Jeudi dernier, le comité Production Culturelle du baccalauréat en communication publique présentait son événement final Omerta sous le thème de la prohibition, où tous les fonds amassés étaient remis à la Fondation de Lauberivière, qui vient en aide aux sans-abris de la ville de Québec. En plus d’y découvrir plusieurs artisans et le groupe Swing Bazar durant le cocktail culturel, nous avons pu apprécier Gazoline, Caravane et Rednext Level, qui ont complètement enflammé la soirée.
Cocktail culturel
Verre de cidre rosé de la Cidrerie Michel Jodoin à la main, j’ai profité du début de la soirée pour découvrir les artisans exposants. Des artistes tatoueurs, des artistes visuels multidisciplinaires ainsi que Clav’s Workshop avec ses longboards personnalisés y étaient entre autres présents. Le groupe Swing Bazar a quant à lui assuré la partie musicale avec son jazz manouche.
Quoi de mieux pour commencer une soirée?
Gazoline
C’est avec une foule un peu timide que Gazoline est enfin monté sur scène en interprétant deux chansons de leur dernier album « Brûlensemble » : Parfaite et L’amour véritable est aux rebelles.
Un peu surprise d’entendre ces chansons dès le début, je me suis laissée emporter par leur rock’n’roll influencé par les années 80. Avec cet album, on peut ainsi remarquer la maturité du quatuor : un style un peu plus recherché qui sort assurément des sentiers battus. Le groupe a aussi franchement bien interprété la chanson When you were young de The Killers. En fin de spectacle, l’énergie du groupe était à son comble.
Caravane
Caravane a complètement fait exploser la salle Multi de Méduse ce soir-là. L’ambiance était à son apogée; la foule était très réceptive, et les musiciens ont donné une prestation à couper le souffle. Je qualifierais même ce spectacle de l’un des meilleurs jusqu’à maintenant, et ce, même avec un drummer en remplacement. On pouvait même croiser William, drummer actuel, à l’avant de la scène prêt à rocker malgré une blessure à la cheville.
Dominic, le chanteur du groupe, a littéralement tout donné, il était en feu!
Que dire de son maquillage noir dans le visage, déchirant son chandail tout en dansant à genoux au milieu de la foule? Une intensité très grande qui dépasse la mesure de l’ordinaire, du genre paroxysme! C’est aussi ça, LE rock.
Les musiciens, comme toujours, maîtrisaient à merveille leurs instruments. Évidemment, le groupe a interprété plusieurs chansons de leurs deux albums.
Quel show!
Rednext Level
Maybe Watson est arrivé finalement sur scène en s’installant sur une chaise de barbier prêt à se faire tailler la barbe.
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que dès la première chanson, la foule était complètement déchaînée sous les airs du tropical gangsta house pop rap. Avec leur album « Argent Légal » qui fait preuve de légèreté, les deux MC d’Alaclair Ensemble y interprètent des chansons toutes aussi accrocheuses les unes que les autres. On a d’ailleurs pu entendre Get Lit, Baby Body, Sri Lanka et Passerelle.
Cette soirée où la musique francophone était à l’honneur fut franchement réussie!
Radio Radio : ce groupe qui perd un membre par album (environ). Pas cette fois-ci : Jacques « Jacobus » Doucet s’éloigne du projet, mais sans s’en séparer. Une réunion avec Maleco et Alexandre Bilodeau (aka Arthur Comeau) aux Francos et hop! Jacobus est de retour, mais pas tout à fait. Le retour de Jacques Jacobus se veut une synthèse de l’artiste, une démonstration de la dualité qui l’habite entre le Jacques Alphonse Doucet actuel et le Jacobus de son passé.
C’est un peu le problème global de cet album : ce mélange, ce désir de vouloir montrer deux facettes. Ce désir fait en sorte que l’appréciation de l’album dépend beaucoup de l’auditeur : veut-il retrouver le bon vieux Radio Radio, ou peut-il découvrir le passé et être plongé dans l’univers de Jacobus? J’ose croire que c’est ce que voulait créer Jacques Jacobus dans son premier opus.
Je vais avouer que, d’emblée, Arthur Comeau me manquait. Il est responsable en grande partie du charme des premiers albums de Radio Radio. Un son que l’on entendait nulle part ailleurs dans la francophonie (et au-delà). Avec À la longue, on installe les bases du projet et on clarifie les thèmes, le ton. Tel qu’indiqué plus haut, l’appréciation des premiers titres de l’albums dépend beaucoup de ce que l’on veut rechercher du projet. De mon point de vue personnel, le désir de plaire à tout prix et de ne pas brusquer les auditeurs domine et altère la qualité des pistes. Malgré que Ma vie s’t’un movie est une recette efficace, on ne change pas la donne (s/o à Luc Langevin sur Magie contemporaine, tho).
