Installés dans un coin du Pub universitaire, le trio de jazz manouche a commencé la soirée en beauté. Bien que la formule 5 à 7 incite à écouter d’une oreille en soupant avant le Show de la rentrée, Des Sourcils méritaient qu’on leur accorde toute notre attention de temps en temps. Ils ont enchaînés «reprises» (en jazz ce ne sont pas vraiment des reprises) et compositions avec une adresse particulière, leur style demandant vitesse et précision. Leur musique vous aurait donné l’impression d’être dans un petit Café de Paris. Leur compos étaient juste assez audacieuses tout en collant au style qu’ils ont choisi, et les reprises intéressantes. Ils ont entre autres livré un All of me presque méconnaissable. (MEF)
19h30 – Simon Kearney
C’est un Simon Kearney visiblement impressionné de jouer dans le milieu universitaire, ou il n’a pas encore mis les pieds, qui est monté sur la scène de la terrasse avec la dure tâche d’accueillir le public. Après une rencontre timide entre celui-ci et l’auteur-compositeur-interprète au son de Hey man et du Moine, l’ambiance s’installe tranquillement. Les gens se rapprochent, Simon se déchaîne sur sa guitare et laisse ses autres musiciens s’amuser dans quelques solos de cuivres ou de basse. Il nous offre encore des versions uniques et réarrangées de ses pièces, dont une, Allez voir ailleurs, qui ne se trouve pas sur ses disques. Le tout a fini en beauté lorsqu’en plein milieu de Fais-moi mal le trompettiste a fait…une demande en mariage (oui oui) ! (MEF)
20h30 – Raton Lover
Voilà un groupe d’ici qu’on avait hâte de revoir (dire que notre première rencontre a eu lieu à 800 km de Québec)! La formation de Simon Lachance, Martin Plante, Simon Guénard, Frédérick Desroches et Éric Blanchard, qui avaient manifestement leurs fans sur la très chic terrasse du Pub (dont le toujours sympathique Papi Limoilou, qui danse avec plus de vigueur que la majorité des petites jeunesses qui l’entourent), a offert une autre prestation enjouée, jouant avec un bonheur contagieux le rock sous (presque) toutes ses formes. Que ce soit avec leurs propres compositions (je l’ai dit à Gaspé et je le répète, y’a du Wilco dans les chansons de ce groupe) ou leurs reprises (dont cette traduction de Why Don’t We Do It On The Road, des Beatles, qui devient Pourquoi qu’on le fait pas dans mon char), les membres de Raton Lover ont confirmé ce qu’on savait tous déjà depuis un moment : nos amis ratons ont le coeur à la fête! (JB)
22h – Caravane
La foule, déjà pas mal nombreuse, a pris une ampleur assez incroyable pendant qu’on attendait l’arrivée des quatre rockeurs chargés de clore la soirée sur la terrasse. Dominic Pelletier arrive avec un pot de miel en mains. Raphaël Potvin est plus blanc qu’un drap passé à l’eau de javel. Heureusement, Danahé Côté et William Drouin sont en forme. On savait que Dominic avait des problèmes de voix (ça a été annoncé officiellement sur les Twitteurs). Il a d’ailleurs appelé en renfort la toujours souriante Odile Marmet-Rochefort, qui l’a accompagné aux choeurs pendant une bonne partie du spectacle. De son côté, Raphaël avait un gros virus, mais tel un guerrier de la basse, il était fidèle au poste, la basse en main.
