On peut dire que les astres étaient bien alignés le 27 septembre dernier : Olivier Bélisle (auteur-compositeur-interprète à l’imagination fertile) se produisait à la Librairie Saint-Jean-Baptiste (lieu idéal pour voir des prestations intimistes) dans le cadre de Route d’artistes (des tournées qui amènent les artistes jouer à quelques pouces de votre grosse face).
Pour un gars qui donnait son septième show en huit soirs, Bélisle n’avait pas l’air trop fatigué! L’auteur d’Une fois par jamais nous a joué ses chansons à personnages de sa douce voix un brin grave, chansons qu’il a présentées avec humour, notamment en nous lisant des extraits de livres qui se trouvaient sur les rayons de la bibliothèque derrière lui. C’est un peu ça, Route d’artistes et Olivier Bélisle : du monde qui sait nous mettre à l’aise pour qu’on passe un beau moment.
Dire que Désherbage, le quatrième album studio de Tire le coyote (Benoît Pinette), le troisième sur l’étiquette La Tribu, était un album attendu est un pas pire euphémisme. Mitan et Panorama ont été acclamés par la critique (dont votre humble serviteur) et au fil du temps, Pinette et sa bande se sont bâti un public de plus en plus large, qui apprécie sa voix particulière, ses musiques douces pour l’oreille, mais surtout ses textes d’une grande beauté.
Si vous aviez peur que tous ces éléments ne soient pas réunis sur Désherbage, je vous rassure immédiatement : tout est là, la voix, la musique et la poésie! Faut dire que l’équipe au complet est toujours dans le navire… les mains habiles de Shampouing à la guitare, le groove de Cédric Martel à la basse et les rythmes subtils de Jean-Philippe Simard, auxquels s’ajoutent cette-fois ci d’autres mains habiles, soit celles de Simon Pedneault à la guitare (également à la coréalisation avec Pinette et Shampouing) et de Vincent Gagnon au piano et aux claviers.
Cet ensemble de dix titres montre un Tire le coyote en pleine possession de ses moyens, autant sur les plans de la musique que de la poésie. L’évolution se poursuit, Désherbage se démarque autant de Panorama que celui-ci se démarquait de Mitan. Musicalement, Pinette et ses complices demeurent résolument folk, mais l’ajout d’un deuxième guitariste et d’un pianiste ajoutent une profondeur qui permettent à Tire le coyote d’étendre sa palette de couleurs et de prendre une tangente beaucoup plus rock (d’ailleurs, certains morceaux font joyeusement taper du pied). C’est un peu comme si Bob Dylan avait branché sa guitare au Festival de musique folk de Newport. C’est ici que l’apport de Simon Pedneault prend toute son ampleur. D’un autre côté, les morceaux les plus doux bénéficient grandement de la finesse du jeu de Vincent Gagnon sur les touches d’ébène et d’ivoire. D’autres font même penser à du Dylan des années 2000 (je me suis même demandé si mon lecteur audio n’avait pas fait des free games aux premières notes de Toit cathédrale… jusqu’à ce que j’entende la voix aiguë de Pinette!).
Cependant, avec Tire le coyote, on porte une attention toute particulière aux textes. Parce que, comme d’aucuns l’affirment, Benoît Pinette est un de nos meilleurs paroliers (avec Stéphane Lafleur) à l’heure actuelle. Il a le don de créer des images fortes et colorées en utilisant un vocabulaire riche et des métaphores savantes, mais il ne tombe pas dans le piège de l’intellectualisation à outrance, faisant plutôt appel à des mots que tout le monde comprendra facilement. Pinette a cette facilité de trouver des rimes originales (fuck les rimes faciles toutes en « é ») qui rythment ses chansons. Et il y a cette diversité de sujets… oui, il y a l’amour (notamment Tes bras comme une muraille, Toit cathédrale), mais il y a aussi les pertes douloureuses (Pouvoirs de glace), la maladie (bouleversante Le ciel est backorder – qui à elle seule me rentre dedans comme un album de Corriveau; cette pièce est tout simplement parfaite et se hisse avec Confetti au sommet de ma liste de chansons préférées de Tire le coyote), la sagesse (mélancolique Chanson d’eau douce, qui conserve une belle lueur d’espoir) et la nostalgie (Désherbage, Fifille)… Ah, il y a cette savoureuse adaptation de Video Games de Lana Del Rey où Pinette réussit à ploguer Camus et Grand Theft Auto dans la même chanson!
