Vendredi soir j’étais enchantée de me rendre à La Taverne de St-Casimir non seulement parce j’apprécie personnellement cet endroit, mais parce qu’on y annonçait le spectacle de VioleTT Pi. Qui est ce fameux VioleTT Pi me direz-vous? C’est un artiste que j’ai appris à découvrir et à apprécier au fil du temps et des écoutes. Les mélanges d’électro et de grunge, ainsi que ses textes sombres et débauchés nous demande de prêter attention particulière à son œuvre. On ne peut pas se limiter à une écoute sommaire. J’ai eu personnellement la chance d’assister à plusieurs concerts de cet artiste polyvalent qu’est Karl Gagnon, alias VioleTT Pi. Il va s’en dire que chaque fois l’énergie, l’émotion et un son de qualité sont au rendez-vous.
Le Granbyen est entré sur scène vers 23h00 avec la chanson La mémoire de l’eau qui se retrouve sur son 2e album Manifestre contre la peur sortie en avril dernier. Il a par la suite réchauffé la foule avec Fleur de Londre et Princesse Carnivore qui apparaissent sur son premier album eV.
Malgré les 25 personnes présentes à La Taverne, l’ambiance était festive et les gens ne se sont pas empêchés de se défouler ni de faire du bodysurfing. Le personnel de La Taverne a bien reçu VioleTT Pi et ses musiciens en leur offrant une tournée de bières et de shooters à plusieurs reprises. Ils ont même été le quérir sur scène pour le porter à son tour à bout de bras.
Je qualifierais les spectacles de VioleTT Pi comme déjantés par l’effet que procure sa musique au style indéfinissable sur ses auditeurs. Cette musique est parfois planante, de par les courants électroniques qui surgissent de nulle part et à d’autres moments elle devient plutôt violente par les sonorités métal. C’est le cas sur des chansons comme Biscuit chinois et Pluie du dragon qui font autant sortir le synthétiseur qu’un scream punk provenant de la voix de Karl. C’est également durant Pluie du dragon que nous avons eu droit à un effet de slow motion captivant faisant probablement office de pont.
Étendu sur les moniteurs devant la scène qui transmettaient sa musique électroclash, il gaspillait de la bière un peu partout et semblait être partie dans un autre monde, celui de l’ivresse. Cette fin de spectacle était inattendue, mais digne de lui.
Il reprit quelque peu ses esprits lors du rappel et il a satisfait la foule avec Petit singe robot ainsi qu’en terminant avec de sages paroles. «La musique c’est pas grand-chose, mais c’est tout ce que l’on a».
VioleTT Pi est, et restera toujours dans mon top trois de spectacle à voir. Il suffit d’ouvrir son esprit et se laisser guider dans son univers unique. La démarche artistique de VioleTT Pi est, selon moi, un art qui n’a jamais été créé au Québec et qui mérite d’être connu davantage sur la scène émergeante.
Comme il n’y avait pas photographe à La Taverne, voici les photos de VioleTT Pi lors de son dernier passage à Québec le 15 novembre dernier dans l’article du spectacle ici.
La scène se passe dans un lieu sombre et surpeuplé.
La bass est trop forte et le plancher pue la bière cheap.
Simon Provencher est couché sur un fauteuil de cuir entre une gérante d’artistes blasée et un étudiant en sociologie qui parle trop fort.
Eh boy, je viens de me faire réveiller de ma petite sieste sur un des divans du Pantoum. J’étais bien entre les taches de bières et les vieilles effluves salées de grilled cheese. Comme quoi même si on a un beau système de DELs tout neuf on est pas foutu de laver ses meubles ici. Mais bon les diodes glitchent un peu, Lesbo Vrouven font du bruit, j’ai mal à la tête et il y a une tension sexuelle palpable entre moi et l’oreiller qui veut désespérément mon retour. Je décide de me rendormir un peu mais il y a trop de bruit et l’oreiller commence à être vraiment humide à cause de mes frenchs passionnés. D’ailleurs parlons en, embrasser avec la langue c’est un peu désagréable. Qu’est-ce que je suis supposé faire avec, brasser un peu dans ta bouche ou juste la déposer là? Arielle, je peux avoir ton opinion là dessus s’il-te-plaît?
