Devant la salle de réception La Légion, j’ai discuté avec Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse, qui forment le duo Saratoga.
Ils nous parlent de leur été, de leur EP et de leur spectacle de ce soir. Ils nous ont même offert une performance acoustique dans le stationnement du TAXI COOP. À écouter juste ici, en collaboration avec la radio CFOU 89,1 FM:
Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME) n’en pouvait plus d’attendre et ceux-ci ont décidé de « l’échapper » (leurs mots, pas les miens) en dévoilant douze artistes qui seront de la programmation de sa treizième édition, où la coqueluche du Québec, Louis-Jean Cormier, sera la vedette de la soirée de clôture.
Toujours l’oreille tendue vers le hype et ayant à coeur la diversité musicale, les premiers artistes confirmés sont éclectiques à souhait afin de plaire à un vaste public. En effet, quand ce n’est pas l’électro-pop chaotique Doldrums, c’est le death metal technique de Fleshgod Apocalypse qui sera en vedette. Le rap irrévérencieux de Loud Lary Ajust fera bon ménage avec les légendaires The Fleshtones. Il ne faut surtout pas oublier le duo Saratoga, composé de Michel-Olivier Gasse et Chantal Archambault ainsi que le duo indie rock californiens The Dodos.
Pas moins de quatre artistes traverseront l’océan afin de venir dans les contrés lointaines de l’Abitibi : Jeanne Added, de la France, Puts Marie de la Suisse, ainsi que Tottoro et Ropoporose, qui viennent tous deux la France. Ajoutez à ce cocktail déjà explosif les Marinellis et PONi, et pour que la saveur soit relevée, pourquoi pas ne pas ajouter le dancehall de Face-T au passage?
Et ça, ce n’est qu’un échantillon puisque la programmation complète sera dévoilée le 21 juillet prochain, simultanément à Montréal et à Rouyn-Noranda. Les passeports seront en vente dès la semaine suivante, c’est-à-dire le 29 juillet.
Pour plusieurs, il s’agira d’une belle façon de clore la saison des festival en beauté.
Nos amis maskoutains du festival Agrirock ont annoncé une partie de leur programmation officielle dans le cadre d’un après-midi de mini-putt endiablé ce week-end.
La troisième édition de ce festival qui met en vedette des artistes dits émergents dans toutes sortes de domaines se déroulera du 24 au 27 septembre prochain à Saint-Hyacinthe. Parmi les premiers noms dévoilés, mentionnons : We are Wolves, Chocolat, Saratoga, Canailles, Heat, Organ Mood, Santosh Lalonde, Désiré Renard, Mon doux Saigneur, Oktoplut, Belmondo, Avec le soleil sortant de sa bouche, Automatisme, L’Algorythme et Les Enfant du feu.
Ajoutez à cela un volet arts visuels, un après-midi littéraire et des séances d’information citoyenne et tout à coup, St-Hyacinthe devient, le temps d’une fin de semaine, capitale culturelle du Québec. D’ailleurs, on a déjà surnommé cette ville qu’on se contente trop souvent de traverser à 119 km/h la Liverpool du Québec et les organisateurs ne s’en cachent pas : ils veulent reprendre ce titre!
Disons qu’ils sont bien partis pour reprendre ce titre…
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter le site Web du festival. Une campagne de sociofinancement est présentement en cours sur indiegogo, où vous pourrez vous procurer à l’avance votre laissez-passer pour le festival. Belle façon de soutenir un festival qui s’arrange tout seul, comme un grand.
Pas besoin de vous dire qu’on a ajouté Agrirock à notre liste de festivals à visiter cet été/automne.
Quelle surprise samedi matin à mon déjeuner de me faire offrir un macaron pour pouvoir assister à un spectacle mystérieux à 10h. Cette année, en effet, à l’achat dudit macaron, qui permettait d’encourager le Festival, on recevait différents avantages dont celui du spectacle-surprise. Comme je vous l’ai déjà dit hier, l’artiste invité n’était nul autre que Paul Piché. Je commencerai donc mon compte-rendu de la journée, qui m’a amenée de surprise en surprise, en parlant de cette heureuse rencontre avec un géant de la chanson québécoise.