Par contre, Robot mécanique est un point tournant pour moi : l’auditeur s’est rendu là et maintenant, il devra accepter ce qui s’en vient. Un beat plus qu’intéressant de Bilodeau. Un titre qui semble écrit autour dudit beat, où Jacobus le ride à la perfection. Les pistes suivantes suscitent un intérêt avec des thématiques plus définies, comme So Lovely, qui explore l’ouverture d’esprit, l’acceptation des différences. Le concept de la dualité est exploité à son maximum sur Dr. Jacobus & Mr. Doucet, où chaque couplet est une confrontation entre les deux personnalités de Jacques Alphonse Doucet, une sorte de confrontation entre l’ignorance et la conscience : deux concepts très opposés dans la communauté hip-hop et qui semblent s’opposer aussi chez lui.
Comme je l’ai mentionné plus haut, c’est un album qui s’apprécie selon vos attentes. Si vous vouliez une extension du projet Radio Radio, vous serez comblés par les diverses sonorités qu’Arthur Comeau vous aura concoctées puisqu’elles ne vous dépaysent pas trop, avec des beats très créatif, dansant. Une version accessible de ses projets solo et de ce qu’offre son label TIDE School. Jacques Jacobus semble, à travers ses textes, être conscient de cet intéressant clash, de ce conflit de personnalité, et fait un effort afin de définir sa propre identité. Ce n’est pas parfait mais c’est honnête, et le tout rend légitime Jacques Jacobus comme artiste solo et surtout, pour moi, comme un rappeur de qualité.
Récemment le hip-hop a su capter l’attention sur la scène musicale québécoise. Plusieurs des artistes les plus en vue se réunissent d’ailleurs dans une superbe tournée qui se déplace dans plus d’une dizaine d’endroits à travers la belle province du 12 novembre 2016 au 4 février 2017 !
Effectivement, l’Osstidtour était de passage à Trois-Rivières le 24 Novembre dernier. Disques 7ième Ciel nous a concocté une belle brochette d’artistes et l’Université du Québec à Trois-Rivières accueillait à bras ouverts Brown, Koriass et Alaclair Ensemble. Je tiens à souligner et remercier la belle organisation de l’équipe de CFOU qui a permis cet arrêt de l’Osstidtour à l’UQTR. Nous avions même la chance de goûter à la délicieuse bière de la microbrasserie le Trou du Diable servie sur place… WOW !
La soirée débute avec un chaleureux accueil pour la formation Montréalaise Brown. Ils ont su bien réchauffer l’atmosphère du fameux 1012 du Pavillon Nérée-Beauchemin. Sur scène, les deux frères, Snail Kid (Dead Obies) et Jam (K6A) sont accompagnés de leur père Robin Kerr (Uprising) pour la performance. Le paternel emboîte le pas à la guitare acoustique puis fait vibrer le 1012 de sa voix chaleureuse. Le groupe se démarque actuellement sur la scène québécoise par leur touche personnelle et très fraternelle. Brown nous offre une douzaine de morceaux mélangeant le roots-reggae, le dancehall, le rap old school et celui de la nouvelle garde. Cette mixité réconcilie les extrêmes, célébrant les notions d’hybridité de la langue pour nous faire danser !
Le spectacle se poursuit avec l’énergie foudroyante de Koriass. « Êtes-vous prêts à TOUTE virer sul top ma gang de Trifluviens ? » nous demande le chanteur. Comme de fait, Trois-Rivières était prêt ! Koriass a un style un peu plus sauvage et brut ce qui est tout aussi agréable à vivre en spectacle. Sur scène, il est accompagné de ses musiciens et j’avoue que le batteur est assez impressionnant. On peut dire que Koriass est considéré comme l’une des stars montantes du hip-hop et un brillant rappeur québécois. Lors du Gala de l’industrie ainsi que du Premier Gala de l’ADISQ qui ont eu lieu le 27 octobre dernier, Koriass est fièrement reparti avec deux statuettes pour son plus récent album Love Suprême paru plus tôt en 2016. Toutes nos félicitations pour ces acquisitions, soit « Pochette de l’année » et « Album hip-hop de l’année » ! Spécifions qu’il s’agit du 5e album de Koriass depuis 2008. Vous pouvez vous procurer tous les albums via le site internet : http://www.koriass.com/
La cerise sur le sundae (ouais ouais); ce fût Alaclair Ensemble ! Originaire de Montréal et de Québec, le groupe est un collectif de hip-hop composé d’anciens membres d’Accrophone (Eman et Claude Bégin), Ogden (a.k.a. Robert Nelson), Maybe Watson, KenLo, Mash et Vlooper. La formation a fait paraître à ce jour quatre albums officiels en plus de quelques mixtapes. La foule du 1012 était ravie de les voir prendre place sur scène et scandait haut et fort les paroles ! L’ambiance était à la fête. Je vous conseille de prendre le temps d’aller voir leur tout nouveau clip (que je trouve extra soit dit en passant) ! Voici un extrait de Ça que c’tait tirée de leur quatrième album Les Frères cueilleurs, paru en septembre dernier.
