C’est demain, le 1er mars, que les chanceux de la Mauricie pourront voir le premier spectacle de la tournée du nouvel album du groupe The Franklin Electric.
Notre photographe, Joé Lacerte, s’est rendu à la salle Anaïs-Allard-Roussseau cet après-midi, où aura lieu le spectacle, afin de prendre quelques clichés de leur répétition avant le grand soir.
L’énergie du groupe et la voix sublime du chanteur feront sans doute un mélange magique. On a bien hâte au spectacle !
Les gars seront aussi en spectacle chez nos amis de Québec à l’Imperial le 25 mars prochain.
Wow ! Quelle belle soirée nous avons passée avec Tryo au Grand Théâtre vendredi soir dernier, le 24 février.
Pierre-Hervé Goulet
Pierre-Hervé Goulet a relevé le défi de faire lever la foule pour la première partie. C’est avec humour qu’il est entré sur scène, sachant que les gens ne connaîtraient peut-être pas sa musique. L’ambiance fut vite festive, et il a su mettre la barre haute pour ce qui nous attendait.
En terminant avec un remix d’un de ses chanteurs favoris, Eminem, il éleva l’ambiance à un point culminant.
Tryo
Tryo est ensuite apparu, en feu plus que jamais, et avec un accueil du tonnerre de la part des gens présents. Ils ont eu la gentillesse de faire plusieurs demandes spéciales criées par la foule, spécialement pour leur retour à Québec. C’est avec beaucoup de souvenirs qu’ils interprétèrent des chansons classiques de leurs anciens albums tel que Serre-moi, Désolé pour hier soir, Apocalypticodramatique et J’ai trouvé des amis. Ils ont même invité un de leurs spectateurs à monter sur scène et à jouer La Main verte à la guitare avec eux ! Ils ont aussi interprété avec beaucoup d’amour la chanson hommage à Paul Watson intitulée Watson. Après avoir fait lever la foule comme jamais, entremêlé de blagues coquines, d’anecdotes et de fous rires, les gars de Tryo nous ont réservé non pas un, mais deux rappels. Nous clamant leur amour pour le Québec et les Québécois, ils nous ont promis de revenir bien vite, et c’est avec joie que nous les accueillerons !
Nos visages de mélomanes affamés avaient fondus au show de Yonatan Gat des Nuits Psychédéliques deux-mille-seize. On les a revus au FME en Abitibi durant l’été et cet automne à l’Anti avec toujours plus d’enthousiasme car le speed-psychédélisme de ces gars-là est un puissant addictif. Un an après, la formation de New York nous donne en cadeau son seul et unique batteur au nom de scène aussi stylisé que ses brûlantes apparitions sur scène. Gladys Lazer, fraîchement débarqué de la grosse pomme, viendra défoncer les planches du Temps Partiel ce prochain samedi quatre mars.
Tu te demandes, spectateur éberlué, mais de quoi peut bien avoir l’air un batteur solo sans aucune guitare, sans voix, sans basse? Je vous confirme que notre homme n’a besoin d’aucune de ces béquilles pour monter un show d’une flamboyante intensité. Voyez plutôt.
Veuillez noter qu’il sera également accompagné d’un projectionniste, qui titillera nos yeux de fioritures super-atomiques. L’expérience sera totale ou ne le sera pas.
Les premières parties seront assurées par le groupe de Montréal, j’ai nommé Tendre, qui décrivent leur musique comme un « empilement de soft-garage-psychédélique qui rend cocktail ». Moi, ça me donne soif. Leur vidéo réalisée par Geneviève Lebleu est un délicieux voyage dans la pâte à modeler. Et pour clore un line-up déjà chargé, le petit nouveau band de Québec, Déception, viendra faire ses preuves sur les planches, c’est un sac à surprises que j’ai hâte de déballer.
Samedi, le 11 février, se déroulait la deuxième soirée d’un concours qui prend de plus en plus ampleur; le Cabaret Festif! de la Relève. La liste des collaborateurs et des prix s’allonge d’année en année et la qualité des artistes est de plus en plus relevée, au grand plaisir du public, mais au grand dam des jurys (Émilie Rioux, Étienne Galarneau de CISM et Guillaume Ruel). En regard de la qualité des artistes, les décisions sont de plus en plus difficiles à prendre.