Avec Désherbage, Tire le coyote prouve une fois de plus qu’il est un phare pour le folk d’ici. Plus ça va, moins on a envie de parler de ses influences et plus on a envie de parler de tous ceux et celles que Benoit Pinette va influencer tout au long de sa carrière (qu’on souhaite encore longue et prolifique). Ses chansons aussi personnelles qu’universelles, riches, complexes, colorées, mais tout à fait accessibles à tous méritent qu’on s’y attarde longuement, qu’on se laisse bercer par les douces (et moins douces) mélodies et par les mots qui les composent.
Vous pouvez être certains que je vais tout faire pour ajouter Désherbage à ma pile de vinyles et que je vais l’écouter jusqu’à usure complète.
Le samedi 22 avril dernier, Rosie Valland a entamé la soirée à l’Anti Bar et Spectacles en toute intimité et en douceur. À travers quelques chansons tirées entre autres de son dernier EP Nord-Est, l’artiste folk nous a fait entrer dans un univers sans artifice. Accompagnée seulement de sa guitare électrique et ses rythmes envoûtants, elle a su capter l’attention de la foule grâce à ses textes poignants qui révèlent une grande sensibilité. Les chanceux qui ont assisté au spectacle ont aussi eu le plaisir de découvrir quelques nouvelles pièces. Pour la dernière, les 4 membres du band de Mac Cormack se sont joints à elle sur scène, nous donnant un aperçu alléchant de la suite.
Dès l’entrée sur scène de Jesse Mac Cormack et ses trois musiciens, une énergie vibrante s’est fait sentir. L’importance de la rythmique est notable par la présence de deux solides bassistes et du batteur Jean-Philippe Levac qui s’amuse à nuancer les rythmes avec une précision étonnante. La voix de Jesse qui se mélange à celle de sa guitare se distingue par sa retenue puissante. Il joue sur la rythmique des mots nous laissant apprécier sa voix ainsi que les mélodies complexes des autres instruments.
Étant donné la variété des partitions par la présence de nuances, chaque instrument devient essentiel pour qu’une pièce soit complète, pour qu’elle ait toutes ses couleurs. La pièce Never Enough, tirée du dernier album, fut un de mes coups de cœur pour cette même raison. Il faut dire que délaisser la guitare électrique pour ajouter une troisième basse est audacieux pour certains mais, maniée et jouée avec un tel brio, on ne peut qu’apprécier le résultat et se laisser emporter dans l’univers particulier de l’artiste.
Le vendredi 21 avril, l’artiste MC Paquin a sorti Deliver Love (side B), qui fait suite à un autre mini-album au même titre (sous-titré Side A), sorti il y a trois ans.
Quand j’ai su que ma critique d’album était à propos d’une auteure-compositrice montréalaise qui se consacre à du folk et à de l’indie pop, mon cerveau s’est dit : « Ah non, pas encore une wannabe qui veut se prendre pour un mélange des Sœurs Boulay et de Patrick Watson… » Que j’ai été heureux de constater qu’avec MC Paquin, c’était plutôt la capacité de tisser sa propre toile de chansons ! La couverture de catalogne qui en découle ne semble pas du tout être achetée dans un marché au puce qui se met en mode liquidation.
