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  • [SPECTACLE] TIKEN JAH FAKOLY À LA TAVERNE DE ST-CASIMIR, 7 MAI 2016

    [SPECTACLE] TIKEN JAH FAKOLY À LA TAVERNE DE ST-CASIMIR, 7 MAI 2016

    500 fans et curieux/curieuses sont venus voir Tiken Jah Fakoly, faisant ainsi en sorte que la Taverne de Saint-Casimir affiche complet. Des gens de l’Ontario et même de la Gaspésie sont venus voir l’artiste d’origine ivoirienne et sa bande, après avoir accueilli en première partie le chanteur Pomerlo (voir l’article ici). Tel un guide, Tiken Jah Fakoly arrive avec son habit traditionnel et son bâton. Ne pensez toutefois pas qu’il a l’intention d’offrir une prestation statique… Ledit bâton n’est là qu’au début et sert à accentuer l’intro solennelle marquée par un éclairage d’abord sobre et par des sons d’oiseaux.

    Une partie des chansons du spectacle étaient issues de son album « Racine », qui reprend des classiques du répertoire reggae. Outre le fameux « Get up Stand up » de Bob Marley dont la finale sur scène devient électrique, Fakoly et ses comparses offrent un medley comprenant notamment « Police and Thieves » de Junior Murvin, « Brigadier Sabari » d’Alpha Blondy et « One Step Fowrads » de Max Romeo. Ce bouquet de pièces est l’occasion pour Fakoly, suintant l’effort au point de s’essuyer la face, d’expliquer les liens entre la musique reggae et africaine, symboles pour lui de liberté.

    Les pièces issues de la discographie du chanteur d’origine ivoirienne ont toutefois une belle place sur scène. Les cinq musiciens et les deux choristes accompagnant Fakoly rendent parfaite la rencontre entre musique ouest-africaine et reggae jamaïcain. Seul léger bémol :  l’absence d’instruments à cuivre, remplacé par les sons du clavier de Dave Kynner. Toutefois, la présence de Kenner permet de donner un aspect dub ou électro sur certaines pièces. Sur « Dernier Appel » et sur « Kafouyé », les notes du clavier et celles de la guitare électrique de Vi Avelino font émerger un effet psychédélique intéressant.

    Julie Broue et Wonda Wendy, les deux choristes, apportent une forme de puissance et une énergie aux chansons proposées. Andra Kouyaté emmène la touche traditionnelle de la musique africaine avec son n’goni, une guitare traditionnelle de l’Afrique de l’Ouest ayant dans son cas deux manches. Ras Jumbo, le bassiste, se fait souvent discret en jouant de côté, mais ça ne veut pas dire que le son de la basse passe complètement inaperçu, heureusement !

    L’engagement politique manifestée par Fakoly et ses collègues marque également l’événement, au grand plaisir des admirateurs et admiratrices. Avec le « Prix du Paradis », l’auteur-compositeur-interprète dédie la chanson à divers mouvements sociaux du Congo ou du Burkina Faso ainsi qu’à la jeunesse. Dans cette chanson, la foule scande en cœur « l’abolition de l’esclavage ». Lorsque Kouyaté lève son poing, les gens sur place font de même. La pièce « Les Martyrs » est l’occasion de rendre hommage aux disparus qui se sont battus pour la justice sociale.

    Tiken Jah Fakoly et ses musiciens maîtrisent complètement l’art du spectacle. Malgré une mise en scène très professionnelle et travaillée (éclairage éteint entre deux pièces, remplacement rapide des instruments pour des percussions à la fin du spectacle, capacité de jouer avec les genres musicaux de manière fluide), l’ambiance était quand même festive et conviviale, sans être pompeuse. Fakoly, qui s’est déjà produit devant des foules d’au moins 50 000 spectateurs, s’est montré très généreux et a tout donné. La preuve, dès le milieu du spectacle : sa voix chaude et grave commençait à être éraillée un tout petit peu.

    C’est une chance que la Taverne de St-Casimir nous ait offert, à moi et à notre photographe Adrien, l’occasion de voir en chair et en os un incontournable de la chanson francophone qu’est Tiken Jah Fakoly. Nous espérons que les souvenirs évoqués en mots et en images vous aient donné le goût de suivre un artiste de haut calibre qui est loin de se reposer sur ses lauriers !

