Mise en garde : Si vous adorez l’hiver et que vous pestez dès que la température grimpe plus qu’à 25 degrés Celsius, partez ! J’AI DIS : PARTEZ ! C’est pour votre bien-être psychologique…
Des gens sans chandail, tous devant un édifice qui évoque un vielle salle de spectacle/cinéma. À l’intérieur du bâtiment, soit du monde qui s’arrosent avec des verres d’eau offerts gracieusement par des employés, ou encore cherchant désespérément un ventilateur. Tout ça parce que, amplifié par la chaleur de l’endroit, un empire félin s’incarnant en un groupe de musique australien est venu réaliser un projet diabolique : réchauffer le public pour une soirée folle !
L’entrée en scène du sextuor, accompagné par deux trombonistes, s’est faite sans perte de temps. En effet, la chanson Brighter than Gold, tirée de l’album Steal The Light (2013) est livrée avec aplomb. D’ailleurs, dix des treize chansons présentées lors du spectacle proviennent soit de cet opus, ou de leur plus récent, Rising With the Sun (2016). Treize pièces semblent peu lorsqu’on parle d’un groupe à l’affiche (habituellement, une vingtaine de chansons sont offertes). Il faut dire que les musiciens de The Cat Empire s’amusent à prolonger les chansons avec notamment des solos de la part des musiciens. Chacun d’entre eux a donc droit à son moment de gloire ! La pièce Daggers Drawn bénéficie par exemple d’une touche de jazz fusion sur l’acide grâce au claviériste Ollie McGill et son clavier Moog. Cette pièce évoque également, et ça semble particulier pour un groupe spécialisé dans les sons de musique latine entre autres, une pièce de Genesis fin années 70-début années 80. Non seulement en raison du clavier, mais également à cause de la voix du trompettiste/chanteur Harry James Angus, qui fait penser à celle de Phil Collins.
Les pièces présentées, bien produites en studio, mais qui semblent naturellement être nées pour la scène, ne manquent pas de piquant. Cumbia, jazz, rock alternatif et progressif, ska et reggae font partie de l’univers musical du groupe. Les musiciens se montrent également polyvalents. Le chanteur principal, Felix Riebl, est aussi percussionniste, le bassiste Ryan Moreno joue aussi à la contrebasse et Jamshid Khadiwhala délaisse à l’occasion ses tables tournantes pour le tambourin ou le tam-tam. Ce dernier pourrait se mériter le titre du roi du « scratching » ! Lors de la pièce In My Pocket, le deejay offre un pont musical avec des notes de « scratch » se succédant à un rythme rapide. Parlant de rapidité, Riebl rappe presque sur les pièces How To Explain et Two Shoes. L’artiste, très en forme, réussit à survivre à la chaleur malgré qu’il saute comme un kangourou et bouge comme le diable de Tasmanie. Par ailleurs, il se montre très reconnaissant avec le public, en n’oubliant pas de le remercier de suer avec lui !
La foule, malgré justement le manque d’air frais, s’est montrée enthousiaste et patiente à la fois. Pas de bousculade, ni de violence sanglante pour un coin d’air frais. Les 500 amateur(e)s présent(e)s, venu(e)s de Québec, Montréal, du Nouveau-Brunswick ou de la Caroline du Nord, ont chanté, dansé, sauté et levé les bras. Et il y a eu au moins à quatre reprises du « bodysurfing ». Une amatrice du groupe a même conçu des petits drapeaux rouges à faire flotter lors de la pièce Bulls. Que du bonheur et du pep à La Taverne en cette soirée de la presque mi-août (comme dans miaou, miaou comme dans Cat Empire, la comprenez-vous ?) Bon, il est temps que je délaisse mon clavier avant que vous me griffiez à cause de mes jeux de mots !