Paul Piché – Tadoussac Protestant Chapel
Avec ses textes réfléchis, son style rappelant vaguement Harmonium pour la voix et la chanson française pour la musique, Paul Piché a visiblement évoqué aux spectateurs, la plupart adultes depuis longtemps, une époque plus ou moins lointaine. À quelques reprises, ils ont chanté avec l’artiste ou participé avec enthousiasme lorsque Piché l’a demandé. Seul à la guitare, il nous a offert une prestation d’une trentaine de minutes. Bien que j’avoue ne connaître que très peu Paul Piché, quelques-unes de ses chansons m’ont arraché des frissons. Il me semblait retrouver une parcelle d’espoir qui s’est étouffée dans la musique actuelle, qui a laissé place à beaucoup plus de cynisme qu’avant.
Fait intéressant, le lieu était très bien choisi pour la nature du spectacle : la chapelle, rarement utilisée pour ce genre d’évènements, est un espace exigu qui incite aux performances plus intimes, chaleureuses. Ça sentait aussi bon le bois, et l’encens, et le bâtiment imposait une sorte d’état de recueillement et d’écoute aux spectateurs. Situation cocasse, Paul Piché a pu faire remarquer qu’il se situait, sur scène, entre deux drapeaux accrochés dans la salle : le premier du Québec, le second du Canada. Cette remarque, placée avec un brin de nostalgie, donnait le ton à la pièce qu’il joua juste après : Cochez oui, cochez non. Il a ensuite terminé sa prestation sur une nouvelle chanson, qui sera sur son prochain album.
Boby Lapointe repiqué – Scène Hydro-Québec
Sarah Olivier, Elisabeth Keledjian, Dimoné, Imbert Imbert et Nicolas Jules, tous des artistes français invités au festival, se sont réunis sur scène pour rendre hommage à un autre grand homme de la chanson (française cette fois) : Boby Lapointe.
Chanteur reconnu pour ses textes intellectuels, grivois, mais surtout bourrés de jeux de mots et de calembours, Boby Lapointe a ainsi pu revivre un moment devant mes yeux. En outre, on devait reconnaître à travers les reprises l’univers déjanté des cinq artistes présents, qui teintaient d’un peu de leur folie celle de Lapointe. Je n’ai assisté qu’à quelques chansons, mais c’était bien assez pour voir que les musiciens avaient relevé le pari qu’ils s’étaient donnés. Résultat : un univers éclaté, comique et nostalgique à la fois. Malheureusement, il était plutôt difficile de bien discerner les paroles, surtout pour une personne qui, comme moi, ne connaissait pas les chansons. Ainsi, une préparation antérieure m’aurait vraisemblablement fait apprécier davantage le spectacle. J’ai tout de même pu attraper au passage quelques succulents jeux de mots, comme je les aime.
Saratoga – Verrière (Hôtel Tadoussac)
Chantale Archambault et Michel-Olivier Gasse, dans un duo complice qu’on nomme Saratoga, ont lancé en primeur leur nouveau maxi. La Verrière, bien qu’un endroit coquet et qui aurait pu être approprié, était bondée de monde et donc assez étouffante. La plupart des spectateurs sont pourtant restés jusqu’à la fin pour apprécier les compositions du couple. En jouant à tour de rôle à la guitare et à la contrebasse, Saratoga ont aussi entremêlé leurs voix, tantôt laissant place à l’une, tantôt à l’autre. Ce qui ressort principalement de ce duo, c’est la grande complicité qui se dégage d’eux lorsqu’ils jouent. En effet, leurs chansons semblent être pour la plupart tirées d’expériences personnelles et partagées ; ce qui est tu dans leurs textes paraît donc dans leurs regards, ce qui ajoute à l’expérience musicale. Côté musique, justement, ce serait le genre d’album que j’écouterais le matin, lorsque le soleil réchauffe doucement la pièce à travers la fenêtre : toutes leurs pièces sont empreintes de douceur, d’une impression de calme et d’harmonie, et ce même si les textes ne parlent pas toujours de beaux moments.