    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Tiken Jah Fakoly
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.

     

     

    David Ferron

    26 mai 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    La Taverne de St-Casimir, Musique du monde, N’goni, Spectacle, Tiken Jah Fakoly
  • [SPECTACLE] POMERLO À LA TAVERNE DE ST-CASIMIR, 7 MAI 2016 (PREMIÈRE PARTIE DE TIKEN JAH FAKOLY)

    [SPECTACLE] POMERLO À LA TAVERNE DE ST-CASIMIR, 7 MAI 2016 (PREMIÈRE PARTIE DE TIKEN JAH FAKOLY)

    Pomerlo, qui a enregistré son album « Légende personnelle » avec des collaborateurs de Tiken Jah Fakoly, avait l’énorme tâche de réchauffer la foule avant le spectacle du grand maître de reggae africain (voir l’article ici). Le chanteur s’est donné au maximum, bougeant avec aise sur la scène, ayant même failli de s’accrocher dans le fil du micro !

    Les chansons proposées incorporent reggae et pop-world, mariage qui semble avoir laissé certaines personnes sur leur faim. On sentait par ailleurs que la foule avait hâte d’accueillir Fakoly. Toutefois, Pomerlo semble avoir ses fans, puisque certaines personnes arrivées à l’avance se demandaient à quelle heure son spectacle commençait. Aussi, après de nombreux efforts et avec la pièce « Dur d’être black » dédié à un ami sénégalais, les gens devant la scène tapaient des mains avec lui.

    Ayant été généreux de son énergie, on sentait que la voix s’échappait tranquillement à la fin de sa prestation. Malheureusement, le chanteur de Black-Lake (près de Thetford Mines) n’a pas pu présenter ses talentueux musiciens. Ils ont su apporter, malgré le fait qu’ils n’étaient que trois, de belles couleurs aux pièces comme « Petit Prince » ou « L’Île aux Miles-Îles ».

    La première partie offerte par Pomerlo n’a sans doute pas atténué l’attente chez les fans de Tiken Jah Fakoly. Toutefois, l’auteur-compositeur-interprète québécois s’est montré motivé, proposant avec sincérité ses chansons sur sa vision du monde et de son quotidien.

    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.
    Crédit photographique : Adrien Le Toux.

     

    David Ferron

    26 mai 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    La Taverne de St-Casimir, Pomerlo, reggae, Tiken Jah Fakoly, World-pop
  • [SPECTACLE] Canailles poli-sons à la Shop du Trou du diable, 6 mai 2016

    [SPECTACLE] Canailles poli-sons à la Shop du Trou du diable, 6 mai 2016

    Je le sais, mon titre ne mérite pas un Prix Guy-Mongrain pour le jeu de mots de l’année 2016. Toutefois, il exprime tout ce que moi et Adrien, notre talentueux photographe, avons vécu vendredi dernier à la Shop du Trou du Diable – Wabasso. C’est simple : il s’agit de huit musiciens, dont le style est décrit soit comme « bluecrass », « folk-trash », ou « cajun-poutine ». Lors du spectacle, ces artistes ont démontré un talent pour amalgamer sons de l’Amérique profonde et du Québec avec une énergie, une folie et une candeur débordantes.

    Dès qu’elle entonne la pièce « Titanic » en ouverture, la chanteuse principale Daphné Brissette a déjà les cheveux noyant sa face. Loin d’un naufrage, l’ambiance folle annonce plutôt une soirée électrisante ! Concernant les instruments, l’exotisme et le patrimoine québécois se marient. Par exemple, la chanteuse et musicienne Annie Carpentier gratte sa planche à linge à la cuillière tandis que JP Tremblay utilise une sorte de maraca et sa batterie. De son côté, le public de Shawinigan est considéré assez chaleureux par le groupe pour avoir le droit à des primeurs ! Il y a « Jachère », à propos de ce qu’on ne peut pas faire, et aussi « Toune de tour » (titre provisoire ?) avec son parfum de rock’n roll. Pour les paroles de cette nouveauté, je vais écouter le conseil du groupe : attendons que le prochain album sorte pour les obtenir… J’aurais bien voulu toutes les entendre, mais la richesse instrumentale camouflait malheureusement les mots à certaines occasions !

