Vendredi dernier, Sherbrooke a reçu deux très bons groupes dans sa Petite Boîte Noire bien-aimée, soit le groupe montréalais We Are Monroe et l’auteur-compositeur-interprète Krief (accompagné de ses musiciens). Bien qu’ayant chacun leurs forces, les deux groupes partageaient un petit côté indie qui semblait plaire aux chanceux qui étaient présents ce soir-là. Décidément, on allait avoir droit à des prestations électrisantes et chargées.
La soirée débuta avec Krief (Patrick de son prénom), qui se produisait en formule band. Et quel band! Outre Krief qui chantait en jouant de la guitare, on avait un guitariste au whammy endiablé, un bassiste bien présent, un batteur efficace et un claviériste qui assurait les nuances plus aériennes tout en jouant du tambourin. Les musiciens étaient tous bien entassés sur la petite scène, entourés de milles amplis et pédales… une image digne d’un groupe qui aurait assurément eu best new music sur Pitchfork, circa 2009. La musique de Krief était douce-amère et se caractérisait par son mélange de poésie et d’explosions de guitares. D’ailleurs, vers la fin, les chansons se désintégraient souvent en jam, ce qui permit à Krief de nous montrer ses talents de guitar-shredding. Mention spéciale à son tone de guitare, sans doute l’un des meilleurs que j’aie entendus à la Petite Boîte Noire.
C’était maintenant au tour de We Are Monroe d’entrer sur scène et de nous prouver qu’ils étaient un quatuor digne des nombreuses comparaisons qu’ils ont eues avec des groupes tels Joy Division ou bien The Killers. Ces comparaisons sont faciles à faire, mais pas tout à fait représentatives du son bien caractéristique que s’est forgé le groupe. On retrouve bel et bien des éléments post-punk et new wave dans les chansons de We Are Monroe, mais ces chansons semblent aussi être influencées par le dance-punk et le power-pop, un mélange de styles efficace et dansant à souhait.
Comme sa première partie, le groupe a surtout joué des chansons de leur nouvel album. Et comme sa première partie, l’un des musiciens avait un tone exceptionnel (mention spéciale au tone de basse, sans doute l’un des plus monstrueux que j’aie entendus à la Petite Boîte Noire!), ce qui n’a pas nui à l’immensité des refrains de We Are Monroe. C’est pas compliqué, ils sont un power band. Les chansons étaient efficaces, et la voix puissante du chanteur n’avait rien à envier à tous les Brandon Flowers de ce monde. Krief nous avait d’ailleurs prévenu : « Le prochain groupe, j’ai travaillé sur leur nouvel album, pis ça va être vraiment bon! »
Début de semaine cinglé, n’est-ce pas? Et pourtant, on n’a eu que quelques heures pour reprendre notre souffle : le week-end sera chargé en concerts de toutes sortes dans notre belle grande ville!
Voici nos suggestions :
Jeudi 16 février
Chocolat (+ Pure carrière), Le Cercle
L’amour de plusieurs de nos collaborateurs pour Chocolat est indéfectible. Quelle que soit sa personnalité du moment, la troupe menée par Jimmy Hunt nous emmène toujours en voyage vers des univers trop rarement exploités dans notre petite bulle québécoise. On a trippé sur Rencontrer Looloo, on s’est laissé aller lors de leur dernière visite au Pantoum, et cette fois, on devrait littéralement s’envoler. La première partie sera assurée par Pure Carrière. Les habitués de la scène locale reconnaîtront ces trois êtres déjantés et ludiques qui pourraient vous inviter à pop la pill. On a déjà parlé d’eux ici.
Portes : 20 heures /14 $ en prévente (billetterie du Cercle, Knock-Out et lepointdevente.com), 17 $ à la porte
Vendredi 17 février
Les soeurs Boulay (+ Amylie), Impérial Bell
Mélanie et Stéphanie Boulay sont de retour à Québec, cette fois à l’Impérial Bell. Les deux jeunes femmes nous proposeront une fois de plus leurs douces chansons folk aux mélodies accrocheuses et leurs harmonies vocales uniques. Tout ça avec un humour des plus charmants. Vous connaissez déjà leurs chansons de Le poids des confettis et de 4488, de l’Amour par coeur. L’Impérial a eu la bonne idée de réserver des sièges au balcon pour ceux et celles qui aimeraient assister au spectacle assis. En première partie, Amylie présentera ses chansons à la fois toutes douces et mordantes.