La livraison d’amour qu’offre la chanteuse-musicienne sur ce maxi est loin d’une déclaration de fusion romantique qui s’étend de la Chine à Dublin. Dès la pièce-titre qui ouvre l’album, le sujet de la rupture subie par l’artiste introduit une galette de chansons où la solitude, le désir d’oublier, le besoin d’être consolée et les désillusions se succèdent. Ces sentiments sont toujours chantés avec une voix suave, jamais dans l’agressivité.
Cinq chansons, c’est court. Mais assez pour démontrer que MC Paquin est capable de cohésion tout en livrant une diversité musicale titre après titre. Your Rules, enrichie d’une touche pop baroque, fait penser un peu à la chanteuse américaine Aimee Mann et sa pop-rock rétro. Party’s Over se sert à la sauce country. Dans Unbelievable, on croirait que l’âme de The Papas and The Mamas s’est rendue dans le studio de MC Paquin.
Les amoureux du français et du réchauffement climatique pourront sans doute être heureux avec La fonte des glaces, pièce-clôture du mini-album. Cette pièce « karkwawienne » se glisse tout naturellement avec les quatre autres chansons. Les paroles « J’attends que fonde la glace, du soleil dans l’espace […] que quelqu’un me prenne dans ses bras. » ferment l’album avec un peu d’optimisme, mais avec l’impression que l’amour, ça se livre parfois avec des cicatrices et des défauts de fabrication. Des vices procéduraux donnant naissance à un excellent deuxième tome de Deliver Love.
Vendredi dernier nous avons eu droit à un joli mélange musical à la Shop du Trou du Diable de Shawinigan. Accompagnée de ses trois musiciens à cordes, Sarah Toussaint-Léveillé nous a charmé avec ses pièces aux textes remplis d’images avant de nous laisser bercer par le folk americana d’Avec pas d’casque.
C’est dans un esprit enchanteur que la soirée a débuté avec les harmonies à cordes entre le violon, le violoncelle et la contrebasse qui accompagnaient Sarah Toussaint-Léveillé et sa guitare. Parfois acoustique, parfois électrique, elle nous plonge dans son univers avec ses textes révélateurs et son style musical simpliste.
Ses assortiments de tons de voix donnent l’impression qu’elle ne désire pas s’ancrer dans un style bien précis. Elle laisse même place à l’originalité avec des bruits de bouche qui s’apparentent au beat box. L’ambiance conviviale que donnèrent ses interventions humoristiques amenait une ouverture du public et une écoute attentive de celui-ci. C’est le genre de première partie que l’on prend le temps d’apprécier et qui nous fait découvrir un autre univers musical. Sarah Toussaint-Léveillé est une artiste à part entière qui mérite d’être découverte davantage.
Avec pas d’casque
Effets spéciaux est le tout récent album d’Avec pas d’casque qui a fait sortir le groupe de l’ombre après 14 ans de formation. Il est composé de Joël Vaudreuil à la batterie, Stéphane Lafleur au chant et à la guitare, Nicolas Moussette au lapsteel et à la basse ainsi que Mathieu Charbonneau (aussi parmi le groupe Timber Timbre) au tuba baryton et au clavier. Le guitariste Simon Trottier, membre lui aussi de Timber Timbre, qui participe sur l’album avec les arrangements de guitare électrique était également présent sur scène. Avec pas d’casque est un groupe au style très épuré et qui se distingue du folk québécois que nous pouvons entendre à ce jour. Il faut être à l’écoute des subtilités dans les détails des sonorités pour pouvoir apprécier leurs créations. Initialement fondé par Joël et Stéphane, nous avons senti tout au long du spectacle une plus grande complicité entre ces deux musiciens.