C’est en effet l’album le plus rap d’Alaclair jusqu’à maintenant. Fait cocasse, Ogden s’identifie souvent comme étant Robert Nelson, président de la République libre du Bas-Canada. Ils sont bien connus pour leurs paroles plutôt satiriques, même absurdes. Également, ils mêlent l’anglais et le français, qui prédomine tout de même dans l’ensemble de leur musique. Chose intéressante; ils mettent de l’avant leur musique afin de la rendre la plus accessible possible, disponible gratuitement sur « les Internets », mais en nous proposant d’offrir une contribution volontaire. Des gars novateurs et brillants !
C’était une soirée epic et haute en couleurs qui représentait bien la scène hip-hop québécoise ! À ne pas manquer si vous êtes amateurs de rap également. L’Osstidtour n’a pas dit son dernier mot et voici les prochains arrêts de cette belle brochette d’artistes :
16 décembre // Val-d’Or // Billets
17 décembre // Rouyn-Noranda // Billets
14 janvier 2017 // Saguenay // Billets
25 janvier 2017 // St-Hyacinthe // Billets
27 janvier 2017 // Québec // Billets
28 janvier 2017 // Montréal // Billets
3 février 2017 // Victoriaville // Billets
4 février 2017// Montréal (supplémentaire) // Billets
Lors des dernières semaines, le rap québécois est apparu à plusieurs reprises dans les médias. Tout d’abord est venu le GAMIQ, (qui, d’ailleurs, était animé par Robert Nelson d’Alaclair Ensemble) où EMAN X VLOOPER, Loud Lary Ajust et Alaclair Ensemble ont remporté des prix. Ensuite, nous avons assisté à la création de Brown. Leurs propos sur le métissage et la quête d’identité en tant qu’immigrant ont piqué la curiosité deLa Presse, Le Devoir, Le Journal de Montréal et plusieurs autres. Inévitablement, Love Suprême n’est pas passé sous silence, Koriass a lui aussi eu droit à son « quinze minutes de gloire ». Comme vous le constaterez, le rap québécois gagne à se faire entendre et tente petit à petit à se faire comprendre.
C’est maintenant au tour de Dead Obies de faire couler de l’encre. En plus de sortir un nouvel album, ils se démarquent avec la mise en place d’un second degré touchant la relation entre le public et l’artiste. Dans leur approche avec Gesamtkunstwerk, le sentiment d’appartenance est remarquable. Cette fébrilité ressentie s’explique avec la place considérable que le groupe a laissé aux fans lors de leurs trois spectacles enregistrés et consécutifs au Centre Phi, à Montréal en octobre dernier. Cet événement est le premier d’une série dans laquelle l’engouement et l’emballement de leurs admirateurs n’ont fait qu’amplifier. Le résultat est que le public a l’impression de faire parti du groupe. Cette image est perceptible dans le clip d’Aweille!, le documentaire de Gesamtkunstwerk ainsi que dans de nombreuses photos tirées des spectacles d’enregistrement.
L’album débute avec DO 2 Get, quise trouve à introduire l’audience dans l’univers Gesamtkunstwerk, où la tournure recherchée est principalement rassembleuse. Dès les premières sonorités, on se trouve emporté par la même énergie que l’on retrouve lors d’un spectacle. Cette excitation est présente et ressentie à plusieurs reprises dans l’album. Sans toutefois y prendre trop de place, elle ajoute une tonalité festive. Par exemple, on entend des fans à la fin de Waiting, où plusieurs font part de leurs attentes face au spectacle auquel ils s’apprêtent à assister, dans Wake-Up Call, lorsque le public chante en coeur une mélodie et légèrement dans Oh Lord et Moi pis mes homies, puisque ces chansons étaient connues par plusieurs.
Montréal $ud dégageait une atmosphère très montréalaise, parsemée de passages frôlant le tempérament passif-agressif. Gesamtkunstwerk, lui, reflète plutôt la force et la beauté que peut avoir un groupe lorsqu’il fonctionne à l’unisson. Son contenu global est vaporeux. Le message est communiqué d’une façon désinvolte et sur un air spécialement harmonieux. Cette fois-ci, Dead Obies s’exprime avec plus de délicatesse.
