Du 24 au 27 août dernier, le centre-ville de Trois-Rivières a mis ses beaux habits et est devenu complètement blues; ou plutôt TRès blues, devrais-je dire.
La programmation du festival Trois-Rivières en blues à l’Amphithéâtre et dans les restaurants et les bars était particulièrement alléchante cette année. Bien que Styx était la grande vedette de l’événement, notre équipe a tenté de capturer certains moments. Voici donc un bref résumé de notre fin de semaine.
Le 24 août dernier, la première partie du groupe mythique Styx a été présentée comme un groupe de rock abrasif avec des tonalités blues. En effet, The Damn Truth est un groupe qui déplace de l’air. J’ai assisté à un spectacle de qualité. Le groupe assumait un style authentique, porté par chacun des membres. Un style qui nous transportait en 1969, soit dans une époque synonyme de révolte, d’amour et de liberté. Tout d’abord, leur look faisait réellement Woodstock. Cheveux longs, chemises colorées et déboutonnées, jeans et velours. Autrement, leur énergie de scène révélait une passion pour cette époque qui semble les avoir influencés grandement. Le vécu dans la voix de Lee-La Baum rappelle celle de Janis et apportait la touche blues. Tandis que Tom Shemerr, guitariste et conjoint de Lee-la, promettait à la guitare. On a visiblement vu la complicité entre les deux musiciens lors du spectacle. Une complicité autre que musicale. On a ressenti le désir dans leurs rapprochements plus que rapprochés, qui à mon avis, n’étaient pas nécessaires. Tout comme les accessoires qu’ils ajoutaient à leur mise en scène comme l’éloge d’un signe de paix, l’allumage d’une tige d’encens et des changements dans leurs costumes. Le groupe était très solide et le serait encore plus sans ces artifices. Ils méritaient très bien leur place avec Styx. Je vous invite donc à écouter leur album Divilish Folk paru en 2016. (Marianne Chartier-Boulanger)
Jonny Lang était très attendu sur la scène de l’Amphithéâtre ce 26 août. Certains ont été déçus des nombreux moments qui semblaient être improvisés. Cela rendait parfois difficile de reconnaître ses chansons. D’autres ont applaudi son audace et son intensité tout au long du spectacle. Il faut tout de même se rendre à l’évidence de la chance qu’on a eu de l’avoir à Trois-Rivières puisque sa tournée se continue partout aux États-Unis et en Europe, sans toutefois revenir au Québec. Je vous invite donc à surveiller la sortie de son prochain album, Signs, le 8 septembre prochain.
En première partie de Jonny Lang, c’est le Danielle Nicole Band qui est venu réchauffer le public. Pour plusieurs, ce fut une belle découverte. L’excellente guitariste nous a charmés avec sa voix puissante et mature et avec la confiance qu’elle dégage sur scène.
Plus tôt dans la journée, notre photographe s’est rendu au restaurant le Coco Tango pour le spectacle de Riot en duo à 18h30. (Karina Tardif)
En plus des spectacles mentionnés ci-haut, il y avait de très intéressants artistes et groupes qui se sont produit du jeudi au dimanche tels que Simon Lacerte, Mavis Staples, Tess McQUade, Jamiah Roger, Sean Pinchin, Micheal Jerome Brown et Shawn McPherson, pour ne nommer que ceux-là.
À l’arrivée sur le magnifique site du Théâtre Cogéco, une belle ambiance festive nous attendait pour un petit 5 à 7 convivial avec Justin Saladino Band en prestation.
Et c’est avec un peu de retard, que cette interprète féminine récipiendaire pour la troisième année consécutive d’un Maple Blues monte sur scène et vient nous présenter son dernier album intitulé »Angel 11 ». Angel Forrest pour cet album, s’est associée avec onze guitaristes différents. Sept étaient sur scène ce soir dont entre autres Kim Greenwood, Ricky Paquette, Dimitri Lebel, Corey Diabo, Rob McDonald, Paul Deslauriers et Denis Coulombe. À tour de rôle, c’est un déferlement de décibels électriques. L’interprétation de House of Rising Sun et les solos de Ricky Paquette sont frissonnants… Paul Deslauriers comme toujours nous surcharge d’énergie. Angel est heureuse, de bonne humeur, elle danse et tourbillonne allégrement sur son tapis rouge. Sa voix puissante, nous transporte et c’est toujours un immense plaisir de l’entendre. La finale à sept guitaristes est sublime. Quelle belle prestation d’ouverture.