Jérôme St-Kant a eu l’honneur d’ouvrir cette soirée avec son attitude décontractée et son humour pince sans rire dans ses diverses interactions avec le public. Accompagné de son groupe, (Simon Kearney fait un excellent travail à la guitare d’ailleurs) ils ont une belle chimie sur scène. Loin de réinventer la roue, St-Kant l’a fait « rouler » avec aisance et assurance, en étant même polyvalent avec une chanson qui m’est rapidement apparue comme un hommage au légendaire Rap à Billy de Lucien Francoeur. Ces interactions amusantes avec la foule (comme mentionné ci-haut), un charme, une dégaine à la Damien Robitaille couplé avec une plume drôle (rafraîchissante pour le style) et honnête on fait en sorte que Jérome St-Kant a pu repartir avec le prix de public.
La Valérie, avec les membres de son groupe fraîchement formés (depuis 1 semaine, si je ne me trompe pas), foule les planches de la salle multi de l’Hôtel le Germain Baie-Saint-Paul afin de continuer cette soirée déjà bien entamée. La jeune femme rayonne de charisme et nous propose un son indie qui se dirige plus vers le rock que le folk. Sa plume est imagée et créative, mais souvent répétitive au niveau des thèmes. Par contre, j’ai apprécié l’utilisation des mots et du texte comme un « flow », un rythme. Sa voix est un instrument à part entière qui nous fait rapidement oublier la répétition des thèmes. La dernière pièce offerte laisse entendre le désir d’avoir un son et un texte plus posé. Mis à part les quelques problèmes d’ordre technique, une performance plus qu’honnête et intéressante pour une artiste qui mérite d’être découverte.
Les troisièmes concurrentes, Miss Sassoeur et les Sassys (une sassys en moins), sont venus réchauffer la salle avec leur « post-motown » mélodique et harmonieux. Un hommage au soul et r&b des années 60-70 avec une touche plus moderne dans les paroles. Des thèmes répétitifs, certes, mais compensé par une belle mise en scène et une auto-dérision très apprécié et nécessaire pour que le concept du groupe soit à son plein potentiel. La chanteuse, Miss Sassoeur, est bourrée de charisme et d’assurance et les choristes, Féline Dion et Tiny Turner (chapeau !) connaissent leurs rôles à la perfection afin de soutenir les belles qualités de leur chanteuse. Bref, ce vent de fraîcheur a soufflé le jury, qui a permis à Miss Sassoeur et les Sassys de passer directement à la finale du 18 mars prochain.
Cette soirée de belles découvertes, se termine sur les notes du groupe du vice E roi, un collectif de six membres. Leurs premières notes donnent le ton de leur performance, plutôt énergique, et de leurs affinités vers des groupes comme Of Monster and Men ou Arcade Fire. Ces affinités ressortent dans la cohésion du groupe mais également dans leurs mélodies indie-rock accrocheuses. Tous les membres du groupe sont mis à contribution et jouent très bien leurs rôles. La structure de vice E roi fait en sorte que chacun à un rôle clé et on sent les diverses influences de chacun dans ce qui crée un melting pot très intéressant. Parfois, les tons de voix du chanteur et de la chanteuse m’inspire une certaine mélancolie, à la The xx. Bref, beaucoup de « name drop » pour illustrer mon propos; vice E roi se catégorise difficilement et c’est tant mieux comme ça.
Au final, c’est une deuxième soirée fort réussie pour le Cabaret Festif! de la Relève : bien balancée, un bon pacing et une délibération plus qu’ardue pour les juges afin de déterminer qui passe directement en finale. Par contre, toi public, aura la chance de participer au vote du public du 6 au 10 mars afin de déterminer le 4ème finaliste de la grande finale du 18 mars prochain. En attendant, on se voit le 25 février prochain. J’ai hâte!
Samedi le 28 février dernier avait lieu la première soirée des qualifications de la 7e édition du Cabaret Festif! de la relève. Une occasion en or, pour moi, de renouer avec mon fidèle clavier ainsi que le site BonPatron.com qui corrige mes fautes (jusqu’à preuve du contraire). Émilie Rioux de CHYZ, Valérie Therrien de VOIR et Raphaëlle Thibault-Vanasse de CHOQ agissaient à titre de jury afin de déterminer qui de Jerome Casabon, A Leverage for Mountains, La Guillaumansour Expérience et MCC passerait directement en finale le 18 mars prochain.