« T’sais, Simon, c’est pas si important de frencher quand tu sais faire des bonnes crêpes le matin. »
Je me demande ce que Jacques en pense aussi. Parlant de sensualité, je me dois de remercier Claudia et Gab de m’avoir donné un séduisant pullover de tigre. Je me suis senti comme un nouveau riche extravagant pour toute la soirée c’était génial. Peut-être qu’avec ça je réussirai un jour à cruiser avec succès au Pantoum.. parce qu’à date c’est vraiment plus ridicule qu’autre chose. Aidez-moi s’il vous plaît je me sens vraiment seul.
Amicalement, Simon Provencher.
PS: Si quelqu’un(e) est intéressé(e) par un jeune musicien/chroniqueur culturel avec une hygiène moyenne et une forte tendance à l’autodestruction, contactez Tel-Jeunes au 1-800-263-2266.
Fade-out dramatique.
Fade-in devant la scène illuminée, on retrouve la seconde protagoniste, Arielle Galarneau qui shake de la tête avec le reste du publique déchaîné.
Monologue intérieur.
Ouais, le nouvel éclairage du Pantoum est bien, mais ça me rappelle dangereusement ma dernière crise d’épilepsie. Une chance qu’y’a une couple de gars cutes que je peux regarder discrètement pour me changer les idées.
Elle boit une gorgée de son Bordeaux à dix-sept dollar qu’elle a acheté au Bonichoix pour avoir l’air moins pauvre.
Ouais, le vin commence à fesser un peu, j’espère que je vais pas dégueuler sur le plancher comme la dernière fois.
Elle boit une autre gorgée avant de poser sa coupe sur le stage qui shake frénétiquement sous les sauts de puce de Sam Murdock.
Ouais, finalement le monde du Pantoum savent pas trop comment trasher comme du monde. J’vais leur montrer.
Le lendemain.
Ouais, j’ai un torticoli, j’ai mal à tête, j’ai perdu ma carte de bus pis le chat a pissé sur le tapis. C’était une belle soirée.
Merci à Émilie Tremblay pour la photo de cellulaire!
Tout d’abord, je tiens à remercier ecoutedonc.ca de m’avoir accueillie au sein de sa belle équipe. Également, ce fut agréable d’être reçue par le charmant cabaret spectacle Le Satyre(soulignons leur ouverture récente en mai 2016).
Ce jeudi 20 octobre dernier, pour une 7e tournée au Québec, le Satyre a accueilli Guerilla Poubelle. Notons qu’ils étaient en tournée avec Bonvivant et Speed Massacre lors de leur passage en sol trifluvien.
Malgré le fait qu’il n’y avait pas foule vers les débuts du spectacle, celui-ci n’a pas été retardé. On a débuté vers 21 h avec un groupe originaire de Québec : Achigan. Du bon punk-rock en français, où chacun des musiciens prend une part égale côté son. L’échange entre les trois membres est bien équilibré, on entend super bien les paroles et c’est à leur juste valeur. C’est un groupe engagé, enragé et jovial tout à la fois. Leur amour pour la nature saute aux yeux; le drummer « vitesse », Simon Viviers, vêtu son chandail de Greenpeace, le guitariste-chanteur, Guillaume Guité, porte fièrement la chemise carottée et puis le bassiste-chanteur, Christian Jacques, aborde ses fameuses bottes de pêche ainsi que son casque blanc des bois. Que la pêche soit miraculeuse ou que le chat Facebook soit un gentil minou, ils nous disent également que dans le punk-rock, c’est important d’être vulgaire. Puis, ces gaillards ont vu les époques passer et se transformer, ce qui les a révoltés. Ils nous avouent : « Quand on était jeune, on buvait dans le pit de sable. » Maintenant, c’est différent : cet endroit mythique est devenu un sale dépotoir. Le nouveau quartier, dorénavant, est situé exactement sur le dépotoir. Les enjeux axés sur l’environnement de leur coin de pays les troublent particulièrement. Ils tentent de nous ouvrir les yeux sur ces accablants constats. Tel le vent sale qui souffle sur Limoilou à Québec. Par exemple, il transporte avec lui les effluves polluées de Trois-Rivières. On saura que vers l’est, au Québec, se déplacent les toxines aériennes et aquatiques. En dépit des sujets, ils restent cools et amusés sur scène. Merci à Fred, un des partisans, d’avoir relancé le groupe, en gueulant : « Participez au Chaos! » C’est exactement ce que Achigan nous chante après avoir avoir dit qu’ils finissaient… Christian Jacques, le bassiste-chanteur, nous dévoile qu’il a commencé à composer, puis qu’ensuite, il s’est mis à chanter et jouer de la guitare. Il vient de la scène punk, mais nous confie aimer faire de la musique traditionnelle québécoise ainsi que du métal québécois. Si vous avez envie de prêter l’oreille à son groupe de black métal progressif, eh bien, allez donc écouter Moonlyght!
