Ce soir-là, j’ai tout quitté ce que je faisais et les amis avec qui j’étais. Vous direz que je suis une mauvaise amie, mais je vous répondrai que j’avais besoin de cette heure pour me faire du bien et revenir plus en forme après. Je suis donc allé au Café-Bar Zénob, en trébuchant un peu sur les trottoirs glacés, pour aller assister avec impatience au spectacle de Renard Blanc.
Renard Blanc est un jeune groupe de rock planant électro de Saint-Hyacinthe. En spectacle, les gars, Julien (basse), Alexandre (batterie) et Vincent (voix et guitare), forment un tout. C’est rare de voir un trio jouer les uns à côté des autres. On dirait qu’il y a trop souvent une norme qui fait que le chanteur doit être au centre et le batteur à l’arrière de la scène. Défaire les idées préconçues, c’est ce que Renard Blanc fait de mieux. Chaque morceau est différent, d’une pièce instrumentale à une pièce avec du vocal, mais surtout, chaque élément, que ce soit la voix, la basse ou la batterie, est mis de l’avant de façon égal. Ce que j’ai aimé dès ma première écoute de l’album et que j’ai été heureuse de retrouver en spectacle, c’est l’intégration de la voix sublime de Vincent en harmonie avec le reste de la musique. On peut dire que ces gars sont des génies de la création de mélodies uniques et pleines d’histoires. Ce soir-là, le public et moi, on s’est fait raconter une tonne d’histoires, sans même que le groupe n’ait à dire un mot.
Au-delà de tout ça, je ne peux passer sous silence la virtuosité du batteur. Quelqu’un du public a même lancé « Est-ce qu’on peut porter un « toast » au drummer s’il vous plait? » Au moment où il a dit ça, je suis sorti de ma bulle pour me rendre compte de la véracité de ce qu’il venait de dire : le batteur est incroyable et captivant !
Malgré leur air un peu gêné et leur présence statique sur scène, passer un moment avec Renard Blanc, c’est prendre une pause sur la vie, qui va toujours un peu trop vite à notre goût.