Timber Timbre était déjà de retour à Québec après un passage au Cercle l’automne dernier, mais cette fois pour nous présenter son nouvel album Sincerely, Future Pollution. Le groupe habitué au Cercle ou au théâtre du Petit-Champlain allait-il faire courir une foule deux fois plus imposante? La réponse est oui et le mystère d’une popularité exponentielle soudaine a encore frappé, l’ambiance étant fort agréable pour cette audacieuse Nuit FEQ. C’est la pièce titre qui a ouvert cette performance sans artifice qui laisse une place prépondérante à la musique. Rapidement les nouvelles pièces comme Velvet Glove & Spit ou Moment ont prouvé la tangente beaucoup plus sensuelle qu’a prise la musique de Timber Timbre. Que dire de l’incroyable Hot Dreams sur laquelle Christophe Lamarche-Ledoux, de la formation Organ Mood, est venu ajouter l’indispensable solo de saxophone! Plus tard, l’ancienne Magic Arrow a été présentée dans un habillage beaucoup plus rock que folk, une efficace évolution ajoutant même une couche inquiétante de claviers à cette chanson issue du disque éponyme du groupe sorti dix ans plus tôt. Un autre moment fort de la soirée fut assurément l’enchainement des nouvelles pièces Grifting et Bleu nuit (avec en prime une autre présence de Lamarche au saxophone).
Si initialement le projet semblait être un truc plutôt solitaire, Kirk a bâti au fil des albums un solide groupe autour de lui et du guitariste Simon Trottier. Maintenant, autant le batteur Mark Wheaton que Trottier ou le claviériste Mathieu Charbonneau (ces deux derniers étant aussi musiciens de tournée pour Avec Pas d’Casque) supportent ce projet qui est résolument une affaire de gang. Au rappel, on a eu droit à la première pièce francophone du groupe: Les égouts. Tout ça s’est terminé fabuleusement bien avec les pièces revampées I Get Low et Trouble Comes Knocking, point d’orgue a une performance inspirante et exécutée à merveille. Comparativement à la performance timide, mais agréable du dimanche midi au Festif! sur le quai de Baie-Saint-Paul, Timber Timbre a livré un magistral concert dans une configuration qui sied beaucoup mieux à sa musique sombre.
En ouverture de soirée Gaspard Eden a présenté avec de nombreux musiciens son rock puisant souvent dans des inspirations grunge devant une foule attentive, mais discrète. Si musicalement la performance était impeccable, les rares interactions avec la foule étaient parfois maladroites. Ensuite c’est le duo Organ Mood qui est venu présenter sa performance peu orthodoxe au milieu de la foule. Il y avait ces projections acétates sur un immense écran qui couvrait l’entièreté de la scène, puis cette musique surtout instrumentale et très cinématographique qui a envoûté la foule rassemblée à l’Impérial. J’en aurais pris plus tant leur musique est efficace et envoutante.