Il y a un atout intéressant qui s’ajoute à l’«expérience Gesamtkunstwerk», maisqui n’est malheureusement pas atteignable pour plusieurs. Les personnes qui étaient présentes le 14, 15 ou 16 octobre passés au Centre Phi à Montréal, vivent un certain throwback au moment de leur écoute : ils n’ont qu’à se fermer les yeux pour revoir Dead Obies animer cette vitalité et l’aspect live de l’album rend l’expérience encore plus excitante. En ayant assisté, et même participé à l’enregistrement, on a accès à l’intégralité de Gesamtkunstwerk. Avez-vous déjà eu la chance de connaître les paroles d’une chanson avant même qu’elle soit sur le marché? Bien entendu, ce semblant d’exclusivité s’avère être fort savoureux et plaisant.
Il faut savoir qu’il y a tout de même quelque chansons réalisées en studio, où les voix sont davantage travaillées et directes, plus particulièrement dans Where They @, Pour vrai, Explosif et Everyday.
L’album se conclu de la même façon qu’un spectacle. Au milieu d’Untitled, on entend Yess McCan remercier le groupe et les choristes qui les ont accompagné, pour ensuite chanter sur une vibe à la hauteur de la complicité « Dead Obies ». La dernière chanson officielle de Gesamtkunstwerk est Outro. Elle dégage une atmosphère spécifique à celle que l’on vit lors d’une fin de show. En d’autre mot, elle traduit l’émotion laissée par la prestation du groupe, soit un mélange d’euphorie et de satisfaction. En bref, c’est la chanson parfaite pour dire à ses homies : « Hey sérieux j’suis content(e) d’avoir vécu ça avec toi! ».
Dead Obies laisse mon âme en plénitude avec Gesamtkunstwerk. On peut dire que cet état représente l’émotion que j’ai eu face à la nouvelle de leur apparition à Tout le monde en parle ce dimanche soir. Leur temps d’antenne sera probablement dédié à leur goût controversé pour la fusion français-anglais dans leurs oeuvres singulières, soit un constant combat pour bon nombre de rappeurs québécois.
Le hip-hop underground était à l’honneur vendredi soir dernier à l’Industrie, à Trois-Rivières, alors que le rappeur vancouvérois Madchild était de passage dans le cadre de sa tournée Night Time Kill. Plusieurs autres MCs étaient présents pour remplir cette soirée.
La soirée à début par la performance du duo sherbrookois Northern Cannibals. On a ensuite pu voir se succéder Status (New York), MC Therapist (Philadelphie), Pimpton (Regina), Swagg Jones (Colombie-Britanique) de même que d’autres rappeurs canadiens qui n’étaient pas annoncés, dont les noms m’échappent. Armés de leurs instrus à saveur eastcoast underground leur mission était de donner de l’énergie à cette foule. Certains remplissaient mieux ce rôle que d’autres. Il a fallu attendre longtemps avant de pouvoir voir se produire le principal intéressé.
Quand Madchild s’est finalement présenté sur scène, dans les alentours de 1h45 du matin, plusieurs personnes avaient déjà quitté, probablement d’impatience. Dès les premiers instants de sa pièce d’ouverture, Prefontaine, les gens présents se sont rués vers la scène de l’Industrie pour celui qu’elle attendait depuis très longtemps déjà. Après cet échauffement, le moshpit s’est mis en branle. Accompagné sur scène, entre autres, par son ami Yough Kazh, Madchild a aussi interprété la pièce, très hardcore, Warrior de son groupe Swollen Members.
Alors que le volume fut amené à un autre niveau pour sa prestation, la scène semblait accessoire pour le membre des Swollen Members alors qu’il s’est permis de rapper en plein cœur de la foule au grand plaisir de celle-ci. Cela a semblé étourdir la sécurité alors que les bousculades continuaient autour de Madchild. Ce dernier, visiblement ivre, bouteille de Baileys à la main à son arrivée, répéta à mainte reprise que la province qu’il préférait le plus était le Québec et qu’il adorait venir dans la belle province. Il y avait d’ailleurs de longs dialogues entre lui et la foule entre chacun de ses blocs musicaux.
Plus le spectacle avançait, plus on sentait la foule devenir agressive et plus la tension semblait monter dans la salle. On voyait sans cesse des gens tombés par terre et être renversés. En fin de compte, ce qui semblait devoir arriver s’est produit… Une bagarre presque générale s’est mise à éclater dans le public où plusieurs coups étaient lancés tandis que le spectacle suivait son cours normal. Il faut condamner une telle violence qui n’a pas sa place dans un concert de musique. Il a moyen d’être intense dans le respect comme on le voit dans les spectacles de métal. Une fois les multiples trouble-fêtes expulsés, Madchild a demandé aux spectateurs s’ils préféraient se battre ou si l’on continuait le spectacle. Finalement, la soirée s’est poursuivie et s’est terminée sur une note plus calme et les fans étaient ravis.