Avant que les candidats montent sur scène, c’est le porte-parole de la 7e édition, Keith Kouna, qui s’empare de la scène pour un petit tour de chant. Il a réchauffé la salle pour les candidats en allant piger dans son répertoire et en faisant participer le public, nombreux, qui semblait heureux et comblé de sa présence. Mon premier Keith Kouna, de surcroît, qui permet de « believe le hype », comme le dit l’expression : un exceptionnel parolier, un style unique et bien à lui. J’écoutais ses chansons en me disant que tous les mots sont clairs et choisis avec minutie. Ce à quoi je suis très peu habitué pour être bien honnête (merci à toi, Gucci Mane)!
C’est Jérome Casabon qui a vraiment hérité de la tâche d’inaugurer la septième édition de ce concours et c’est avec une belle énergie contagieuse qu’il a démarré le tout. Ses musiciens (je reconnaîs Shampouing à la guitare) et lui partagent une belle complicité sur scène, nous donnant l’impression que le plaisir est au rendez-vous et qu’ils ne se prennent pas trop aux sérieux. L’humour est l’arme de prédilection de Casabon, qui l’utilise abondamment lors de sa courte performance. Cet humour permettait de le regarder s’amuser, sourire en coin et de nous laisser le sentiment que nous avions eu du plaisir, mais sans pour autant qu’on en demande plus. Malgré qu’il soit attachant, Casabon gagnerait à trouver un filon qui pourrait lui permettre de se démarquer un peu plus du lot, musicalement parlant.
Ensuite, le groupe de Gatineau, A Leverage for Mountains, semble charmer le public rapidement avec une belle fougue ainsi qu’une belle harmonie entre les deux chanteurs. On sent clairement une influence d’Half Moon Run (et d’autres groupes indie-folk), surtout dans l’utilisation d’une violoncelliste. Cela ajoute une belle texture à leurs compositions qui ont, malheureusement, une sonorité trop semblable. J’ai apprécié, par contre, les belles montées harmonieuses qui donnaient une dose d’énergie à des chansons plus mélancoliques dans le thème. Leurs interactions avec le public étaient un peu maladroites, ce qui laissait transparaître soit un léger manque de confiance en soi, soit un malaise. Tout a été rapidement oublié lorsque le groupe, dans une belle communion, a interprété ses chansons. A Leverage for Mountains a remporté le prix du public de la première soirée de qualifications et a une autre chance de participer à la grande finale, en mars prochain, lors du vote en ligne.
La Guillaumansour Experience porte très bien son nom. Le troisième groupe participant de la compétition est un personnage fort intéressant, comme l’exprimait son vidéo d’ouverture (des regards). Les membres s’amusent avec les genres musicaux et semblent avoir le désir de continuer en ce sens. Des sonorités grunge, folk et électro forment un melting pot mélodieux. Le trio de musiciens se complète bien mais mériterait d’être plus vivant, d’être un peu moins dans son univers et de ne pas hésiter à inclure le public dans sa proposition. C’était la prestation musicale la plus intéressante de la soirée à mon humble avis puisque le groupe a su se démarquer du lot.
La gagnante du prix du jury, MCC (pour Marie-Claudel Chénard, pour les intimes), a clôturée la soirée. La Campivalencienne a su charmer le jury par un folk ambiant et franc. On a rapidement senti son plaisir d’être sur scène et une certaine fébrilité d’avoir enfin la possibilité de nous partager son œuvre. Cela a permis de passer un bon moment dans son intimité, qu’elle livrait avec une belle naïveté. La plume de MCC est imprégnée d’une belle mélancolie, bien imagée, qui parle de façon claire aux gens. Cette écriture mériterait d’être explorée à travers d’autres sonorités puisque, musicalement, on nageait dans des eaux communes ce qui nous faisait, par moments, décrocher du texte. Par contre, MCC a eu la tâche relativement difficile de clore une soirée qui s’étirait déjà en longueur.
Parce que oui, malheureusement, la première soirée du Cabaret Festif! de la Relève s’est étirée un peu trop (je remercie les juges pour leurs courtes délibérations). Cette soirée aurait gagnée avec un « pacing » plus équilibré. Par contre, le Cabaret Festif! a accompli encore avec brio sa mission de nous faire découvrir l’univers de ces quatre artistes qui méritent l’attention qui leur a été accordée.
