, comme d’habitude, on a des photos. Crédit : ecoutedonc.ca/Jacques Boivin
Chose promise, chose due : voici les photos du spectacle de vendredi. Y’en a beaucoup? C’est juste parce que j’étais pas capable de choisir. L’énergie de Marie-Pierre Arthur, sa complicité avec ses musiciens, les regards tendrement intenses de Frank Lafontaine, tout ça, c’était du bonbon pour un photographe.
Wow. Sérieux, là. Quelle soirée. Je viens d’arriver et ouf, j’essaie tant bien que mal de me mettre en mode rédaction. Voyez-vous, ce spectacle de Marie-Pierre Arthur, c’était de la bombe. J’ai vu des spectacles émouvants. J’ai vu des spectacles époustouflants. J’ai vu des shows endiablés. Mais ce soir, j’ai eu du plaisir comme j’en ai rarement eu. Et il semble que je n’étais pas le seul. J’étais entouré de visages ravis, de hanches qui se laissaient aller et de mains qui battaient la mesure.
Accompagnée de son band toute-étoile, Marie-Pierre Arthur a livré une prestation principalement fondée sur les pièces de son dernier album Si l’aurore. Et elle aimait ça. Elle souriait constamment, la Marie-Pierre. À la foule. À l’homme de sa vie, qui brûlait les notes de son clavier avec toute la Frank Touch dont il était capable. À ses autres musiciens (Joe Grass et Guillaume Doiron à la guitare et Sam Joly à la batterie) et à sa choriste, Erika Angell, qui accompagnait notre héroïne avec sa voix magnifique. La chimie entre les membres du groupe, qui prenaient vraiment leur pied à jouer ensemble, était palpable (et contagieuse). Et la communion avec la foule… comment dire? On sentait qu’on faisait partie du band, de la famille. Et l’énergie allait dans les deux sens. Marie-Pierre était visiblement émue par l’accueil qu’on lui avait réservé.
Sur le plan des chansons, avouons-le, on dirait que Si l’aurore a vraiment libéré Marie-Pierre Arthur. Ça groove, ça groove, suffit de la voir caresser sa basse pour se rendre compte à quel point elle a du plaisir à jouer ces chansons, qui sont plus que solidement interprétées. Les chansons des deux premiers albums ont eu droit à un petit coup de plumeau pour se rapprocher musicalement des nouvelles. Si tu savais était SUR-VOL-TÉE.
Magique. Divin. Mais pour du rock, c’était tout, sauf soft.
En première partie, Fire/Works a livré une prestation solide et sympathique composée de pièces de leur petit dernier Shenanigans. C’est juste dommage que les personnes présentes aient préféré papoter plutôt que d’écouter le show qu’ils ont devant eux. Heureusement, lorsqu’est venu le temps d’Elephant, les gars ont mis les grandes gueules dans leur petite poche. On en aurait pris beaucoup plus que ce petit 4-5 chansons.
Le groupe était suivi d’Antoine Corriveau, qui a impressionné les personnes présentes avec une prestation sans tache, comme toujours. Non, il ne saute pas partout (au contraire, il est bien vissé sur sa chaise avec son grand chapeau), mais il impose le respect, Corriveau. On l’écoute attentivement. On hoche la tête en approbation. Les spectateurs qui m’entouraient ont vraiment été emballés par sa prestation. Faut dire que le folk-rock sombre, mais intense, de l’auteur-compositeur-interprète se transpose particulièrement bien sur scène, et les pièces du deuxième album, Les ombres longues, sont autant d’occasions de s’envoler. Julie Blanche, qui lance son premier album mardi, est venue rejoindre le trio pour une dernière petite chanson. Belle façon de souligner que Corriveau et Blanche seront au Petit impérial le 11 avril prochain dans une magnifique formule double plateau.
Bon, allez. Les photos vont suivre plus tard, le blogueur a des valises à préparer.