20 heures. Billets : 35 $ (billetterie ou site Web de l’Impérial Bell)
Pascale Picard et invités, L’Anti Bar et spectacles
On vous en parle, mais c’est juste pour tourner le fer dans la plaie puisque c’est complet. Pascale Picard célèbrera en grand le dixième anniversaire de son album Me, Myself and Us.
Portes : 19 heures. COMPLET
Samedi 18 février
LIGUE ROCK VI (Xavier Caféine, Les Hôtesses d’Hilaire, Royal Caniche), Le Cercle
Oh mon Dieu. La Ligue Rock est de retour et elle frappe plus fort que jamais avec une première soirée qui ne manquera pas d’énergie!
Tout d’abord, on pourra voir Royal Caniche (qu’on avait manqué à notre grand regret au Coup de Grâce de Saint-Prime), groupe qui propose du… grunge de grange. On vous avertit : les gars fabriquent leurs propres instruments. Difficile de faire plus artisan que ça. Au fait, les gars vous conseillent de ne pas vous habiller trop propre ou de prévoir du linge de rechange… On dit ça de même.
Ensuite, a-t-on vraiment besoin de vos présenter nos amis acadiens Les Hôtesses d’Hilaire, qui sèment le chaos avec leur rock psychédélique à saveur de poutine râpée? Encore une fois, Serge Brideau et ses solides acolytes vont mettre le feu au Cercle et laisser la tête d’affiche jouer sur un tas de cendres.
Enfin, Xavier Caféïne vient célébrer le dixième anniversaire d’un classique du rock québécois, l’excellent album Gisèle. Au menu : un rock solide et bien sucré, des mélodies accrocheuses dont seul Caféïne a le secret et une présence scénique hors du commun. On ne peut pas demander mieux. Même Langevin et Peake seront là!
Portes : 20 h. Billets : 20 $ (+ frais) – disponibles au Cercle, au Knock-Out ou sur liguerock.com.
Avec pas d’casque, Salle Octave-Crémazie, Grand Théâtre de Québec
Stéphane Lafleur et ses complices reviennent chatouiller nos oreilles tout en douceur avec les chansons de leur magnifique éloge à la lenteur, Effets spéciaux. Nous avons vu ce concert à quelques reprises l’automne dernier et nous avons été tout simplement transportés.
Dans un milieu où les bars et les salles de spectacles vont et viennent, on peut dire que Le Scanner est un vrai survivant. Le bistro qui succédait à un bar-cinéma et qui avait ouvert ses portes comme bistro multimédia (c’est pas tout le monde qui avait Internet en 1997) a toujours présenté des spectacles et diverses activités en son sein, et la musique punk et underground y a toujours été bien reçue. Pour célébrer son vingtième anniversaire, le Scanner reçoit nul autre que le chanteur et parolier des Goules Keith Kouna. Allez acheter vos billets au Knock-Out avant qu’il n’en reste plus! Ça ne coûte que 10 $! 23 h.
Autres spectacles
Maryanne Côté et Joey Robin Haché sont au Vieux Bureau de poste. 20 h. Billets
Emilie Claire Barlow est à l’Impérial Bell. 20 h. Billets
We Are Monroe, Men & Company et Guidestones sont à L’Anti Bar et spectacles. 20 h. Billets
Ego Death et Mathieu Bérubé sont à la Librairie St-Jean-Baptiste. 20 h. Gratuit (ça ne vous empêche pas de donner une petite contribution ou de payer une petite bière!).
Des étudiants ont rempli le Grand Salon de l’Université Laval hier soir pour fêter le retour à l’école et ils n’ont pas été laissés en reste. Avec une programmation éclectique, mais cohérente, la CADEUL a bien choisi ses artistes pour que le party lève.
En entrée, De la Reinenous a offert son tout premier spectacle. Le groupe de Québec, qui se préparait depuis septembre, est pourtant moins novice qu’il n’y paraît : ses membres, Jean-Étienne Collin Marcoux (batterie), Vincent Lamontagne (guitare et basse) ainsi qu’Odile Marmet-Rochefort (voix et claviers), sont issus de plusieurs groupes locaux et sont plutôt habitués à jouer ensemble. C’est donc une musique assurée, bien ficelée qu’ils ont livrée hier au public qui se rassemblait lentement autour de la scène. La salle, devenue pratiquement pleine, a pu se mettre dans l’ambiance avec la musique envoûtante, électro-rock aux ambiances trip-hop du groupe.