Pour faire place à leurs confrères, « les bons à rien… ah non, ‘scusez : les Bonvivant », disait Christian. Originaires de Saint-Étienne-de-Beauharnois, les trois jeunes hommes nous offrent une prestation punk-rock plutôt flottante. Ils sont également de la partie pour accompagner la tournée québécoise avec le prochain groupe, Speed Masacre. Fait cocasse, la tendance se maintient; une guitare de bois foncée, une basse blanche, mais quatre cordes au lieu de cinq. Même s’ils chantent en français, les paroles sont plus crunchy, légèrement moins compréhensibles pour ainsi mieux se faufiler dans le son, le vibe. Bref, la guitare lead pas mal pour l’ensemble. Si j’ai bien compris, ils nous gueulent que le rock’n’roll est à chier! En fait, c’est un cover qu’ils ont fait du groupe Les Prostiputes de Rouyn Noranda. En finissant, ils nous confessent, dans leur dernière chanson, que malheureusement, faut pas qu’on arrête le pot, mais plutôt qu’il faut qu’on arrête de boire, en référence à leur toune : Samedi, demain j’arrête de boire. Visuellement, leur choix pour leur conception graphique est très intéressant! Par exemple, leur pluie de couteaux sur les chandails. Enfin, c’est très encourageant de constater que la scène punk-rock reste en vie en Mauricie!
Au troisième changement de setup, on constate que les groupes sont biens rodés. Les pauses entre les prestations ne sont pas trop longues, heureusement, puisque la musique est beaucoup trop forte pour qu’on puisse se parler. Je ne sais pas si le Satyre se sentait punk ce soir là, mais la playlist, malgré les bons morceaux, était la même pour une seconde entracte!
Speed Masacre s’annonce : « On est juste six, c’est à nous autres, c’te show-là. » Les punk-rockeurs montréalais, composant en anglais depuis un bon moment, ont fait leur apparition pour la première fois à Trois-Rivières ce mardi. On entend quelques pièces dont Inside my Head de leur plus récent album, Stupid Fucking Rain,ainsi que Fuck the World ou Police on the Dancefloor, tirés de leur album datant de 2012, We Hold the Vikings by the horns, pour ne nommer que celles-ci. On sent un petit côté dansant, twistant, légèrement à la rock’n’roll tout en restant assez fidèle au punk. Et puis, encore une fois, il y a une guitare de bois foncée, une basse blanche, mais quatre cordes.
Pour ceux qui ne les connaissent pas, depuis 12 ans, le power trio a donné plus de 800 concerts à travers le monde, en passant par les plus petits bars de la France, à de plus grandes scènes ainsi qu’à des festivals. Ils sont demeurés fidèles à leur éthique du début DIY, participatifs et impliqués avec d’autres groupes sur tous les supports possibles et imaginables. Le groupe est tellement punk qu’il limite eux-même le prix des concerts, des places disponibles et de leurs albums, en refusant de s’inscrire à la SACEM. Till Lemoine est au chant et à la guitare depuis toute l’histoire du groupe, soit depuis 2003. En plus, il est membre de l’association de concerts Guerilla Asso aidant à la culture musicale de Paris surtout. Leur style de vie exprimé dans la chanson Punk Rock is Not a Job, reflète leur choix de refuser de vivre de leur musique en concevant un emploi hors du groupe. Poursuivant une tournée de plus de 40 dates en Europe, le groupe revient en sol Québécois par Trois-Rivières, Québec, Alma, Sherbrooke, Gatineau, Rouyn et Montréal. Inferno, disponible en format vinyle et CD, présenté par GxP, comprend quatre nouveaux titres disponibles sur toutes les plateformes numériques, depuis le 8 juillet 2016, pour faire suite à leur plus récent album Amor Fati. Tel qu’annoncé sur leur site, Guerilla Poubelle est venu brasser la cage des Québécois. Au Satyre, ils ont eu de l’audace en installant leur tapis sur le parterre ainsi que tout le tralala afin de nous jouer ça sur le plancher des vaches. C’était puissant et vibrant, tellement que leur drummer, Paul, se sentait comme chez lui et s’est mis en boxer! Yeah! Nous aussi on a eu chaud pour eux à bouger sur leur son!
