Le jour, je suis fonctionnaire fédéral. Le soir, je me transforme en blogueur culturel. Et le 1er juillet, il arrive que je me transforme en blogueur culturel qui couvre un show payé par son patron. Par exemple, cette année, le gouvernement du Canada, qui voulait célébrer en grande pompe le 150e anniversaire de la Confédération (hé, c’est pas moi qui appelle ça de même), a mandaté 3 E (la petite soeur du Festival d’été de Québec) pour l’organisation d’un grand spectacle. Le mandat : préparer ce qui pourrait être une douzième soirée du FEQ!
C’est exactement ce que l’équipe de 3 E a concocté : une soirée avec quatre têtes d’affiche canadiennes qui ont attiré leur public respectif : 2Frères, Alex Nevsky, Metric et Billy Talent.
Il y avait déjà plusieurs centaines de personnes lorsque 2Frères est arrivé sur la grande scène. Une prestation efficace, qui a visiblement plu aux fans, à leurs parents et à leurs enfants (c’était très intergénérationnel, comme public). Les gens étaient encore très tranquilles, mais ça ne les empêchait pas de chanter les chansons du groupe, qu’ils connaissaient mieux que moi!
La foule a continué à grossir pendant la prestation d’Alex Nevsky, qui était tout sourire en entrant sur scène au son de Polaroid. Prestation fort énergique, au cours de laquelle Nevsky nous aura fait danser au son des Fanny, Mieux vaut vivre pauvre, Le coeur assez gros, Himalaya mon amour (qu’il a mélangée avec Lose Yourself, d’un certain Eminem) et autres Jeu des sentiments. Tout en pop! Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de beaux moments plus tendres, comme cette Jeter un sort, où Laurence Lafond-Beaulne a fait pleurer le ciel de sa douce voix. Et le ciel a pleuré fort…
Si fort que le spectacle, qui allait bon train, a dû être interrompu après seulement une demi-heure en raison de la violence de l’averse (et des vents, qui projetaient la pluie directement sur les artistes… c’était dangereux!). Malheureusement, ce coïtus interromptus a également fait fuir de nombreux spectateurs (parmi les plus jeunes et les plus vieux) qui allaient manquer la suite de la soirée.
Une fois la pluie arrêtée et la scène bien essuyée (fallait voir l’eau revoler lorsque les balayeurs la repoussaient, c’était impressionnant… un drain de bain sur la scène, ça serait peut-être utile…), nous étions prêts pour les deux têtes d’affiche torontoises de la soirée!
Tout d’abord, Metric a eu la lourde tâche de réchauffer la foule un brin refroidie par la pluie. Emily Haines, la casquette bien vissée sur la tête, a passé une bonne partie de la prestation à traverser la scène de bord en bord (quand elle n’était pas derrière ses claviers), pendant que James Shaw (guitare), Josh Winstead (basse) et Joules Scott-Key (batterie) lui fournissaient les grooves! Malheureusement, la foule, de plus en plus compacte, s’est montrée un brin frileuse. Était-ce à cause de la rareté des chansons des premiers albums (il y avait bien Dead Disco), alors que le groupe avait un côté un peu plus rude? C’est dommage, parce qu’à part la très électropop Cascades (de l’album Pagans in Vegas), le programme était des plus solides : Help, I’m Alive, Youth Without Youth, Artificial Nocturne, Gold Guns Girls et Breathing Underwater étaient, comme toujours, parfaites. Peut-être les amateurs de Billy Talent, fortement majoritaires, aiment un peu moins la pop indie de la bande à Emily. Tant pis pour eux, parce que moi, j’étais (presque) comblé! Et mon coeur était bien au chaud!
C’était enfin l’heure des grandes vedettes de la soirée : Billy Talent. En regardant la foule, on a tout de suite vu que les Plaines étaient bien garnies pour ce spectacle qui promettait d’être haut en couleur. C’était le premier passage de Billy Talent sur les terres d’Abraham Martin depuis 2010 et rien n’allait empêcher le groupe de faire le party, pas même la pluie! Pas le temps de faire de la politique, ni de dire que combien le Canada était un beau pays, le groupe était là pour un fucking party de Billy Talent!
Pendant plus d’une heure, le groupe torontois a balancé succès après succès à des fans remplis d’énergie. Cette énergie s’est transmise de part et d’autre de la scène, au plus grand plaisir de tous. Si vous les avez manqués, le groupe est à Trois-Rivières ce dimanche dans le cadre du Festivoix. D’ailleurs, je vais laisser mes collègues, plus grands connaisseurs que moi, vous présenter un résumé plus complet de leur prestation.
Belle job, 3 E, vous avez réussi à ramener le monde sur les Plaines le 1er juillet!