Après une entrée en matière plus downbeat, We Are Monroe s’est installé sur scène avec son rock alternatif teinté de punk. Côté musique, on pourrait faire plusieurs parallèles tantôt avec la musique de The Killers, tantôt avec celle de Billy Talent. Ils ont livré une performance énergisante parsemée de finales endiablées. Malgré le fait que le micro et la guitare du chanteur étaient difficilement audibles, le tout a plu à la foule qui se dandinait au son de leurs deux guitares.
On sentait la fébrilité monter au sein du public juste avant l’arrivée de We Are Wolves. Tête d’affiche du Show de la Rentrée, ils ont déjà fait leurs preuves de nombreuses fois depuis leur formation en 2000. Leur musique électro-rock aux teintes post-punk et pop, inimitable, était ce qu’il fallait pour faire exploser la fête. Aussi survoltée que les membres du groupe, la foule s’est déchaînée jusqu’à la toute fin, y allant à cœur joie de bodysurfing, de moshpits et même de quelques stage dive. Il faut cependant noter que tout ce fun s’est fait dans une atmosphère sympathique. Le groupe s’est gâté avec un rappel de deux chansons en terminant avec Magique, une pièce culte du groupe et que plusieurs ont su reconnaître.
Pour bien terminer la soirée, Fonkynsonest monté sur scène avec ses tables tournantes de DJ et son nu disco, un style proche de l’électro-house. Le public, un peu plus dissipé, s’adonnait à différentes façons de faire le party. Près de la scène, on écoutait en dansant ou en opinant de la tête. À l’arrière, on pouvait apercevoir des danseurs de Tektonik et de plusieurs autres styles (dont le swing, oui oui !) se donner sur le plancher de danses. D’autres profitaient simplement de l’ambiance pour prendre une bière.
Le Show de la Rentrée, plus survolté que l’année précédente, fut en effet une belle réussite. Regroupant l’originalité de certains groupes et la formule gagnante des autres, le mélange était bien dosé entre découvertes et ambiance. Il faut aussi faire une mention spéciale pour l’éclairage qui, tout au long, a été manié d’une main de maître par Kevin Savard.
Le 20 janvier prochain, une soirée haute en couleur attend les étudiants de l’Université Laval. En effet, grâce à la CADEUL, quatre groupes fouleront la scène du Grand salon pour un concert décapant et totalement gratuit pour tous!
Dès 21h00, un tout nouveau groupe, directement du Pantoum, fera son premier concert à vie. De La Reine, composé de Jean-Étienne Collin Marcoux (Beat Sexü), Odile Marmet-Rochefort (Men I Trust) et Vincent Lamontagne (X-Ray Zebras), proposera au spectateur pour la toute première fois leur nouveau matériel. À quelles sonorités devons-nous nous attendre? Nous le saurons le 20 janvier au Grand salon.
Le trio sera suvi de We Are Monroe à 22h00. Avec leur son punk et l’attitude qui vient avec, le quatuor viendra interpréter les pièces de leur très petit EP de trois pièces paru en mars dernier. Gageons que de nouvelles chansons seront aussi au rendez-vous.
La tête d’affiche du show de la rentrée hivernale 2015 est nul autre que We Are Wolves. Dès 23h30, le groupe revient dans la Capitale-Nationales après un passage très couru au SPOT l’été dernier. Cette fois-ci, le trio apporte avec lui de nouvelles compositions d’un album à paraître très prochainement en ce début d’année 2016.
Finalement, pour les fêtards, un DJ set de Fonkyson sera proposé dès une heure. Signé par Lisbon Lux Records, le dj d’origine française maintenant installé à Montréal fera lever le party avec un son House et disco.
Certains groupes semblent renouveler facilement leur auditoire. D’autres semblent plutôt miser sur un public fidèle qui les suit d’album en album. C’est ce public fidèle qui s’est réuni jeudi soir à l’Anti pour acclamer les Dears, un groupe qui a émergé pendant l’avènement de l’indie-rock montréalais au tout début des années 2000. Il est dommage de constater que le groupe n’attire pas plus les foules puisqu’ils viennent de sortir un autre solide album (une constante chez eux si on exclut l’inégal Degeneration Street qui souffrait d’un manque de concision) et que leur performance est aussi efficace qu’impressionnante. L’Anti, que j’aurais cru trop petit pour les Dears, était rempli d’enthousiastes spectateurs et malgré le fait qu’on ne se pilait pas sur les pieds, l’ambiance était excellente tout au long de la soirée.