Voici quelques clichés pris par notre merveilleux photographe, Adrien Le Toux.
Parfois, dans la vie, tu te sens comme de la marde. Le reste du temps, tu feels correct ou ben t’es content parce qu’il fait beau et que tu sue pas trop des pieds. Cette dernière soirée du 27 juillet, j’avais le sourire dans la face en descendant la rue St-Joseph mais y’a pas duré longtemps. Ça a commencé à dégouliner sur les côtés au moment où j’entendis les premières fausses notes des Martyrs de Marde. DZWiNG DZWiNG!
Les gars qui nous ont donnés leCharme, Sébastien Delorme à la guitare et Daniel Hains-Côté à la batterie, se sont alliés à Mathieu Bédard au gueulage et Guillaume Leaim au clavier pour accoucher de ce bébé difforme et braillard que sont les Martyrs… Bébé qui, je crois, a manqué un peu d’oxygène à la naissance, watch out la DPJ.
Et que le show commence dans le noir -pour une fois que l’éclairage boboche du sous-sol contribue à l’ambiance-. Le groupe ouvre sur une passe instrumentale qui mise sur la distortion. La guitare agonise et pleure et supplie qu’on l’achève, le drum fait un peu ce qu’il veut, s’enfarge dans les rythmes, manque un coup, se rattrape deux temps plus tard en accéléré et le clavier rempli tout l’espace qui reste de ses ambiances noises tordues. Ces gars-là rident le dragon du chaos comme je l’ai rarement vu.
DANS UN MONDE DE SCHIZOPHRÈNE, FAUT ALLER PLUS LOIN QUE JUSTE FAIRE LA SPLIT.
JUSTE UN P’TIT PEU PLUS LOIN.
Mais c’est au moment où Mathieu Bédard ouvre la bouche que tu te poses de sérieuses questions. Coudonc, j’suis tu rentrée à Robert-Giffard sans m’en rendre compte, moi ?
On assiste à un factice de psychose, bad-trip sociétal, dégueulis de verbes, prose amère et convulsions. Quelqu’un de sain ne garde pas sa merde en dedans, mais aux âmes sensibles je conseille quand même une shot de venlafaxine.
Samedi dernier, le Festival d’été de Québec présentait le spectacle des Trois Accords à l’Impérial Bell, à guichets fermés. Le groupe a complètement enflammé la salle ce soir-là.
Fidèles à leur humour, les membres du groupe ont introduit le spectacle avec leur chanson Les dauphins et les licornes comme s’il s’agissait du rappel. L’arrière-plan aux couleurs de l’arc-en-ciel rappelait très bien la chanson. Il y avait même un dauphin gonflable qui se lançait dans la foule. À la fin de la chanson, ils ont remercié le public et ils sont sortis de scène. Le public s’est alors empressé de crier et d’applaudir afin de les faire revenir. Ils sont remontés sur scène en enchainant avec Joie d’être gai, éponyme de leur nouvel album sorti en novembre dernier.
