C’est après plus de 4 ans d’attente que The Lemming Ways, groupe composé des Montréalais Marc-Étienne Mongrain, Gabriel Lemieux-Maille et Marco Gosselin, nous dévoile enfin leur premier opus. C’est donc après deux EP que le groupe nous présente leur premier album éponyme. C’est sur l’étiquette Music Mansion Records, que les 10 pièces sont réunies. Leur EP Two Poles, diffusé en 2012, se retrouve en entier sur salbum. Il y a donc 5 pièces inédites.
La question qui se pose maintenant est à savoir si l’univers sombre de Two Poles se mélange bien avec l’ambiance de cet album… Malheureusement non. En effet, l’album débute avec deux superbes pièces, soient Monsters et Personal Anthem. Deux pièces rythmées, très indie-pop britannique, qui nous font rêver à l’été qui s’en vient à grands pas. La réalisation de Etienne Dupuis-Cloutier (Fanny Bloom, Misteur Valaire, Dumas) est faite avec finesse et justesse.
C’est par la suite que l’album perd son fils conducteur. Comprenez-moi bien. Les pièces de l’EP Two Poles sont excellentes. Ce sont des pièces sombres, orchestrales, parfois même avec des allures cinématographiques. Les textures sont à couper le souffle, sans compter les instruments à cordes qui sont joués d’une façon de maître. Par contre, dans l’album sympathique et indie-pop, cette ambiance vient faire un énorme contraste. C’est donc la pièce Ride qui vient chambouler notre écoute. Cette pièce sombre vous fera sursauter par moments et changera l’ambiance de l’écoute.
Cette ambiance se poursuivra jusqu’à la 7e pièce de l’album : The King. L’album reprend vie à ce moment. C’est avec Sabrina Halde, du groupe montréalais Groenland, (qui chante encore en anglais qu’il n’en plaise à PKP) que cette balade s’amorce. Une balade au piano qui nous fait penser aux meilleures pièces du groupe Stars. Il y a une symbiose incroyable entre Marc-Étienne Mongrain, chanteur du groupe, et Sabrina. C’est une pièce puissante, émouvante, qui nous prouve que The Lemming Ways à un talent incroyable. Les voix sont parfaitement harmonisées et très juste. Certes, cette pièce n’est pas dans la lignée de la pop synthé des premières chansons de l’album, mais c’est une sublime pièce qui à sa place dans cet album.
The Great White Blur a la lourde tâche de suivre The King… Et c’est réussi. On a droit ici à une pièce grandiose. C’est une ambiance très cinématographique que nous offre le groupe. Une pièce avec en arrière-plan un son techno, qui peut rappeler la trame sonore Tron offerte par Daft Punk il y a quelques années. La voix de Marc-Étienne est encore une fois à son meilleur, très sérieuse et portante, dans le but de soutenir l’atmosphère que dégage cette oeuvre. L’album se poursuit avec deux pièces correctes, qui, par contre, ne pourront égaler ce que nous avons vécu avec The King et The Great White Blur.
Je reste quand même surpris de cet album, que nous attendions depuis quelques années déjà. J’ai adoré mes écoutes et j’ai bien hâte de voir le groupe sur scène dans les prochains mois.