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  • [FESTIVAL] Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 3

    Tournee

    Quelle surprise samedi matin à mon déjeuner de me faire offrir un macaron pour pouvoir assister à un spectacle mystérieux à 10h. Cette année, en effet, à l’achat dudit macaron, qui permettait d’encourager le Festival, on recevait différents avantages dont celui du spectacle-surprise. Comme je vous l’ai déjà dit hier, l’artiste invité n’était nul autre que Paul Piché. Je commencerai donc mon compte-rendu de la journée, qui m’a amenée de surprise en surprise, en parlant de cette heureuse rencontre avec un géant de la chanson québécoise.

     

    Paul Piché – Tadoussac Protestant Chapel

    Avec ses textes réfléchis, son style rappelant vaguement Harmonium pour la voix et la chanson française pour la musique, Paul Piché a visiblement évoqué aux spectateurs, la plupart adultes depuis longtemps, une époque plus ou moins lointaine. À quelques reprises, ils ont chanté avec l’artiste ou participé avec enthousiasme lorsque Piché l’a demandé. Seul à la guitare, il nous a offert une prestation d’une trentaine de minutes. Bien que j’avoue ne connaître que très peu Paul Piché, quelques-unes de ses chansons m’ont arraché des frissons. Il me semblait retrouver une parcelle d’espoir qui s’est étouffée dans la musique actuelle, qui a laissé place à beaucoup plus de cynisme qu’avant.

    Paulpich
    Crédit Photo: Laura Boisset

    Fait intéressant, le lieu était très bien choisi pour la nature du spectacle : la chapelle, rarement utilisée pour ce genre d’évènements, est un espace exigu qui incite aux performances plus intimes, chaleureuses. Ça sentait aussi bon le bois, et l’encens, et le bâtiment imposait une sorte d’état de recueillement et d’écoute aux spectateurs. Situation cocasse, Paul Piché a pu faire remarquer qu’il se situait, sur scène, entre deux drapeaux accrochés dans la salle : le premier du Québec, le second du Canada. Cette remarque, placée avec un brin de nostalgie, donnait le ton à la pièce qu’il joua juste après : Cochez oui, cochez non. Il a ensuite terminé sa prestation sur une nouvelle chanson, qui sera sur son prochain album.

     

    Boby Lapointe repiqué – Scène Hydro-Québec

    Sarah Olivier, Elisabeth Keledjian, Dimoné, Imbert Imbert et Nicolas Jules, tous des artistes français invités au festival, se sont réunis sur scène pour rendre hommage à un autre grand homme de la chanson (française cette fois) : Boby Lapointe.

    Michel Pinault
    Michel Pinault

    Chanteur reconnu pour ses textes intellectuels, grivois, mais surtout bourrés de jeux de mots et de calembours, Boby Lapointe a ainsi pu revivre un moment devant mes yeux. En outre, on devait reconnaître à travers les reprises l’univers déjanté des cinq artistes présents, qui teintaient d’un peu de leur folie celle de Lapointe. Je n’ai assisté qu’à quelques chansons, mais c’était bien assez pour voir que les musiciens avaient relevé le pari qu’ils s’étaient donnés. Résultat : un univers éclaté, comique et nostalgique à la fois. Malheureusement, il était plutôt difficile de bien discerner les paroles, surtout pour une personne qui, comme moi, ne connaissait pas les chansons. Ainsi, une préparation antérieure m’aurait vraisemblablement fait apprécier davantage le spectacle. J’ai tout de même pu attraper au passage quelques succulents jeux de mots, comme je les aime.