Les interactions du chanteur et guitariste Simon Proulx avec le public étaient exécutées de manière très habile et particulièrement humoristique. Après la troisième chanson, le groupe ne savait plus quelle chanson jouer, à ce qu’il parait, ils auraient épluché tout leur répertoire musical. Ce scénario servait en fait à introduire la chanson Dans mon corps. Idem avec Je me touche dans le parc ; le chanteur a même invité les spectateurs à leur écrire s’ils connaissaient une personne à qui c’était arrivé. À l’occasion de leur tournée, le groupe invite leurs fans à se joindre à eux afin de former une chorale. La Chorale de Québec, composé de personnes « très entrainées », à leur avis, est montée sur scène avec eux. Ils ont demandé au public de leur envoyer de l’amour et même d’enlever leurs vêtements pour que ces derniers soient plus à l’aise. Finalement, ils ont joué Tout nu sur la plage ! Leur amour pour la ville de Québec se retrouve dans leur top 50, environ à la 22e place. Leur top 1 est bien sûr St-Bruno, parce que selon eux, les habitants font pitié !
Les Trois Accords ont interprété plusieurs de leurs grands succès ce soir-là enchainé avec plusieurs chansons de leur dernier album et de J’aime ta grand-mère. On a eu droit à Lucille, Grand Champion, Tout nu sur la plage,St-Bruno et Bamboula, entre autres.
Superbe belle interprétation de la chanson Saskatchewan en version acoustique a capella. Les membres du groupe ont quitté la scène pour se rejoindre sur la mezzanine. Doux moment où d’ailleurs le chant du public enterrait le chanteur.
Enfin, en rappel, ils ont repris le thème du début de spectacle en disant : Bonsoir Québec !
Spectacle plus que réussi pour Les Trois Accords.
Une supplémentaire est prévue le 12 novembre 2016 à l’Impérial Bell pour ceux qui les auraient manqués.
Première partie
El Mariachi Los Trovadores s’est chargé de réchauffer la foule avant la tête d’affiche de la soirée. Le groupe a complètement séduit le public en jouant des chansons classiques mexicaines. Les spectateurs ont pris plaisir à danser et à chanter avec les trois Mariachis.
Il y a de ces formations bigarrées et intenses qui incarnent l’urgence de vivre avec un certain esthétisme. La troupe garage-punk montréalaise Red Mass en est un bon exemple et elle s’amène avec un nouvel opus fort surprenant qui prouve qu’il est possible de se réinventer et de garder ce qui fait leur succès, soit une forme d’énergie brute qu’ils déploient autant sur disque que sur scène. Pour ceux qui ont déjà suivi de près ou de loin la formation menée par Roy Vucino (CPC Gangbangs, Birds of Paradise, PyPy), les titres réunis ici surprennent principalement pour deux raisons. D’abord, les vocaux de ce Rouge No2 EP présentent des textes écrits dans la langue de Molière, ce qui n’est peut-être pas une première mais n’est certainement pas l’apanage de cette formation habituellement anglophone. Ensuite, différents styles viennent garnir le corpus d’influences thématiques et musicales de Red Mass, dont le nom fait maintenant penser autant à une masse (comme une masse de gens) qu’à une messe (ce phénomène culturel catholique du dimanche, habituellement…) qui prend plus des allures satanistes, comme en témoigne la pochette du disque d’ailleurs.
Les sonorités rétros ajoutées rappellent parfois des styles comme l’industriel avec une tournure métal, le new wave, le cold wave et le post punk, mais on garde aussi souvent un côté assez rock, très abrasif, lo-fi… garage quoi. La pièce « Possession » ouvre le bal, ou la danse macabre, avec brio, mettant tout de suite cartes sur table question de style, les paroles en français sont pro éminentes et agressives, les thèmes bien amenés, les images fortes. La batterie semble être un drum machine et le riff très répétitif rappelle presque Bérurier Noir, mais avec un beaucoup plus vaste registre sonore et rythmique ainsi que plus de métal dans les riffs. La pièce suivante, « Noir et blanc » ressemble plus à du Red Mass typique, mais toujours avec des vocaux en français. Les pièces continuent en alternant entre des tempos plus lents et rapides, comme sur la très stylée « Confession d’un Chacal », qui rappelle l’énergie d’Ed Schrader’s Music Beat, au tempo plus lent et dramatique et aux vocaux proéminents, qui cède sa place à « Infidèle », qui commence dans le prélart à la fast-punk ou trash-métal et qui varie assez dramatiquement par la suite vers des sons plus proches du noise adjoints de spoken word. Le punk-rock-psyché revient ensuite sur « KDAVR » alors que « Après Moi le Déluge » donne plutôt dans le rock commercial avec une tournure décalée.