    Au-delà de l’esprit qui semble un peu cabotin (je vous en parle un peu plus loin dans l’article, patience !), le groupe offre des mélodies hyper-accrocheuses avec parfois des paroles moins festives que l’ambiance sur place. « Breaker » et son petit air alterno parle d’une fille qui, « à vouloir que toute soit drette, [a tout fait] pour que ça pète. » Pour la pièce « Ronds-Points », on a le droit à un pont musical de type rock’n cajun avec de la boucane en sus. Paraît que la vidéo va sortir bientôt ! « Texas » évoque, malgré le titre, les joies de l’alcool et de la marijuana. Cette pièce semble être tout droit sorti de l’univers de Mononc’Serge et de Bernard Adamus ! La pièce « Fromage », pouvant être considérée comme leur chanson « prog », a des petits airs de tango, de rock, de blues et d’americana. Le pont musical, à son paroxysme, fait penser quelque peu à la version de « Mr. Piment » par Montreal Guitare Trio (MG3).

    [bandcamp width=350 height=350 album=1933867608 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 minimal=true track=3462953681]

    Le groupe, dont chaque membre est complémentaire, se démarque quand même par l’animation d’Érik Evans (chanteur et guitariste) et de Brissette. Ces deux boute-en-train s’assurent que les spectateurs fassent le train, tapent des mains ou dansent un set carré. Le rappel, incorporant la pièce « J’l’haïs », est surtout marqué par un gros pot-pourri de classiques radiophoniques reprises de manière insolente. Ce pot-pourri met en scène AC/DC, les BB, Michaël Jackson, la Compagnie Créole et les Beatles. Bon, désolé de nommer ces noms de catégorie triple A de l’alphabet Pierre Lapointe sur note site, temple de la musique émergente et alternative… Mais bon, avec Canailles, c’est carrément de l’appropriation ironique. Alors, on est quitte !

    [bandcamp width=350 height=470 album=2895274991 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false track=3821968903]

    Canailles a mérité amplement son prix GAMIQ 2012 pour le spectacle de l’année. Ça paraît que le groupe a accumulé jusqu’à ce jour plus de 400 spectacles. Ce n’est pas toutes les formations qui peuvent être assez à l’aise en public pour combiner une œuvre musicale élaborée à une ambiance festive, voire désinvolte.

    BONUS : parce que je suis agace, je suis heureux de vous annoncer que J’AI LA « SETLIST » QUI SENT BON LA BIÈRE ARTISANALE !!! Pour vous consoler : après quelques jours, l’odeur s’est complètement volatilisée… Sniiiiifffff !

    Canailles Setlist
    Un grand merci à Antoine Tardif, contrebassiste du groupe, pour ce souvenir qui sentait bon la bière artisanale !

     

    Crédits photos : Adrien Le Toux

    Canailles

     

    David Ferron

    13 mai 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    Canailles, folk, Mauricie, Shawinigan, Shop du Trou du Diable- Wabasso, Spectacle
  • [SPECTACLE] PATTERNS : : HAPPENING ÉLECTRO AVEC BIOBAZAR ET CIE.

    [SPECTACLE] PATTERNS : : HAPPENING ÉLECTRO AVEC BIOBAZAR ET CIE.

    Le 15 avril dernier, un spectacle son et lumière assez unique a été offert par Dany Janvier (sous son nom d’artiste de Biobazar) et ses comparses Christian Laflamme (percussions) et Dominik Gagnon (ordinateur et synthétiseur).

    L’ambiance pré-spectacle de la salle du Centre culturel Pauline-Julien de Trois-Rivières (secteur Cap-de-la-Madeleine) est plutôt unique. L’exposition des étudiantes et étudiants en arts de l’UQTR accompagnant la salle, les matelas remplis de sables et la décoration donnaient l’impression d’une fête dans un jardin de cour arrière pendant une journée de fin d’été. Ainsi, bien installé sur un des matelas, j’ai pu me laisser aller pour un léger roupillon. Avant le spectacle, bien entendu ! Les gens présents semblent déjà en terrain conquis, puisque plusieurs d’entre eux connaissent l’œuvre de Biobazar et/ou l’ont déjà vu en prestation sur scène.