Ils ont débuté le spectacle avec Autour, le premier extrait du récent album, qui m’a fait vibrer dès la première écoute lors de sa sortie cet automne. Le mélange des cuivres et du lapsteel avec la voix feutrée de Stéphane Lafleur donne un effet envoutant. Ils ont poursuivi les prochaines chansons avec la même lignée que l’album avec La peur de perdre qui évoque une profondeur avec seulement quelques lignes accordées aux mélodies. S’en est suivi Il fait noir de bonne heure, une chanson pour laquelle Stéphane dit avoir «volé» la première phrase au chanteur et compositeur country Willy Nelson en faisant référence à sa chanson Hello Walls :
«Bonjour murs Bonjour chaise Bonjour saison de malaises Qui s’achève»
Même si l’appréciation des nouvelles pièces se fit entendre par le public, celui-ci semblait particulièrement satisfait lorsque le groupe nous jouait des extraits de ses albums antérieurs dont la foule connaissait les paroles. Ils ont fait référence à Dommage que tu sois pris avec la chanson titre. Les pièces Talent et La journée qui s’en vient est flambantneuve ont fait honneur à l’album Astronomie et Si on changeait les équipes ce n’est plus une revanche à l’album de 2008, Dans la nature jusqu’au cou. Le public a reconnu ces pièces dès les premiers accords. C’est à croire que la salle a accueilli des fans du groupe. Ils ont également «dépoussiéré» La pire journée au monde issu de leur premier album Trois chaudières de sang qui célébrait ses 10 ans cette année.
Ils sont revenus en rappel avec Loup-Garou et En attendant que ça paye, qui a fait la transition entre le premier et le dernier album, pour finalement terminer avec leur pièce la plus connue, L’amour passe à travers le linge.
Avec pas d’casque nous livre des pièces influencées d’un folk americana qui s’écoutent en se berçant avec la tête vide de questionnements. C’est une musique de repos, de réconfort et d’apaisement. C’est également un spectacle qui s’explique plus ou moins, mais qui se vit, par l’ambiance que véhiculent les effets musicaux sur chaque personne. C’était à remarquer parmi la foule, certain souriaient, d’autre étaient concentrés tandis que d’autres se faisaient balader le corps. Bref, c’est une musique d’introspection que je conseille à tout bon mélomane.
Si vous avez manqué cette chance de les voir en spectacle, rassurez-vous, ils seront de retour en Mauricie très bientôt le 22 avril 2017 à La Taverne de Saint-Casimir. Pour plus de détails et l’achat des billets, voici le lien Facebook de l’événement.
Bien au chaud dans La Taverne, vendredi dernier, nous avons assisté à un excellent spectacle de Bernard Adamus. Sa tournée Sorel Soviet So What est sans aucun doute sa meilleure, en comptant celles de ses deux autres albums. C’est d’ailleurs avec le premier extrait, Le blues à GG, qu’il est entré sur scène.
D’emblée, le choix des instruments qui l’accompagnent ressort du confort qu’il s’est créé durant No. 2 et Brun. Dorénavant, il quitte les cuivres pour nous présenter son complice, Guillaume Bourque, à la clarinette basse et au saxophone. Sa présence sur scène ajoute une nouvelle dynamique au spectacle d’Adamus par le bien-être que procure ces instruments à vent.
Il poursuit le spectacle avec Cauchemar de course,qui a eu une incidence particulière sur l’énergie de la foule, qui dégageait déjà une festivité avant même le début du spectacle. Non seulement la musique de Bernard Adamus nous donne l’envie d’en boire quelques-unes, mais ce dernier nous invite à aller visiter les gars de la microbrasserie Les Grands Bois à l’arrière de la salle, qui servaient de délicieux produits brassicoles de St-Casimir.
En milieu de spectacle, il est intervenu en nous disant : « On va jouer de la musique de drogué » en guise d’introduction d’une reprise de la pièce Faire des enfants, de Jean Leloup. C’est avec étonnement que nous avons apprécié cette sortie de zone de la part de Bernard, reconnu comme un artiste authentique et à part entière.