Les problèmes de santé n’ont pas empêché les gars de Caravane de faire ce qu’ils font de mieux : donner un sapré bon show rock. Ça commence sur les chapeaux de roues avec Black Dog, les pièces de Chien noir défilent sans temps mort ou presque, Papi Limoilou danse avec joie, même sur scène, Electric Feel de MGMT sonne mieux que lorsque MGMT la joue, pis la finale est digne de faire exploser des feux d’artifice au-dessus du Desjardins tellement Lonely Boy est endiablée. Le public n’en demandait pas autant et on a vu des gens surfer sur les spectateurs, des mosh pits et quoi encore! Je suis rentré dans le Desjardins en me disant qu’une chance que les gars étaient pas en forme, ils aurait bien mis le feu à la place, sinon! (JB)
Encore une fois, l’équipe du Show de la rentrée nous présente une soirée qui promet. Cette année particulièrement, la variété est au rendez-vous: on nous offre une brochette d’artistes, connus ou moins connus, provenant d’autant de sphères musicales. Préparez-vous à faire des choix déchirants.
En guise d’entrée en matière, Des sourcils ouvrira le bal au 5 à 7 musical. Pas simplement un groupe de jazz, le trio se spécialise dans le manouche, un style jovial et dansant qui saura plaire autant aux amateurs de jazz qu’aux novices.
Suivra l’ouverture de la scène indie et de la terrasse. La première promet de belles surprises avec des groupes qui savent se démarquer. On est contents de constater qu’Harfang, un groupe local-local, se soit glissé dans la programmation. Il pourra vous impressionner avec ses chansons tantôt introspectives et tantôt intenses. Equse semble aussi prometteur, avec ses multiples inspirations musicales. Finalement, l’équipe du Show de la rentrée frappe fort en présentant Marie-Pierre Arthur, qui finira la soirée dans une ambiance vraisemblablement festive, vu la tournure plus groovy de son dernier album.
Et le terme «festif» ne s’appliquera pas qu’à ce spectacle-là ! Une nouvelle scène porte aussi ce titre, auquel elle correspond tout à fait. Que ce soit dans le Hip-Hop et dans le rap avec Clay and Friends et Socalled, ou encore dans l’électro avec Beat Market, ils n’ont programmé que des artistes réputés pour leur aptitude à faire lever le party. On a aussi bien hâte de découvrir Busty and the bass, qui complétera bien l’entrée tout en jazz avec leur musique soul et funky.
Les amateurs de rock ne seront pas déçus non plus, étant donné la programmation solide de la scène homonyme, mais aussi en raison de la saveur musicale des groupes de la terrasse. D’entrée de jeu sur celle-ci, la musique de Simon Kearney saura leur faire hocher la tête, mais aussi les remplir d’enthousiasme pour ses compositions. Suivra Raton Lover, un groupe de vrais gars et de vrai rock. Ensuite, Caravane saura achever le public avec leur rock-blues folk. Doit-on mentionner que ces trois excellents groupes viennent aussi de la ville de Québec ? Ainsi, malgré le fait qu’on ait retiré la scène de la relève, on a droit, dans cette programmation-ci, à beaucoup d’artistes émergents ou encore underground de la scène locale. Plus de 50% de la programmation serait composée de groupes de la ville de Québec !
Les artistes de la vraie scène rock, quant à eux, ne sont pas moins intéressants. Ils oscillent entre le rock sans compromis, lourd et viril (Sandveiss), le hard rock teinté de blues (Bronco) et même le punk. Et les amateurs de rock sont vraiment gâtés, parce que les horaires de la terrasse et de la scène rock sont décalés, leur permettant une double dose de leur musique préférée.
Pour terminer, la scène électro permettra aux gens qui veulent simplement danser de lâcher leur fou avec, notamment, un DJ set de King Abid et de Karim Ouellet. Étant moins férue de DJ sets, vous me trouverez probablement plutôt à la scène festive. On peut cependant dire que les goûts de tout le monde sont comblés.
Décidément, il sera difficile de décider quels spectacles aller voir cette année. Mais ça, c’est un beau problème et on félicite l’organisation du Show de la rentrée pour ça. Si j’ai un conseil pour vous, c’est de vous renseigner sur les noms que vous ne connaissez pas ; le 9 septembre prochain sera l’occasion parfaite de découvrir des groupes pleins de potentiel.