Au final, l’EP est assez satisfaisant pour mériter plusieurs écoutes dans différents contextes, à la fois festifs et sombres, comme le EP d’ailleurs, qui présente un visage polymorphe mais en même temps étrangement cohérent. L’étendue des styles couverts permet d’espérer davantage d’expérimentations sonores pour le groupe, mais aussi, la réalisation du potentiel de certaines des avenues empruntées ici à toute vitesse.
Lien pour aller vivre ça en personne sur le bandcamp de leur étiquette, Slovenly:
https://slovenly.bandcamp.com/album/red-mass-ep-rouge-n-2-12
Pour aller vivre ça encore plus en personne à Montréal, leur lancement:
https://www.facebook.com/events/1523699927934998/
Le premier album d’IDALG (que vous connaissez peut-être sous le nom Il danse avec les genoux) est disponible depuis déjà quelques mois, mais comme le lancement officiel avait lieu cette semaine, nous trouvions que c’était le moment idéal de rattraper notre retard et de vous parler de ce délicieux album irrévérencieux, qui résiste à toutes les étiquettes qu’on aimerait lui coller et qui a assez charmé l’étiquette française Teenage Ménopause pour que celle-ci signe le groupe.
IDALG, c’est du rock garage, psychédélique, qui se trouve quelque part entre le Pink Floyd de Syd Barrett, les Velvet Underground et autres groupes adorateurs du Grand Fuzz. À la fin de l’année 2015, le groupe, mené par les voix unies de Yuki Berthiaume et Jean-Michel Coutu, lance Post-Dynastie. Un album qui ne laisse personne de glace. Oh que non!
Créé en deux volets, comme les deux côtés d’un disque ou d’une cassette, Post-Dynastie nous lance dans un univers coloré aux mélodies accrocheuses (Demi-Serpents, qui démarre l’album sur les chapeaux de roues, en est un exemple) et aux rythmes endiablés (la pièce-titre est assez essoufflante) parsemé çà et là de savoureuses instrumentales (envoûtante Le Destin de Tula).
Aux côtés garage et psychédélique du groupe s’ajoute, dans la deuxième partie, des éléments clairement progressifs qui nous poussent dans nos derniers retranchements. Non, personne ne peut se sauver d’IDALG!
D’autres albums de la même mouvance pourraient être considérés plus punchés, mais cette offrande d’IDALG a un petit côté intello chic tout à fait charmant. La musique, on ne fait pas que l’entendre ou la sentir, on la voit, on l’imagine, on se la raconte avec les mots crus de Berthiaume et Coutu.
Petit avertissement : si vous n’aimez vos albums que lorsque Alan Parsons est derrière la console, vous risquez de grincer quelque peu des dents.
Entre deux bouchées de spaghetti, j’ai eu le bonheur de m’entretenir avec le guitariste, leader et fondateur de Carrotté, communément appelé « Médé » et en voici un aperçu.
Lui qui a baigné toute sa vie dans l’agriculture et le folklore québécois, en encore aujourd’hui d’ailleurs, il avoue avoir penché pour le style punk à l’adolescence. Il y a quelques années, il rencontre Les Quêteux dans un marché public où il y est par affaire. Connaissant bien leur style, il est allé les voir et leur a proposé de jouer avec lui et son band punk, pour en faire un groupe avec un nouveau style punk-trad. Ils ont essayé de jouer ensemble et la magie a opéré. C’est ainsi que Carotté est née il y a environ deux ans officiellement.
En mélangeant deux styles pratiquement à l’opposé, on peut penser que le milieu aura de la difficulté à l’accepter. Or, c’est tout à fait le contraire dans ce cas-ci, même qu’Yves Lambert, figure emblématique du trad, a joué dans leur dernier vidéoclip (mettre le lien)
Le mois de décembre en est un très chargé pour Carotté, qui fait la tournée du Québec, ou presque, en quelques jours (voir le calendrier) et avec raison, puisqu’avec les « trash carré », le côté festif et le public qui a tendance à « levé le coude » sur leur musique, ça ne peut qu’être un bon moment de célébration.
