(Crédit photos : Philippe Ruel – Festival d’été de Québec)
Le Festival a donné carte blanche à Louis-Jean Cormier hier soir sur les Plaines d’Abraham et l’artiste originaire de Sept-Îles a livré la marchandise… et plus encore. Devant une foule moins nombreuse que prévue mais tout de même respectable, Cormier s’est complètement abandonné et livré une prestation mémorable.
Dès le départ, sa version remaniée de Bull’s Eye a fait mouche. D’ailleurs, Cormier a remanié pas mal toutes les pièces de son Treizième étage, les rendant ainsi plus grandes que nature.
Louis-Jean étant Louis-Jean, on a eu droit à beaucoup d’interventions de sa part et il a tutoyé la foule (comme il le fait toujours – c’est juste plus impressionnant quand il tutoie plusieurs dizaines de milliers de personnes d’un coup), l’invitant à faire ce qu’elle se retient de faire depuis toujours et à lâcher son fou. Pendant ce temps, un Martin Léon se prélassait au parterre, sous un parasol et sur ce qui était la seule chaise de patio admise sur le site. Léon est monté à quelques reprises faire des choeurs ou participer à la rythmique, mais il faut admettre que son duo sur Je redeviens le vent, une de ses belles chansons sur Les atomes (un très bon disque, en passant), était un moment magique.
Louis-Jean étant toujours Louis-Jean, on a eu droit à quelques détours chez Miron et Félix (pas mal mieux en direct que sur bande vidéo, Louis-Jean). Mais ce sont ses pièces interprétées avec son « band de filles » (qu’il a nommées les Filles du Roy) qui ont été le moment fort du spectacle. Accompagné de Lisa LeBlanc à la guitare, Marie-Pierre Arthur à la basse et Ariane Moffatt à la batterie, il a joué une chanson en duo avec chacune d’entre elles et les pièces choisies m’ont donné des frissons. Tout d’abord, sa version country du classique de Martine St-Clair L’amour est dans tes yeux sortait de l’ordinaire avec les choeurs graves de Lisa, absolument parfaite pour cette chanson. Ensuite, son Tour de l’île (une autre de Félix) avec Ariane m’a levé les poils sur les bras. Avec Marie-Pierre, ce fut le coup de grâce : Oublie pas, une des plus belles chansons de Karkwa, qu’il a admis avoir écrite sous l’inspiration de l’histoire d’amour entre Arthur et François Lafontaine (claviériste de Karkwa).
Le spectacle a continué avec une version sublime de Tout le monde en même temps, pour laquelle s’est joint une chorale de jeunes élèves de Beauport. La pluie est revenue gâcher la sauce un peu plus tard, mais ça n’a pas empêché les plus grands fans de Cormier d’entendre une version sublime d’Un monstre (une chanson qui fait pleurer)… et, au rappel, le grand homme est venu seul, avec sa guitare, jouer L’ascenceur. Moment de triomphe.
Commentaire d’une amie à moi :
Ce rarissime moment où tu penses: «voilà, je suis ici, je me sens bien, je ne voudrais être nulle part ailleurs.» #louisjeancormier #FEQ
— Tatiana Picard (@tatianapicard) 8 Juillet 2014
Jimmy Hunt
De son côté, Jimmy Hunt nous a livré une prestation digne de son excellent deuxième album, Maladie d’amour, qu’il a joué en grande partie, ne jouant qu’une pièce de son premier disque (normal, les styles sont plutôt différents). Même s’il ne semblait pas intimidé par l’immensité de la scène (et par le petit nombre de spectateurs arrivés pour l’entendre), il faut avouer qu’il est plus facile de l’apprécier sur une plus petite scène (par exemple, sa prestation à l’Impérial dans le cadre des NuitsFEQ était sans faille). N’empêche, pour les fans comme moi, c’était du bonbon.