Les gentils organisateurs du Festival de musique du bout du monde nous ont invités à passer la fin de semaine dernière chez eux, à Gaspé. Ça tombe bien, nous disons-nous, on fait justement une tournée des festivals qui nous mène d’un bout à l’autre du Québec (et d’ailleurs!). C’est donc avec un grand plaisir que nous acceptons l’invitation.
Faut dire que le haut de l’affiche était tentant : Karim Ouellet, Alex Nevsky, Loco Locass, Betty Bonifassi, Angélique Kidjo et Marie-Pierre Arthur, ça promettait déjà! Ajoutez un paquet d’artistes émergents et vous avez déjà un événement hors du commun. Mais le coup de grâce, c’était l’annonce du spectacle de Martha Wainwright, à l’aube, au cap Bon-Ami du parc Forillon. J’avais déjà entendu parler de ces prestations uniques (Jorane et Florent Vollant sont passés par là avant Martha) et tout le monde qui a déjà vécu l’expérience m’a dit qu’il fallait que je le vive au moins une fois moi aussi.
J’ai cru tout ce beau monde sur parole et je me suis tapé un voyage de 12 heures en autocar, destination Gaspé.
Ce week-end, pendant que les jeunes cools et branchés iront se faire bouffer par les moustiques à Béthanie, je vais de mon côté à Gaspé où se déroulera le Festival Musique du bout du monde du 5 au 9 août prochain. Un cadre enchanteur, une organisation remplie de passionnés et une programmation riche et variée qui vise à transmettre aux citoyens de la Gaspésie et aux visiteurs une belle curiosité et une ouverture sur le monde digne d’une ville située sur le bord de la mer. Tout pour me plaire.
Pour vous mettre l’eau à la bouche (il reste des laissez-passer si vous voulez descendre!), voici notre plan de couverture pour le week-end. Nos seuls regrets : manquer Dumas mercredi et Marie-Pierre Arthur dimanche (une chance qu’on vient de la voir, mais on sait qu’en Gaspésie, elle s’éclate toujours très fort).
Jeudi 6 août
Comment passer à côté de la soirée des beaux jeunes hommes? Claude Bégin, Karim Ouellet et Alex Nevsky à tour de rôle? Oui, on les a vus tous les trois très récemment, mais Ouellet et Nevsky donnent toujours un bon show. Et Bégin? Mettons que je l’aime un peu plus que d’autres membres de l’équipe, peut-être trouvera-t-il grâce à mes yeux. Est-ce que le feu sera là?
En fin de soirée, on se laissera très probablement tenter par Le Winston Band, qui offre un sympathique mélange de cajun, de country et de bluegrass. Dans mes cordes, tu dis?
Vendredi 7 août
On ira jeter un coup d’oeil au spectacle des Andino Suns, un espèce de croisement entre la musique traditionnelle des Andes et le folk-rock de l’Ouest canadien. On va ensuite voir la Kermesse du bout du monde, une fête foraine avec des diseurs de bonne aventure et des jongleurs de couteaux. Belle façon de se préparer pour le duo de choc Pierre Kwenders-Loco Locass. Après avoir vu Kwenders plusieurs fois cet été, on peut vous dire sans nous tromper qu’il s’agit d’un incontournable du festival. Quant à Loco Locass, le rap festif et engagé des trois gars devrait faire sautiller la foule à la grande scène. On va terminer la soirée avec un groupe de Québec, imaginez-vous donc : Raton Lover. On les rate toujours à la maison, on va profiter de l’occasion pour aller les voir.