C’est avec le fameux gros masque d’œil au visage et son vieux t-shirt (anciennement appartenant à son guitariste) Yoko Ono sur le dos que Philippe est embarqué sur scène, en poussant des cris aigus comme sur le début du dernier albumPortrait de famine.
« Merci pour la soirée !» a-t-il lancé après une seule chanson. Phillippe enchaîne en nous expliquant qu’il a toujours aimé les shows des années 1950 où ils mettaient le générique au début. C’était un beau clin d’oeil à cela, mais c’était surtout déstabilisant et je dirais même que ça a donné le ton à une ambiance disjoncté, éclectique et intense tout au long du spectacle.
Devant la salle remplie du Satyre Cabaret-spectacle, Philippe s’est amusé à faire des galipettes sur scène avec des bas troués. D’ailleurs, au retour de l’entracte, il nous est revenu avec des beaux bas blancs sans trous offerts par une personne du public !
Philippe Brach, c’est un artiste généreux parce qu’en plus de jouer plusieurs chansons de son albumPortrait de famine,il a aussi chanté une chanson qu’il n’avait pas fait encore sur cette tournée, soitDowntownde l’albumLa foire et l’ordre. Philippe Brach, c’est aussi un gars très drôle. Dans la chansonLe matin des raisons, entre les phrases«J’aimerais ça me dire que c’tait beau, que c’tait con, qu’on s’en criss » et « mais ch’tellement bien entre des ceux cuisses », il a trouvé le temps de prendre une énorme gorgé de bière, qui, j’avoue, m’a quasiment stressé de peur qu’il s’étouffe.
Tout en nous rappelant que 93% de son répertoire parle de choses joyeuses, ironiquement vous l’aurez compris, il nous lance « ça fait que cette chanson parle de sodomie »!
J’ai compris que le public attendait trois pièces ce soir-là:Alice,Dans ma têteetBonne journée. La pièceAlicea été chantée en chorale, tout le monde ensemble et c’était magique. Il en a été tout autrement pourBonne journéequi, malgré la volonté du public, le rythme n’était pas leur fort, car les claquements de doigts n’étaient vraiment pas sur le tempo. C’était un merveilleux moment tout de même.
Ça n’a pas pris beaucoup d’effort pour faire lever la foule: un petit shooter avant le dernier rappel, un « yeah Tihar…SirPat » et tous les gens se sont levés pour danser comme dans un gros spectacle rock surD’amour, de booze, de pot pis de topes.Laissez-moi vous dire que ça finit bien un spectacle. Et parce que les gens en redemandaient encore, il a terminé avec la chansonBlack Swande Thom Yorke, qui est en parfaite harmonie avec l’univers du spectacle depuis le début.
On n’a jamais su pourquoi Philippe avait un bandage à la main, mais on a clairement compris pourquoi la salle était pleine ce soir-là : ce gars est un génie des mots et un interprète d’une folie et d’une intensité inimaginable !
Le Satyre Cabaret accueille une programmation qui n’en finit plus d’être diversifiée. Parfois, l’ambiance cabaret donne une touche exceptionnelle, d’autres fois, ça apporte quelque chose d’hétéroclite, mais qui, somme toute, est intéressant. C’est ce qui est arrivé lors du passage des groupes FullBlood et Les Goules le 10 octobre dernier. Cette soirée était organisée en collaboration avec l’OFF festival de poésie de Trois-Rivières. En plus du spectacle au Satyre, il y avait un micro-ouvert au MotditBar jusqu’aux petites heures du matin. Pour l’événement, la salle n’affichait pas complet, mais un public de fans incontestés était présent pour s’imprégner de la folie des deux groupes.
FullBlood
L’automne, mais surtout l’approche de l’Halloween est probablement la période la plus achalandée pour le groupe Trifluvien FullBlood qui porte à merveille son nom. Quatre gars avec une bonne pilosité faciale, qui joue de la musique punk garage sans chandail, et qui sont couvert de faux sang de la tête à la ceinture. Ça a de quoi surprendre les auditeurs quand on ne connait pas le groupe. Ça et le sérieux que l’on peut lire dans leur visage lorsqu’ils jouent. Alexandre Dostie, chanteur de la formation, est très intense du début à la fin. On pourrait presque croire qu’il est enragé par moment. Ça contraste avec l’attitude de Pierre Brouillette-Hamelin à la basse, qui est d’un calme sans faille. Sébastien Dulude se déchaine sur ses tambours, et son confrère, Francis Ouellet est très sérieux dans son maniement de la guitare. Ça donne une image très « trash », mais qui fonctionne avec ce qu’ils veulent projeter. Comme on peut lire dans leur description, ils sont à la fois un mélange de Balck-Flag, de Misfits et d’une « chainsaw ». J’aime beaucoup le groupe et leur concept, mais j’avoue qu’au-delà d’un contexte bien établi, on doit être averti pour assister à l’une de leur performance. Ils sont justement au Café Frida le 29 octobre pour un party d’Halloween assez déjanté avec WD-40 Montréal officiel et DEAD BLUES CARNIVAL.