En plus de tout cela, ce sera la première fois que les deux groupes se produiront dans une même soirée.
Je raccroche à peine avec « Médé » que j’appelle Frank, le chanteur de Les conards à l’orange.
On tente de faire un peu l’historique du groupe, car bien que certains pensent que ce sont des jeunes venus, il en est tout autre. C’est au secondaire que le groupe est né officieusement. Les conards à l’orange était un projet « su’l side » d’un autre groupe puisque des membres étaient partis dans l’ouest canadien. Outre un changement d’une personne en 2007, ce sont tous les membres originaux.
C’est en septembre dernier qu’ils ont sorti leur 3ème album, sous l’étiquette Slam disques pour la toute première fois. En effet, la rencontre avec Jessy Fuchs de Slam disques a été déterminante pour le groupe. Son apport et son soutien ont propulsé l’album Bave de robots dans les palmarès, selon Frank.
Le titre Bave de robots signifie « Parler pour ne rien dire », mais Frank ajoute qu’ils ont choisi ce nom parce qu’ils aimaient l’image que ça donnait et parce qu’ils n’avaient pas envie de trouver un titre profond qui représente les propos des chansons de l’album.
Pour l’événement de ce jeudi 10 décembre, ils ont partagé une invitation faite par Harrison Ford, juste parce que c’est drôle. Ça accroche l’œil et ceux qui seront au spectacle ne s’ennuieront certainement pas avec ces deux groupes hauts en couleurs.
Ça faisait déjà quelques années que Cancer Bats n’était pas venu dans la Vieille-Capitale. Ils n’ont pas l’habitude de nous délaisser aussi longtemps. On va se le dire : j’avais hâte à ce show-là, et je n’étais pas la seule! C’est vendredi dernier, à l’Anti Bar & Spectacles, qu’ils sont enfin revenus faire brasser les têtes à Québec. Accompagnés de trois bands de la belle province, Gäz (Qc), SCARE! (QC) et Fashion Police (MTL), ils ont fait prendre l’Anti en feu.
C’est Fashion Police qui ouvre la soirée. Les quatre membres du groupe Montréalais, influencé par The Chariot, donnent le rythme pour le reste de la soirée, ça va brasser. Il fait déjà chaud à l’Anti, ça promet.
SCARE! sont les deuxième à jouer (le nouveau meilleur band de Québec, pas objective du tout) . Ils jouent de la musique «méchante», c’est de même qu’ils l’appellent. Le groupe souligne le dernier show d’un des fondateurs du groupe, Manue Savoie. On sent beaucoup de nostalgie de la part du groupe mais aussi de la foule, car elle est remplie d’amis du band (comme quoi c’est juste leur musique qui est méchante). On a même droit à un entartement, du crachage de bière à n’en plus finir pis une hémorragie de la tête du chanteur. Ça brasse toujours avec SCARE!
Gäz poursuit la soirée. Toujours dans la même énergie agressive. Les gars performent leur premier show. On ne le sent pas, ils sont vraiment à l’aise. Tellement à l’aise, qu’on les retrouve les quatre en bedaine avant la fin de leur performance!
Enfin, le tour de Cancer Bats. J’ai vraiment hâte, pis la foule qui commence à crier leur nom aussi. Un coup monté, ça ne niaise pas. Le groupe est en feu (ils sont toujours en feu)! Ce n’est pas compliqué, les membres bougent tellement que j’ai toute la misère du monde à les prendre en photo. J’ai dû attendre vers la fin du show que les gars se fatiguent un peu pour faire des clichés pas pires. La foule chante, brasse, crie, se pousse, mais c’est quand le band entame Hail Destroyer que l’énergie atteint son apogée! En plus, les gars nous font sentir qu’ils sont contents d’être à Québec à nouveau, et pour finir, Liam nous invite tous à aller manger de la poutine chez Asthon.
Si vous êtes curieux , vous pourrez voir SCARE! en spectacle le 4 décembre prochain au Scanner avec Rope (Qc) et Dark Circles (MTL)