Samedi 8 août
Vous savez ce qu’on va faire, samedi? On va se promener dans le centre-ville de Gaspé, d’une activité à l’autre, pis on va déguster. Ça va être la fête! La seule certitude, c’est Joseph Edgar en fin d’après-midi, parce qu’on aime bien le sympathique Acadien et ses histoires bien racontées. En soirée, on va célébrer deux grandes dames : Betty Bonifassi (ça avait été tout un show au FEQ) et Angélique Kidjo (une autre légende!). On aurait bien aimé ça terminer la soirée avec Steady Swagger ou Dylan Perron et elixir de gumbo, mais on a besoin de notre traitement deuxluxe et on va aller se faire brasser la cage avec Les Deuxluxes. Nul doute qu’il va faire très chaud au Brise-Bise.
Dimanche 9 août
On va se lever très tôt (en fait, je crois qu’on ne se couchera tout simplement pas) et se diriger vers le Cap Bon-Ami où nous aurons la chance de voir le soleil se lever sur le majestueux golfe St-Laurent pendant que Martha Wainwright chante ses plus belles chansons. Le spectacle est à guichets fermés depuis au moins une semaine, on ne se gênera pas pour vous montrer ce que vous aurez manqué.
Le reste de la journée dépend malheureusement de notre retour vers Québec. Mais si on reste encore un peu, on va profiter encore une fois de l’animation dans les rues de Gaspé.
Le festival Musique du bout du monde s’annonce très prometteur et l’hospitalité des Gaspésiens n’est plus à prouver. On a bien hâte d’aller voir ça. À jeudi!
Tadoussac s’est mise toute belle vendredi pour accueillir le plus gros des festivaliers. Armée de mon calepin, de ma bonne humeur mais malheureusement pas de ma crème solaire j’ai, en un jour, exploré autant de spectacles que de styles différents.
Les chemins d’écriture – Bistro de la Baie
J’ai pu assister à quatre des huit performances offertes par les artistes présentés hier au spectacle gratuit à l’église. Cette fois sur une terrasse ensoleillée, j’ai entendu à tour de rôle Joanie Michaud, Jérôme Charrette-Pépin, Michel Robichaud et Chantale Archambault. J’ai été agréablement surprise par les quelques nouvelles chansons présentées. Cependant, je fus un peu déçue de voir que les artistes avaient tous décidé de rejouer les deux pièces déjà entendues hier soir. Dans un set de 20-25 minutes, cela constitue quand même un gros morceau de déjà-vu, sans compter les blagues d’hier qui ont été redites. Néanmoins, ça n’a pas suffi pour gâcher mon plaisir de réentendre les artistes. On a pu notamment découvrir, pour ceux qui ne les connaissaient pas, d’autres facettes de Jérôme Charrette-Pépin, qui a capté l’attention de l’auditoire tout particulièrement avec sa traduction d’une chanson de Bob Dylan : Penses-y pu, c’est ben chill. Dans la dernière chanson de son set, les autres artistes ont décidé spontanément de participer et ont formé un chœur : la complicité entre les différents membres des chemins d’écriture est palpable, ce qui a permis de créer une ambiance chaleureuse autant au Bistro de la Baie que la veille sur l’autre scène. Michel Robichaud a fasciné lui aussi le public avec ses pièces éclatées, «incongrues», comme il les qualifie lui-même dans une de ses chansons. Il a su faire réfléchir par le rire. Finalement, Chantale Archambault a traîné le «Toga» de Saratoga pour jouer, en plus de ses chansons, quelques-unes de leurs nouvelles pièces à eux, pour nous préparer à leur lancement de demain.