Leur performance a débuté avec le duo d’ouverture du nouveau disque; les pièces We Lost Everything et la monstrueuse (dans le bon sens du terme) I Used To Pray for the Heavens to Fall. Sans surprise, la foule s’est révélée particulièrement bruyante lorsque le groupe a commencé à piger dans le répertoire des albums cultes Gang of Losers et No Cities Left. Nous avons entre autre eu droit à Whites Only Party, à la somptueuse Hate Then Love, à Lost in the Plot (encore une véritable bombe 12 ans plus tard) puis à la fabuleuse 22 : the Death of All the Romance en rappel. Les nouveaux morceaux joués s’intégraient très bien dans le concert et il ne fait aucun doute que les gens présents ayant manqué la sortie de l’album fin septembre seront curieux d’y prêter oreille. L’excellente réputation en spectacle des Dears n’a rien de surfaite. La présence de Murray Lightburn , un leader à la fois charismatique et énergique, combiné au travail méticuleux de Natalia Yanchak aux claviers et à la voix (dont on a pu apprécier toute la beauté lors de la magnifique pièce de clôture Onward and Downward ) ,d ’une section rythmique composé de Patrick Krief à la guitare, de Roberto Arquilla à la basse et de l’impressionnant Jeff Luciani à la batterie sont autant d’atouts nécessaire à cette cohésion. Ils sont excessivement doués et dépassent largement les standards techniques de groupes indie-rock de même acabit. Un groupe parfait pour une chaude soirée de festival au pigeonnier!
En première partie, We Are Monroe a d’abord présenté une musique dance-punk un peu datée avant de tranquillement enchainer des pièces plus rock, plus recherché et franchement plus efficace. Cette performance en crescendo s’est terminée par une addictive pièce instrumentale suivie d’une des meilleures et énergiques pièces de la soirée. Ce quatuor de Montréal sera à surveiller, surtout si la direction plus originale et inventive des dernières pièces jouées hier est empruntée.
Les organisateurs de la Fête de la musique, qui se déroulera du 19 au 21 juin prochains, viennent d’annoncer la programmation complète de l’événement. Cette année encore, il y en aura pour tous les goûts dans le quartier St-Jean-Baptiste : de la pop, du world, du rock, des hommes-orchestre et bien d’autres! En tout, on parle d’une cinquantaine d’artistes qui se produiront au parvis de la vieille église et à la Ninkasi du faubourg. Il faut noter que tous les spectacles présentés dans le cadre de la Fête de la musique sont gratuits. Alors, à l’horaire (citons le communiqué de presse) :
Vendredi 19 juin
On donnera le coup d’envoi aux festivités à 18h00 avec un alignement musical sous le signe du rock. Le public pourra découvrir les groupes Ways Of Rock, The Pretenders (Hommage à Foo Fighters) et BlitzKrieg Boys (Hommage aux Ramones) alors que de leur côté, Les Beaux Dimanches proposeront leurs reprises ludiques de grands succès. À partir de 23h00, la soirée se poursuivra à la Ninkasi avec nul autre que Marco Calliari, Fred Péloquin et Benoît Murray.
Samedi 20 juin
Dès midi, c’est le jeune et talentueux Christopher Bard qui fera résonner les premières notes au cœur du quartier Saint-Jean. Tout au long de l’après-midi, les artistes se succéderont et le public pourra découvrir entre autres Klode Maloon, Medora, l’homme-orchestre JP Couët et le duo formé de la soprano Fanny Grenier et du pianiste Simon-Charles Tremblay-Béchard. Étudiants en musique à l’Université Laval, ces derniers proposent leurs interprétations des plus belles œuvres de la littérature vocale classique, diffusant avec passion cette musique qui nous transporte à travers toute une gamme d’émotions.
Pour la première fois cette année, un 5 à 7 musical sera présenté en collaboration avec District 7 Production et ce sera l’occasion de voir en prestation Jérôme Casabon, Simon Kearney, We Are Monroe et Mordicus pour une fin de journée bien animée !
Sur le site principal, la soirée se poursuivra notamment avec Dead Auto Pilot et The Impulse. Puis le quatuor de Québec The Marquees fermera le bal au son de ses pièces colorées de blues et de rock influencées des années 70, alors que les couche-tard pourront ensuite se diriger vers la Ninkasi où seront offerts trois autres concerts.
Dimanche 21 juin
La musique continuera d’être célébrée comme il se doit avec le groupe rock alternatif Moscaille qui sera sur scène à partir de midi. Dans cet esprit convivial qui distingue la Fête de la musique, on verra entre autres défiler au cours de la journée Chambarde, Fantome Limb et Annabelle Doucet.