Imbert Imbert et Nicolas Jules (en plateau double) – Le Gibard
Après avoir entendu beaucoup de bien de ces deux artistes, je me suis décidée à aller les voir au Gibard et j’ai été agréablement surprise. Tout d’abord, Imbert Imbert est monté sur scène (ou plutôt s’est placé dans un coin du Gibard prévu à cet effet; le bar était assez petit). Seul à la contrebasse et à la voix, il a livré une bonne performance. Sa musique, simple mais réfléchie, porte beaucoup à la réflexion. Tous ses textes sont teintés de tragique, et il exploite assez bien la variété de sons de sa contrebasse. Sympathique, il a aussi agrémenté d’un peu de comédie son passage sur scène, notamment en prétendant être l’homme de la situation pour mettre l’ambiance avec ses chansons glauques. J’ai donc bien apprécié, même si je crois que j’aurais apprécié davantage si j’avais été plus alerte pour écouter ses textes, vraisemblablement le noyau de son art.
Nicolas Jules, qui suivait, m’a quant à lui réveillée tout à fait. Pince-sans-rire, bien sans son personnage, il a enchaîné les blagues et les histoires sens dessus dessous. Ses chansons en tant que telles me font quelque peu penser à celles de Thomas Fersen, mais avec plus d’humour. Or, il me semble que le talent de Nicolas Jules transparaisse surtout dans sa présence sur scène : il a d’ailleurs parlé à la foule presque aussi longtemps qu’il a joué. Interagissant beaucoup avec le public, il en a fait rire plus d’un, moi inclus, en criant des «Tout le monde à poil», des «ah, arrêtez d’applaudir, vous couvrez mon solo» et en faisant toutes sortes de pitreries bien placées. En terminant, Imbert Imbert est remonté sur scène, accompagné d’Urbain des bois, un artiste d’ici apparemment très apprécié des deux autres. Ils ont joué en trio quelques pièces, notamment du répertoire d’Urbain (à découvrir) et de Boby Lapointe.
Une fois leur prestation terminée, je me suis dirigée vers l’Auberge pour le spectacle de Pascale Picard. J’ai croisé, en chemin, un petit groupe du lac Saint-Jean nommé Le Cerf-Volant Fou, qui jouait au Café Père Coquart. Assez jeunes, ces deux guitaristes ne faisaient pas partie de la programmation du festival, mais je me suis plu à les écouter pour quelques pièces, que ce soient des reprises ou des compositions. Ils me semblent assez prometteurs, surtout s’ils se décidaient à mettre de côté un anglais moins maîtrisé pour un français plus élaboré. Peut-être entendrez-vous parler d’eux éventuellement !
Pascale Picard – Site Belle Gueule
Habituée à jouer avec un groupe, c’est seule à la guitare que Pascale Picard a joué ses pièces devant un public très nombreux, et ce pour plus d’une heure ! Elle a d’ailleurs relevé ce défi avec brio, présentant ses chansons les plus connues, quelques chansons de son répertoire traduites en français et même quelques reprises, entre autres de chansons de NOFX. Le public était vraisemblablement heureux de sa performance, chantant en chœur avec elle et écoutant ses interventions entre ses pièces. Elle a évoqué l’époque où elle jouait dans les bars pour se faire connaître ; visiblement, cette expérience lui a fourni plusieurs atouts pour entertainer la foule et donnait à sa performance des airs de soirée aux Voûtes de Napoléon. En outre, on voyait que, devant un public attentif et présent pour elle, ce qui change de l’époque des bars, Pascale Picard était dans son élément. Très à l’aise, à la bonne franquette, elle discutait avec l’audience. Elle a aussi fait monter sur scène plusieurs autres participants des chemins d’écriture pour l’accompagner, dont Samuele, qui a même joué une de ses compositions.