     

    Saratoga – Verrière (Hôtel Tadoussac)

    Crédit photo: Valérie Nadeau
    Crédit photo: Valérie Nadeau

    Chantale Archambault et Michel-Olivier Gasse, dans un duo complice qu’on nomme Saratoga, ont lancé en primeur leur nouveau maxi. La Verrière, bien qu’un endroit coquet et qui aurait pu être approprié, était bondée de monde et donc assez étouffante. La plupart des spectateurs sont pourtant restés jusqu’à la fin pour apprécier les compositions du couple. En jouant à tour de rôle à la guitare et à la contrebasse, Saratoga ont aussi entremêlé leurs voix, tantôt laissant place à l’une, tantôt à l’autre. Ce qui ressort principalement de ce duo, c’est la grande complicité qui se dégage d’eux lorsqu’ils jouent. En effet, leurs chansons semblent être pour la plupart tirées d’expériences personnelles et partagées ; ce qui est tu dans leurs textes paraît donc dans leurs regards, ce qui ajoute à l’expérience musicale. Côté musique, justement, ce serait le genre d’album que j’écouterais le matin, lorsque le soleil réchauffe doucement la pièce à travers la fenêtre : toutes leurs pièces sont empreintes de douceur, d’une impression de calme et d’harmonie, et ce même si les textes ne parlent pas toujours de beaux moments.

     

    Imbert Imbert et Nicolas Jules (en plateau double) – Le Gibard

    imbert
    Crédit Photo: Valérie Nadeau

    Après avoir entendu beaucoup de bien de ces deux artistes, je me suis décidée à aller les voir au Gibard et j’ai été agréablement surprise. Tout d’abord, Imbert Imbert est monté sur scène (ou plutôt s’est placé dans un coin du Gibard prévu à cet effet; le bar était assez petit). Seul à la contrebasse et à la voix, il a livré une bonne performance. Sa musique, simple mais réfléchie, porte beaucoup à la réflexion. Tous ses textes sont teintés de tragique, et il exploite assez bien la variété de sons de sa contrebasse. Sympathique, il a aussi agrémenté d’un peu de comédie son passage sur scène, notamment en prétendant être l’homme de la situation pour mettre l’ambiance avec ses chansons glauques. J’ai donc bien apprécié, même si je crois que j’aurais apprécié davantage si j’avais été plus alerte pour écouter ses textes, vraisemblablement le noyau de son art.

    Crédit Photo: Valérie Nadeau
    Crédit Photo: Valérie Nadeau

    Nicolas Jules, qui suivait, m’a quant à lui réveillée tout à fait. Pince-sans-rire, bien sans son personnage, il a enchaîné les blagues et les histoires sens dessus dessous. Ses chansons en tant que telles me font quelque peu penser à celles de Thomas Fersen, mais avec plus d’humour. Or, il me semble que le talent de Nicolas Jules transparaisse surtout dans sa présence sur scène : il a d’ailleurs parlé à la foule presque aussi longtemps qu’il a joué. Interagissant beaucoup avec le public, il en a fait rire plus d’un, moi inclus, en criant des «Tout le monde à poil», des «ah, arrêtez d’applaudir, vous couvrez mon solo» et en faisant toutes sortes de pitreries bien placées. En terminant, Imbert Imbert est remonté sur scène, accompagné d’Urbain des bois, un artiste d’ici apparemment très apprécié des deux autres. Ils ont joué en trio quelques pièces, notamment du répertoire d’Urbain (à découvrir) et de Boby Lapointe.

     

    Une fois leur prestation terminée, je me suis dirigée vers l’Auberge pour le spectacle de Pascale Picard. J’ai croisé, en chemin, un petit groupe du lac Saint-Jean nommé Le Cerf-Volant Fou, qui jouait au Café Père Coquart. Assez jeunes, ces deux guitaristes ne faisaient pas partie de la programmation du festival, mais je me suis plu à les écouter pour quelques pièces, que ce soient des reprises ou des compositions. Ils me semblent assez prometteurs, surtout s’ils se décidaient à mettre de côté un anglais moins maîtrisé pour un français plus élaboré. Peut-être entendrez-vous parler d’eux éventuellement !