En fin d’après-midi, il faudra voir l’auteure-compositrice-interprète Geneviève Bourgault qui nous invitera dans son univers baigné de chansons folk-country réconfortantes et lumineuses. Le public risque également de tomber sous le charme des D’Lovelies, un quatuor vocal féminin qui embrasse le style Barbershop avec audace à travers ses relectures des classiques des années 50 et de succès modernes revisités.
La soirée sera teintée de variété pour conclure cette édition avec le duo suisse Fox Kijango, puis avec les prestations de Doloréanne, Bosquet et le rock mordant irrésistible de Ohm’s Law. Enfin, c’est la formation Caravane (porte-parole de l’événement pour l’édition 2015) qui clôturera la soirée sur la scène extérieure avec ses sonorités rock-blues puissantes qui réchaufferont la foule.
On vous avoue qu’on a un gros faible pour le 5 à 7 District 7 et pour la journée du dimanche, qui promet d’être fort intéressante. Est-ce qu’on vous avait dit que tout ça était gratuit? Oui? Ben on vous le répète.
Avec tout ce qui va se passer à Québec cette fin de semaine-là, les mélomanes seront choyés!
C’est toute une leçon de rock qui nous a été servie par les gars de Caravane samedi soir au Cercle! Ils ont beau avoir joué à 2 heures du matin au PouzzaFest de Montréal (une prestation surprise de The Hunters), Raphael Potvin, Danahé Côté, William Drouin et Dominic Pelletier étaient en feu et ont offert une prestation sans faille. Faut dire que le spectacle est bien rodé et que les gars ont une expérience plus que manifeste de la scène!
Le plaisir d’être de jouer tout près de la maison était palpable. Faut dire qu’ils avaient deux charmantes invitées (Odile Marmet-Rochefort et Gabrielle Shonk étaient venues donner un coup de main aux choeurs) venues ajouter une touche de douceur
Le programme de la soirée était d’ailleurs bien équilibré. On commence fort, les gros canons comme Chien noir, Maxyme, Harmony Rocket et Minuit sont bien répartis et le public a eu droit à quelques reprises, dont une plutôt surprenante de MGMT (quoique j’aurais dû me douter en entrevue quand les gars m’ont parlé de ce band- leur version d’Electric Feel n’était pas piquée des vers!).
Potvin et Pelletier se sont échangé les interventions au micro, Côté était dans sa zone avec sa six-cordes et Drouin battait la mesure. Si on peut parfois trouver Chien noir bien poli, il faut admettre que sur scène, Caravane est dans un autre monde. Surtout, il faut reconnaître qu’il sait atteindre un public varié. Les jeunes hommes à peine sortis de l’adolescence côtoyaient joyeusement les (fort jolies) rockeuses quadragénaires fans finies du quatuor et tout le monde vibrait au même rythme, qui était très propice à la danse.
Au rappel, en plus de Minuit, on a eu droit à une version plus que déchaînée de Lonely Boy, des Black Keys, en déployant une énergie que même Auerbach et Carney auraient applaudie. Magnifique!
Simplicité, efficacité, belle présence sur scène, choristes à la voix d’or et au sourire désarmant, on remet ça quand, les gars?
Allez consulter leur calendrier de tournée, vous allez voir que les occasions de vous reprendre sont nombreuses!
We are Monroe
En toute première partie, alors que le parterre du Cercle était encore clairsemé, les Montréalais We Are Monroe sont venus offrir leur post-punk vitaminé et solide. Si la plupart des gens ne les connaissait pas à leur entrée sur scène, on peut dire que nous étions convaincus à leur départ.
Le groupe nous a offerts les pièces de son premier EP ainsi que de son plus récent simple, Funeral, lancé en grandes pompes la veille dans le 514. Leur rock indé à la Strokes, Interpol et cie détonnait un peu du blues rock offert par les deux autres formations au programme, mais l’esprit était le même : faire danser et headbanger le public présent, ce qui était fort réussi.
Il est juste dommage que le public soit arrivé plus tard. Mais bon, tant pis pour eux, parce que les personnes déjà présentes ont eu du rock solide à se mettre dans leurs oreilles.
Maintenant, on en veut un plein album, les gars!
The Damn Truth
Après le post-punk de We Are Monroe, c’était au tour d’une autre formation montréalaise, The Damn Truth, menée par la très charismatique Lee-La Baum, qui était accompagnée de Tom Shemer (guitare), David Massé (basse) et Dave Traina (batterie). Pendant près d’une heure, nous avons eu droit à un blues-rock solide, d’esprit extrêmement seventies et fortement inspiré par les Led Zeppelin de ce monde.