    Le début du spectacle se fait tout doucement, avec des sons d’oiseaux et le bruit d’une cloche asiatique formée par deux pièces d’automobile. Devant la scène se trouve un assemblage de toiles blanches semi-opaques servant d’écran projecteur, dont les images sont diffusées par Daniel Delisle, responsable également du montage vidéo. Sur les toiles sont projetées en premier lieu ce qui semble être des gouttes d’eau/molécules.

    Au fur et à mesure que le spectacle progresse, de nombreuses images se défilent, reviennent, surviennent, surgissent, surprennent, épatent : pylônes électriques tournant à haute vitesse, figurines évoquant un champ de bataille, poisson dans un aquarium, arbres, etc. servent de trame visuelle. Quant à la musique, dont plusieurs pièces sont issues de la discographie de Biobazar (notamment de son dernier album, l’excellent Paréidolie), elle se complexifie au fur et à mesure que la soirée avance. Les notes électroniques, allant vers le trip hop, l’industriel ou l’electronica par exemple, font équipe avec des sons plus organiques, comme une batterie présente sur scène ou des cris tribaux.

    [bandcamp width=400 height=373 album=2738881812 size=large bgcol=333333 linkcol=0f91ff artwork=small]

    Le duo musique/projection est efficace. Il permet au spectateur/spectatrice de prendre part à un voyage assez inusité. L’univers peut sembler très étrange tel que décrit ci-haut. Toutefois, les images diffusées évoquent tantôt l’émerveillement, la nostalgie ou l’étonnement. La musique, qui n’aurait pu être ici qu’une banale trame sonore, amplifie l’immersion et possède son identité propre. Ainsi, les images et les sons se nourrissent mutuellement (et non se cannibalisent, nuance !).

    Bien que Dany Janvier admet en fin de spectacle que lui et son équipe ne « [savaient] pas dans quoi [le groupe] s’en allait », on peut dire qu’ils ont réussi à mener la barque à un projet complexe. Une proposition qui aurait pu être incohérent et trop éclaté si le talent et l’effort n’y étaient pas.

    Les photos sont une gracieuseté de Véronique Bouchard

    Biobazar au Centre culturel Pauline Julien. Photo: Gracieuseté de Véronique Bouchard
    Biobazar au Centre culturel Pauline Julien. Photo: Gracieuseté de Véronique Bouchard
    Biobazar au Centre culturel Pauline Julien. Photo: Gracieuseté de Véronique Bouchard
    Biobazar au Centre culturel Pauline Julien. Photo: Gracieuseté de Véronique Bouchard
    Biobazar au Centre culturel Pauline Julien . Photo: Gracieuseté de Véronique Bouchard
    Biobazar au Centre culturel Pauline Julien. Photo: Gracieuseté de Véronique Bouchard

     

     

    David Ferron

    4 mai 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    Biobazar, Centre culturel Pauline-Julien, électronique, Mauricie, Spectacles
  • [SPECTACLE] Harry Manx à la Salle Anaïs-Allard-Rousseau, 2 mars 2016

    [SPECTACLE] Harry Manx à la Salle Anaïs-Allard-Rousseau, 2 mars 2016

         Mercredi soir dernier, à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières, les 250 places disponibles étaient pratiquement toutes prises. Harry Manx, accompagné du claviériste ontarien Mark Lalama, a offert toute une messe à ses fidèles qui ont écouté ses chansons religieusement ! Dès son entrée, Manx a fait de la salle de spectacle son temple. Les lumières de la scène, bien que généreuses, ont servi à accentuer l’ambiance bien cérémoniale.

    Au-delà de ce contexte pouvant donner une impression d’austérité, le musicien né dans l’Île de Mans (situé entre l’Irlande et la Grande-Bretagne) s’est montré généreux, à l’aise et drôle. Entre les chansons, autodérision et boutades se sont succédé. Parler d’épreuves difficiles pour ensuite expliquer que c’est le style typique d’une chanson d’amour ; stimuler un « courrier du lecteur » dont la lettre concernait le niveau d’appréciation du chanteur par rapport à la bouffe québécoise ; expliquer que le blues, ça sert non pas à exprimer sa douleur, mais à faire souffrir les gens, etc. fait partie des moments cocasses permettant de consolider la complicité entre Manx, Lalama et le public.