     

    Pascale Picard – Site Belle Gueule

    Crédit Photo: Michel Tremblay
    Pascale Picard aux chemins d’écriture – Crédit Photo: Michel Tremblay

    Habituée à jouer avec un groupe, c’est seule à la guitare que Pascale Picard a joué ses pièces devant un public très nombreux, et ce pour plus d’une heure ! Elle a d’ailleurs relevé ce défi avec brio, présentant ses chansons les plus connues, quelques chansons de son répertoire traduites en français et même quelques reprises, entre autres de chansons de NOFX. Le public était vraisemblablement heureux de sa performance, chantant en chœur avec elle et écoutant ses interventions entre ses pièces. Elle a évoqué l’époque où elle jouait dans les bars pour se faire connaître ; visiblement, cette expérience lui a fourni plusieurs atouts pour entertainer la foule et donnait à sa performance des airs de soirée aux Voûtes de Napoléon. En outre, on voyait que, devant un public attentif et présent pour elle, ce qui change de l’époque des bars, Pascale Picard était dans son élément. Très à l’aise, à la bonne franquette, elle discutait avec l’audience. Elle a aussi fait monter sur scène plusieurs autres participants des chemins d’écriture pour l’accompagner, dont Samuele, qui a même joué une de ses compositions.

     

    Dany Placard – Scène Hydro-Québec

    Crédit Photo: Michel Pinault
    Crédit Photo: Michel Pinault

    Je ne pensais pas assister au spectacle de Dany Placard, qui ne commençait que trente minutes avant Antoine Corriveau et Salomé Leclerc. Or, j’ai eu le temps d’entendre les premières pièces et j’ai été agréablement surprise, une fois de plus. De fait, je n’avais pas trop accroché sur ses chansons acoustiques que j’avais précédemment écoutées, mais sa formation en groupe, avec d’autres musiciens talentueux, rajoutait une ambiance plus rock et plus enthousiaste. À quelques reprises, ils se sont tournés vers le batteur pour jouer tous face à face, jammant visiblement avec plaisir, pour le plaisir aussi des oreilles du public. Comme à Pascale Picard, les spectateurs (moins nombreux cependant) écoutaient attentivement l’artiste, qui semble avoir beaucoup d’admirateurs. J’ai apprécié son rock aux teintes country, ses chansons punchées et accrocheuses.

     

    Antoine Corriveau et Salomé Leclerc (en plateau double) – Salle Bord de l’Eau

    Antoine Corriveau -FCTadoussac 2015  photo Michel Pinault Connaissant très peu ces deux artistes, j’ai été impressionnée par leur grand talent. Antoine Corriveau est monté sur scène en premier, devant une salle assez remplie. J’ai été touchée par la mélancolie de ses chansons, qui n’en étaient pas moins fortes et frappantes. Antoine Corriveau a quelque chose de Louis-Jean Cormier et de Jean Leloup, en plus d’avoir sa teinte personnelle. Sa musique m’évoquait une marche inévitable et sinistre vers le vide. Sa voix rocailleuse et sa guitare qui grésillaient ont rajouté un aspect grinçant à ses pièces, ce qui concordait avec des textes souvent maussades. Il faut aussi saluer le talent de ses deux musiciens ainsi que le travail de David Simard au son. En terminant, Corriveau s’est montré très reconnaissant d’être là, lui qui avait participé il y a cinq ans aux ateliers d’écriture du festival.

    Salomé Leclerc FCTadoussac 2015 photo Michel PinaultAprès une courte pause, Salomé Leclerc est montée sur scène. Peut-être a-t-elle moins de fans, ou peut-être était-ce l’heure avancée (il était déjà 1h du matin !), mais une partie de la salle s’est vidée lors de sa prestation. Le public restant a pu écouter sa musique, dans la même vibe que celle d’Antoine Corriveau mais avec des accents électro-pop entre autres soulignés par des sons de synthétiseurs. Elle a joué plusieurs pièces de 27 fois l’aurore, paru en septembre dernier. J’ai été surtout impressionnée par son timbre de voix, qui avait quelque chose de très rock, de cassant, malgré une certaine douceur.