Les Goules
N’ayant jamais eu l’opportunité d’assister à un spectacle de ce groupe, j’ai été très surprise par les personnages qui sont arrivés sur scène. Accoutrements disparates, accessoires étonnants, maquillage très spécial, on est encore une fois dans un univers singulier. C’est que Keith Kouna et son groupe ne sont pas nés de la dernière pluie. En effet, le groupe a été formé en 2001, pour prendre une longue pause qui a duré près de 10 ans, et ils sont maintenant de retour, plus en forme que jamais.
On peut remarquer qu’ils ont beaucoup de plaisir sur scène et qu’ils dégagent une énergie et une folie contagieuse. À plusieurs reprises, des fans se sont approchés de la scène pour chanter dans le micro en l’enlevant pratiquement des mains de Kouna. Je dois admettre que ce n’est pas tout public non plus, mais c’est tout de même accessible. Malgré le ton qui se veut un peu moins sérieux, on peut dénoter une belle recherche dans les paroles. Je pense par exemple aux textes de Bergerie et de Bateau mort que je trouve très poétiques. Keith Kouna parlait justement ici du fait qu’il trouvait que ce qu’il avait fait de plus poétique dans sa vie, c’était avec les Goules. C’est donc que le nouvel album est une continuité de cela. Ça contraste beaucoup avec la livraison des textes sur la scène. Je trouve également que l’interprétation des chansons par Keith Kouna pouvait pratiquement ressembler à une histoire sous fond musical, pas tout à fait du slam, mais tout de même des paroles moins chantées que récitées.
Leur nouvel album, Coma, est sorti début mars 2016 après que le groupe se soit réuni quelques fois en 2012 et qu’ils s’ennuient sincèrement de la scène. (Pour la critique de Julien-Baby Cormier, c’est ici). L’enregistrement s’est déroulé dans Lanaudières, au Studio
Wild de Saint-Zénon qui a accueilli des artistes tels que Bernard Adamus, Daniel Bélanger, Fred Pellerin et les Cowboys fringants pour ne nommer que ceux-là. Comme ils disent, ils n’ont fait aucun lancement, ils ont seulement « garroché » ça sur le web et les demandes d’entrevues et de spectacles ont fusé de tous les côtés. C’était pour cette raison qu’ils ont fait l’album, c’était un prétexte pour remonter sur scène (ils ont gagné un prix au Festival d’été de Québec en 2006 pour l’originalité de leur création, majoritairement scénique). Ils ne voulaient par contre pas revenir avec du vieux matériel et leur écriture a évolué également, sans toutefois perdre l’essence du groupe.
Au-delà de la première image que je me suis faite du groupe, j’ai beaucoup apprécié leur performance scénique et le fait qu’ils faisaient beaucoup participer le public à leurs folies. Si vous voulez vivre l’expérience de les voir en spectacle, ils sont à Montréal Sherbrooke et Québec en novembre, et ils n’ont pas annoncé plus de dates que ça.
Voici quelques photos des spectacles auxquels nous avons assisté durant la dernière année.
Crédits photos : Sébastien Ouellet, Jacques Boivin et Julien-Baby Cormier
Le sympathique «géant» Brian Tyler and the Bluestorm était de passage en formule trio à la salle de spectacles L’Grenier du Magasin Général Lebrun de Maskinongé vendredi le 23 septembre dernier. Habitué de le voir en formation complète, soit quatre musiciens sur scène, Brian était accompagné de son excellent guitariste Franky James et de l’un des meilleurs claviéristes du Québec Michel Hains. Un spectacle intime qui affichait complet dans un décor d’époque magnifique qui, comme nous l’a mentionné Brian en début de spectacle, l’aura inspiré dans le choix de ses chansons.