Dany Placard – Scène Hydro-Québec
Je ne pensais pas assister au spectacle de Dany Placard, qui ne commençait que trente minutes avant Antoine Corriveau et Salomé Leclerc. Or, j’ai eu le temps d’entendre les premières pièces et j’ai été agréablement surprise, une fois de plus. De fait, je n’avais pas trop accroché sur ses chansons acoustiques que j’avais précédemment écoutées, mais sa formation en groupe, avec d’autres musiciens talentueux, rajoutait une ambiance plus rock et plus enthousiaste. À quelques reprises, ils se sont tournés vers le batteur pour jouer tous face à face, jammant visiblement avec plaisir, pour le plaisir aussi des oreilles du public. Comme à Pascale Picard, les spectateurs (moins nombreux cependant) écoutaient attentivement l’artiste, qui semble avoir beaucoup d’admirateurs. J’ai apprécié son rock aux teintes country, ses chansons punchées et accrocheuses.
Antoine Corriveau et Salomé Leclerc (en plateau double) – Salle Bord de l’Eau
Connaissant très peu ces deux artistes, j’ai été impressionnée par leur grand talent. Antoine Corriveau est monté sur scène en premier, devant une salle assez remplie. J’ai été touchée par la mélancolie de ses chansons, qui n’en étaient pas moins fortes et frappantes. Antoine Corriveau a quelque chose de Louis-Jean Cormier et de Jean Leloup, en plus d’avoir sa teinte personnelle. Sa musique m’évoquait une marche inévitable et sinistre vers le vide. Sa voix rocailleuse et sa guitare qui grésillaient ont rajouté un aspect grinçant à ses pièces, ce qui concordait avec des textes souvent maussades. Il faut aussi saluer le talent de ses deux musiciens ainsi que le travail de David Simard au son. En terminant, Corriveau s’est montré très reconnaissant d’être là, lui qui avait participé il y a cinq ans aux ateliers d’écriture du festival.
Après une courte pause, Salomé Leclerc est montée sur scène. Peut-être a-t-elle moins de fans, ou peut-être était-ce l’heure avancée (il était déjà 1h du matin !), mais une partie de la salle s’est vidée lors de sa prestation. Le public restant a pu écouter sa musique, dans la même vibe que celle d’Antoine Corriveau mais avec des accents électro-pop entre autres soulignés par des sons de synthétiseurs. Elle a joué plusieurs pièces de 27 fois l’aurore, paru en septembre dernier. J’ai été surtout impressionnée par son timbre de voix, qui avait quelque chose de très rock, de cassant, malgré une certaine douceur.
Après le spectacle, je me suis dirigée une dernière fois vers le Site Belle Gueule pour voir la fin de la prestation de Clay and Friends, qui avaient aussi joué en journée sur la Promenade près du fleuve. Encore une fois, ils ont su installer une ambiance survoltée, à laquelle je n’ai pourtant pas vraiment participé étant donné mon manque de sommeil accumulé et devenu apparent. En conclusion, le Festival de la chanson de Tadoussac m’a permis de découvrir beaucoup d’artistes d’ici et d’ailleurs en plus de me faire apprécier quelques groupes déjà connus. L’expérience festivalière en tant que telle est aussi, à Tadoussac, à prendre en compte. Je n’aurais rien changé à cette expérience, sauf peut-être pour y ajouter quelques heures de sommeil supplémentaires. C’est un festival accessible (en mode Découvertes, surtout, passeport que je vous conseille et que je trouve déjà amplement suffisant et abordable), plaisant et riche musicalement, en plus de se situer dans une ville qui m’a toujours charmée : Tadoussac. Je vous le conseille pour l’an prochain, peut-être que nous nous y croiserons!
On a appris cette semaine la mise sur pied d’un nouveau festival de musique, le St-Jérôme Folk, qui se déroulera à l’amphithéâtre Rolland de la ville des Laurentides du 7 au 29 août. La formule est plutôt novatrice : plutôt que de nous gaver pendant deux ou trois jours, le festival propose deux prestations par soir les soirs de fin de semaine d’août.