On le nomme le plus grand chanteur Blues américain actuel, accompagné de son band de cuivres et cordes le vrai gros orchestre-là. Sugaray Rayford Band vient enflammer la foule qui déjà conquise et qui n’attendait que la suite. Nominé à 4 reprises au Blues Music Awards cette année, dont le prestigieux B.B. King Enternainer of the year. Un vrai de vrai Bluesman, crooner, entertainer. Pendant qu’il chante, il débarque de scène et se promène à l’avant et prend des selfies avec ses admiratrices enchantées de découvrir son univers. Quelle générosité avec son public… Il bouge, danse, se trémousse et joue avec nous. Son dernier opus »Southside » est bien présenté. Il nous offre une performance digne des plus grands. A cappella sans micro, ayant du coffre a soulever les plus timides, son band se joint à lui et l’écho est incroyable. On lui répond …On fredonne les refrains, on est debout à taper des mains et se dandiner le popotin et on a du fun. S’adressant à l’audience d’un français impeccable, ça n’en prenait pas plus pour être enchanté ! Quand on chante et qu’on est connecté avec son cœur, ça ne peut donner que du bonheur. À retenir ce nom Sugaray Rayford Band dès la première à la dernière note ce n’est que du plaisir !
Vendredi dès 19h00, c’est Southern Hospitality avec le talentueux Victor Wainwright de la Georgie au piano et le Floridien JP Soars à la guitare, ils s’unissent et nous offrent une prestation du tonnerre. Ils nous présentent leur nouvel album »Easy Livin » condensé de blues et de R’n’B Toujours du bonheur de les revoir. Colin James s’amène sur scène tout sourire, heureux de nous rencontrer. Ce légendaire guitariste canadien récipiendaire de 17 Maple Blues Awards roule sa bosse depuis la fin des années 80. Nous ramenant tous adolescent, on reconnaît »Just came back » , ‘Why ‘d you lie » et une avalanche de succès. Depuis 25 ans,il est roi et maître des stations de radio à travers le pays. Il n’a rien perdu de son charme et talent, il maîtrise sa six cordes habilement et la voix est encore très agréable à écouter. Sa musique a très bien traversé le temps.
Kenny Wayne Shepherd Band
Ce jeune guitariste américain qui fut marqué à vie par le concert de Stevie Ray Vaugan et qui laissera une empreinte indélébile sur l’ensemble de son œuvre. Fut remarqué tout jeune par ses pairs et c’est avec Bryan Lee qu’il fait ses premiers pas. Et dès le succès de son premier album ‘Ledbetter Height’ en 1995, il joue avec les plus grands dont BB King et dans la section rythmique de SRV. Possédant aujourd’hui sa propre collection de guitares Fender Stratocasters. Une dextérité et habilité prodigieuse. Il joue un rock viril ! Il ajoute à son répertoire de la soirée les solos agiles de SRV ainsi qu’Hendrix. Quelques pièces dont »Blue on Black » ont joué dans la série de motards connue Sons of Anarchy. Le chanteur du band Noah Hunt assume pleinement sa partition vocale et nous passons une excellente et électrisante soirée ! Un Blues solide, coulé dans le rock !
Mike Zito and the wheel et Alexis P.Suter
Celui qui a été le co-fondateur des excellents Royal Southern Brotherhood, dont sa musique s’est retrouvée lui aussi dans la série télévisée Sons Of Anarchy. Il a une douzaine d’album depuis 98. Mike Zito est un guitariste Blues américain de grand talent, habile et touchant en plus de posséder une voix captivante. Son artiste invitée est nulle autre qu’Alexis P.Suter que B.B. King a décrit comme étant un véritable phénomène vocal et pour l’avoir vu quelques années passées où je suis resté estomaquée par sa grandeur d’âme, son extrême sensibilité et sa voix fascinante, elle est à découvrir.
Steve Hill
Il nous revient avec son 3e cd Solo Recording, Steve Hill toujours aussi talentueux et en parfait contrôle de sa coordination du bass drum, cymbales, harmonica, guitare et voix. Ses fans se sont donnés rendez-vous ce samedi et on a tous apprécié cette performance électrisante et survoltée ! J’avoue avoir hâte de le revoir avec un band
John Kay And Steppenwolf
Ce groupe Canadien qui depuis 1967 et 20 millions d’albums vendus, sont sur scène avec nous à Trois-Rivières en Blues. John Kay nous fait la conversation à plusieurs reprises nous expliquant que dans ses corps vieillis et usés il y a avait jadis, 5 jeunes hommes passionnés de musique et que ce soir c’est eux qui sont présent. Et cette soirée file de souvenirs en souvenirs dont les fans de John Kay and Steppenwolf sont émerveillés. Born to be wild a soulevé la foule et en rappel The Pusher une de leurs plus belles balades nous ont enivrés. Une superbe performance ! Les après-midis du samedi et dimanche sont aussi animés sur la rue Badeaux avec les Mo Blues, Victor Wainwright, Suzie Vinnick, Kim Greenwood, Sean Chambers, Pat Loiselle, et plusieurs autres ainsi qu’en fin de soirée dans les restaurants et bars de la rue Des Forges.
Le Blues, c’est viscéral et c’est la plus belle musique du monde, elle est diversifiée, captivante, sensitive et très émotionnelle. On ne peut rester insensible à son écoute, Trois Rivières en Blues merci pour cette superbe édition!
Voici les photos de Jean-François Desputeaux, Adrien Le Toux et Yoan Beaudet