Le retour de l’automne, en plus des feuilles mortes, de la tristesse, du froid, de la désolation, des migrations d’oiseaux, annonce aussi le retour du Pantoum. Haut-lieu, 3e étage sacré, de la musique indépendante à Québec qui, malheureusement, fait un coup de chaleur pendant l’été, mais c’est sans doute pour nous revenir en plus grande forme encore.
Ce soir, pourtant, on est dans une ambiance étrange, hors normes. Certains habitués sont là, mais on voit aussi plusieurs nouveaux visages, plusieurs casquettes à l’envers et plusieurs nouveaux sourires. Initierons-nous ce soir certains à la scène locale? Du moins, il semble que, pour ce soir du moins, on ait réussit à briser la relative stabilité de la musique underground de Québec. Un pas vers une solution aux salles plutôt vides? On débat en écoutant un habile DJ set de Louis-Étienne Santais, célèbre via Fjord, alors que la salle tarde à se remplir d’une foule universitaire. Il semblerait que le duo Montréalais Beat Market ait impressionné lors de son passage au Spectacle de la Rentrée de l’Université Laval. Les bières sont mises au froid, la foule grandit peu à peu, on retrouve l’ambiance habituelle du Pantoum.
Le DJ set se termine sur quelques hits réussissant à faire bouger les récalcitrants, notamment du Daft Punk et de jolis remixs de Radiohead. Mais tous attendent le plat de résistance, gracieuseté de Lisbon Lux Records, l’étiquette électro montante de Montréal. La salle est maintenant pleine comme mon ventre, qui s’est gavé de deux grilled cheese. La gentille Max m’offre un grilled cheese au pâté de foie, que je refuse poliment.
La musique se calme, le duo prend place, on voit sur scène une batterie complète, quelques pads, plusieurs synthétiseurs alléchants et le fidèle ordinateur. On se doute que la soirée sera bonne.
Premières impressions Daft Punkiennes. Les musiciens, armés de casque LEDs sont impressionnants, mais moins propres que le duo Français, heureusement! L’ambiance est plus rétro-futuriste, plus diy, plus déglinguée, et c’est parfait comme ça. La musique, elle, ne tombe pas trop dans les clichés rétro-néo-futuro-discos. Et tant mieux! En tant que vieux critique rabougri, je me tanne vite de la science-fiction. On entend quelques mélodies à la Boards of Canada, parfois même franchement prog, et le spectacle commence dans une douche ambiance spatiale. Mais après quelques minutes, on perd, tout en douceur, l’ambiance sci-fi pour se retrouver dans le monde du Big Beat à l’anglaise, avec un brin allèchant de tech house. Un impressionnant étalage de référents culturels pour un groupe instrumental!
Les chansons se suivent sans se ressembler, avec un belle variété, mais surtout une très belle énergie! Les deux membres ont constamment le sourire au lèvres, la foule saute, crie, demande un rappel, et un autre! Je suis d’un naturel plutôt calme (et grincheux 🙂 ) lors des spectacles. Je dois admettre ne pas avoir rejoint la foule dans son énergie et son délire, mais quel bon vent de fraîcheur se fut de voir nos salles pleines de nouveaux visages et de nouveaux sons.
Photos par la géniale Maryon Desjardins!