Faut dire que Lee-La Baum a une voix qui se trouve quelque part entre la soul pleureuse de Beth Gibbons (de Portishead, avouez que vous ne l’attendiez pas, celle-là) et le cri primal d’un Robert Plant ou d’une Janis Joplin. En mille fois plus sexy, ben sûr. De son côté, Shemer est possédé du démon sur sa guitare et n’hésite pas à venir nous le montrer sur le bord de la scène, où il se tient à plus d’une reprise!
De nombreuses personnes autour de moi connaissaient bien la formation et se sont déplacées à l’avant-scène pour pouvoir profiter de leur prestation ma foi fort électrique.
En tout cas, si Marjo avait été dans la salle, elle aurait sûrement regretté ses paroles de la veille. Trois jeunes groupes rock d’ici qui font autant de flammèches pis d’étincelles que Corbeau dans ses meilleures années. Je ne veux rien enlever au groupe de madame Morin, je veux juste signaler que le rock au Québec, il est très loin d’être mort.
Tout d’abord, amateurs de hip-hop, on vous invite à Limoilou, à La Source de la Martinière, pour le spectacle du rappeur de Washington Oddisee. Invités : Maestronautes. 15 $, ouverture des portes à 19 h, spectacle à 20 h.
Du côté du sous-sol du Cercle, on vous invite à aller voir les français Bengale et la formation québécoise X-Ray Zebras, qui vont nous faire danser jusqu’à épuisement. Nous serons d’ailleurs sur place pour couvrir le spectacle. Portes 20 h, spectacle 21 h, 10 $.
Samedi 16 mai
Pour fêter l’anniversaire du Fou-Bar sur St-Jean, Les chercheurs d’or donneront un spectacle qui risque d’être chaud. 21 heures, 12 $.
Soirée coulée dans le rock au Cercle alors que Caravane, The Damn Truth et We Are Monroe vous feront joyeusement danser et hocher de la tête. On aura même droit à quelques surprises! Portes à 19 h, spectacle à 20 h, 15 $. En tout cas, nous, on ne manquera pas cette petite boum!
On savait déjà que le spectacle de samedi au Cercle allait rocker solide avec Caravane. Aucun doute là-dessus. Mais la formation de Québec ne sera pas la seule à nous faire bouger avec des riffs solides : les Montréalais de WE ARE MONROE devraient également brasser la cage avec leur rock à saveur indie qui n’est pas sans rappeler Interpol ou The Killers.
En attendant la parution d’un album cet automne, le quatuor composé de Ben Dupuis (batterie), Pat Gomes (voix, guitare), Jason L (guitare, choeurs) et Pete Juteau (basse, choeurs) a lancé cette semaine un simple comprenant trois chansons intitulé Funeral. Ça brasse joyeusement, dans l’esprit post-punk des Strokes et autres bands du genre.
On devrait avoir Funeral de même que d’autres chansons du répertoire de WE ARE MONROE samedi. Ceux qui les ont vus en spectacle ne tarissent pas d’éloges. Il s’agit d’un groupe qui n’a pas peur de la scène et qui a longtemps fait la tournée des bars. Gomes et ses acolytes ne devraient pas avoir de mal à gagner le coeur des gens de Québec.
N’oubliez pas que nous faisons tirer une paire de billets pour le spectacle de samedi. Plus de détails dans l’entrevue avec Caravane. Tirage vendredi midi!
Il y a à peine quelques années, on disait que le rock était à l’agonie. Qu’il allait mourir de sa belle mort. Le hip-hop, l’électro, le country, le folk, la pop ont tous gagné du terrain contre le bon vieux guitar, bass, drum. Moribond, le rock?
Pourtant, non, le rock se porte bien. Très bien, même. De plus en plus d’artistes et de groupes sont retournés à la base. Des mélodies simples, mais efficaces, des riffs accrocheurs qui déménagent, un rythme entraînant et beaucoup d’émotions. Du blues, quoi. Si hier, on pensait aux Stones ou à Led Zep, aujourd’hui, The Black Keys et Jack White viennent immédiatement à l’esprit. Plus près de nous, nous sommes de plus nombreux à associer le nom Caravane à cette liste de rockeurs sans compromis.