     

    Après le spectacle, je me suis dirigée une dernière fois vers le Site Belle Gueule pour voir la fin de la prestation de Clay and Friends, qui avaient aussi joué en journée sur la Promenade près du fleuve. Encore une fois, ils ont su installer une ambiance survoltée, à laquelle je n’ai pourtant pas vraiment participé étant donné mon manque de sommeil accumulé et devenu apparent. En conclusion, le Festival de la chanson de Tadoussac m’a permis de découvrir beaucoup d’artistes d’ici et d’ailleurs en plus de me faire apprécier quelques groupes déjà connus. L’expérience festivalière en tant que telle est aussi, à Tadoussac, à prendre en compte. Je n’aurais rien changé à cette expérience, sauf peut-être pour y ajouter quelques heures de sommeil supplémentaires. C’est un festival accessible (en mode Découvertes, surtout, passeport que je vous conseille et que je trouve déjà amplement suffisant et abordable), plaisant et riche musicalement, en plus de se situer dans une ville qui m’a toujours charmée : Tadoussac. Je vous le conseille pour l’an prochain, peut-être que nous nous y croiserons!

    Les gars de Clay and Friends qui profitent de Tadoussac Crédit Photo : Michel Tremblay
    Les gars de Clay and Friends qui profitent de Tadoussac
    Crédit Photo : Michel Tremblay

     

    À voir aussi:

    Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 1

    Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 2

    Marie-Ève Fortier

    15 juin 2015
    Festivals
    Antoine Corriveau, Boby Lapointe, Dany Placard, Festival de la chanson de Tadoussac, Imbert Imbert, Nicolas Jules, Pascale Picard, Paul Piché, Salomé Leclerc, Saratoga
  • [FESTIVAL] Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 2

    [FESTIVAL] Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 2

    Tournee

    Tadoussac s’est mise toute belle vendredi pour accueillir le plus gros des festivaliers. Armée de mon calepin, de ma bonne humeur mais malheureusement pas de ma crème solaire j’ai, en un jour, exploré autant de spectacles que de styles différents.

     

    Les chemins d’écriture – Bistro de la Baie

    Crédit Photo: Michel Tremblay
    De gauche à droite: Pascale Picard, Chantale Archambault, Samuele, Joanie Michaud, Rimo – Crédit Photo: Michel Tremblay

    J’ai pu assister à quatre des huit performances offertes par les artistes présentés hier au spectacle gratuit à l’église. Cette fois sur une terrasse ensoleillée, j’ai entendu à tour de rôle Joanie Michaud, Jérôme Charrette-Pépin, Michel Robichaud et Chantale Archambault. J’ai été agréablement surprise par les quelques nouvelles chansons présentées. Cependant, je fus un peu déçue de voir que les artistes avaient tous décidé de rejouer les deux pièces déjà entendues hier soir. Dans un set de 20-25 minutes, cela constitue quand même un gros morceau de déjà-vu, sans compter les blagues d’hier qui ont été redites. Néanmoins, ça n’a pas suffi pour gâcher mon plaisir de réentendre les artistes. On a pu notamment découvrir, pour ceux qui ne les connaissaient pas, d’autres facettes de Jérôme Charrette-Pépin, qui a capté l’attention de l’auditoire tout particulièrement avec sa traduction d’une chanson de Bob Dylan : Penses-y pu, c’est ben chill. Dans la dernière chanson de son set, les autres artistes ont décidé spontanément de participer et ont formé un chœur : la complicité entre les différents membres des chemins d’écriture est palpable, ce qui a permis de créer une ambiance chaleureuse autant au Bistro de la Baie que la veille sur l’autre scène. Michel Robichaud a fasciné lui aussi le public avec ses pièces éclatées, «incongrues», comme il les qualifie lui-même dans une de ses chansons. Il a su faire réfléchir par le rire. Finalement, Chantale Archambault a traîné le «Toga» de Saratoga pour jouer, en plus de ses chansons, quelques-unes de leurs nouvelles pièces à eux, pour nous préparer à leur lancement de demain.