    La présence de seulement deux musiciens sur scènes était suffisante. Manx avait apporté avec lui cinq guitares différentes, son portable pour les rythmes et un harmonica (ce qui lui a permis durant le spectacle de jouer trois instruments à la fois !). De son côté, Lalama avait apporté son accordéon, son clavier Moog et sa mélodica (style de clavier qui se prend pour un instrument à vent n’ayant été utilisé qu’une seule fois durant le spectacle). Bien que le mariage entre les éléments de cette artillerie aurait pu s’avérer houleux, il apporte plutôt une touche différente aux chansons d’abord entendues sur disque. Les pièces très blues aux accents indiens de Manx prennent alors une couleur tantôt psychédélique, tantôt évoquant la Louisiane.

    https://soundcloud.com/putumayo/putumayo-presents-acoustic-3

    Les pièces de Manx sont des trésors de sorcelleries sur scène. Autant les pièces sur disques sont envoutantes, autant le temps d’un spectacle elles sont devenues des professions de foi pour les tympans ! Les pièces « Bring Than Thing », « Make Way for the Living » et « Coat of Mail » n’en étaient que plus puissantes. Quant aux reprises, il faut plutôt parler de réinvention et non de brebis sacrifiées sur le bucher malmené des reprises. « Voodoo Child » (Jimmy Hendrix), « I’m On Fire » (Bruce Springsteen), « Summertime » (Gershwin) et « Baby Please Don’t Go » (Willie Dixon) sont devenues en une soirée des pièces de Harry Manx !

    L’appréciation du public envers Manx et son univers intégrant l’Inde, le blues sud-américain et le folk canadien était palpable avec trois ovations debout, justifiées par deux rappels. Certains fans nous ont avoué à moi et à Jean-François (notre photographe et fan de Manx) avoir été envoutés dès la première écoute, que ce soit chez l’esthéticienne ou à la télévision. Ils apprécient également sa capacité d’entretenir une belle relation avec son public et ses efforts pour lui plaire. Par exemple, une spectatrice a expliqué que la maîtrise du français de Manx s’est accrue depuis le dernier spectacle qu’elle a vu.

    Pour apprécier Harry Manx, il faut accepter d’adopter une attitude très attentive, voire contemplative. Si vous voulez participer à un « mushpit », vivre dans un éclairage vous provoquant une crise d’épilepsie et danser jusqu’à mourir, ce spectacle n’est pas pour vous ! Il est bon parfois d’être simplement spectateur et de se laisser submerger complètement par un monde étant particulier lorsque non initié, mais qui devient vite un second chez-soi.

    Photos : Jean-François Desputeaux

    David Ferron

    8 mars 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    blues, folk, Harry Manx, Inde, Mauricie, Salle Anaïs-Allard-Rousseau, Spectacle
  • [Spectacle] Midnight Romeo au Café-Bar le Zénob le 13 février 2016 : Mariage parfait entre électro-pop et rock

    [Spectacle] Midnight Romeo au Café-Bar le Zénob le 13 février 2016 : Mariage parfait entre électro-pop et rock

    Le 13 février dernier au Café-Bar Le Zénob, dans un Trois-Rivières se prenant pour la Sibérie, quelques personnes ont bravé le froid et la tentation du « cocooning » amoureux pour assister à un spectacle où électro des années 1980 et esprit rock se marient.

    Marie-Pierre Bellerose (voix et clavier), Marie-Pierre Bellefeuille (claviers), Julien Valois (guitare), Jonathan Girard (batterie) et Olivier Quirillon (basse) offrent avec amour un spectacle où chaque membre est mis davantage en évidence selon les pièces. Les différentes personnalités du groupe pourraient créer des chicanes de ménage au sein du groupe. Elles permettent plutôt de prendre sa place au moment opportun, selon les besoins des arrangements. Par exemple, Bellefeuille s’exprime en toute tranquillité et efficacité dans son ménage à trois avec ses deux claviers alors que Valois semble favoriser une relation intense et électrique avec sa guitare. Tellement intense qu’Adrien, notre photographe, éprouve de la difficulté à le prendre en photo ! La voix de Bellerose, rauque et haut perchée à la fois, est mise en évidence sans prendre toute la place. Ainsi, les instruments ne se retrouvent jamais au second rang. À certains moments, il est même difficile d’entendre les paroles, tant le son est riche !

