Dans le décor du Satyre Cabaret spectacle, le contexte se portait à merveille pour l’opéra rock de Jardin Mécanique le 28 octobre dernier. Lors de leur visite, ils présentaient l’épisode deux de la Sinitre histoire du théâtre tintamarre. Invité à une représentation immersive, le public a eu droit à quelque chose de choquant, dégoûtant et révoltant. Ils relataient donc les faits macabres d’une histoire interrompue.
Pour ceux qui n’auraient jamais eu l’opportunité d’assister à un spectacle de Jardin Mécanique, il ne faut pas se priver d’une telle expérience. En plus d’avoir un visuel vraiment très intéressant, ils ont une présence et un jeu très convaincant. Trois hommes, Camélius, Edwidge et Augustache racontent une histoire sombre et satirique à travers plusieurs pièces musicales et quelques interventions théâtrales.
Lors de leur arrivée sur scène, on devine à leurs accoutrements que les trois personnages sont très distincts. Camélius poète scientifique, tente de ne pas passer du côté sombre, mais peu à peu il devient aussi fou que les autres. Edwidge me fait penser au Chapelier fou joué par Johnny Depp dans Alice au pays des merveilles, avec un côté imbu de lui-même en plus. Augustache quant à lui est probablement le personnage le plus déviant. Soif de pouvoir, sautes d’humeur, besoin de destruction, il est le parfait bourreau effrayant. La combinaison des trois hommes aux voix très différentes offre un éventail de possibilités qui est très bien exploitée. Les solos sont bien répartis, et le son de la batterie qui est placée au centre donne le ton macabre. J’ai apprécié les mélodies sombres et les coupures que l’on pouvait observer à chaque moment marquant de l’histoire.
Il est difficile de ne pas comparer leur univers avec celui de Tim Burton et des films comme L’étrange Noël de Monsieur Jack, Sweeney Todd ou même Alice au pays des merveilles. Je serais curieuse de voir le premier épisode de la Sinitre histoire du théâtre tintamarre, car elle fait office de présentation pour le trio que j’ai découvert à travers des pièces et un univers déjà établi.
Quand on pense au sujet des pièces de l’opéra, on comprend que le ton des chansons est ironique et qu’il critique un le monde dans lequel on vit de manière détournée. Nous n’avons certainement pas affaire à des amateurs, car Philippe Coulombe, Sylvain de Carufel et Francis Gagnon (tous Trifluviens d’origine) présentent quelque chose de travaillé, de bien monté, de visuellement superbe et de musicalement parfaitement efficace et pertinent avec le sujet. Je reverrais cet opéra rock n’importe quand pour remarquer encore des choses auxquels je n’avais pas nécessairement porté attention la première fois, trop impatiente de découvrir leur univers.
Ils seront de retour le 18 décembre au marché public de Shawinigan en version acoustique pour ceux qui souhaiteraient assister à cet opéra rock.
Voici les photos de l’événement prise par Jean-Francois Desputeaux