     

    Benoit Paradis Trio – Salle Marie-Clarisse

    Benoit-Paradis2 FCTadoussac 2015-®Bertrand Lemeunier (1)
    Benoit Paradis qui se déchaîne sur sa guitarette – Crédit Photo : Bertrand Lemeunier

    Composé de la pianiste Chantale Morin, du contrebassiste Benoit Coulombe et bien sûr de Benoit Paradis, ce trio est personnellement une des bonnes raisons qui m’ont convaincue d’assister au festival. Leur trait particulier : ils accolent à un jazz classique et varié des textes à la fois comiques, crus et déprimants, d’un style assez déglingué, tout cela enrobé du brin de folie qui habite constamment le noyau du groupe. Benoit Paradis, en effet, est tout un personnage. D’abord, c’est lui qui chante/fait les percussions/joue de la guitare (debout sur une chaise)/joue les cuivres, tout en divertissant la foule par sa seule personnalité un peu débraillée, cynico-comique. On remarque quelques airs de ressemblance avec Bernard Adamus, de qui il est le tromboniste. Lorsqu’ils sont montés sur scène devant un public principalement quinquagénaire, j’étais curieuse de voir leur réaction. Un peu heurtés par Cul, la deuxième chanson, ils ont été pourtant séduits par la suite, après T’as-tu toute ?, pendant laquelle tous les musiciens ont prouvé leur talent. La salle devenant de plus en plus comble, nous nous sommes tous plongés dans cet univers hors du commun et avons pu apprécier différents types de jazz ainsi que des textes originaux frappants ou encore des adaptations plus que savoureuses. Notamment, on a pu entendre une traduction de Darn the dream : Fuck le rêve. Toutes les pièces mentionnées à date, ainsi que la majorité de celles qui furent jouées, se retrouvent sur le nouvel album de groupe, paru en février dernier. D’après moi, ils en vendront quelques-uns en fin de semaine, à voir comment ils ont su conquérir le public.

     

    Jordan Officer – Site Belle Gueule

    Si vous aimez le blues, le vrai, vous auriez adoré Jordan Officer. Avec ses airs de cowboy et ses favoris, il nous a joué, en anglais, des chansons évoquant soit Elvis, soit Chuck Berry, Ray Charles ou tout autre blues oldschool.

    Crédit Photo : Michel Tremblay
    Crédit Photo : Michel Tremblay

    Bien sûr, on sentait aussi quelques accents tantôt rock, tantôt country, tantôt jazz, mais le cœur de chaque pièce restait du blues brut. C’est simple, les accords sont souvent les mêmes, les paroles se répètent sans cesse…mais maudit que c’est bon du blues ! L’artiste a d’ailleurs enivré la foule avec ses airs entraînants, mais il a surtout épaté tout le monde avec ses solos endiablés. Grattant sa guitare à une vitesse fulgurante et avec une précision impressionnante, il a su nous rappeler qu’en blues, c’est le talent technique qui permet de se distinguer. Les deux autres musiciens qui l’accompagnaient, un contrebassiste et un batteur, ont eux aussi pu faire preuve d’un peu de virtuosité sur scène, pour le plus grand plaisir de la foule, visiblement nostalgique des années où le blues était plus en vogue. Le groupe a terminé sur une chanson rapide du style de Mess Around, puis sur une chanson plus dansante en rappel.