Ça tombe bien, Raphaël Potvin (bassiste) et Dominic Pelletier (chanteur) avaient quelques minutes à me consacrer à quelques jours de leur spectacle de samedi au Cercle. Toute une chance, quand on sait que les gars sont presque constamment sur la route! Je leur demande à la blague s’il leur arrive de prendre congé. « On prend souvent congé de nos jobs », répond Dominic. Selon Raphaël, c’est pour cette raison qu’ils ont mis sur pied le projet Caravane et lancé un album. « Aller le plus possible sur la route, se faire connaître partout, pour que le monde retienne le nom Caravane. » Il ajoute : « T’as beau jouer à la radio, si tu ne fais jamais de spectacles, les gens ne peuvent pas mettre de faces sur les chansons. » Pour Dominic, même avec les Hunters, les gars n’en avaient pas assez. C’est pour ça qu’ils ont mis sur pied ce deuxième projet. Pour être tout le temps partis jouer de la musique.
Pourtant, les gars ont plus de 300 spectacles derrière la cravate avec The Hunters. Raphaël me corrige : « 400. On n’a pas fait beaucoup de trucs cette année, mais le band n’est pas mort.
Tant qu’à parler des Hunters, je fais remarquer à nos rockeurs qu’il y a une belle différence sonore entre The Hunters, plus punk, et Caravane, qui fait du blues-rock. Pour Dominic, la transition était normale. Quand ils ont commencé il y a près de 10 ans, ils étaient plus jeunes, donc plus portés à jouer des trucs qui bûchent un peu plus, mais avec le temps, les goûts ont changé, la musique écoutée en tournée a changé. Raphaël ajoute : « Caravane est assez près de ce qu’on écoute, de nos influences communes. »
Ça n’a pas empêché Caravane de faire appel à deux gars qui ont une impressionnante feuille de route punk pour la réalisation de Chien noir : Hugo Mudie (The Saint Catherines) et Guillaume Beauregard (Les vulgaires machins). Selon Dominic, « ça fait au moins dix ans que je crie, s’assagir, ça fait du bien, au moins à la gorge! » Raphael poursuit : « Ces deux gars-là, ce sont des contacts qu’on s’est fait du temps des Hunters. C’était naturel d’aller vers eux pour notre nouveau projet. Guillaume, c’est un ami d’Hugo, il a une belle plume. » Il était plus pratique pour Caravane de travailler avec des gens qui étaient passés par le même chemin qu’eux, qui comprenaient leur virage. C’est pas comme s’ils avaient fait appel à des spécialistes de la pop. J’ajoute à la blague : « comme Danger Mouse! »
Justement, il y a un côté très pop, très dansant à Chien noir. Les paroles, très toi et moi. Le côté presque disco de Maxyme.On dirait que comme Franz Ferdinand, Caravane fait de la musique pour faire danser les filles. Je demande aux gars si c’est le but visé. En riant, Raphaël et Dominic répondent que ça vient tout simplement d’eux, de leurs expériences. L’amour, l’amitié, les sentiments humains, ça a toujours été leurs thèmes, tant chez The Hunters que chez Caravane. Dominic ajoute : « Au début, on essayait d’écrire des textes qui rejoignaient tout le monde, mais on s’est rendu compte que plus on écrit des trucs personnels, plus on touche les gens. »
Si je posais la question, c’est parce que la plupart des fans de Caravane dans mon entourage sont des filles. Elles se sentent interpellées, que ce soit par les paroles ou par la musique, tandis que mes chums de gars trouvent ça un peu emo à leur goût. Pourtant, Dominic, Raphaël et moi, nous sommes d’accord : les chansons d’amour, c’est la base du rock, en français comme en anglais! Pour Dominic, « les meilleures tounes sur la Terre, ce sont les tounes d’amour! » Raphaël apporte une réflexion intéressante : « Il y a, depuis quelques années, un certain snobisme par rapport aux chansons d’amour. Pourtant, si on fouille dans les discothèques, tout le monde en a et en écoute! Qu’il y ait du monde qui associe musique et combat politique, c’est super cool, mais en même temps, ça ne sert à rien d’être snob envers les chansons personnelles. Les deux peuvent apporter quelques choses. »