Ce vendredi 12 février à 20h, ne manquez pas le passage à Trois-Rivières du rapper, plutôt hardcore, Madchild. Ce dernier est présentement plein dans sa tournée Night Time Kill avec Pimpton et Yough Kazh. Ceux-ci sont passés par plusieurs villes au Québec et au Canada.
L’Industrie pub moderne de Trois-Rivières s’avère à être l’avant-dernier arrêt au Québec pour Madchild! C’est votre chance Mauricie! Ce n’est pas tous les jours qu’un rapper anglophone de cette ampleur s’arrête dans notre cour.
Madchild avait commencé le rap à San Francisco avant de retourner s’établir à Vancouver et fondé son groupe bien connu, les Swollen Membres et l’étiquette Battleaxe Records au milieu des années 90. Son plus récent album, Silver Tongue Devil, est paru en 2015.
La dernière fois qu’Eman & Vlooper sont venu à Trois-Rivières, c’était pendant le Dôme CFOU, pour la soirée hip-hop avec Alaclair ensemble et Loud Lary Ajust. En fait, Vlooper était absent, mais Eman a complètement assuré la première partie de cette soirée mémorable.
C’est donc vendredi le 6 novembre dernier que le bar L’embuscade a misé juste en faisant venir Eman & Vlooper, avec Yerly en première partie.
C’est certain qu’avec un spectacle qui commence à minuit, il faut s’attendre à ce que les gens soient déjà pas mal saouls. C’est aussi le genre de soirée où tu retrouves les artistes sur la terrasse en train de parler et boire avec tout le monde. Ce genre d’ambiance, même avant que le spectacle ne soit commencé, on ne voit pas ça partout et ça a donné le ton à la prestation d’Eman & Vlooper, amicale, énergique, respectueuse et éclatée à la fois.
On a eu droit aux chansons de l’album XXL, lancé il y a déjà plus d’un an, ainsi qu’à une nouvelle pièce, qui paraitra sur un futur album. Sur scène, les gars sont d’une humilité charmante et ont un plaisir fou à nous divertir et à s’amuser avec nous, autant Eman, qui chante et rap, que Vlooper, qui fait jouer ses beats. La place était remplie et je pense que les gens ont compris que nous sommes chanceux de les avoir avec nous parce que les gars sont sur une lancée incroyable dans le milieu du hip-hop québécois. D’ailleurs, ils viennent tout juste de remporter le Félix pour l’Album hip-hop de l’année et leur talent et leur professionnalisme les mènera certainement encore plus loin.
La soirée s’est terminée avec Eman qui est descendu de la scène pour chanter Back to me avec les gens dans la foule. Comme vous pouvez tenter de le voir sur cet vidéo maison, un peu sombre je m’en excuse, le public a été plus que ravi de cet initiative d’Eman.
Ragers, c’est un groupe qui « mix » de l’électro-rap-rock depuis deux ans. Avec leur EP Chapters, sorti récemment, ils ont fait des spectacles toute l’été et leurs performances ont été mémorables partout où ils sont passé. Ils seront au Cercle le 4 septembre prochain et je leur ai posé quelques questions par courriel:
Expliquez le choix de ce nom et le concept du band
Un représentation de notre état d’âme face à l’industrie et le monde d’aujourd’hui. Nos background punk nous fait voir le monde en méritocracie, et l’industrie musicale en est tout le contraire.
Expliquer le dessin qui vous représente
L’intérieur caché de plusieurs jeunes d’aujourd’hui. Power to the youth.
Comment est arrivée l’idée de porter des masques ?
C’est une manière de dépersonaliser notre musique, en un sens. On s’est dit que si les gens voyait pas le visage des gars, il seraient forcés à porter attention à la musique plutôt qu’aux personnes qui la font. Ca a un peu backfire au début, avec beaucoup de gens qui portaient trop attention au branding. Mais maintenant que les gens nous connaissent et nous voient un peu partout avec les patchs et tout, ca c’est calmé et les gens ont compris ce qui est important (la musique elle-même).
Votre dernier EP, Chapters, a connu un succès fou. Quel est le prochain chapitre de votre carrière?
Le prochain chapitre s’écriera une fois de plus à Los Angeles. Nous partons pour 2 mois ce printemps pour produire le deuxième album. On vient de signer avec une nouvelle compagnie de booking, et on a les gens de la Royale Électrique qui font un travail absolument exceptionnel. Les pages du chapitre vont s’ouvrir plutôt vite, et que les gens pourront les lire en même temps que nous. Espérons que la Rage Cage (notre van Montana Pontiac 2001) n’explosera pas mi-chemin.
Quelles sont vos inspirations musicales?
Chaque instants se transforme en inspiration.
Ce que vous avez appris à travers le temps dans le milieu c’est :
Le milieu de l’industrie c’est comme l’océan, c’est rempli de requins.