Le St-Jérôme Folk propose des artistes qui sont dans la mouvance folk, soit des auteurs-compositeurs-interprètes de grand talent qui ont plein de choses à dire. L’affiche montre par ailleurs que les organisateurs sont allés chercher les meilleurs exemples québécois du genre (et de genres connexes comme le country et le bluegrass) : Tire le coyote, Salomé Leclerc, Richard Desjardins, Canailles, Fire/Works, Éric Goulet, Saratoga, The Franklin Electric et Antoine Corriveau, sans oublier Gabrielle Papillon, Coco Méliès, Safia Nolin, Sweet Grass, Will Driving West, Laurence Hélie et Cindy Bédard.
Y’a des soirées de rêve là-dedans, comme le combo Safia Nolin/Richard Desjardins (oh que ça va être riche en émotions) et on doit avouer que la soirée Canailles/Sweet Grass devrait en brasser plus d’un.
Pour en savoir plus sur le festival (dont le prix des billets), consultez le site Web de St-Jérôme Folk.
Pour sa 32e présentation, le Festival de la chanson de Tadoussac a frappé un grand coup : une grande dame de la chanson, Juliette Gréco, en sera la tête d’affiche. Un dernier tour du monde avant une retraite bien méritée pour cette dame de 88 ans.
Tadou, c’est aussi le retour de Jacques Michel et de Pierre Flynn, deux autres grands noms, chacun dans son domaine.
Outre ces grands retours, les festivaliers pourront voir, entre autres, Daran, Fred Pellerin, Louis-Jean Cormier, Antoine Corriveau et Salomé Leclerc en double plateau, ainsi que le spectacle Légendes d’un peuple. Nommons aussi Alexandre Désilets, Benoit Paradis Trio, Dany Placard, Éric Goulet, Jordan Officer, Mehdi Cayenne Club, Milk and Bone, Pascale Picard, Raton Lover, Saratoga et Shauit.
Si de nombreux spectacles ont lieu sur la grande scène Desjardins, vous pourrez également en voir un peu partout dans le village et les environs, notamment en participant au Tour de l’islet ou en allant (à pied ou en kayak) à l’Anse à la barque.
Ajoutez à cela des spectacles pour les jeunes, des concours de châteaux de sable, la possibilité de faire du camping et vous avez une belle fin de semaine en perspective.
Pour les billets et les passeports, diverses options sont offertes, dont le passeport Desjardins à près de 300 $, qui donne accès à presque tout (sauf le spectacle de Daran, mais vous avez un rabais). Si vous êtes plus champ gauche que chanson, on vous conseille fortement le passeport découvertes (65 $ jusqu’au 25 mai, 75 $ ensuite). Accès à tous les spectacles sauf Jacques Michel, Juliette Gréco, Légendes d’un peuple, Fred Pellerin, Louis-Jean Cormier, Pierre Flynn et le spectacle de clôture. Si un de ces noms vous intéresse, vous pouvez acheter un billet individuel en plus du passeport découvertes. Les possibilités sont infinies, à vous de les découvrir.
Toute une fin de semaine pour votre humble serviteur, quand même. Spectacle magnifique avec Tire le coyote, prestation déchaînée de Caféine, puis prestation des plus intimes avec Saratoga dans une salle d’une capacité d’un peu plus d’une vingtaine de spectateurs.
Parlons-en, de cette prestation. Tout d’abord, on doit vous présenter Saratoga. Si le nom ne vous dit rien, c’est un peu normal, c’est un nouveau projet. Cependant, les deux membres du duo devraient vous dire quelque chose : Chantal Archambault, qui, entre autres, nous a donné il y a quelques années ce magnifique Les élans. Michel-Olivier Gasse, (contre-)bassiste pour Archambault et Dany Placard, membre de Trente arpents avec un certain Vincent Vallières, rouage essentiel de Caloon Saloon et auteur qui a déjà publié deux bouquins. Des « colocs », pour reprendre leur expression.