    [bandcamp width=100% height=120 album=3706878884 size=large bgcol=333333 linkcol=e32c14 tracklist=false artwork=small]

    Les pièces proposées ne se ressemblent pas les unes des autres, empêchant ainsi la routine de s’installer auprès du groupe et de son public. Tantôt new wave, tantôt funky, tantôt rock, les dix-sept pièces présentées mettent en scène l’amour sous toutes ses formes. Malgré un public à l’assistance plutôt confidentielle, les membres du groupe sont restés enthousiastes. Plus la soirée allait, plus on sentait une aisance naturelle entre le public et le groupe.

    Les pièces présentées, dont plusieurs sont issues de l’excellent album « Le Luxe », prennent parfois une nouvelle vie sur scène. Le son de la guitare et de la basse en ressort parfois même davantage qu’en studio, comme c’est le cas pour les pièces « Pa Pow » et « Unbreakable Girl ».

    Le Zénob, pour une soirée, s’est transformée en temple de l’amour en forme de cœur électro-rock pour le plus grand plaisir des gens présents.

    Crédits photos : Adrien Le Toux

    David Ferron

    21 février 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    Café-Bar Zénob, Électro-Rock, Midnight Romeo
  • [Spectacle] L’art de secouer le manouche – Brasser Brassens au Café-Bar Le Zénob, 6 février 2016

    [Spectacle] L’art de secouer le manouche – Brasser Brassens au Café-Bar Le Zénob, 6 février 2016

    Une foule composée de gens de tous âges s’est rassemblée, le 6 février dernier, pour écouter des reprises de Georges Brassens au Café-Bar Le Zénob. Résultat : Brasser Brassens est très loin d’être un « band de covers ».

    Le duo complice formé d’Hugo Blouin (voix et contrebasse) et de Sonia Painchaud (voix et accordéon) a livré une prestation très énergique. La preuve : à la fin du spectacle, un spectateur clame haut et fort « qu’il a de l’énergie pour un mois ». Aucune exagération dans cette affirmation : l’enthousiasme et la passion dégagés par les musiciens sont palpables et très contagieux. Les membres de la formation se montrent souriants, avec un regard visuel démontrant leur aisance avec le public. Entre les chansons, Blouin et Painchaud font part d’anecdotes sur le groupe (sa formation lors d’une fête pour un proche des Îles-de-la-Madeleine ou encore à propos de son passage en Suisse chez un vignoble) ou sur les chansons de l’univers brassensien. Se démarque également l’humour pince-sans-rire de Blouin, qui se permet d’évoquer de manière badine les revers de la vie agricole ou encore de demander aux spectateurs de crier comme de chats à l’agonie. Tant pis pour les chatons mignons de YouTube.

    Rendre hommage à ce vilain matou que pouvait être Brassens par le biais d’une contrebasse et d’un accordéon s’avérait périlleux, tant les amateurs de ce monstre sacré de la chanson française se montrent fervents. Comme Blouin et Painchaud connaissent plus que deux accords en plus de maîtriser le sens de la mélodie, les chansons interprétées sur scène transcendent la simple reprise : elles reçoivent carrément un nouveau souffle. Quelques exemples ici. La pièce « Mourir pour des idées » prend une tournure solennelle, lorsque jouée à la contrebasse avec l’archet, utilisé seulement pour cette chanson. Quant à la voix haute perchée de l’accordéoniste dans certains bouts de « La Mauvaise Herbe », elle évoque une jeune Barbara en pleine période parisienne. « Chanson pour l’Auvergnat » fait penser de son côté à « Amsterdam » de Brel. Des références à la musique folklorique dans « Pauvre Martin » et des Balkans dans « Les trompettes de la Renommée » confirment que Brasser Brassens se montre respectueux envers l’œuvre originale, tout en se la réappropriant.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2509443676 size=large bgcol=333333 linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Si certaines personnes peuvent être déconcertées par l’absence de guitare, arme de prédilection de Brassens pour mitrailler ses chansons, il n’en reste pas moins que les purs et durs ne se sont pas montrés prudes. Ils ont plutôt sauté à pieds joints dans la proposition musicale. De plus, comment garder nos tympans insensibles quand les deux comparses alternent en une seule chanson rythmes lents et rapides ? Quand Blouin exécute un solo de contrebasse comme une « rockstar » alors que Painchaud change de notes comme si c’était une course contre la montre ? Quand leurs deux voix se marient pour faire trembler le Zénob sans aucun micro lors du rappel ?