Un public attentif, respectueux, qui a su apprécié cette agréable performance. L’extraordinaire complicité entre Brian et ses deux musiciens est communicative, les spectateurs ont embarqué à fond dans leur jeu. Brian nous a offert de ses compositions tel que Back On Track, du B.B. King, du Bill Withers Ain’t No Sunshine que j’adore, un classique québécois d’Offenbach Mes Blues Passent Pu Dans’ Porte qui a reçu une ovation bien méritée et plusieurs autres pièces de grands noms du Blues.
Une soirée pleine de groove qui a passé bien trop vite. Ce showman généreux et authentique est tout ce qu’il vous faut pour oublier vos tracas. Si jamais Brian And The Bluestorm se produit dans votre région, ne manquer pas leur spectacle, vous allez adorer.
Septembre vient de se jeter sur Québec comme une chouette sur de pauvres souris frileuses. C’est donc avec nos petites laines qu’on descend se réchauffer dans les entrailles du Cercle pour une soirée très prog. La scène est saturée de synthés, guitares jolies et fils qui s’enlacent et courent sous les deux drums et les amplis de bass. On a un peu peur pour les chevilles des musiciens. Mais, surtout, on a hâte de se laisser emporter.
Les gars de Heaume s’installent avec une nonchalance, une modestie qui laissera toute la place à leur musique. On a droit à des compositions hautement atmosphériques, et même méditatives, lentes comme une lampe à lave. Ils nous invitent dans leur cocon amical, ambiance ficelée de loop électro doux et hypnotisant. Je me sens un peu comme un papillon qui fixe une ampoule électrique.
Pony Girl nous embarque ensuite dans un autre genre d’épopée. La prédominance de la voix du chanteur en duo parfois avec la claviériste donne un son très pop à une instrumentalité qui fait plutôt dans le progressif. Le drum bien rythmé fait shaker de la tête et je vois mes co-spectateurs qui se laissent entraîner eux-aussi. Je me cale confortablement contre la colonne centrale et fixe des yeux le bâton rouge lumineux planté au centre du groupe comme un totem électrique, les oreilles grandes ouvertes. La guitare tricote des mélodies qui accompagnent bien la voix aérienne de Pascal Huot, le chanteur. D’ailleurs, venant de sa part, j’ai apprécié le moment où il s’est éloigné de la scène et est venu rejoindre les spectateurs pour que notre attention se dirige naturellement vers le reste du groupe. Pendant un très beau trois minutes il a laissé ses musiciens improviser dans toute la liberté de leurs instruments. J’ai fondu pour la clarinette de Yolande Laroche, un très bel ajout acoustique à un univers farouchement électro. La performance de Pony Girl s’est terminé dans une enlevante montée dramatique, drum tribal et sauts de puce. On leur souhaite une belle tournée canadienne.
Vous souvenez-vous des Martyrs de Marde et de leur fuckayage bizzaro-grunge ? Le Charme est en fait le frère le plus en santé de la portée et ce sont eux qui ont l’honneur de terminer cette soirée. Ils ouvrent en atmosphérique pour nous apprivoiser, introduisant de lentes montées d’adrénalines qui retombent aussitôt, agaces. Ils aguichent le public comme un amant un peu tannant… puis nous voilà récompensés de notre patience alors qu’ils attaquent Rêve de feu pour les jeunes humiliés, piste tirée de leur prochain album Fitzcarraldo. Coup de coeur assuré pour ce titre très intense, entrecoupé d’accalmies trompeuses bordées de doux picking et d’un refrain un peu venimeux dont les paroles restent en tête. Leur musique est assurément solide.. Ça donne envie de s’asseoir sur leur immense ampli de bass et de se laisser habiter par les vibrations. Plaisir garanti ou argent remis.
Plus mélancolique que Pony Girl, on apprécie quand même les compositions qui ont sacrément du punch malgré des textes sombres. Après avoir revisité des chansons de leurs sorties de 2012, ils complètent leur set-list avec la pièce titre de leur album à paraître. Je réserve ma soirée pour leur lancement.
PS : Un petit oiseau me dit que Jacques aurait eu un orgasme.
Le Charme fera la première partie de Yonatan Gat le cinq octobre à l’Anti. Une date à retenir pour tous les amoureux de psycho-prog.
C’était la première fois que j’assistais à un spectacle de musique au Cabaret le Satyre, salle qui a ouvert ses portes cet été. La soirée s’annonçait vraiment intéressante en compagnie de The Bright Road en première partie et de Fire/Works, groupe de Montréal qui visitait Trois-Rivières pour la première fois ensemble.