Ce que Saratoga propose, c’est un mélange de chansons d’Archambault et de Gasse réarrangées pour être jouées à deux, de jolies nouvelles pièces écrites et composées à quatre mains et une reprise fort sympathique d’une pièce de WD-40. Le couple joue devant un seul micro à peine amplifié, juste assez pour bien remplir la minuscule salle de spectacles. Archambault est plus souvent qu’autrement à la guitare, pendant que Gasse taponne sa contrebasse. Ça ne les empêche pas d’échanger les instruments, de se libérer les mains le temps d’une chanson ou de sortir le gazou ou l’harmonica (qui semble avoir donné autant de misère à la pauvre Chantal que le Lightning avec le Canadien).
En musique, le rapprochement entre les deux univers se fait très bien, même s’ils n’ont jamais été très loin. Quand les deux chantent, ils n’y vont pas de main morte, les images sont très fortes, que ce soit sur l’amour, les querelles, les bonheurs, les angoisses ou la voisine. Un peu moins country qu’Archambault en solo, un peu moins rythmé que le Caloon Saloon de Gasse, mais oh que c’est réussi! Sur scène, les regards complices s’échangent autant que les petites remarques en plein milieu d’une chanson. Le couple se laisse aller, échange quelques blagues et s’amuse dans ses anecdotes. Si le tout était programmé et rodé au quart de tour, rien n’y paraît tellement Archambault et Gasse débordent de spontanéité.
Un peu comme si on s’était invités dans leur salon.
C’était l’objectif visé par le duo ainsi que par Fany Rousse, la conceptrice de la tournée Routes d’artistes. Des lieux inusités pour présenter un spectacle, comme un chalet dans Lanaudière, une auberge à Baie-Comeau ou un gîte à Baie-Saint-Paul. Des spectacles où on ne compte qu’une poignée de spectateurs qui ont tous le meilleur « siège » dans la bâtisse. Une proximité incroyable avec le public qui change la donne. On retrouve un peu l’ambiance des shows de grenier sans le risque que le voisin d’en bas se plaigne. La chimie entre les deux artistes qui sont devant vogue jusqu’à nous. Les cellulaires restent bien fermés (sauf pour une photo ou deux, on veut quand même un petit souvenir à montrer), l’écoute est plus que polie.
L’expérience est à vivre. Et à revivre.
On va suivre Saratoga de près. EP à venir en juin. Ça va être joli.
Et on va suivre Route d’artistes d’encore plus près. Ne vous inquiétez pas, dès que Fany récidive, on vous en parle. Merci beaucoup pour l’invitation.
La toute première tournée Route d’artistes, qui permet aux mélomanes d’assister à des prestations d’artistes de grand talent dans un cadre très, très, très intime, sera lancée au début du mois de mai. Pour cette première occasion, la directrice du projet Fany Rousse a invité les membres du duo Saratoga (Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse) à venir partager leurs belles compositions autour du même micro dans le cadre très enchanteur de la salle de spectacles de l’Auberge internationale de Québec (19, rue Ste-Ursule). Sur lepointdevente.com, les billets sont un peu plus de 14 $, ce qui constitue une aubaine, compte tenu de la grande intimité que procure cette salle.
Je vous avoue que ce projet pique beaucoup ma curiosité, et ce, non seulement parce que je suis fan d’Archambault (et qu’on ne cesse de me dire que Gasse a une belle plume). Les autres spectacles de la tournée sont présentés dans des chalets, des gîtes, toutes sortes de lieux où seuls quelques chanceux ont le privilège d’assister au spectacle. Imaginez les deux complices à quelques mètres de votre visage, alors que vous êtes le dernier en arrière! C’est d’ailleurs ce que recherche l’instigatrice du projet : une proximité qui permet une meilleure chimie entre les artistes et leur public.
Une occasion unique qui, nous l’espérons, se répètera souvent.