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    [SPECTACLE] Thus Owls à l’Anti Bar et Spectacles, 26 mai 2016

    Je ne comprends pas comment les choses deviennent populaires. Certains groupes qui remplissaient à peine un Métropolis à Montréal reviennent six mois plus tard, à tord ou à raison, jouer au Centre Bell. Pendant ce temps, des groupes aux qualités indéniables, possédant souvent  une sensibilité pop les éloignant de la musique de niche, semblent vouer à jouer devant des foules conquises, mais modestes. Thus Owls incarne ce mystère. Chaque fois que j’ai eu la chance de voir le duo composé de Simon et Erika Angell j’ai été frappé par la facilité avec laquelle ils conquièrent leur auditoire. Le spectateur sera rapidement captif autant du jeu aigu et créatif de Simon que par la voix hallucinante d’Erika. Même devant les néophytes (je pense ici à leur performance en première partie de St Vincent il y a 2 ans au FEQ) ils réussissent en quelques mesures à faire taire les foules les plus indisciplinées (comme celles des festivals) et à les envoûter. Et pourtant, nous étions (seulement) une quarantaine d’irréductibles à venir apprécier la matière de leur tout récent EP Black Matter.

    Le duo était accompagné par l’incroyable Sam Joly qui a fait un travail fabuleux étant particulièrement flamboyant sur la percussive pièce titre du dernier EP. La chimie semblait si bonne qu’on en vient à espérer qu’ils collaborent éventuellement en studio. Pour le concert, ils ont alterné entre les nouvelles pièces issues du EP et celles de leur dernier album complet Turning Rocks.

    Si la performance était encore une fois irréprochable, la grille de chansons semblait curieusement séquencée. On pense à As Long As We Try A Little, qui perd un peu de son efficacité en milieu de programme alors qu’elle serait excellente en ouverture de concert ou de rappel. Quant à elle, leur reprise de Wicked Game de Chris Isaak aurait sans doute mieux fonctionné ailleurs qu’au rappel. Une ou deux chansons «upbeat» supplémentaires (on pense à Museum ou Turning Rocks ) auraient sans doute ajouté un peu d’intensité au programme somme toute assez calme. Est-ce seulement le désir de voir Sam Joly et Simon Angell s’éclater davantage avec leurs instruments respectifs?

    Si on fait fi de ces minuscules détails, force est d’admettre que les spectateurs présents étaient tous conscients de la chance qu’ils avaient d’écouter le trio dans une configuration aussi intime. Reste maintenant à leur souhaiter que la reconnaissance critique soit suivie de la reconnaissance populaire qu’ils méritent.

    Thus Owls
    Thus Owls
    Thus Owls
    Thus Owls
    Thus Owls
    Thus Owls
    Thus Owls
    Thus Owls
    Thus Owls

    Julien Baby-Cormier

    30 mai 2016
    Région : Québec, Spectacles
    Erika Angell, L’anti, Sam Joly, Simon Angell, Thus Owls
  • [ALBUM] Thus Owls – Black Matter EP

    [ALBUM] Thus Owls – Black Matter EP

    Black Matter est un album qui est passé sous plusieurs radars cet automne. Peut-être est-ce le format EP qui a relégué l’oeuvre de Thus Owls aux oubliettes. Pourtant avec ses 6 chansons qui s’étirent pratiquement sur 30 minutes, il y a là autant de substance que bien des albums complets. C’est donc une 4e parution pour le groupe suédo-montréalais dont l’âme repose sur la complicité entre Erika et Simon Angell. En 2014 ils avaient d’ailleurs lancé Turning Rocks, un album accompli qui laissait entrevoir des sonorités parfois un peu plus électro.

    Black Matter s’ouvre directement sur la voix singulière de la Suédoise qui est subtilement accompagnée de claviers. Les arrangements se déploient par la suite avec beaucoup d’élégance, laissant l’auditeur baigner dans l’univers onirique du groupe. S’en suit un crescendo soutenu par des cordes qui accompagne inlassablement Erika qui chante:  » I will give myself to you when i’m able », superbe. Il faut souligner le fabuleux travail aux percussions de Liam O’Neill (ex The Stills) tout au long du disque.

    La chanson suivante, pièce-titre de l’album, en est aussi la pièce centrale. Le rythme à la fois envoûtant et inquiétant de la pièce est encore bâti autour d’une batterie inventive. La guitare s’immisce çà et là par le biais de curieux sons; puis la présence de Simon Angell se fait enfin sentir en épilogue. C’est exactement le genre de morceau où brille la voix singulière d’Erika Angell.

    L’amalgame entre les mélodies folk et les sonorités électroniques se poursuit ensuite sur Shields et Turn Up the Volumes. Cette dernière est un excellent exemple de la richesse de la palette sonore du couple. Les arrangements de cordes par Daniel Bjarnason sont habilement intégrés; il faut dire que j’ai toujours eu un faible pour le pizzicato.

    Vector est une courte pièce instrumentale qui fait office d’introduction pour la dernière pièce de ce EP. We Leave / We Forget est une douce ballade construite en crescendo. S’il s’agit d’un épilogue serein et réussit, ce n’est pas non plus le moment fort du disque.

    Thus Owls a donc sorti un des excellents EP de 2015. Mon seul souhait serait de profiter encore davantage de la présence de Simon Angell à la guitare (sa présence est plus importante sur scène qu’en studio) puisqu’il s’agit d’un des guitaristes les plus inventifs de la scène musicale montréalaise. Avec Erika au chant, le groupe devrait sans doute s’imposer lors de la sortie du prochain opus complet.

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    Julien Baby-Cormier

    29 janvier 2016
    Albums
    Erika Angell, Simon Angell, Thus Owls

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