Vous faites souvent des collaborations, comme celle qui va sortir bientôt avec Manast et ZéFIRE. Depuis vos début, avez-vous un ou des collaborateur (s) coup de cœur?
On a rencontré Manast à travers Asura, qui est le DJ de Joke (un rappeur Français très connu qui commence à faire du bruit ici aussi). Ca fait des mois qu’on planche sur la chanson, et c’est dur vu la distance Montréal-Paris et que tout doit se passer par courriel. Chaque collaboration est une expérience unique en soi. Du moment où ils entrent au Gold Labs (notre havre-studio) des choses historiques se produisent. Enfin nous sommes impatient de vous présenter les prochaines chansons avec Hussa du groupe The Posterz.
Outre Loud Lary Ajust, quels sont les autres artistes que vous aimez ou aimeriez remixer leurs chansons?
On respecte beaucoup l’univers musical de Robert Robert et CRi. Honnêtement, on se concentre sur du matériel original. De plus maintenant, il est de plus en plus difficile de publier des remix car Soundcloud resserre leurs réglementations face à l’utilisation de matériel sans droit d’auteur.
Qu’est -que vous aimez que les gens fassent dans vos spectacles? (placez ici un anecdote, si applicable)
On est toujours partant pour les “after-party” que les gens nous proposent… Il nous est même arrivé une fois de rester embarré hors de la maison, à plusieurs kilomètres de l’hôtel… sans que personne ne puisse nous ouvrir…. Très longue nuit…
Le spectacle du 4 septembre au sous-sol du Cercle ça va être :
Aussi mémorable et arrosé qu’un party de sous-sol au secondaire sans le mixtape de Big Shinny Tunes 6 en repeat. Pis après le show, tout le monde au Carole!
C’est lors d’un vendredi pluvieux du mois d’avril que le célèbre rappeur Big Sean s’amène à Québec pour la première fois de sa carrière. C’est grâce à l’équipe de District 7 Production que ce concert a lieu. Il est important de le souligner, car cette entreprise de booking de la région est très active depuis quelque temps, au plus grand plaisir des mélomanes de la Capitale.
Big Sean est connu depuis plusieurs années comme étant un des protégés du rappeur le plus controversé des derniers temps : le seul et unique Kanye West. Signée sous l’étiquette de disque G.O.O.D Music, Big Sean vient nous présenté son dernier album, succès critique et populaire, Dark Sky Paradise.
Il est 22h00 moins le quart. Après plus de deux heures d’un DJ set de Darril Masih que le public présent à l’impérial Bell à pus voir à l’oeuvre le rappeur Big Sean. Émergeant d’une plateforme dissimulée derrière trois grands écrans, le rappeur entame la pièce Paradise, tirée de son dernier album. Tout de blanc vêtu, le rappeur s’active sur la scène avec son DJ en enchainant quelques pièces de Dark Sky Paradise. Les projections sur les écrans sont superbes. Elles viennent améliorer grandement l’expérience du concert. Le public à droit à un spectacle de calibre d’aréna côté scénique. Les lumières et les images sont de toutes beautés… le tout dans une salle de moins de 900 personnes. C’est impressionnant. Malgré quelques problèmes de son, le public, enflammé, chante les paroles de la très belle pièce Mercy, crée en collaboration avec Kanye West.
Peu bavard, le rappeur se permet quand même un discours inspirant pour ses fans. Le bonheur, les buts, l’amour sont à l’honneur. C’était cliché, simple, mais réussi. Le public a applaudi le rappeur et s’est tout de suite remis au rap avec la chanson High. Parlant de high, il y en avait du monde high à l’Impérial hier soir. Une forte odeur de printemps se faisait ressentir. Plusieurs pièces du rappeur font allusion aux drogues illicites et à l’alcool.
À mi-parcours, le rappeur débute le premier couplet de Mula, une de ses pièces fortes. Un des se amis, inconnu du public, vient le rejoindre sur scène. Quelques pièces plus tard, l’Impérial Bell s’est transformé en cabaret de danseurs érotiques… Big Sean enlève son chandail. Les femmes sont en extases. Les téléphones sont au rendez-vous pour prendre des selfies avec le rappeur… Moment étrange du concert que nous tentons d’effacer de notre mémoire.
Enchainant les pièces de tous ses albums et mixtapes, Big Sean fait son concert à un rythme soutenu. C’est vers la fin du concert que le rappeur de Détroit nous sort ses grands hits : Marvin & Chardonnay, Guap, Clique et Don’t like (rebaptiser Do Like Québec pour l’occasion). Nous ressentons que les fans adorent les pièces de son album en collaboration avec Kanye West. Les réactions sont fortes. Les admirateurs du rappeur dansaient, sautaient et chantaient à tu tête les paroles de Big Sean. Une mascotte, arborant le logo des Red Wings de Détroit, sa ville natale, s’est jointe à nous lors de la pièce Guap. L’ambiance était à son paroxysme.
