[FESTIVOIX] Compte rendu, 1er juillet 2017

PROYECTO IRÉ – SCÈNE DES VOIX JAZZ – 17H45

Proyecto Iré – Photo : Adrien Le Toux

Ce groupe est l’initiative de deux de ses membres, soit celle du chanteur Oscar Fuentes et du pianiste Yoel Diaz. Ce projet artistique jazz afro-cubain, comprenant le danseur Juan Perdomo, a vite suscité l’adhésion de la foule. Cet enthousiasme a connu une apothéose durant la pièce Osain, chanson smooth jazz. Son titre évoque le dieu de la nature dans la religion yoruba, pratiquée originairement au Nigeria et qui s’est implantée lors des traites d’esclaves en Amérique centrale. À ce moment, la pluie battante s’est tue. Les pièces sont dans l’ensemble entraînantes et reflètent la richesse musicale du groupe : la très salsa Pa’ Mi Nganga ; la touche gospel dans Danza Ñáñiga du compositeur Chuco Valdes ; l’âme reggae dans Cuba, Jamaica. Ce groupe compte dans ses rangs, outre Fuentes et Diaz, d’autres musiciens de renom, comme la chanteuse et pianiste jazz multi-primée Neisy Wilson ainsi que le saxophoniste gagnant d’un prix Juno (meilleur enregistrement de jazz contemporain en 2013) Joel Miller. Outre la musique, mentionnons qu’avec les batas et congas, les explications de certains aspects de la culture cubaine et l’odeur impromptue de la fumée de gros cigare d’un spectateur, « on se [croyait] quasiment à Cuba », comme l’a si bien dit une auditrice. -David Ferron

ÉMILE BILODEAU – SCÈNE DES VOIX LIBRES – 18H

Émile Bilodeau – Photo : Adrien Le Toux

Émile Bilodeau, c’est LA révélation de l’année pour tout le monde qui l’entend ou le voit. C’est aussi la nouvelle icône de sa génération. La foule très jeune était debout à l’écouter parler de sa vie dans ses chansons comme dans les intermèdes. Sa blonde Roseline, dont il parle dans la chanson Rosie, ou ses chums de hockey dont il parle dans la chanson Hockey, c’est comme si c’était tous nos amis parce qu’il parle sans arrêt et nous fait sentir tellement à l’aise. On a le sentiment d’être à la bonne place au bon moment pendant tout son spectacle, tous debout à manger ses paroles et à attendre sa prochaine grimace. La foule populeuse connaissait pas mal toutes ses chansons qu’il nous a fait comme Amour de félin, Les poètes maudits, Ça va, America et la chanson qui l’a fait connaître J’en ai plein mon cass. -Karina Tardif

MORDICUS – SCÈNE DES VOIX POPULAIRES – 20H35

Mordicus – Photo : Le Toux Adrien

Après l’hymne national, rituel de la fête du Canada, les gars de Mordicus ont défoncé la scène. Ils en ont pris possession et l’ont habitée mieux que bien des artistes qui passent sur cette grande scène. Ils ont commencé avec Oh maman, de l’album Cri primal, pour enchaîner avec Cause à effet du plus récent, Edgar Allan Pop. Un accent de Chicoutimi, un look à la Mick Jagger et une énergie comme 1000 personnes, je ne sais pas ce qu’il faut de plus pour faire lever une foule qui est venue voir, rappelons-le, le spectacle des Trois accords qui suivait. Les gars avaient clairement des ressorts dans les pieds et étaient, selon, les vrais rockstars du Festivoix ! Après Amour révolution, la chanson thème du Festivoix, Miroir miroir et Weekend de fou, ils ont terminé de façon magistrale avec la balade rock Que tournent les vautours. – Karina Tardif

LES TROIS ACCORDS – SCÈNE DES VOIX POPULAIRES – 21H35

Les Trois Accords – Photo : Adrien Le Toux

Fidèles à eux-mêmes, les succès et la coupe champignon dans le vent, Les Trois Accords ont pris d’assaut la scène des Voix populaires du Festivoix. Je ne sais pas comment ils choisissent les chansons qu’ils vont jouer, parce qu’ils ont fait des chansons de tous leurs albums en passant de Hawaienne, Vraiment beau et Loin d’ici du tout premier album sorti en 2003, à Joie d’être gai et St-Bruno du tout dernier paru en 2015. Juste avant Bamboula, ils se sont fait plaisir en jouant Pas capable d’arrêter (l’hymne de l’émission Les Appendices) en se remémorant la première fois qu’ils l’avaient jouée en spectacle à Trois-Rivières. Sans surprise et surtout au plus grand bonheur de la foule détrempée par la pluie, ils ont fini avec Saskatchewan. -Karina Tardif

GEOFFROY – SCÈNE DES VOIX ÉMERGENTES – 23H

Geoffroy – Photo : Adrien Le Toux

C’est à l’embuscade que se déroulait le premier spectacle d’une tournée estivale qui s’annonce pour Geoffroy. Sacré espoir FEQ il y a quelques jours, on comprend pourquoi quand on écoute son album Coastline. C’est électro-ambiant et la voix chaude de Geoffroy est rajoutée à cela. En compagnie de Phil Creamer au synthétiseur, à la basse et à la voix également, et Alexandre Ouellette à la batterie, c’est complètement envoûtant. Nous avons eu droit à presque toutes les chansons de son dernier album, à ma plus grande joie. La version live de Got Me All Tired était tellement fantastique. Un piano-voix bien sentie, pour une finale intense et rythmée. Ça a demandé un peu de retenue à la jeune foule du bar, mais ça en valait clairement la peine. En pseudo-rappel (parce qu’on s’entend que de sortir d’une scène de 12X12 subtilement pour aller se  »cacher » et revenir, c’est pas facile) il a fait You say, de son EP Soaked in Gold que j’aurais probablement dû plus écouter. Pour terminer, après nous avoir offert I’ll never break your heart des Backstreet Boys, il a conclu avec Sleeping on my own. On a eu droit à un rappel bonus d’une chanson car il avait trop de plaisir sur scène (et nous tout autant dans la foule!). Bref, si vous pouvez le voir durant l’été, courrez-y! – Caroline Filion

Voici les photos de nos photographes pour les spectacles de Proyecto Iré, Émile Bilodeau, Mordicus, Les Trois Accords, Pure Carrière et Geoffroy: