[ALBUM] The Decemberists – « What a Terrible World, What a Beautiful World »

The Decemberists What a Terrible World, What a Beautiful World (Capitol)
The Decemberists
What a Terrible World, What a Beautiful World
(Capitol)

Quand j’ai entendu les réactions mitigées lors du dévoilement des premiers extraits du septième album du groupe de Portland, j’ai préféré attendre l’album au complet, question de me faire une idée sur l’ensemble de la proposition plutôt que sur la somme de ses éléments.

C’est ainsi que dès que j’ai pu mettre la main sur l’album, j’ai tamisé l’éclairage, je me suis pris un petit cidre et j’ai mis les haut-parleurs dans le piton. Colin Meloy se présente seul, guitare en bandoulière. Sans perdre de temps, il commence à gratter son instrument et il nous chante :

We know, we know
We belong to ya
We know you built your life around us
And would we change
We had to change some
You know
To belong to you

Désolé les fans qui n’ont pas aimé The King is Dead, mais le virage folk de type « tête d’affiche de festivals » amorcé il y a quelques années se poursuit ici. N’empêche, The Singer Addresses His Audience, la pièce d’ouverture, est un avertissement très clair : Oui, les Decemberists ont vieilli et changé, mais ils savent toujours donner un show, comme ce crescendo qui saura sûrement donner des frissons en spectacle.

Alors, ce changement? Eh ben, il en résulte un album encore plus accessible que The King is Dead, qui devrait permettre au groupe de faire le plein de nouveaux fans, mais à quel prix?

Le groupe retrouve bien ses vieilles habitudes sur quelques morceaux, et on retrouve des cuivres, des cordes et, bien entendu, de l’accordéon. Seulement, on a l’impression que ces chansons ont été composées et enregistrées sur le pilote automatique. C’est bon, mais maudit que ça ne surprend personne et les fans de la première heure vont probablement commencer à s’ennuyer de Hazards of Love.

Dans ses chansons, Meloy ne raconte plus nécessairement d’histoires fictives. Les chansons deviennent alors plus personnelles, et malgré tout le talent lyrique de Colin Meloy, elles perdent un peu de cette aura spectaculaire qui entourait le riche vocabulaire du chanteur. Il reste le duo Lake Song – Till the Water is All Long Gone, où le groupe est tout simplement à son meilleur (et où les mots de Meloy brillent). Et que dire de 12-17-12, qui traite du discours du président Obama au lendemain de la tuerie de Newton? Un bijou.

What a Terrible World, What a Beautiful World est un album imparfait d’un groupe qui veut avancer, mais qui a trop peur de déplaire et fait plutôt du surplace sur le pilote automatique. C’est dommage, car si certains moments passent lentement dans une certaine indifférence, d’autres sont tout simplement brillants.