     

    Raton Lover – Site Belle Gueule

    Crédit Photo: Michel Pinault
    Crédit Photo: Michel Pinault

    Juste après eux se produisait sur scène le groupe rock Raton Lover, que j’ai pu écouter pour quelque temps avant de partir pour Milk and Bone. Une gang de vrai gars aux cheveux longs, qui font du rock pour le plaisir, c’est visiblement un mélange gagnant. Malgré leurs airs tough, ils offrent pourtant une musique assez accessible (à l’opposé d’hermétique) et semblent avoir le cœur tendre. Se déclarant eux-mêmes «disciples de la non-violence» pendant le spectacle, ils se défoulent plutôt sur leurs instruments, ce qui ajoute une dose d’authenticité à leur musique. Ils ne se cassent pas la tête non plus pour tenter de complexifier une formule déjà gagnante, un rock plutôt épuré et qui fait triper les gars de rock. J’ai malheureusement dû filer après quelques chansons.

     

    Milk & Bone – Salle Bord de l’eau

    Milk and Bone 1 FCTadoussac 2015- photo Michel PinaultProjet fondé récemment et composé de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin, Milk & Bone a sorti un premier album de huit pièces en mars dernier. Leur musique électro nous a rempli les oreilles hier soir au sous-sol de l’église. Leurs voix tantôt à l’unisson et tantôt à l’harmonie étaient vraiment ce qui faisait la touche particulière de leur musique : les deux artistes ont de fait une voix au timbre très clair, cristallin, en plus de se placer dans un registre aigu et suraigu. Le résultat, avec le reste de la musique électro, avait quelque chose de surréel. Les deux jeunes femmes, toutes de noir vêtues, ont présenté des pièces downbeat avec une basse simple et écrasante : une musique qui portait à se balancer doucement sinon à se laisser simplement submerger. À mon avis, le choix de salle était judicieux, parce que le son était vraiment bien diffusé, ce qui est nécessaire pour qu’un groupe électro sonne bien. Il faut aussi lever notre chapeau à l’éclairagiste, que je ne connais malheureusement pas, et qui a rajouté une couche de surréel à l’événement.

     

    Clay and Friends – Site Belle Gueule

    Après tout le plaisir partagé avec le groupe jeudi, je n’ai eu d’autre choix que de récidiver hier soir (ou plutôt ce matin) et d’aller assister au deuxième spectacle de Clay and Friends. Le chapiteau, situé devant l’auberge, était rempli à craquer. Ils nous ont encore livré une performance percutante, qui groovait à souhait. Leur talent : faire lever la foule. En liesse vers la fin du spectacle (à cause de la musique, mais peut-être aussi un peu à cause de l’alcool, qui sait), le public s’est mis à sauter partout, à danser et à crier à tue-tête au son des dernières chansons/impros/bouffonneries complices des musiciens. Le claviériste a d’ailleurs pris un peu plus de place ce soir-là que la veille, notamment parce qu’on l’entendait aussi plus dans les moniteurs. Visiblement, je serai tentée de récidiver encore demain, parce qu’avec Clay and Friends, chaque spectacle est unique, comme un party entre amis.

     

    Après autant de musique (folk émergent, jazz, blues, rock, électro, Hip-Hop) et autant de fun, j’ai été me coucher à une heure plus que tardive, le soleil me souhaitant bonne nuit. Ce matin, en plus de se montrer encore plus belle que la veille, Tadoussac m’a accueilli avec un spectacle-surprise dans une église, où j’ai pu me réveiller en douceur au son des «tounes» de Paul Piché. Je vous conterai ça demain !

     

    À lire aussi :

    Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 1

    Festival de la chanson de Tadoussac 2015 – Jour 3 

     

     

     

    Marie-Ève Fortier

    13 juin 2015
    Festivals
    Benoit Paradis Trio, Chantale Archambault, Clay and Friends, Festival de la chanson de Tadoussac, Jérôme Charette-Pépin, Joanie Michaud, Jordan Officer, Michel Robichaud, Milk & Bone, Paul Piché, Raton Lover

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