On nous l’avait promis, eh ben voilà! Les Nuits FEQ sont de retour avec trois superbes spectacles d’artistes talentueux à un coût tout aussi ridicule (les billets sont 15 $). Plus tard cet automne, nous aurons l’occasion d’assister aux prestations des Barr Brothers et de The Seasons, mais pour le moment, concentrons-nous sur la première de ces soirées qui s’annoncent magiques :
Le 11 octobre prochain, l’Impérial de Québec accueillera Alex Nevsky, qui aura la chance d’inaugurer cette nouvelle saison. Le sympathique auteur-compositeur-interprète viendra nous présenter son spectacle tiré de l’excellent album Himalaya mon amour, comme il l’avait fait en juillet dernier sur la scène Hydro-Québec pendant le Festival d’été.
Sera-t-il encore aussi charmeur et rigolo? Invitera-t-il encore le public à se frencher et à se pogner les fesses? On ne s’ennuie jamais avec Nevsky.
En première partie, le groupe indie-pop dansant Foreign Diplomats et indie-rock Current Swell ne devraient avoir aucun mal à charmer les spectateurs et faire monter le thermostat de quelques degrés.
Bien entendu, ecoutedonc.ca y sera, parce que les spectacles d’artistes renommés à prix raisonnable, on aime ça.
Rendez-vous à l’Impérial de Québec le samedi 11 octobre prochain à 20 heures (les portes ouvrent à 19 heures – ne tardez pas trop). Pour plus de détails et acheter des billets, rendez-vous sur www.infofestival.com ou appelez au 418-523-3131.
CONCOURS – GAGNE UNE PAIRE DE BILLETS POUR LE SPECTACLE D’ALEX NEVSKY
Comme nous l’avons fait le printemps dernier, nous faisons tirer une paire de billets parmi nos lecteurs et abonnés. Pour participer, c’est simple : dans les commentaires ci-dessous, dites-nous sur quelle scène Alex Nevsky a joué au Festival d’été de Québec cette année (indice : la réponse est dans le texte). Parmi tous ceux qui nous auront donné la bonne réponse, nous ferons tirer une paire de billets pour le spectacle des Nuits FEQ du 11 octobre prochain.
Vous avez jusqu’à dimanche, 23 h 59, pour participer.
C’est un Impérial de Québec embrasé (et plein à craquer) qui a acclamé Karim Ouellet lorsque celui-ci a foulé les planches de l’Impérial de Québec vendredi dernier. Faut dire que Ouellet avait mis le paquet : en plus de ses collaborateurs habituels (dont King Abid, véritable dynamo), le fin renard a fait appel à des choristes et à une section de cuivres (dont un des membres de Misteur Valaire).
Ceux qui ont déjà vu l’auteur-compositeur-interprète en spectacle pourront en témoigner : ces ajouts donnaient aux chansons déjà savoureuses de Ouellet encore plus de couleur. Après une tournée européenne en première partie de Stromae où il a fait très bonne impression, il devait être plaisant pour Ouellet de retrouver ses fans des premières secondes, ceux qui connaissent ses toutes ses chansons par coeur. On pourrait dire qu’en plus des trois choristes sur scène, il y en avait près de 900 dans la salle…
Parmi les invités, il y a la petite soeur, Saramée, qui a livré un rap fougueux, ainsi que Koriass, qui a suivi (mais que nous avons malheureusement manqué, gardienne oblige). Sans oublier Ariane Moffatt, venue interpréter avec Ouellet sa composition printannière, Soleil chaleur. Oui, il les a toutes faites, il en a même ajouté une petite nouvelle!
Je crois qu’on peut le dire : Karim Ouellet est le roi de la pop à Québec et ses sujets en ont eu plein les oreilles. Triomphe.
Je vais revoir Karim Ouellet en première partie de Stromae à Montréal en juin. Une chance que le show n’est pas à Québec, j’ai l’impression que notre renard lui aurait volé la vedette. 😉
En première partie, soulignons l’excellente (mais brève) prestation de Kandle, qui a su charmer le public avec son rock énergique et assurer, ainsi que Jimmy Hunt, qui nous a offert quelques morceaux choisis de son excellent album Maladie d’amour.
En passant, Louis Bellavance, le directeur de la programmation du Festival d’été de Québec, est monté sur scène pour nous annoncer que les NuitsFEQ seraient de retour dès cet automne. On risque d’y être nous aussi!