On passe au spectacle. Chaque passage de Caravane amène le groupe dans des salles de plus en plus grandes. Samedi, ils seront les maîtres du Cercle pour un soir. À quoi devrait s’attendre un gars, comme moi, qui n’a pas encore eu l’occasion de voir le groupe sur scène? « Contrairement à ce que tes amis de gars peuvent penser », soutient Dominic, « on fait pas juste danser les filles, sur scène, on est assez rock and roll!. Ça déménage. » Pour Raphaël, un des objectifs de Caravane, c’était de ramener le rock sur la scène québécoise sans que ce soit quétaine. Les gars veulent que leurs spectacles soient des party rock and roll. « C’est ça que ça fait », ajoute Raphaël. Hugo, le directeur de tournée nous interrompt : « Y’a un disquaire à Rouyn qui est arrivé longtemps d’avance parce qu’il ne voulait pas manquer le show. Il a vu The Who à New York dans les années 1960, il a vu un paquet d’autres artistes avant qu’ils ne deviennent des stars. Il m’a dit que les gars de Caravane étaient, avec Pagliaro, les plus grands rockeurs du Québec. Pour lui, il fallait que Caravane aille encore plus loin parce que ça se comparait à ce qu’il avait vu des Who et des Stones à leurs débuts. »
On revient à mon introduction. On assiste depuis quelque temps à une recrudescence du rock. Dominic : « Oui, même les radios! » Raphaël : « C’est vraiment inespéré! On s’est ramassés dans toutes les radios commerciales du Québec. Ça nous a surpris parce qu’on ne voulait pas faire de compromis. On voulait faire un projet rock, même s’il y a un petit côté pop, et toutes les radios nous ont tourné. » Y’a pas que les radios commerciales qui aiment Caravane, les médias plus orientés vers les groupes émergents apprécient également beaucoup. Bonne chose pour le rock. D’autres groupes, comme Gazoline, commencent aussi à pousser. Raphael : « C’est comme une nouvelle vague de rock québécois, on profite de la vague de fond qui vient des États-Unis, des groupes comme les Black Keys font maintenant partie des plus grands groupes au monde. » En effet, sinon, ils ne viendraient pas jouer devant des dizaines de milliers de Québécois pour une septième fois en cinq ans. Plus près de nous, un groupe champ gauche comme Galaxie, qui roule sa bosse depuis longtemps, a joué récemment au gala Artis devant plus d’un million de personnes! Les membres de Caravane reconnaissent que Langevin et sa bande ouvrent de nombreuses portes.
Petite question sur le label, Ste-4 Musique, qui est comme la petite étiquette indie de l’Empire Québecor. C’est comment, avoir un pied dans l’empire? « Non seulement, t’as pas l’impression de faire partie de l’empire », répond Dominic, « en fait, t’es pas dans l’empire quand t’es sur Ste-4. L’équipe est formée de gens comme nous, des passionnés de musique. » Raphaël ajoute : « Quand t’es plus jeune, tu te fais une image d’un gros label avec des gens en veston-cravate. C’est vraiment pas comme ça que ça se passe. C’est rempli de jeunes comme nous, qui viennent d’horizons musicaux complètement différents. Tout le monde, jusqu’à la haute direction, est super smatte, super gentil. » Dominic conclut en disant qu’à Ste-4, il y a des gens qui savent ce que ça représente, faire de la musique, qui ont fait des tournées, pué pendant quelques jours.
Cet automne, le groupe devrait retourner en studio travailler sur son deuxième album, qui devrait avoir quelques pièces plus garage. Raphaël indique que les nouvelles chansons ont le même esprit que celles de Chien noir, mais la lettre, elle, ressemble plus aux membres du groupe. « C’est sûr que quand tu commences un projet, tes influences sont plus apparentes, mais plus tu travailles ton propre son, plus ça vient naturellement. » Vous êtes avertis : le prochain album va sonner comme du Caravane.
J’aurais pu continuer à écouter Raphaël et Dominic pendant encore de nombreuses minutes, mais bon, nos bols de chips et nos bières étaient vides, ce qui signalait le retour à nos activités régulières chacun de notre côté. J’ai quitté le Cercle en remettant Chien noir dans mon iPhone. Je pense qu’avec ces gars-là dans la locomotive avec les autres Galaxie et Gazoline, le rock québécois est entre de bonne mains. Vivement samedi.
Caravane sera au Cercle le samedi 16 mai à 20 heures (portes : 19 h). En première partie, We Are Monroe et The Damn Truth. Quelques surprises attendent les fans. On n’en dit pas davantage, sinon, ça ne serait plus une surprise! Les billets (15 $ + frais) sont disponibles au Cercle, chez EXO et sur lepointdevente.com. Bien sûr, nous serons là!
*** CONCOURS ***
Nous faisons tirer une paire de billets pour le spectacle de samedi. Tout ce que vous avez à faire, c’est aimer notre page Facebook et nous dire, dans le billet qui parle de cette entrevue, qui a réalisé Chien noir. Question facile, non? Nous indiquerons le nom des gagnants vendredi à midi.