Photos : Ludvig Germain Auclair
Pendant que la faune médiatique était à Montréal ou devant la télé pour célébrer #notremusique, vos fidèles reporters d’ecoutedonc.ca avaient la lourde tâche de couvrir le concert de Xavier Rudd & The United Nations. Eh qu’on était à plaindre, hein? 😉
Rudd et ses complices sont venus présenter leur plus récent album, Nanna, qui marque une différence marquée par rapport aux albums précédents du troubadour australien. Au folk de feu de camp rassembleur qui le caractérisait si bien depuis le début de sa carrière, Rudd a fait place à un croisement entre le folk et le reggae qu’il a agrémenté de teintes de worldbeat. Pour ce faire, il a recruté une équipe de musiciens et de choristes talentueux qui lui donnent la réplique de belle façon. On avait donc bien hâte de voir ce que cette bande de joyeux drilles avait dans le ventre. Et comment les vieilles chansons de Rudd allaient être transposés dans cet univers bien coloré. Et métissé.
C’est donc dans un Capitole bien rempli (un dimanche soir, de surcroît) que Xavier Rudd et ses United Nations sont arrivés après un long entracte. Je ne vous nommerai pas les chansons parce que je connais plus ou moins Rudd, mais je vous avoue que ça commençait plutôt bien. Rudd se promenait joyeusement pieds nus, chapeau bien vissé sur la tête, la guitare en bandoulière. Ses deux choristes l’accompagnaient avec leurs voix puissantes, pleines de soul. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Arrive Follow the Sun, tiré de son album précédent Spirit Bird (2012), qui avait connu un grand succès au Canada. Tiens, me voilà en terrain connu. Je n’étais pas le seul : le public était heureux du virage reggae de Rudd, mais c’était visiblement pour le vieux matériel qu’il s’était déplacé. Follow the Sun a donc reçu un très bel accueil, digne de cette fort jolie chanson. Les arrangements des autres chansons plus anciennes étaient parfois un peu moins réussis : difficile d’intégrer et de réarranger de vieilles chansons qu’on avait l’habitude de jouer tout seul, en homme orchestre, maintenant qu’on a un band complet à sa disposition!
Rudd et ses Nations unies se sont montrés fort généreux, se donnant entièrement pendant chacune des chansons. Le public, lui, était heureux, dansant aussitôt qu’il en avait l’occasion. Même le balcon, où je m’étais installé sagement pour écouter le show, était particulièrement dansant!
Évidemment, les moments forts du spectacles ont été ceux où il est allé s’asseoir seul avec sa guitare pour chanter ses magnifiques chansons. De nombreux calumets se sont allumés un peu partout dans la salle, sous l’oeil circonspect des agents de la salle. L’harmonie était parfaite. La communion, totale.
De quoi me faire oublier que j’ai manqué trois discours de remerciement de Leloup.
Emmanuel Jal
La première partie était assurée par Emmanuel Jal, un jeune artiste originaire du Sud Soudan et maintenant établi à Toronto. Ancien enfant soldat qui en a vu de toutes les couleurs, il a tenu à se présenter au public en slammant. Tout le monde était toute ouïe. Quant à la prestation, les pièces de Jal s’écoutent beaucoup plus pour les paroles, dans lesquelles il raconte sa vie, ses valeurs, ses rêves. Et il faut le voir danser d’un bout à l’autre de la grande scène avec une énergie immense. Impressionnant. Jal a terminé sa prestation en faisant monter quelques spectateurs, qui ont dansé avec lui. C’était joyeux et émouvant.
Je vous laisse avec les photos prises par Ludvig.