Benoit Paradis Trio – Salle Marie-Clarisse
Composé de la pianiste Chantale Morin, du contrebassiste Benoit Coulombe et bien sûr de Benoit Paradis, ce trio est personnellement une des bonnes raisons qui m’ont convaincue d’assister au festival. Leur trait particulier : ils accolent à un jazz classique et varié des textes à la fois comiques, crus et déprimants, d’un style assez déglingué, tout cela enrobé du brin de folie qui habite constamment le noyau du groupe. Benoit Paradis, en effet, est tout un personnage. D’abord, c’est lui qui chante/fait les percussions/joue de la guitare (debout sur une chaise)/joue les cuivres, tout en divertissant la foule par sa seule personnalité un peu débraillée, cynico-comique. On remarque quelques airs de ressemblance avec Bernard Adamus, de qui il est le tromboniste. Lorsqu’ils sont montés sur scène devant un public principalement quinquagénaire, j’étais curieuse de voir leur réaction. Un peu heurtés par Cul, la deuxième chanson, ils ont été pourtant séduits par la suite, après T’as-tu toute ?, pendant laquelle tous les musiciens ont prouvé leur talent. La salle devenant de plus en plus comble, nous nous sommes tous plongés dans cet univers hors du commun et avons pu apprécier différents types de jazz ainsi que des textes originaux frappants ou encore des adaptations plus que savoureuses. Notamment, on a pu entendre une traduction de Darn the dream : Fuck le rêve. Toutes les pièces mentionnées à date, ainsi que la majorité de celles qui furent jouées, se retrouvent sur le nouvel album de groupe, paru en février dernier. D’après moi, ils en vendront quelques-uns en fin de semaine, à voir comment ils ont su conquérir le public.
Jordan Officer – Site Belle Gueule
Si vous aimez le blues, le vrai, vous auriez adoré Jordan Officer. Avec ses airs de cowboy et ses favoris, il nous a joué, en anglais, des chansons évoquant soit Elvis, soit Chuck Berry, Ray Charles ou tout autre blues oldschool.
Bien sûr, on sentait aussi quelques accents tantôt rock, tantôt country, tantôt jazz, mais le cœur de chaque pièce restait du blues brut. C’est simple, les accords sont souvent les mêmes, les paroles se répètent sans cesse…mais maudit que c’est bon du blues ! L’artiste a d’ailleurs enivré la foule avec ses airs entraînants, mais il a surtout épaté tout le monde avec ses solos endiablés. Grattant sa guitare à une vitesse fulgurante et avec une précision impressionnante, il a su nous rappeler qu’en blues, c’est le talent technique qui permet de se distinguer. Les deux autres musiciens qui l’accompagnaient, un contrebassiste et un batteur, ont eux aussi pu faire preuve d’un peu de virtuosité sur scène, pour le plus grand plaisir de la foule, visiblement nostalgique des années où le blues était plus en vogue. Le groupe a terminé sur une chanson rapide du style de Mess Around, puis sur une chanson plus dansante en rappel.
Raton Lover – Site Belle Gueule
Juste après eux se produisait sur scène le groupe rock Raton Lover, que j’ai pu écouter pour quelque temps avant de partir pour Milk and Bone. Une gang de vrai gars aux cheveux longs, qui font du rock pour le plaisir, c’est visiblement un mélange gagnant. Malgré leurs airs tough, ils offrent pourtant une musique assez accessible (à l’opposé d’hermétique) et semblent avoir le cœur tendre. Se déclarant eux-mêmes «disciples de la non-violence» pendant le spectacle, ils se défoulent plutôt sur leurs instruments, ce qui ajoute une dose d’authenticité à leur musique. Ils ne se cassent pas la tête non plus pour tenter de complexifier une formule déjà gagnante, un rock plutôt épuré et qui fait triper les gars de rock. J’ai malheureusement dû filer après quelques chansons.
Milk & Bone – Salle Bord de l’eau
Projet fondé récemment et composé de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin, Milk & Bone a sorti un premier album de huit pièces en mars dernier. Leur musique électro nous a rempli les oreilles hier soir au sous-sol de l’église. Leurs voix tantôt à l’unisson et tantôt à l’harmonie étaient vraiment ce qui faisait la touche particulière de leur musique : les deux artistes ont de fait une voix au timbre très clair, cristallin, en plus de se placer dans un registre aigu et suraigu. Le résultat, avec le reste de la musique électro, avait quelque chose de surréel. Les deux jeunes femmes, toutes de noir vêtues, ont présenté des pièces downbeat avec une basse simple et écrasante : une musique qui portait à se balancer doucement sinon à se laisser simplement submerger. À mon avis, le choix de salle était judicieux, parce que le son était vraiment bien diffusé, ce qui est nécessaire pour qu’un groupe électro sonne bien. Il faut aussi lever notre chapeau à l’éclairagiste, que je ne connais malheureusement pas, et qui a rajouté une couche de surréel à l’événement.