Bien que le spectacle promeut le dernier album, Bernard Adamus et ses musiciens nous ont livré les pièces les plus appréciées de ses deux autres créations. Évidemment, un spectacle de Bernard Adamus ne vient pas sans Brun et La Question à 100 piasses qui ont marqué ses projets antérieurs. C’est de manière plutôt humoristique qu’il a transmis ces pièces classiques en jouant de manière nonchalante et en laissant plus de place au chant du public qu’au sien.
Autre moment fort en musique : la prestation de Les pros du rouleau, qui met en évidence le pianiste Martin Lizotte dans des solos de qualité. Tout au long du spectacle, il nous a offert une performance dynamique en se baladant entre le piano classique et le clavier, parfois même au synthétiseur.
Avant de nous présenter Hola les lolos, il nous a mentionné les mots « espoir » et « lumière », des concepts qui ne ressortent pas de ses autres pièces plus crues avec un soupçon d’acrimonie dans les paroles. C’est dans cet univers plus disjoncté qu’il termine donc le spectacle, avec le débit rapide de Donne-moi-z’en, qu’il nous a portée jusqu’à bout de souffle. Cette pièce est un bel exemple des inspirations jazz et blues qu’il a ajoutées à ses compositions folk, donnant un style bluegrass unique.
En rappel, il revient aussi festif avec un version plus électro et psychédélique de Rue Ontario, ainsi que Ouais ben. Ses musiciens le quittent officiellement pour le laisser entreprendre ses pièces les plus nostalgiques, Le scotch goûte le vent et 2176, où l’harmonica nous plonge dans une atmosphère familière et réconfortante.
Voici les photos de la soirée prises par Yoan Beaudet.
En ce qui concerne la première partie, Aliocha, les gars de The Franklin Electric avaient laissé la scène au charismatique auteur-compositeur-interprète. Si son nom ne vous dit rien du côté musical, peut-être que vous l’avez vue au petit écran, entre-autre dans Les Parent ou encore dans Le journal d’Aurélie Laflamme. On peut dire que c’est un véritable touche-à-tout. Inspiré par des artistes comme les Beatles, Bob Dylan et Elliot Smith, son premier EP Sorry eyes est sortie en 2016 et depuis il accumule les chansons poétiques alternative pop. Sa performance était tout en simplicité, mais il n’en fallait pas plus pour être séduit.
The Franklin Electric
Les textes aux saveurs nostalgiques et introspectives qui se trouvaient sur le premier album de The franklin Electric ont laissé place à un vent de fraîcheur sur leur second album sortie le 24 février dernier. En effet, c’est l’audace des textes qui effleurent à quelques reprises des écrits d’amour et qui flottent sur des notes de folk-indie-pop que l’on peut entendre sur Blue ceilings.
De retour d’une tournée passant par l’Europe et l’Australie, c’est le 1er mars que les membres du groupe ont inauguré leur nouvelle tournée à la salle Anais-Allard-Rousseau de Trois-Rivières.
Jon Matte, le chanteur à la tête du groupe, a abordé son public dans un français cassé, « J’essaie de me rappeler comment parler français, mais je pense que j’ai oublié, mais c’est pas grave, c’est all love right ? »
La fébrilité du groupe face à leur nouvelle tournée était belle à voir. Ils étaient contents d’être là et ils nous le faisaient savoir : « This is the first time of the tour and it’s so nice to spend it whit you guys ». La scène avait l’air d’un vrai terrain de jeu pour le band et pour Jon qui s’est laissé emporter à quelques occasions que cela soit sur son piano à queue ou avec un solo de trompette. Pour ce qui est du visuel, c’était des teintes de bleu et de vert que l’on pouvait voir dans les jeux de lumières. Ils ont beaucoup misé sur des effets d’ombre tout au long de la prestation.