Fire/Works en studio – entrevue
Avant leur spectacle, je me suis entretenue avec Jonathan Peters, David Lagacé auxquels se sont joins Francis Ledoux et Étienne Dupré. Nous avons principalement discuté de leur nouvel album qu’ils sont présentement en train d’enregistrer. Ils cassaient justement quelques chansons durant la soirée, et ça paraissait qu’ils avaient hâte. Jonathan me disait d’ailleurs que leur musique avait changé depuis ce temps. « Maintenant, c’est la chanson avant tout. On est rendu à un point où les chansons sont plus fortes. On n’a pas besoin de tout l’habillage. Pas que je renie ce que j’ai écris, mais j’ai l’impression que c’est plus assumé. On peut enlever toutes les couches qu’on avait sur Shenanigans.» Il parlait également du fait que sur le nouvel album, les chansons ont toutes un groove de fond qui est présent du début à la fin. Le groupe a beaucoup évolué depuis le dernier album et on sent que leur manière de travailler a également prit une autre tournure, car les deux nouveaux membres participent entièrement à la création. «On apporte le squelette sur lequel travailler. Étienne va composer la « basse » , Frank : le drum et tout le monde donne son avis aussi. Ça amène les chansons ailleurs. » De plus, ils n’ont pas autant de pression que pour Shenanigans, où ils devaient enregistrer l’entièreté du long-jeu en seulement deux semaines. Maintenant, ils y vont tranquillement sans se donner de deadline, car plusieurs membres du groupe ont des projets connexes. Bien que leur musique soit en train de changer un peu, je leur ai demandé s’ils n’avaient pas peur de perdre l’essence de ce qu’ils ont créé originairement. J’ai beaucoup aimé la réponse que Jonathan m’a donné : «peu importe ce que tu fais, peu importe le projet artistique, quand tu restes authentique, ça transparaît. Tu peux changer la couleur de l’habillage, ça reste les mêmes personnes qui l’ont fait. C’est sûr qu’on reconnait le band.» J’ai eu la chance de discuter avec quatre gars passionnés de musique qui ont un plaisir contagieux à jouer, autant ensemble que sur scène.
Fire/works – spectacle
Bien qu’il n’y ait pas eu tellement de public présent au Cabaret Satyre en ce premier vendredi de festival western de St-Tite, les gars de Fire/Works étaient en feu. Ils n’avaient pas joué depuis un bon moment et avaient hâte de grimper sur la scène; ça paraissait. On pouvait facilement faire la distinction entre les nouvelles chansons, même sans que Jonathan les présente, seulement à voir le groupe jouer les pièces. En effet, ils semblaient vraiment heureux de pouvoir les partager au public et on devinait la fierté qu’ils avaient. Après avoir discuté avec eux j’ai compris ce qu’ils voulaient dire en parlant des chansons éclectiques. Ils n’ont pas de « recette gagnante » qu’ils répètent, mais on peut dénoter une cohérence dans leur travail. J’ai beaucoup aimé le groove qu’ils me parlaient et le folk aux connotations quelque peu country par moment. J’avoue être impatiente de voir leur 3e album et la suite de ce qu’ils vont nous présenter. Prochainement, ils enregistreront une session live qu’il sera possible de visionner en ligne, ce qui risque d’être fort intéressant.
The Bright Road
J’avais déjà assisté à une prestation de The Bright Road en février 2015 au Centre Culturel Pauline- Julien, mais le groupe était différent. En plus d’avoir maintenant un nouvel album en magasin, Ocean, Léa Boudreau s’est jointe à la formation, et j’avoue que j’aime beaucoup cet ajout. Quelques chansons sont harmonisées de sa voix cristalline qui ponctue bien la musique de Philippe Garceau, Kevin Juneau et David Brisson. Le dernier album était beaucoup inspiré d’un voyage en Norvège et l’on voit la continuité dans leur inspiration. Cette fois, le folk-pop alternatif de The Bright Road explore des thèmes marins, tout en continuant l’espèce de touche ambiante bien à eux qui a su charmer l’assistance du Cabaret Satyre.
Je conclue avec les photos de Jacques Boivin datant du spectacle avec Marie-Pierre Arthur du 27 Février 2015, parce qu’elles sont magnifiques!