Clay and Friends – Site Belle Gueule
Après tout le plaisir partagé avec le groupe jeudi, je n’ai eu d’autre choix que de récidiver hier soir (ou plutôt ce matin) et d’aller assister au deuxième spectacle de Clay and Friends. Le chapiteau, situé devant l’auberge, était rempli à craquer. Ils nous ont encore livré une performance percutante, qui groovait à souhait. Leur talent : faire lever la foule. En liesse vers la fin du spectacle (à cause de la musique, mais peut-être aussi un peu à cause de l’alcool, qui sait), le public s’est mis à sauter partout, à danser et à crier à tue-tête au son des dernières chansons/impros/bouffonneries complices des musiciens. Le claviériste a d’ailleurs pris un peu plus de place ce soir-là que la veille, notamment parce qu’on l’entendait aussi plus dans les moniteurs. Visiblement, je serai tentée de récidiver encore demain, parce qu’avec Clay and Friends, chaque spectacle est unique, comme un party entre amis.
Après autant de musique (folk émergent, jazz, blues, rock, électro, Hip-Hop) et autant de fun, j’ai été me coucher à une heure plus que tardive, le soleil me souhaitant bonne nuit. Ce matin, en plus de se montrer encore plus belle que la veille, Tadoussac m’a accueilli avec un spectacle-surprise dans une église, où j’ai pu me réveiller en douceur au son des «tounes» de Paul Piché. Je vous conterai ça demain !
Pour sa 32e présentation, le Festival de la chanson de Tadoussac a frappé un grand coup : une grande dame de la chanson, Juliette Gréco, en sera la tête d’affiche. Un dernier tour du monde avant une retraite bien méritée pour cette dame de 88 ans.
Tadou, c’est aussi le retour de Jacques Michel et de Pierre Flynn, deux autres grands noms, chacun dans son domaine.
Outre ces grands retours, les festivaliers pourront voir, entre autres, Daran, Fred Pellerin, Louis-Jean Cormier, Antoine Corriveau et Salomé Leclerc en double plateau, ainsi que le spectacle Légendes d’un peuple. Nommons aussi Alexandre Désilets, Benoit Paradis Trio, Dany Placard, Éric Goulet, Jordan Officer, Mehdi Cayenne Club, Milk and Bone, Pascale Picard, Raton Lover, Saratoga et Shauit.
Si de nombreux spectacles ont lieu sur la grande scène Desjardins, vous pourrez également en voir un peu partout dans le village et les environs, notamment en participant au Tour de l’islet ou en allant (à pied ou en kayak) à l’Anse à la barque.
Ajoutez à cela des spectacles pour les jeunes, des concours de châteaux de sable, la possibilité de faire du camping et vous avez une belle fin de semaine en perspective.
Pour les billets et les passeports, diverses options sont offertes, dont le passeport Desjardins à près de 300 $, qui donne accès à presque tout (sauf le spectacle de Daran, mais vous avez un rabais). Si vous êtes plus champ gauche que chanson, on vous conseille fortement le passeport découvertes (65 $ jusqu’au 25 mai, 75 $ ensuite). Accès à tous les spectacles sauf Jacques Michel, Juliette Gréco, Légendes d’un peuple, Fred Pellerin, Louis-Jean Cormier, Pierre Flynn et le spectacle de clôture. Si un de ces noms vous intéresse, vous pouvez acheter un billet individuel en plus du passeport découvertes. Les possibilités sont infinies, à vous de les découvrir.