Sean Michael, de son vrai nom, a terminé sa performance, de près d’une heure quinze, avec IDFWU. Il a même osé se payer un bain de foule, au grand désarroi des agents de sécurité de la salle. Il fut bref, mais très apprécier. Malgré les cris de la foule, le rappeur ne se reportera pas le bout du nez sur scène. C’est terminer, les lumières se rallument. Quelques fans, qui ont acheté de la marchandise, rencontreront l’artiste en coulisse plus tard dans la soirée.
Ce concert rap répondait à tous les clichés du milieu : DJ beuglant dans le micro, les bruits typiques (sonnette) du même DJ, un rappeur torse nu, des phrases clichées (Put your hands up! WHATS UP QUÉBEC?) à répétition, des chanson joué à moitié, une odeur de printemps, des faux freestyles… Est-ce nécessairement négatif? Pas du tout. Sans ces aspects, le concert aurait été d’un ennui mortel. Que serait un concert de Big Sean, c’est ma deuxième expérience en deux ans, sans les FINALLY FAMOUS à répétition dans les hauts parleurs? Un concert rap du genre se doit d’avoir tous ses clichés pour faire vivre un concert qui vient divertir la foule. Il faut comprendre que Big Sean n’a pas le matériel de Kanye West ou encore Kendrick Lamar. Il attire les foules plutôt commerciales et typiques du rap plus accessibles.
Petit bémol (personnel) : Big Sean à délaissé, à ma plus grande tristesse, son deuxième album Hall Of Fame. Sur les 25 pièces jouées, seules 3 étaient de cet album. Selon moi, Hall Of Fame est son meilleur opus à ce jour.
Bref, malgré le manque d’auditoire (le balcon était fermé), Big Sean a su enflammer la Capitale-Nationale pour sa première visite en carrière. Merci District 7 production de prendre des risques du genre et j’ose espérer que la population répondra à l’appel lors d’un prochain concert rap, ici à Québec!
Action Bronson, connu pour ses frasques lors de ses concerts, lance son premier album issu d’une compagnie de disque majeure. Attendu depuis quelques années maintenant, Mr. Wonderful est enfin chez les disquaires. Pour comprendre l’univers de Bronson, il faut connaitre les archives du rappeur. Ancien chef cuisinier de renom, il se transforme en rappeur au début de la décennie. Il se démarque spécialement sur scène. Chaque concert est différent, et il y a toujours des surprises. Une de ses frasques les plus célèbres s’est déroulée près d’ici, au RBCOttawa Bluesfest en 2014. Le rappeur s’était éclipsé de la scène pour aller aux toilettes… sans arrêter de chanter. La scène est rapidement devenu virale sur les réseaux sociaux. Cet univers excentrique se retrouve dans les 13 pièces de Mr.Wonderful, totalisant près de 50 minutes.
C’est avec la pièce Brand New Car que monsieur Bronson nous fait découvrir son univers très chaotique. On a ici une chanson décousue, qui ressemble à un démo.. Et c’est voulu. Pourquoi? Parce que c’est du Bronson. Il n’a rien de structuré avec ce rappeur. Tout est improvisé, selon ces envies… pour le meilleur et pour le pire. Les rythmes jazzés de Brand New Car sont excellent et c’est une excellente entré en matière.
Cette admiration pour Mr. Wonderful ne sera pas d’une très longue durée. Nous enchainons avec The Rising. Une pièce inutilement vulgaire, ce qui, soit dit en passant, sera très récurrent tout au long de l’album. Alcool, drogue, sex et argent seront au rendez-vous tout au long de notre écoute. Tous les clichés que nous sommes habitués d’entendre sur le milieu du rap sont tous au rendez-vous, et ce, en très grands nombres. C’est dommage, car de nombreux rappeurs (Jay Z, Kendrick Lamar, Macklemore) font tout en leur possible pour nous faire oublier ces mauvaises langues, mais Action Bronson vient gâcher leur travail.
Mis à part l’écart de langage du chanteur, les rythmes de l’album sont plutôt réussis. La pièce Actin’ Crazy est bien rythmée et la voix de Bronson est plutôt agressive. C’est aux antipodes du ton indifférent du rappeur sur la grande majorité des 13 pièces de l’album. On enchaine avec la sublime Flaconry, en duo avec Meyhem Lauren. On assiste a du rap beaucoup plus classique, dans la même veine que ce que le Wu Tang Clan ont su nous livrer il y a de sa quelques décennies.