    Brasser Brassens relève donc un double défi : rendre hommage à un incontournable de la chanson française tout en adoptant une identité musicale propre. Sur scène, cette combinaison permet d’offrir une très belle surprise !

    Crédits photos : Adrien Le Toux

    David Ferron

    10 février 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    Brasser Brassens, Café-Bar Zénob, Chanson française, Mauricie
  • [Spectacle] Orloge Simard offre un « show » au clavier à 60$… et plus !

    [Spectacle] Orloge Simard offre un « show » au clavier à 60$… et plus !

    Avec des textes crus et un public en délire, l’auteur-compositeur-interprète Orloge Simard et ses musiciens ont livré, le 30 janvier dernier au Café-Bar Le Zénob, un spectacle électrique et décoiffant.

    L’endroit est devenu, en l’espace d’une soirée, davantage un bar avec un public en délire qu’un café parfumé d’une ambiance de poésie matinale. Doté d’un excellent sens de la mélodie et de paroles assez explicites, Orloge Simard et son groupe ont séduit et surpris une foule ayant rempli complètement la place. Il faut dire que les musiciens semblent jouir d’un audimat majoritairement masculin mais surtout, déjà conquis. Certains de ses fans sont même venus en avion !

    La musique d’Orloge Simard, c’est un mélange de grunge, de funk, de folk et d’alternatif, avec un côté psychédélique rendu possible par le claviériste Andy Ellefsen. Ce dernier, par ailleurs, fracasse sans gêne et avec énergie son instrument valant 60$ à la fin du spectacle, faisant de la batterie de Maxime Bouchard une victime collatérale. De l’énergie, les musiciens n’hésitent aucunement à en dépenser. Aidé par la proximité avec la foule, l’aisance du groupe sur scène n’en ai davantage qu’éclatante. Par exemple, l’un des musiciens partage de l’alcool avec des spectateurs et serre des mains pendant le spectacle.

    Crédit photo : Adrien Le Toux
    Le claviériste Andy Ellefsen savourant une bonne bierre après une fin de spectacle… plutôt dynamique !  Crédit photo : Adrien Le Toux

    Ce qui démarque Orloge Simard, au-delà de l’énergie folle et de la musique entraînante, c’est qu’il n’a Aucun cadre (son album) et encore moins de filtre. Dès le début du spectacle, le ton est donné : Simard confie au public qu’il veut boire de la tisane et qu’il se sent chaleureux auprès de ses Terribles Truands, nom donné à ses admirateurs. Ainsi s’enfilent des chansons truffées de métaphores sur la sexualité, les souvenirs d’adolescence, les difficultés du quotidien ou les effets de la drogue. Impossible d’oublier plusieurs bouts de paroles qu’on ne vous dévoilera pas ici.

    Le groupe se montre habile dans le détournement d’éléments de culture populaire. Par exemple, Orloge Simard réinvente le nom d’une célèbre marque de fromage bon marché qu’il nomme « Vulvevita » et reprend la mélodie de chansons anglophones célèbres pour y chanter les paroles issues de son imagination assez fertile ! De cette folie créatrice surgit aussi occasionnellement de la subtilité, notamment en parlant de rapports sexuels dans « 12 pouces ».

    Si on accepte d’aller au-delà d’un univers qui semble à première vue bien puéril, on découvre un groupe formé de musiciens talentueux et dévoués, avec un chanteur ayant un sens de l’observation aiguisé à propos d’une société et ses envies, travers et complexes. Bref, Adrien (notre photographe) et moi étions ressortis du Zénob complètement enchantés par ce spectacle unique et mémorable !

    Voici quelques autres photos prises sur le vif par Adrien Le Toux.

     

    David Ferron

    5 février 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    Café-Bar Zénob, Mauricie, Orloge Simard, Spectacle
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