Pour le plaisir de tous, ils n’ont pas manqué de jouer leur succès de This is how I let you down.Old piano était par le fait même très attendue par le public qui se montra très enthousiaste lors de celle-ci. Dans sa langue maternel Jon expliqua l’historique de ladite chanson. Il l’avait écrit alors qu’il ne pensait même pas être un chanteur, pour reprendre ses dires. Ce sont ses amis qui l’ont poussé à aller la jouer dans un bar accueillant un faible nombre de personne et c’est là que tout a commencé.
Pour ceux qui ont déjà vu Franklin Electric en spectacle, ils n’ont pas manqué à leur tradition d’interpréter Show me the quietair en version acoustique. Réunis en rond sur la scène, un peu comme s’ils étaient autour d’un feu de camps, cela rend toujours le moment un peu plus magique.
Ils ont terminé la soirée avec un généreux rappel de quatre chansons au travers duquel ils se sont amusé à reprendre le classique If you could read my mind (Gordon Lightfoot, 1974).
The Franklin Electric seront de passage pour quelques spectacles au Québec ( Sherbrooke 24 mars/Québec 25 mars/Montréal 1er avril) avant de repartir pour une tournée européenne.
Comme le blogue a pour mission de promouvoir la scène musicale émergente, l’équipe d’écoutedonc.ca vous offre en exclusivité le premier single d’un groupe qu’elle qualifie de prometteur. Cette formation des Laurentides nommée Aramis ne se définit pas par un style particulier, mais comme du contenu à découvrir.
Tous amis depuis l’adolescence, ils ont décidé de former Aramis en 2014 au courant de leur parcours collégial lorsque leurs intérêts musicaux se sont rencontrés. Composé de deux anciens de Foreign Diplomats(Simon Charette à la batterie et Mickaël Gagné au piano et à la guitare), Aramis c’est également l’initiative d’Urhiel Madran-Cyr (principale voix et claviers), de Jeremy Richer-Légaré (guitare), de Louis-Jean Rivest (saxophone), ainsi que d’Anthony Larose (basse). La fierté découlant de leurs nombreuses expériences sur scène les ont propulsés vers la composition et l’enregistrement d’un premier EP, Rorschach. C’est aujourd’hui qu’ils nous présentent un avant-goût de leurs créations avec ce premier simple nommé Ma rive.
À travers l’écoute de cette pièce, on ressent les inspirations folks qui se teintent à travers la voix du chanteur et claviériste Urhiel Madran-Cyr par ses élans de voix feutrés. Autrement dit, il nous offre à quelques reprises un chant parlé qui nous rappelle celui d’Antoine Corriveau ou encore, Violett Pi. Deux artistes totalement divergents, mais qui, par leur authenticité, influencent ces nouveaux groupes à assumer leur couleur comme le présente bien Aramis. La subtilité du saxophone de Louis-Jean Rivest, quant à lui, donne un effet plus recherché au son. La guitare de Jeremy Richer-Légaré et les rythmes de Simon Charette, qui siège derrière la batterie, nous plonge dans un univers musical planant. L’ambiance que nous pouvons connaître en spectacle est bien divulgué dans ce premier extrait enregistré et donne envie de se balader dans ces mélodies singulières.
Afin de vous fondre dans cette atmosphère, je vous invite à découvrir cette nouveauté lors de leur lancement d’EP au Cabaret du Lion d’or (Montréal) le 1e mai prochain, où projection et décor seront également à l’honneur. La projection sera assurée par Philippe Marquis, qui a également travaillé auprès de Foreign Diplomats et Choses Sauvages, alors que le décor sera effectué par Raymond Légaré qui a participé au tournage de The Fountain (Darren Aronofsky).
La dernière fois que j’ai eu la chance de voir Saratoga en spectacle c’était cet été dans le cadre du Festivoix dans le décor enchanteur de la microbrasserie Le Temps d’une pinte. J’avais adoré ma soirée et j’étais littéralement tombé en amour avec le duo duquel j’adorais déjà les chansons.