On quitte le rap pour un interlude, Thug Love Story 2017, de plus de deux minutes qui est composée d’une conversion entre Bronson et un inconnu. Ils sont à l’extérieur et Bronson se met à chanter a capella. J’ai bien dit chanter. Nous ne sommes plus dans le rap. C’est très intéressant, car ça vient brasser les cartes du rythme plutôt fade de l’album. Nous délaissons brusquement l’interlude pour la magnifique City Boy Blues. Les rythmes et harmonies de cette pièce sont tout simplement incroyables. Plusieurs instruments s’enchaînent. Action Bronson est dans une forme herculéenne. Nous ne sommes pas vraiment dans le rap, nous sommes définitivement dans du blues. Oui, du blues chanté par Action Bronson en personne! La production est à son meilleur. Nous écoutons, sans le savoir à ce moment-là, une des meilleures pièces de l’album.
L’effet de contraste se fait ressentir. Les prochaines pièces sont beaucoup plus difficiles à apprécier maintenant que nous avons vu le plein potentiel de l’artiste. Par contre, il s’en tire bien, car il nous présente deux fortes chansons. A Light In The Addict, pièce très sombre et mystérieuse suit. L’atmosphère est très réussie. La pluie qui tombe, les sirènes en arrière-plan, le piano très présent. Nous entendons très peu, voire moins d’une minute, la voix de Bronson. Nous sommes dans du bon vieux rap mélodique du Queens. Chance The Rapper vient pointé son nez sur Baby Blue. Il était très attendu. Rappeur très en vogue, il a modifié le rap avec son Acid Rap en 2013. Il est donc l’invité principal de Mr. Wonderful. Baby Blue est donc bien ficelée, très rythmée et sérieuse. Nous avons ici de belles paroles, une belle plume de la part des deux rappeurs. Les voix s’harmonisent à merveille et nous voyons de quoi est capable Bronson.
Nous continuons avec une pièce très américaine, voire patriotique par moment, avec Only In America. La guitare est présente pour nous jouer en boucles les mêmes 3 notes. Nous flirtons entre le rap et le rock. C’est une expérience douteuse, peu réussie. Nous retrouvons le ton peu sympathique et indifférent du chanteur. Il y a clairement un manque de cohésion. Bronson nous a donné du rap, du jazz, du blues, de l’expérimental, de l’a capella et maintenant du rock. C’est trop en 50 minutes.
Nous passons maintenant avec la pièce The Passage tirée d’un concert à Prague. Étrange moment sur cet album, car nous n’entendons absolument aucun mot de la bouche de Bronson. Nous ne comprenons rien, le groupe qui l’accompagne est beaucoup trop fort, quoique très talentueux. La foule est en délire, ce qui est douteux, car nous, sur l’album, nous sommes plutôt confus. Je le disais plus tôt, Action Bronson est délirant sur scène. Par contre, il faut le voir pour le croire… l’entendre ne suffit pas. Cette pièce dite live est un raté de A à Z.
Revenons sur les paroles de Bronson. Malgré qu’elles soient vulgaires inutilement, ce qui colle au personnage qu’est Bronson, elles ont un côté positif. Je parle ici de l’humour du rappeur. En effet, encore encré dans son personnage, Action Bronson nous fait rire sur chaque pièce. Parfois dans l’humour traditionnel, parfois avec de savoureuses références culturelles, il maitrise l’art de faire sourire son auditoire. C’est ce qui nous devons retenir de cet album, l’humour. Il faut tout prendre à la légère avec un recul et avec de l’autodérision.
Nous terminons (enfin) notre écoute avec Easy Rider. Nous avons une pièce violente, avec une trop grande production. Les bruits sont sur l’avant-plan et ils sont trop présents… c’est très irritant. Nous sommes contents que l’écoute soit terminée.
En conclusion, après plus de 50 minutes, je ne sais pas quoi pensé de cet album. Les rythmes sont parfois excellents, parfois plutôt fades. L’humour du rappeur est à son meilleure, mais la vulgarité inutile vient gâcher le tout. Le rythme de la voix de Bronson est trop souvent sur l’autopilote. Il y a un je-m’en-foutisme très récurrent dans sa voix. À l’opposé, dans certaines pièces, le rythme déchainé du rappeur vient brouiller les cartes. Il est tout un personnage ce Mr.Wonderful. Il a tout fait pour transposer ça sur un album, mais je ne suis pas convaincu du résultat. En spectacle, sur le web, sur vidéo, Bronson est un personnage très divertissant et talentueux. Par contre, cette transposition sur album n’est pas à la hauteur des attentes. Mr.Wonderful fait partie des albums qui s’écoutent à la pièce. Il manque tellement de cohésion qu’il faut seulement écouter quelques pièces pour apprécier…
Action Bronson sera en spectacle au festival Osheaga présenté du 30 juillet au 2 août 2015 au parc Jean-Drapeau à Montréal. Les laissez-passez sont disponible ici.