Pour leur premier passage à Trois-Rivières depuis la sortie de leur premier album, Fleur, c’est dans l’intime salle Louis-Philippe-Poisson de la Maison de la culture de Trois-Rivières que Saratoga avait donné rendez-vous à son public. Le nouvel aménagement de la salle permet encore plus de proximité avec les artistes, ce qui s’agençait parfaitement avec la douceur de leur musique.
Le duo a débuté le spectacle avec la mélancolie de Brise glace, le tout premier extrait de leur album et ont ensuite pris le temps de souhaiter la bienvenue au public. Ravis de voir la salle aussi remplie, ils ont fait quelques blagues au sujet de leur dernier passage dans cette salle avec le spectacle solo de Chantal Archambault qui avait semble-t-il été un peu moins populaire. Ils ont ensuite enfilé les chansons en prenant pratiquement toujours le temps de s’adresser au public pour expliquer l’histoire derrière la création de la pièce ou encore simplement pour raconter de petites anecdotes, parfois drôles, parfois touchantes. Ils ont également interprétés plusieurs pièces de leur E.P. dont Saratoga et On est pas du monde, pigés dans le répertoire de la carrière solo de Chantal et ont même fait un cover de Michel Louvain. À mon plus grand bonheur, ils ont terminé le rappel avec une demande spéciale du public, une de mes chansons préférées: Madame Rosa. J’aurais difficilement pu demander mieux.
Ce qui fait le charme de Saratoga en spectacle c’est assurément leur complicité forte, palpable et accrocheuse. Ils se taquinent, font ressortir les défauts de l’autre, mais conservent toujours ce regard amoureux. Ils semblent se connaitre par cœur et leur amour transparait autant dans les paroles de leurs chansons comme Les bourgeons pis le gazon et Oublie pas que dans le regard qu’ils posent l’un sur l’autre tout au long du spectacle. Gageons qu’en ce frisquet vendredi de février, à l’approche de la St-Valentin, ils en auront inspiré plusieurs et auront contribué à réchauffer plus d’un lit! C’est également leur imperfection totalement assumée et leur simplicité qui les rend si beaux et attachants. On aurait envie d’être leurs amis, de les inviter à prendre une bière et de Boire à crédit avec eux.
Au-delà du duo et de leur musique que j’adore, je pense qu’en réalité je suis aussi fan des personnes qu’ils sont individuellement. Chantal Archambault est rieuse, naturelle et simple. En plus, elle est collaboratrice pour Les Trappeuses, un blogue qui « dans une approche « granoécochic » expérimente divers modes de consommation responsable et vous partage leurs découvertes zéro déchet, locales, minimalistes, végéta*iennes et biologiques ». Je les adore! Même mon chum est tombé sous le charme et s’est procuré son tout premier mouchoir en tissus, cousu à la main « par la fille du band »! De son côté, Michel-Olivier Gasse est également auteur et personne ne peut rester indifférent à la poésie qu’il crée avec le quotidien. Je dois aussi avouer que le flow « du gars du band » m’a toujours charmé. Ce soir-là, son éloge de la lenteur, son attitude simple et amicale, ainsi que son anecdote coquine sur la curieuse salle qui nous attend supposément au ciel n’ont fait que me charmer davantage. Il fait partie de ces musiciens qui vivent leur musique, qui habitent la scène et qui retiennent notre attention.
Bref, j’ai passé une magnifique soirée dans une salle intime avec un public attentif et un duo absolument charmant à qui je souhaite encore beaucoup d’amour et de musique. Je suis sortie de là avec le coeur léger, le sourire aux lèvres, l’envie de me coller avec mon chum, de lire du Michel-Olivier Gasse et de consommer de manière responsable. Je pense qu’on peut dire mission accomplie!
À défaut d’avoir eu un photographe sur place, voici les magnifiques photos prises par Jacques Boivin au Théâtre du Petit Champlain en décembre 2016: