Vendredi le 23 septembre dernier, on a pris la route pour se rendre au magnifique centre-ville de Saint-Hyacinthe, plus précisément au Zaricot. Pour la deuxième soirée du Festival Agrirock, c’était Bad Nylon, Brown et Dead Obies et ce sont principalement les deux derniers qui nous intéressaient.
Brown
Lorsqu’une soirée annonce une programmation comme Brown et Dead Obies, il n’y a aucun doute possible, ça va brasser. Ce groupe que l’on a pu voir quelques fois durant la dernière année se produisait dans le Zaricot pour le festival Agrirock. Snail Kid était encore une fois en chaise roulante, mais ça ne lui empêchait en rien de se démener sur scène comme les deux autres membres du groupe, soit son frère Jam et son père Robin Kerr.
J’aime particulièrement la touche reggae qui s’harmonise avec le rap qui fait beaucoup old school. C’est aussi étonnant de voir la sérénité du père sur scène. Il ne bouge pas beaucoup, mais il est d’une solidité et d’une écoute incroyable. Le groupe est une excellente prémisse à Dead Obies comme ça réchauffe très bien une foule de jeunes qui veulent bouger. Pour une première visite au festival, j’ai été agréablement surprise par le lieu de spectacle qui malgré la grandeur bénéficiait d’une ambiance chaleureuse.
J’ai pu découvrir le groupe pour la première fois sur scène, même si je connaissais une de leur pièce les plus connues, Brown Baby, et j’ai été grandement charmé. Leur prestation m’a même semblé trop courte compte tenu également du long entracte qu’il y a eu entre la première partie et Brown. (Caroline Filion)
Dead Obies
23 h 30 et, enfin, les gars arrivent sur scène, l’air un peu mêlé déjà, mais surtout l’air complice et avec l’ambition de foutre le bordel dans la place. C’est Waiting qui commence le spectacle et déjà ça chante fort dans le public. A ce moment-là, c’était encore une soirée douce et innocente… jusqu’à ce que les gars nous fassent sauter et crier sur Moi pis mes homies. C’est là que j’ai pensé pour la première fois que le plancher ne survivrait pas à la soirée. L’énergie du groupe sur scène est tellement intense que Yes McCan a enlevé son t-shirt en dessous de son « coat » de jeans et Jo RCA s’est accoudé sur le mur au fond pour reprendre son souffle et faire un petit régurgite (oui oui, sur scène). Il en a ri après en disant que ça allait beaucoup mieux « après ce genre de püke, you know« . C’était peut-être les doubles Gin ou les ailes de poulet commandées pendant le spectacle qui était de trop aussi…
Les Dead Obies nous on fait chanter bonne fête à Jo RCA, mais ce n’était pas pour vrai. C’était plutôt pour nous faire comprendre que la chanson qui s’en venait c’était Pour vrai ! Se sont enchaînées rondement pratiquement toutes les pièces de Gesamtkunstwerk au son de la voix du public qui enterraient presque le groupe.
Au tour de Aweille!, la foule s’est complètement déchaînée. C’était même très agressif, au point où plusieurs personnes sont tombées avec beaucoup de difficulté à se relever. Cette pièce, c’est comme la Tony Hawk du nouvel album. Je pense que les gars de Dead Obies aiment se la jouer agressif des fois, parce qu’on a eu droit à une nouvelle pièce, entre autres, où Jo RCA est la vedette et croyez-moi, c’est encore plus intense que Tony Hawk ou Aweille!
Le rappel était vraiment un cadeau avec plusieurs pièces tirées de Montréal $Ud. Et l’inévitable arriva, la foule criait de jouer Tony Hawk. Je pensais que les gars étaient tannés de la faire, mais il semblerait que non. C’est là où j’ai fait 10 pas en arrière pour laisser le plancher de danse à la trentaine de personnes déchaînées qui participaient au violent « mosh pit ».
C’est ainsi que notre premier rendez-vous avec le Festival Agrirock s’est terminé. Ça donne le goût de revenir l’an prochain ! (Karina Tardif)
Pour les plus vieux, vous allez sans doute reconnaître dans le titre de la tournée une référence à l’Osstidcho. Pour les plus jeunes, ce qu’il faut savoir c’est que, comme en 1968, ça va être la folie entre amis sur scène, et dans le public on pourra chanter haut et fort les textes de nos poètes d’aujourd’hui !
Dernière journée de la première présentation de Saint-Roch Expérience, le nouveau bébé de 3E, la filiale du Festival d’été de Québec. S’il faisait un temps magnifique en après-midi, ce qui était parfait pour la portion Cuisinez Saint-Roch du festival, la pluie s’est malheureusement manifestée en fin d’après-midi, ce qui a quelque peu vidé le centre-ville. Les artistes n’ont pas semblés trop affectés par la pluie (sauf Perreau, qui a profité de sa balance de son pour jouer les stand-up comics devant la vingtaine de guerriers qui attendaient sa prestation… avec Yann, un citron, ça sert à faire de la limonade). Ouf!
Jacques Boivin – Anthony Roussel, Loïc April et La Bronze
L’après-midi a commencé avec Anthony Roussel, auteur-compositeur-interprète originaire de Québec. Accompagné, entre autres, d’Antoine Lachance (On a créé UN MONSTRE), le jeune chansonnier a su plaire au parterre avec ses morceaux qui, même s’ils ne brillent pas par leur originalité, sont finement taillés. La voix un brin rauque de Roussel plaisait bien à ce parterre principalement constitué… d’enfants qui dansaient joyeusement pendant que les parents regardaient la scène derrière, un grand sourire aux lèvres.
Après une pause de près d’une heure (c’est un peu long, les amis, va falloir travailler là-dessus pour l’an prochain), Loïc April apparaît sur la grande scène avec ses musiciens. L’indie rock teinté de shoegaze rappelle parfois Bernhari (sans la surdose de reverb qui caractérise parfois le genre) et il est livré avec une énergie qui a tôt fait de ramener les tout petits sur la « piste de danse ». Prime de 20 points pour avoir sorti Pedro the Lion (que je n’avais pas entendu depuis des années) des boules à mites.
Après une brève interruption (qui nous a fait manquer nos chevelus Mauves) afin d’animer notre émission de radio, nous retournons à la grande scène, cette fois sous la pluie. Nadia Essadiqi, que les mélomanes connaissent mieux sous le nom La Bronze, termine son soundcheck. Votre pas très humble serviteur est un brin nerveux : est-ce qu’il sera seul pour cette prestation? Eh ben non! Dès les premières notes, alors que Nadia tapoche joyeusement sur ses tambours, les gens répondent à l’appel! Bien sûr, il n’y a pas foule, mais dans les circonstances, une cinquantaine de sourires (tous visibles), ça remplace mille personnes indifférentes qui attendent la tête d’affiche, n’est-ce pas?
Comme toujours, La Bronze respire la joie de vivre (avec son chandail Montreal Beach) et même lorsque ses chansons sont un peu plus tristes, son interprétation demeure lumineuse comme un gros câlin. En fait, Nadia, c’est ça. Du rythme, des mélodies uniques, et une attitude « gros câlin » qui détonne.
Marie-Thérèse Traversy – Aliocha et Yann Perreau
Aliocha
Ayant véritablement apprécié le EP de ce nouveau venu dans l’industrie musicale, j’étais curieuse d’entendre les versions live de ses compositions. Verdict : Aliocha a offert une courte prestation fort convaincante, sa première à Québec, devant un public plutôt réceptif à sa proposition artistique.
C’est avec la pièce Into the Wild qu’il nous a fait entrer dans son univers aux mélodies folk-rock-vintage résolument accrocheuses, où l’influence de Dylan est indéniable. Il y a, dans la voix d’Aliocha, de légers chevrotements qui rendent son timbre tout à fait charmant et distinctif. Accompagné de ses trois musiciens (dont son frère Volodia à la batterie), l’artiste a également interprété la pièce-titre, Sorry Eyes, qui délie instantanément les corps, avant de dédier la nostalgique Sarah à un de ses amis, présent dans la salle, pour souligner son anniversaire.
En fin de parcours, le multi-instrumentiste s’est installé aux claviers puis, s’est présenté pour la première fois de la soirée. «Je m’appelle Aliocha. J’ai pris pour acquis que vous le saviez. C’est certain que personne ne le sait, c’est mon premier EP!», a-t-il lancé avec modestie avant de pianoter sur Let Me Laugh, en solitaire sur scène. C’est en interprétant cette brève composition que le talent d’acteur d’Aliocha refait particulièrement surface, alors qu’il vit pleinement l’émotion rattachée à chacune des lignes.
Bref, je n’ai pas entendu un acteur wannabe chanteur. Le potentiel est réel et j’ai bien hâte de voir comment l’expérience fera évoluer ce jeune talent prometteur.
Si vous voulez en apprendre plus sur Aliocha, je me suis entretenue avec lui dans les studios de CKRL 89.1, tout juste avant son concert. L’entrevue est disponible ici (sur notre balado!) vers 1 : 07 : 00.
Yann Perreau
Plutôt que de poursuivre la soirée au sec dans le confortable District, j’ai décidé de braver la pluie pour me diriger vers la scène extérieure, rue St-Joseph. Parce que Perreau ne déçoit jamais et que chacun de ses concerts apporte son lot de folie et de moments imprévisibles.
De quelques courageux éparpillés, nous sommes vite passés à un rassemblement assez dense. Sous les gouttes d’eau fuyant du ciel, la bête de scène s’est promenée allègrement parmi son répertoire tantôt dansant, tantôt touchant, en visitant notamment les albums Un serpent sous les fleurs et Le Fantastique des astres.
Voici quelques trucs que vous avez manqués si vous n’y étiez pas :
«Mary Poppins» Perreau (pour reprendre la comparaison de Jacques)
Yann, agenouillé, qui hurle tel un animal sur Mon amour est un loup.
Une spectatrice, complètement investie, qui lui répond en hurlant de plus belle.
Un moment de tendresse entre Yann et le gars de la sécurité, alors que le chanteur lui susurrait les «c’est si bon» de Faut pas se fier aux apparences à l’oreille, tout en lui caressant la poitrine.
La détresse dans le regard du gars de la sécurité.
Des gens complètement trempés, mais clairement heureux.
Olivier Provencher Saint-Pierre – Blind Guardian
Ça faisait depuis 2010 que Blind Guardian n’avait pas joué dans la Vieille Capitale. Le groupe allemand, contrairement à quelques autres groupes de chasseurs de dragons (tousse, tousse, Sonata Arctica, tousse, tousse), ont clairement su créer la rareté auprès des fans de Québec, en témoignait le théâtre Impérial plein à son maximum (voire plus !). Avec un répertoire majoritairement tiré de l’album Imaginations from the other side, le groupe a sans doute ravi les fans les plus aguerris. Hansi Kürsh, tout en voix, a livré une performance absolument impeccable qui n’avait rien à envier à ses plus jeunes années. Un spectacle plus que généreux de la part de Blind Guardian, offert à un public conquis d’avance. Si vous étiez parmi les rares absents, vous avez sans doute raté l’événement – ou devrais-je dire « l’expérience » ? – métal de l’année à Québec.
Simon Belley – Mark Clennon et ABAKOS
La voix de Yann Perreau en écho, je m’engouffre dans un Anti tristement vide (on pouvais compter les gens présent sur nos deux mains, hormis le staff) pour le spectacle d’Abakos, projet de Pierre Kwenders et Ngabonziza Kiroko, de Dear Denizen. Mark Clennon, chanteur torontois (selon son SoundCloud, mais ajoutons qu’il a grandi en Jamaïque) assurait la première partie du duo en ce samedi 17 septembre pluvieux qui se prêtait à l’ambiance musicale offerte par les artistes pour la dernière soirée de St-Roch Expérience.
En effet, Mark Clennon flirte avec le R&B mélancolique et des rythmes électroniques très rythmées et dansants, par moment. D’emblée, les premières notes poussées m’ont rapidement fait penser à The Weeknd, circa House of Balloons. Une voix qui se module sans efforts aux divers rythmes réalisés par Joey Sherrett du trio rap montréalais The Posterz (quelque chose que j’ai appris au fil de mes recherches) et qui est toujours en émotion. J’ai senti tout au long de sa prestation que, vocalement, nous n’avons touché que la pointe de l’iceberg. Une belle découverte qui cadre parfaitement avec l’ambiance générale (déjà suggérée par la présence d’Abakos) de cette soirée. Malgré une minuscule foule, Mark Clennon n’as pas semblé trop affecté et restait énergique, prenant le tout avec légèreté et sourire. Une vibe qui sera présente au cours de toute la soirée, rendant le tout agréable malgré tout.
La pièce de résistance : Abakos. Le duo, vêtu d’habit de pilote (militaire là, pas pilote commercial), nous offre un crescendo qui culmine avec « New Constellation ». Empruntant les mêmes influences que Clennon et en y ajoutant une pincé de SBTRKT, on obtient un cocktail efficace qui allie le visuel et l’auditif. Le duo en est à son quatrième concert (ou cinquième, même pour eux cela ne semblais pas clair!) et il précise lentement les paramètres de leur performance. D’ailleurs, mention spéciale à leur musicien, dont le nom ne me semblait pas très clair mais qui, en l’espace de quelques secondes, passait de son drum machine à son looper, tout en scratchant au besoin. Il jouait aussi de la guitare, ainsi que du clavier. Bref, un homme aux multiples talents. Une des forces d’Abakos (et de Kwenders, par le fait même) est que le duo flirte facilement avec les genres, sans pour autant perdre l’essence véritable du projet, c’est pour ça que les catégoriser devient un peu futile puisqu’ils jouent sur plusieurs plateaux : parfois planants, parfois dansants, quelque fois mélancoliques, souvent optimistes. Kiroko et Kwenders, comme leur prédécesseur, semblaient apprécier leur soirée malgré la foule, se permettant quelques blagues au passage afin de conserver la légèreté ambiante.
Bref, une soirée qui était sous le signe de la découverte, personnellement. En effet, j’avais omis toute recherche sur les artistes avant de me pointer, histoire d’être déstabilisé. Un état d’esprit adéquat pour ce genre de soirée intimiste par la force des choses. Triste pour les artistes qui, par contre, ne peuvent que ressortir grandis de cette expérience (j’ose espérer).
Mot de la fin
Voilà, notre couverture de la première édition de Saint-Roch Expérience se termine ainsi. On a pu voir une vingtaine d’artistes, pour la plupart émergents, dans de nombreux styles musicaux. Si la participation n’a pas toujours été parfaite (effet de nouveauté? proximité avec Envol et Macadam?), la qualité des spectacles, elle, était très haute.
Louis Bellavance a affirmé aux médias qu’il envisageait d’ajouter des scènes extérieures (payantes) dès l’an prochain et de devenir un mini FEQ. Il faudra toutefois faire attention. Il a beau faire beaucoup plus chaud en septembre que dans mon jeune temps, les soirées sont de plus en plus fraîches et la pluie est beaucoup plus désagréable qu’en juillet. On n’a qu’à penser aux Francofolies qui ont lieu en juin, alors que l’été ne s’est pas encore tout à fait installé : lorsque le temps est maussade, les assistances sont catastrophiques.
Néanmoins, on a adoré notre première expérience. Ce festival est taillé sur mesure pour des mélomanes affamés comme nous et nous a fait courir d’une salle à l’autre toute la fin de semaine. Parions que vous ferez de même dès l’an prochain.
Vendredi dernier, notre photographe Yoan Beaudet s’est rendu au Satyre Cabaret-Spectacle pour assister au spectacle de la bête de scène qu’est Pierre Flynn. Voici son résumé en photos:
La dernière fois qu’on a vu Pierre Flynn en spectacle, c’est cet été au Festival d’été de Québec. Pour lire la critique de ce spectacle, c’est ICI.
Une autre grosse soirée attendait les mélomanes de Québec vendredi alors que Saint-Roch Expérience battait son plein au centre-ville. Au menu : du folk, du hip-hop et du bon vieux rock. Ah, il y avait aussi un finaliste pour le prix Polaris! On vous raconte ça une salle à la fois.
Impérial Bell – François-Samuel Fortin
Hier soir était ma première participation au nouveau festival automnal proposé par 3E au centre-ville de Québec, Saint-Roch Expérience, dont le volet musical était fort prometteur avec sa panoplie de gros noms d’ici et d’ailleurs qui étaient appelés à fouler les planches de divers établissements de la basse-ville ainsi que celles d’une scène extérieure éventuellement. C’est sur l’Impérial que j’ai jeté mon dévolu, intrigué par la visite de Kaytranada, le producteur montréalais d’origine haïtienne qui a passé d’un beatmaker hip hop relativement prometteur, à un collaborateur d’Alaclair Ensemble puis à un gars qui chill avec des culturistes et enfin, à un petit gars de Montréal signé sur une des grosses étiquettes dans le genre indie, XL Recordings du Royaume-Uni, qui a accueilli au fil des ans deux projets de Thom Yorke (Atoms For Peace mais aussi le plus récent de Radiohead), Ratatat, Jungle, Adèle, The XX et Vampire Weekend, pour ne nommer que ceux là.
L’ascension fulgurante du jeune producteur est aussi liée à ses nombreuses collaborations avec des gens connus et moins connus, et celui qui était invité en première partie, Lou Phelps, a d’ailleurs déjà eu l’honneur de coucher sa voix sur des beats fournis par Kaytra.
Celui-ci a commencé avec une demie-heure de retard par rapport à l’heure anticipée et a finalement offert essentiellement un DJ set avec du rap sur deux morceaux, ce qui n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais. La musique était souvent bien choisie, heureusement, mais parfois pas mal convenue aussi, jonglant avec le hip hop et le pop, de Kendrick Lamar et «All Right» en début de set à Michael Jackson avec toutes les déclinaisons intermédiaires. Des hits de pops un peu prévisibles étaient parfois mixés de manière un peu hasardeuses avec d’autres pièces et les transitions étaient à l’occasion plutôt rugueuses et sèches. L’artiste, sympathique et s’exprimant dans un français impeccable, a pris la parole remercié les gens puis interrogé la foule.
«Si vous le saviez pas, j’suis aussi un rapper. Est-ce que c’est chill si je fais un verse right now?». Oui c’est chill vas-y! C’était d’ailleurs un des premiers highlights du set, le second ayant aussi été offert par une prestation vocale de Phelps, cette fois sur une pièce qui devrait se retrouver sur le nouvel album de KNLO d’Alaclair Ensemble, prévu dans environ un mois sur Disques 7ième ciel. On passe ensuite de «Hotline Bling» de Drake à du gros gangsta rap grimy. Au final, c’est pas trop mal mais j’ai plutôt rapidement eu envie de voir la vraie chose et de justifier mon déplacement et l’investissement de mon temps et de mon énergie, et ce même si le set d’environ une heure était plutôt divertissant et truffé de bons « bangers ».
Après un bref entracte, ce fut au tour de celui qu’on vendait comme programme principal de prendre la scène et de faire danser les convives, au moins cinq fois plus nombreux à ce moment de la soirée qu’au début du set de Phelps, amorcé devant une soixantaine de personnes peut-être. Contrairement à Phelps, Kaytra est connu pour son propre répertoire et l’option DJ set devait ne pas en être une véritable. On est rapidement rassurés en entendant principalement des pièces de son excellent début sur XL , le très festif 99.9%. Quelques bugs techniques ont achoppé le déroulement de la soirée, le son lâchant carrément à quelques reprises ou alors des séquences s’interrompaient subitement pour forcer des transitions. Malgré ces détails et la nervosité qui s’en suivit, l’énergie et la bonne humeur sont revenues sur scène comme dans la foule et le bal a continué de plus belle. De superbes projections ornaient le fond de la scène, grâce à un écran de leds qui présentait diverses scènes de divers vidéos de l’artiste ou encore des animations basées sur l’imagerie de la couverture de son 99.9%. Kaytranada déjouait parfois la foule avec des tempos plus ralentis, rendant hommage à ses racines hip hop, comme c’est parfois le cas sur disque, avant de revenir à une formule beaucoup plus dansante. Beaucoup des titres entendus ne m’étaient pas tout à fait famliiers, certains devant être issus de collaborations un peu partout et d’autres semblaient carrément empruntées pour être insérées dans le set qui prenait parfois des allures de DJ set, mais avec un talent accru pour le mix. Les basses très très profondes envoûtent et les mouvements de bassin lascifs de l’assistance témoignent de l’appréciation générale, le volume un peu trop faible au début ayant atteint des niveaux tout à fait convenables éventuellement en cours de performance.
Parfois, les beats étaient sexys et groovys, et parfois plus tapageurs, la foule sautillait allègrement à plusieurs occasions, parfois au point qu’un sourd aurait facilement pu croire que les gens dansaient sur «Jump Around» même si musicalement on était à des lieues de la maison du pain.
Le single très dance «Lite Spots» et celui plus hip hop de club «Glowed Up» ont égayé la foule une fois plus vers la fin de la performance, qui est finalement tombée autour de 23h15, après une bonne dose de grosses basses grasses et une leçon de mix par Kaytranada.
District Saint-Joseph – Julien Baby-Cormier
Helena Deland
C’est à Helena Deland que revenait l’honneur d’ouvrir cette deuxième soirée de St-Roch Expérience dans un Dictrict Saint-Joseph fort attentif. Sa présence en première partie de Mac Cormack était un choix tout à fait logique, ce dernier ayant participé à l’enregistrement et à la réalisation du EP Drawing Room paru début août. Deland nous a donc servi son doux folk mélancolique, livré avec assurance et sans prétention. Les musiciens l’accompagnant (Mathieu Bérubé à la guitare, Alexandre Larin à la basse et Francis Ledoux aux percussions) font un excellent travail pour soutenir et enrichir les ballades intemporelles de Deland. Les pièces Aix et Black Metal issues de son premier EP sont particulièrement solides. Cependant, sa proposition est encore un peu homogène et elle trouvera sans doute une façon de diversifier davantage l’aspect mélodique de ses chansons.
Jesse Mac Cormack
C’est en mode solo que Mac Cormack est apparu sur scène pour livrer deux pièces de son répertoire, d’abord avec une guitare basse à la main. Ce segment aurait pu être parfait si ce n’était d’une table turbulente qui n’était clairement pas là pour déguster le folk incisif de l’artiste. Ses trois musiciens sont ensuite venus charger la musique de Mac Cormack d’une bonne dose de décibels. After the glow, l’excellent nouveau Ep fraichement arrivé dans nos oreilles était à l’honneur. Gros coup de coeur pour la pièce Repeat, une énergique pièce rock qui bénéficie d’un changement de rythme intéressant à mi-parcours. Le quatuor a continué à délivrer son folk-rock, Jesse Mac Cormack repiquant souvent sa mélodie vocale à la guitare, une façon efficace d’ancrer sa musique dans nos cortex. C’était un bon environnement pour découvrir sa musique contrairement au parc de la francophonie cet été alors qu’il faisait la première partie d’Half Moon Run. Idée audacieuse par contre de répéter la même mesure pendant 5 bonnes minutes en fin de parcours. C’était un moyen d’attirer l’attention, mais aussi de s’aliéner certains spectateurs qui avaient hâte que la chanson ne se termine. Ça n’a pas empêché la foule de réclamer un rappel; le groupe venant clore cette belle soirée avec une dernière chanson. Reste à espérer qu’après 3 EP, un premier album complet saura attirer l’attention médiatique que Mac Cormack mérite.
L’Anti Bar et spectacles – Jacques Boivin
J’ai eu un peu peur quand je suis arrivé à L’Anti un peu avant 22 heures : il n’y avait presque personne! Heureusement, les gens sont arrivés petit à petit et on a pu savourer une fin de soirée rock à fond. Une tellement belle soirée que les deux bands ont réussi à me faire acheter deux beaux records!
Tout d’abord, UUBBUURRUU remplaçait Lubik presque à pied levé, ce dernier ayant dû annuler sa visite pour une petite urgence santé (tout le monde va bien, pas d’inquiétude). Le groupe de Montréal est peut-être un peu moins brutal que ses collègues abitibiens, mais le mélange garage/psychédélique proposé était sa-vou-reux. Ça fuzzait en masse tout en étant mélodique à fond. Sur le parterre, les hanches se laissaient aller, les pieds tapaient et les têtes hochaient joyeusement au rythme de la musique. Les quatre musiciens ont livré le tout (le tout étant les pièces de leur maxi Swamp Rituel)avec une énergie contagieuse.
Comme quoi on peut être pas propre et savoir ce qu’on fait.
Le temps de me commander une pinte et de prendre quelques gorgées, v’là Lee-La Baum et ses complices de The Damn Truth! Le trio (devenu quatuor avec l’ajout d’un nouveau bassiste) est venu nous présenter les chansons blues-rock de Devilish Folk, son dernier album lancé en juillet dernier qui ne réinvente pas le bouton à quatre trous, mais qui est absolument impeccable dans son exécution.
De toute façon, c’est sur scène que le groupe brille vraiment. Et pour briller, franchement, il brille. Le groupe n’a pas besoin d’effets spéciaux, on n’a qu’à regarder ses membres : une présence scénique bien assumée où la voix forte et sûre et la personnalité plus grande que nature de Lee-La se démarquent sans surprise. À la guitare, Tom Shemer y met toute la gomme, possédé par les dieux du rock. Dave Traina tapoche rageusement sa batterie. Et ce nouveau bassiste (dont je ne me souviens plus du nom, reporter indigne) n’est pas piqué des vers non plus!
Musicalement, la suite de coups de poing guitare-basse-drum-voix de feu nous travaille le corps. Ça bouge avec fougue sur le parterre. J’ai du mal à prendre mes photos. Si on pouvait inventer un dispositif de stabilisation d’image pour les photographes trop dedans, je serais preneur.
Je vais être honnête avec vous : j’espère que c’est la dernière fois que je vois The Damn Truth à L’Anti. J’espère qu’au cours de la prochaine année, un nombre grandissant de gens vont s’intéresser au groupe et envahir les salles de spectacle, et qu’à leur prochaine visite à Québec, on soit plusieurs centaines à danser tout en suant à grosses gouttes sur leur musique endiablée.
Mercredi dernier avait lieu la quinzième édition du Show de la Rentrée à l’Université Laval. Pour cette occasion, les organisateurs ont inauguré une toute nouvelle scène. Située à l’extérieur sur le stationnement en face du pavillon Alphonse Desjardins, on y retrouvait aussi différents jeux gonflables et un assortiment de food trucks qui furent accessibles dès 15h pour bien commencer la soirée.
Chaque année un spectacle à grand déploiement, le Show de la Rentrée s’étalait cette fois-ci sur six scènes différences, totalisant un nombre de 17 performances. Trois membres de notre équipe sont allés explorer quelques scènes et apprécier la musique et l’ambiance de la soirée. On vous laisse ici nos compte-rendu et impressions pour les scènes Jazz, Folk, Rock et Festive. Hormis cela, il faut tout de même mentionner la présence de The Black Coffees et de Gab Paquet au 5 à 7 de la Terrasse ainsi que les DJ sets de BEAT SEXÜ et d’Alaclair Ensemble à la scène électro, auxquels nous n’avons malheureusement pu assister.
Scène Jazz
18h – Duo Grégoire Godin
Le duo Grégoire Godin, composé de Francis Grégoire et Laura Godin, deux étudiants en musique à l’université Laval, ouvrait la scène jazz. Le duo a interprété, au piano et à la voix, plusieurs classiques du jazz ainsi que leurs propres arrangements de chansons pop, le tout avec une belle énergie et présence sur scène. Le Fou Aelies s’est peu à peu rempli au cours de leur prestation, de gens venant y prendre une bière pour débuter la soirée, mais aussi de leurs amis, et d’amateurs de jazz.
Après une performance d’environ une heure, le duo Grégoire Godin a laissé place à la Troupe des Flâneurs Romantiques, ou plutôt «électroromantiques». C’est bien ce que nous a spécifié Gabriel Côté, guitariste et fondateur de la Troupe, faisant ainsi un clin d’œil à leur choix d’instruments pour la soirée. Les quatre musiciens jazz ont d’ailleurs aussi troqué leur cool jazz contre quelque chose de plus groovy et blues ce soir-là, en commençant en force avec un So What de Miles Davis bien revisité. Ils ont poursuivi dans cette lignée en reprenant différents standards bien à leur façon. Il était intéressant de les voir sortir des sentiers battus, ce qui s’est aussi senti dans leurs solos un peu plus hardis qu’à l’habitude. Ça a certainement plu aux spectateurs, qui n’ont su résister au groove bien longtemps et qui se sont spontanément mis à taper des mains pendant la mythique pièce de Herbie Hancock, Chameleon.
Tous Azimuts, groupe originaire de Québec, débutait la soirée sur la scène folk, située à l’extérieur, sous une lune brillante et presque pleine. À mon arrivée, un peu avant l’entrée musiciens, nous n’étions que quelques-uns devant la scène, mais le parterre s’est rempli dès les premières chansons. Ils ont interprété des compositions parues sur leurs deux albums, mais aussi quelques nouvelles pièces, qui se trouveront sur le prochain. Leur musique rock, folk et vivante fait rapidement oublier le froid. Un téléphone rouge dans lequel chantait Jordane créait des échos aériens, et la présence du violoncelle ajoutait une couleur intéressante. À la fin de leur prestation, ils ont été salués par une foule enthousiaste.
Véronique Parent
20h30 – The Seasons
De retour d’Europe depuis peu, The Seasons sont embarqués sur scène avec une pêche qu’on leur a rarement vue. Apparemment, leur voyage leur a aussi fait traverser les années, et leurs mélodies accrocheuses des sixties semblent avoir maturé elles aussi vers des accents plus psychédéliques de fin de décennie. Ils nous ont joué une version revisitée des pièces de leur album Pulp, paru il y a deux ans, mais ils se sont surtout concentrés sur leurs nouvelles chansons. On a ainsi pu avoir un aperçu de la nouvelle direction que prend le groupe, franchement plus assumée et plus rock.
Marie-Ève Fortier
21h30 – Plants & Animals
C’est Plants & Animals qui avait le mandat de clore la soirée sur la chouette scène folk, une nouveauté appréciée cette année pour son emplacement extérieur et ses food trucks. Le groupe présentait la matière de l’excellent Waltzed In From the Rumbling paru plus tôt cette année. Dès les premières notes de We Were One, le quatuor a démontré son impressionnante force de frappe, enchainant les différentes sections de cette complexe pièce avec brio. Sans être exaltée, la foule a apprécié la performance bâtie autour de nouvelles pièces. Puisque le groupe ne jouait pas devant un public nécessairement conquis d’avance, quelques ballades auraient pu être écartées au profit de pièces plus entrainantes de leur maintenant vaste répertoire. Le spectateur moyen à l’attention déficiente aurait peut-être accroché davantage. Le groupe a néanmoins offert une splendide performance, Warren Spicer ayant les atouts vocaux permettant de déployer une riche palette d’émotions. À ne pas manquer au Cercle en novembre lors d’une prestation complète qui sera présentée devant leur fidèle public qui saura profiter autant des bombes comme Fearie Dance et Lightshow que des superbes ballades telles Flowers ou l’hybride So Many Nights. Gros coup de coeur pour Je voulais te dire en rappel, brillante œuvre qui met en valeur tous les aspects qu’on affectionne chez le quatuor montréalais.
La scène rock, située dans le Grand Salon, s’anime dès l’arrivée sur scène de Medora. Cette formation, composée de quatre musiciens, au rock indie, aérien et flottant, faisait danser le public dont le nombre augmentait au fil du spectacle. Une partie de la foule, visiblement, les connaît et les apprécie, tandis que d’autres les découvrent.
22h – Fuudge
Le groupe montréalaisFuudgeprit ensuite la place, avec un son à la fois grunge et planant. Rapidement, un moshpit se formait devant la scène et l’enthousiasme festif persévérait malgré la forte présence des gardiens de sécurité. Le passage récent de Fuudge au Festival Off se ressentait dans le fait que leurs chansons étaient connues par les spectateurs, qui étaient venus les revoir.
IDALG (il danse avec les genoux), également venus de Montréal, mais ayant joué à Québec plusieurs fois récemment, leur succédèrent pour continuer de faire danser le public avec une grande énergie. Leur musique aux accents psychédéliques entretenait l’ambiance festive qui régnait dans la salle, de plus en plus ivre, mais toujours de bonne humeur.
Anciennement appelé Viet Cong, le groupe canadien Preoccupations est venu bien terminer la soirée. Bien que certains aient quitté à cause de l’heure tardive ou des autres spectacles, ceux qui y étaient toujours ne cessèrent pas pour autant de danser et le moshpit réapparaissait avec énergie et optimisme chaque fois qu’on le forçait à se disperser. La foule quitte finalement contente de sa soirée, bien qu’un peu contrariée de n’avoir pas pu danser tout à fait comme elle l’aurait voulu, pour rentrer chez soi, ou continuer vers les autres scènes.
C’est Floes a démarré la soirée à la scène festive de l’Atrium avec leur électro planant aux beats irrésistibles. À leur arrivée sur scène, une cinquantaine de spectateurs les attendaient patiemment, bière en main. Une bonne partie des gens sont ensuite arrivés à mesure que le groupe présentait ses pièces. Ils ont principalement joué celles qui figurent sur Shade & mirror, et ce avec une exactitude technique à souligner. Le public, timide mais attentif, semblait écouter avec intérêt. Le trio a ainsi performé pendant une trentaine de minutes, temps qu’on aurait bien aimé voir s’étirer un peu plus longtemps. Le groupe se produira en novembre à Gatineau en compagnie de KROY.
Bad Dylan a été accueilli par un public un peu plus nombreux, mais toujours aussi timide qu’au spectacle précédent. Cependant, au fur et à mesure qu’ils déballaient leur électro festif et complexe dans leurs beaux vestons et avec tout leur enthousiasme, ça a commencé à danser un peu partout dans la foule. Aux alentours de 22h50, heure pivot, on pouvait dire que l’Atrium était pratiquement plein. C’est là que le groupe nous a lancé ses sonorités les plus exotiques et suaves pour finir ça en beauté. On pouvait voir des gens danser de toutes les façons imaginables, le fun ayant pris le dessus.
La foule était bien réchauffée quand les gars de Rednext Level puis leurs amis sont montés sur scène. Pour plusieurs, ce groupe composait le clou du spectacle et l’ambiance a été à son paroxysme pendant toute la durée du show. Ils ont joué leurs compositions ainsi que des pièces tirées du répertoire d’Alaclair Ensemble, collectif de post-rigodon dont ils font aussi partie. En tant que tel, Rednext level se définit par son public cible et par son objectif : la classe moyenne. C’est un rap varié sur des beats électro-pop dignes des gros producers américains. Les textes comiques sur fond amer valent la peine qu’on s’y attarde, mais malheureusement l’Atrium produisait un effet d’écho qui rendait le tout difficile à déchiffrer, ce qui s’est heureusement replacé avant la fin.
La foule, elle, ne s’en est pas préoccupée et s’est donnée à fond tout le long du spectacle, sautant, chantant, buvant, fêtant. Le tout s’est étiré jusqu’à minuit trente, le groupe enjoignant les spectateurs à saisir la morale du spectacle : «faire de la vitesse dans le sens légal du terme» et «danser avec ses poignets».
Les premières notes de Upright jouées par Hologramme sont parvenues à rassembler les quelques fêtards qui restaient dans l’Atrium après le rap-de-marée. Le groupe a livré une belle performance, se donnant dans leurs solos et improvisant sur différents titres, se concentrant d’abord sur la musique de leur album homonyme. Le public, en état général d’ébriété, a su malgré son petit nombre maintenir une ambiance très festive. Pas un spectateur qui ne dansait pas ou ne hochait pas du moins de la tête. Plusieurs semblaient apprécier à juste titre la musique qui leur était présentée avec ses teintes électro-rock-psychédélique. Vers 1h45, le groupe a conclu quelle attitude avoir devant les circonstances : «On va buzzer», nous annonce alors le claviériste. On a eu droit, en guise de final triomphant, à des explorations musicales intenses ficelées autour des toutes dernières compositions du groupe. Et ainsi s’est clos la toute dernière édition du Show de la Rentrée 2016, sous les yeux des quelques survivants tenant encore debout.
Marie-Ève Fortier
Nos impressions générales
Un peu moins affluent que par les années précédentes, et ce peut-être en raison de la température incertaine pour la scène extérieure, le Show de la rentrée était réussi dans son ensemble.L’ajout d’un vaste périmètre extérieur permettait aussi de mieux répartir les spectateurs, offrant un peu plus d’espace pour danser, par exemple.
Il faut souligner le fait que plus de la moitié de la programmation était composée de groupes locaux (c’est-à-dire de la ville de Québec) et qu’elle était faite de façon à pouvoir voir au moins 15 minutes de chaque spectacle. Les groupes étaient assez bien agencés, mais on aurait trouvé avantage à mettre Hologramme avant Rednext Level pour la progression musicale ainsi que la rétention du public.
Question technique, les spectacles ont presque tous commencé à l’heure prévue. Le son était bon dans la plupart des salles, malgré quelques accrocs par exemple à l’Atrium, où l’on entendait pas toujours bien selon le groupe ou notre emplacement dans la pièce. Autrement, l’éclairage était particulièrement réussi dans son ensemble.
Côté organisation, quelques uns ont été dérangés par le blocage de la rue entre le Desjardins et la scène extérieure. En outre, la présence et la quantité d’interventions des gardes de sécurité à la scène rock a paru excessive pour plusieurs étant donné l’ambiance pacifique et chaleureuse.
Somme toute, malgré ces quelques commentaires, nous comme la plupart des spectateurs avons bien profité de la soirée, qui s’est déroulé dans la bonne humeur et la festivité.
Vers 19 h, le groupe Naked Superhero originaire de Munich en Allemagne est monté sur scène avec leurs trompettes et trombones pour offrir une prestation de style brasspunk. Empreints d’énergie, les musiciens étaient très excités d’avoir la chance de jouer dans un festival au Québec. Dans quelques-unes de leurs chansons, le groupe a intégré quelques morceaux populaires tels que Macarena. Une petite touche de reggae est aussi venue se rajouter à leur spectacle. Avec leur musique festive et entrainante, Naked Superhero est un excellent choix de première partie pour le début d’un festival. (Jessica Audet-Delarosbil)
3 Headed Giant – Méduse
Gagnant des auditions PlanetRox, 3 Headed Giant est par la suite arrivé sur scène avec leur son un peu plus lourd à la hard rock. Le groupe a offert une superbe prestation malgré le manque de réception de la part de la foule. (JAD)
Antoine Gratton et le quatuor Orphée – Le Cercle
Pour ce beau jeudi soir, Le Cercle avait invité Antoine Gratton et le quatuor Orphée. Pendant près de deux heures, Gratton et les quatre musiciennes ont offert de nombreux moments riches en émotions, que ce soit avec les pièces de celui qu’on appelle aussi A*STAR, des compositions sur mesure pour un quatuor à cordes ou des reprises. Derrière son piano, à la guitare ou debout pour jouer les chefs d’orchestre, Gratton prenait visiblement son pied dans un cadre plus qu’intime. On aurait aimé un plus grand nombre de mélomanes, mais ceux qui étaient là faisaient partie de la crème de la crème, buvant silencieusement chacune des notes. Faut dire que le groupe était au beau milieu du parterre plutôt que sur scène : même les gens assis au bar étaient collés sur l’action! (Jacques Boivin)
Crackgate – SS Cercle
De retour au Sous-sol du Cercle. Crackgate, le nouveau projet des anciens membres de Mashamba, démarre la soirée avec leur lourde musique à la stoner core. Les trois musiciens maîtrisent très bien leurs instruments. Ils ont offert une bonne prestation malgré l’absence d’interaction avec la foule. (JAD)
Rising the Fall – SS Cercle
Les Indonésiens de Rising the Fall sont arrivés sur scène complètement en feu, et ce, même après plus de 20 heures de vol et d’environ 11 heures de décalage horaire. La puissance de leur musique était assez saisissante. Les interactions avec la foule étaient bien exécutées et démontraient amplement la fébrilité du groupe à jouer pour la première fois au Québec, et ce même si le public n’était pas au rendez-vous. (JAD)
Oneiric – SS Cercle
Avec leur Death Metal mélodique à saveur technique, les gars d’Oneiric ont très solidement rocké la baraque et ce, malgré l’absence sur « scène » de l’un de leurs guitaristes qui s’était blessé au bras. Avec des morceaux d’une grande qualité/complexité (l’un n’est pas toujours le gage de l’autre pourtant : mission accomplie ici), on aurait toutefois aimé un spectacle un peu moins timide, à la hauteur de la musique jouée ainsi que des interventions entre les morceaux qui entretiennent le spectacle. (Olivier P.-St-Pierre)
Castle – SS Cercle
Je connaissais pas Castle avant de voir l’annonce du spectacle de samedi soir dernier, mais j’ai passé la semaine juste avant à m’envoyer leur dernier album, Welcome to the graveyard, à répétition. Je dois dire que le p’tit cul fan de Heavy Metal des années 80 qui dormait en moi s’est enthousiasmé pas mal en retrouvant dans les morceaux de Castle les sonorités de Judas Priest, Black Sabbath, Mercyful Fate, Testament, Megadeth et même parfois le vieux (très vieux) Motley Crüe (je pense à « Black Widow » qui m’a immédiatement fait pensé à « Look that kills », avec raison ou non …). Bref, un mélange à vous réveiller le « mullet » ! Sérieusement, tout ce que j’apprécie dans le Heavy et le Thrash d’il y a trois décennies (ça vous rajeunit pas hein !), je parle du Metal bien sombre et agressif (désolé Maiden !), je le retrouve dans la musique de Castle. J’avais donc des attentes assez élevées quant à leur prestation et elles n’ont pas été déçues.
Je crois que la chose qui m’a le plus frappé fût la sonorité générale du groupe qui est quelque peu différente en spectacle que ce qu’on entend sur album. Bon, les murs de béton du sous-sol du Cercle y étaient peut-être pour quelque chose, mais la musique de Castle m’a semblé beaucoup plus pesante et proche du stoner que ce que donnent à entendre leurs pistes enregistrées. Celles-ci ne rendent pas non plus justice à la complexité des riffs de Mat Davis, ni à son tone assourdissant de gars qui a compris que le Heavy Metal se joue sur un JCM-800 qui sont clairement plus à leur avantage dans un concert. Bref, Castle c’était lourd, c’était loud et c’était juste assez evil. De quoi faire sourire les nostalgiques et hocher du sceau les plus chevelus. (OPSP)
Vendredi 9 septembre
The Home Team – Ilôt Fleurie
C’est sous un magnifique ciel bleu que la soirée a commencé à l’Ilot Fleurie, qui accueillait pour commencer une gang de gars de la place, soit The Home Team. Les musiciens ont offert une prestation énergique et rythmée, comme on est en droit de s’attendre d’un groupe de punk-rock. Visiblement heureux de fouler les mêmes planches que les mythiques Bad Religion, les gars ont tout donné. Même si ce n’est pas tout à fait mon genre de musique (hey, tous les goûts sont dans la nature!), j’ai bien apprécié. (JB)
The Sainte Catherines – Ilôt Fleurie
C’est un Hugo Mudie extrêmement heureux qui s’est pointé sur scène avec ses 5 acolytes des Sainte Catherines. Ils ont enchainé l’entièreté de leur plus grand classique Dancing for Decadance, qui fête cette année ses 10 ans. En plus de délivrer une performance fort énergique, nous avons aussi eu droit à un moment assez hilarant lorsque Mudie était certain de s’être fait complimenter d’une drôle de façon. C’est certain que « J’aime ta croupe » et « J’aime ton groupe » ça peut porter à confusion. Les spectateurs ont apprécié au point de réussir à faire revenir le groupe pour un court rappel. « On s’en fout si les premières parties s’est pas supposées faire des rappels! » On n’aurait pas pu mieux dire. (Julien Baby-Cormier)
En cette deuxième journée de festival, je me suis déplacée vers l’Îlot Fleurie en début de soirée pour assister à la prestation des Sainte Catherines, célébrant ainsi le 10e anniversaire de leur album Dancing For Decadence. L’ambiance était à son comble avec Mudie et sa bande. Étant en spectacle depuis le début de l’été un peu partout au Québec, leur arrêt à Envol et Macadam était l’avant-dernier avant la fin de leur tournée. Les musiciens étaient en feu, ils ont interprété plusieurs de leurs succès des dernières années. Mudie est même allé chanter directement dans la foule. Un sentiment de nostalgie m’a envahie en réalisant qu’il s’agissait peut-être de l’une des dernières prestations des Ste-4, du moins pour les prochaines années à venir. Le groupe originaire de Montréal a très bien su représenter la scène punk rock du Québec à travers les années, avant leur séparation en 2012. Longue vie à leur musique! (JAD)
Bad Religion – Ilôt Fleurie
Lorsque la tête d’affiche de la soirée, Bad Religion, est montée sur scène, la foule était en complètement en délire. Il s’agissait de la deuxième présence des vétérans du punk rock à Envol et Macadam. On pouvait entendre la foule chanter en choeur à plusieurs moments durant le spectacle. Ayant 17 albums et 2 EPs à leur actif, vous pouvez imaginer que le répertoire du groupe est immense. Étant seulement âgée de 26 ans, je ne connais malheureusement pas toute la discographie du band. (Le groupe existe depuis 1979 soit dit en passant !) Cela dit, je connaissais que quelques chansons. Par contre, j’ai complètement été charmé par la qualité de leur prestation. Eh oui, après plus de 35 ans de musique, les musiciens d’âges murs savent toujours autant rocker! (JAD)
C’était la première fois qu’on voyait Bad Religion à Québec avec leurs nouveaux membres. Force est de constater que le batteur Jamie Miller et le guitariste Mike Dimkich font un super travail et qui permet au groupe de garder la même force de frappe. Si la bande à Greg Graffin vieillie physiquement, elle fait encore un remarquable travail sur scène. Le chanteur est toujours bien en voix et on en vient à supposer qu’ils pourraient continuer comme ça encore longtemps. Ils ont joué une vaste sélection provenant d’à peu près tous les albums; performant à mi-parcours une grosse partie de l’album No Control, peut-être le meilleur disque de la formation californienne. Ils ont aussi enchainé leurs gros canons en fin de parcours. Le nuage de poussière à l’avant illustrait à merveille l’enthousiasme de la foule qui « slammait » au son des Infected, Generator, Fuck Armageddon et autres American Jesus. Toujours pertinent. (JBC)
Yuna Project – Le Knock-Out
C’est devant une vingtaine de spectateurs que le groupe hip-hop d’Antibes en France Yuna Project a présenté ces chansons entrainantes. Le trio a une présence très intéressante sur scène et ils n’auraient aucun trouble à faire lever une foule beaucoup plus grosse. Il faut dire que le batteur fait un fabuleux travail côté rythme et au vocal la dualité entre Dün et Melly est super dynamique. Les textes, en anglais, coulent à merveille. Ils sont d’ailleurs de retour ce soir au complexe Méduse. Belle découverte. (JBC)
Civil Villains – Le Knock-Out
Nous avons terminé notre soirée avec le math-punk-rock des Anglais de Civil Villains. Quelque part entre Polvo, Battles et Thrice, les trois jeunes musiciens nous balancent des morceaux complexes et extrêmement accrocheurs. Ils avaient l’air très reconnaissants d’avoir quelques irréductibles pour les écouter. Ils n’ont pas encore d’album complet, mais les quelques « simples » annoncent quelque chose de très prometteur. À suivre. (JBC)
Samedi 10 septembre
While Paris Sleeps – Ilôt Fleurie
En début de soirée, je me suis encore une fois rendue à l’Îlot Fleurie pour assister aux prestations des différents groupes émergents. Je suis arrivée juste à temps pour voir While Paris Sleeps, groupe originaire de la Vieille-Capitale. Quelques curieux se sont d’ailleurs déplacés pour découvrir leur pop-punk. Pour ma part, j’ai été impressionnée par leur aisance sur scène. Nickolas le chanteur a d’ailleurs très bien démontré sa présence à travers ses diverses interactions avec la foule. Il a d’ailleurs félicité leur batteur, pour avoir effectué plusieurs prestations dans différents groupes dans le cadre du festival (The Benchwarmers et Twice On Tuesday). Chapeau à ce dernier qui a joué dans deux groupes différents, un à la suite de l’autre, ce soir-là. La prestation de While Paris Sleeps m’a surtout fasciné par le talent des musiciens. (JAD)
Late Night Munchies – Ilôt Fleurie
De retour sur le site, Late Night Munchiesest déjà sur scène. Aussi originaire de la ville de Québec, ce groupe est un sans aucun doute un excellent choix de première partie pour les deux têtes d’affiche à venir, soit Mad Caddies et Me First and the Gimme Gimmes. Avec leur son de ska, punk et reggae, le band a bien effectué son mandat en réchauffant la foule pour la venue des plus grands. (JAD)
Mad Caddies – Ilôt Fleurie
La formation californienne Mad Caddies a littéralement fait lever le party dès ses premières notes. Avec sa musique ska plein d’entrain, le groupe a su livrer la marchandise à la hauteur de mes attentes, et j’ose imaginer celles des festivaliers. (JAD)
Les Hôtesses d’Hilaire – Le Cercle
Déjà à 21h, soit 30 minutes avant le début officiel du spectacle, une ambiance festive s’installe. Je fais la file dehors, un groupe du nom de Cold Folks gratte sa guitare et pousse deux ou trois chansons juste à côté. J’aperçois au loin un gars qui s’est même déguisé en clown! Ça promet. En salle, la foule commence à se former. On annonce que le spectacle est sold out: il va y avoir du monde tantôt! Quelques connaisseurs se demandent si Serge Brideau des Hôtesses d’Hilaire va porter une nouvelle robe. Ceux-ci ne seront pas déçus à son arrivée sur scène: le grand barbu débarque accoutré d’une toute nouvelle jupe blanche et du haut qui va avec. Il est accompagné de tous ses musiciens portant fièrement leurs chemises à motifs.
Mais ce n’est pas le look des Hôtesses d’Hilaire qui a volé la vedette lors de cette première partie. Ils ont su enthousiasmer le public avec leur présence sur scène et leur musique qui ne trouve pas son pareil : textes comiques sur un fond de sérieux chantés par la voix rugissante de Serge et accompagnés par une musique bien rock, elle-même exécutée avec beaucoup de précision. La variété des mélodies et des rythmes étonne, on y sent des relents de musique gipsy, de blues ainsi qu’une pointe d’étrange aux couleurs tantôt planantes, tantôt psychédéliques. Le groupe a beau provenir du Nouveau-Brunswick et avoir un charmant accent acadien, ils ne manquent pas de me rappeler parfois Les Colocs.
C’était la recette parfaite pour faire lever la foule, qui commence déjà à s’agiter et à slammer dès la moitié de la performance. (Marie-Ève Fortier)
Québec Redneck Bluegrass Project – Le Cercle
Après cette première partie bien festive, les spectateurs sont bien réchauffés pour Québec Redneck Bluegrass Project. On a déjà chaud, mais ce n’est que le début. La bière se renverse déjà un peu partout dans la salle, le plancher en est collant. Il faut bien le dire, le spectacle de samedi soir a été tout un party.
Pas besoin d’attendre 30 secondes après l’arrivée sur scène du groupe, un jeune homme se lance déjà sur la foule en bodysurfing et c’est loin d’être le dernier à pratiquer ce sport, qui se donnera jusqu’à la fin du spectacle. Si vous ne connaissez pas Québec Redneck Bluegrass Project, c’est facile, tout est dans le nom. C’est du bluegrass, mais avec une bonne teinte québécoise digne des meilleurs rigodons. C’est un méchant party, voire une grosse brosse, mais c’est aussi d’étonnantes prouesses techniques dans la rapidité et la précision de l’exécution (ce qu’ils ont en commun avec les Hôtesses d’Hilaire).
Les gens de samedi soir, eux, n’avaient pas besoin qu’on leur présente le groupe : ils étaient tellement enthousiasmés (voire ivres d’enthousiasme, ou ivres tout court) que ça dansait de l’avant jusqu’à la dernière rangée à l’arrière. J’ai rarement vu un public aussi participatif : la moitié des chansons étaient chantées en chœur par la foule. Une vraie frénésie. Le groupe a visiblement fait plaisir à ses admirateurs en jouant leurs pièces les plus connues. Ils ont aussi présenté au passage quelques titres de leur prochain album qui devrait sortir en décembre : La meute.
QRBP a poussé comme ça deux sets complets de chansons, de 23h30 à presque 2h du matin, jouant toujours avec plus d’entrain, répondant à celui de la foule. Il faisait chaud, vous pensez ? Il y avait tellement de sueur dans l’air qu’il s’est mis à pleuvoir, littéralement, de la sueur condensée. Les gens étaient sur le party, vous pensez ? Le spectacle s’est fini à coups de «Chuis ben plus cool sua brosse», avec les Hôtesses d’Hilaire en prime sur scène, Serge en bedaine, la foule en délire, quelques stage dives et beaucoup, beaucoup d’alcool. (MEV)
The Companies – Le Knock-Out
La formation indie/post-punk/alouette The Companies est débarquée tout droit de la Californie pour nous présenter leur indie rock lourd, mais mélodique, aux accents parfois latins. Si, de prime abord, la proposition du quatuor peut sembler parfois un brin répétitive et rappeler à votre pas très humble serviteur trois tonnes et demi de formations vues à Osheaga et à Bonnaroo ces dernières années, il faut souligner l’exécution solide, mais surtout la passion de ces jeunes hommes qui ont commencé à jouer avec dix minutes d’avance pour terminer avec quelques minutes… de retard. Ma première réaction (« C’est correct ») a changé un peu avec du recul. C’est cette passion qui m’a influencé. (JB)
Los – Le Knock-Out
Y a-t-il une meilleure façon de terminer un festival qu’avec un groupe de la place? Non, sérieux! Des gens qu’on voit évoluer depuis un certain temps, qui travaillent fort et qui commencent à peine à récolter ce qu’ils ont semé, c’est toujours agréable. Je parlais de passion avec The Companies, mais cette même passion envahit chacun des membres de Los, qui joue avec le même entrain devant un Cercle plein ou devant quelques curieux à une heure du matin au Knock-Out.
Ce qu’on a entendu donne hâte d’entendre Big Surf, qui sera lancé le 8 octobre prochain à L’Anti Bar et Spectacles. On aime beaucoup cet espèce de pop garage qui caractérise le groupe et qui, malgré ses influences parfois très évidentes (salut Elvis… non, pas toi, l’autre Elvis, celui qui est encore vivant), a une personnalité qui lui est propre (et ça, croyez-moi, c’est pas toujours évident). Los, c’est comme un gros hameçon auquel de nombreux mélomanes mordront bientôt. Sans aucun regret. (JB)
Bilan
La 21e présentation d’Envol et Macadam constituait, d’une certaine manière, un retour aux sources, aux artistes émergents et à la relève musicale. Si certains s’étaient plaints du manque de gros noms sur la programmation, il faut avouer que la qualité, elle, y était. Non seulement la qualité, mais on pouvait aussi compter sur une diversité qu’on avait un peu moins vue ces dernières années. Par exemple, nous avons été six personnes d’horizons et de goûts tous différents à couvrir le festival pour ecoutedonc.ca cette année. Chacun y a trouvé son compte!
On doit quand même souligner quelques petites déceptions (parce qu’on veut que le festival continue de s’améliorer) : On a pu constater une participation assez faible dans certaines salles le jeudi soir. Pourtant, la programmation était bonne et il y en avait pour tous les goûts. Tout le monde est allé à GrimSkunk? Godendard a tout raflé? Heureusement, tout est rentré dans l’ordre le vendredi.
Étrange que des groupes qui ont remporté les auditions PlanetRox se produisent au Sous-Sol du Cercle (Oneiric et Rising the Fall). Prenons ça positif : on a pu les voir de proche. Notre rédactrice présente le jeudi soir a eu un gros coup de coeur pour Rising the Fall.
Le son de la scène électro était beaucoup trop fort et venait parfois nuire aux groupes présents sur la scène principale. Entendre du gros boum-boum entre les chansons de Bad Religion pouvait être agressant. Heureusement, c’est un problème qui se corrige assez facilement avec quelques correctifs.
On l’oublie souvent (ou on le tient trop souvent pour acquis), des dizaines de personnes (dont d’innombrables) travaillent d’arrache-pied pour tenir ce festival. Même si tout se déroule à la bonne franquette sans le décorum qu’on peut parfois voir au FEQ, il y a une énergie particulière chez les gens d’Envol et Macadam. On les sent fiers. Fiers de nous balancer à la figure d’excellentes découvertes après nous avoir attirés avec quelques valeurs sûres.
On a déjà hâte à la 22e édition! Merci à l’équipe d’Envol et Macadam de nous avoir invités. À l’an prochain, on l’espère!
Une belle foule a bravé la pluie en ce jeudi soir sur Québec afin de bien remplir la salle de L’Anti Bar et Spectacles qui y accueillait Laura Sauvage, projet solo de Viviane Roy, membre du groupe Les Hay Babies. Celle-ci, accompagnée soigneusement des musiciens Nicolas Beaudoin à la guitare, Jonathan Bigras à la batterie et de Jocelyn Gagné à la basse (en remplacement de Dany Placard), a fougueusement démarré la soirée avec « Subway Station » de son EP Americana Submarine.
Enchaînée directement d’une mordante « You’ve changed », cette mise en bouche a définitivement mis la table pour la suite. Évidemment, son album récent Extraordinormal, sorti en mars dernier, a servi de plat principal à ce spectacle déjà rodé, doux et brut à la fois, auquel nous sommes conviés.
Le public est des plus attentifs et réceptifs aux sonorités puissantes qui émanent de la scène, entremêlées d’humour et d’auto-dérision de la chanteuse provenant du Nouveau-Brunswick.
Peu importe le tempo de la chanson, qu’elle soit seule en piste ou entourée de ses doués comparses, la fille assure, a du coffre et nous offre une prestation envoûtante.
Au rappel, une reprise de Beck, « Cyanide Breath Mint », gravée sur son dernier disque, s’apparente parfaitement à son univers et vient conclure d’une magnifique façon ce concert que plusieurs auraient voulu sans fin.
Dominic Pelletier
Cela semblait être une bonne idée sur papier de jumeler Dominic Pelletier, chanteur de Caravane, et Laura Sauvage pour une soirée, puisque les deux protagonistes se la jouaient en solitaire de leur groupe habituel. Cependant, Dominic Pelletier, qui se désigne lui-même le « King de la procrastination », n’avait aucune chanson de son cru à présenter à l’auditoire. Voilà pourquoi le matériel de Caravane version acoustique nous fut proposé en ouverture.
L’offrande en duo ne m’a malheureusement pas convaincue de la pertinence de cette formule qui paraissait improvisée. Mention spéciale au nouveau guitariste Guillaume Méthot qui a su bien tirer son épingle du jeu malgré tout.
Pour les fans du groupe rock francophone de Québec, Caravane sortira son prochain disque Fuego ce 30 septembre et les lancements officiels auront lieu le 4 octobre à Montréal au bar le Ritz PDB et à Québec le 5 octobre au Cercle.
En entrevue dans la loge du Petit Théâtre du Vieux Noranda, Alex Ortiz est catégorique : “C’tait malade!”
Le chanteur de We Are Wolves parle du premier FME des loups à Rouyn avec Duchess Says, en 2008, exactement sur la même scène où ils se produiront dans quelques heures.
Ils étaient peut-être parmi les porte-étendards de la relève musicale à l’époque, mais aujourd’hui, à nouveau invités dans la programmation du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, ils sont plus ambivalents quant à leur appartenance à la grande catégorie un peu fourre-tout de l’émergence : “Y a quelque chose avec le mot émergent qui m’agace un peu, dit Vincent Lévesque, le claviériste de la formation. Ça sous-entend qu’il va y avoir une émergence réelle à un moment donné, qu’on travaille là-dessus, tsé. Mais notre musique n’est pas telle que ça va être gros à un moment donné…”“ C’est pour ça qu’on est constamment émergent!” conclut Ortiz avec humour.
Pourtant, si on parle de l’émergence réelle comme d’une percée sur la radio commerciale, We are Wolves préfère rester dans ses bois. “Ce n’est pas comme si c’était un combat constant que d’essayer de convaincre ces gens-là d’écouter notre musique. Pis on est plusieurs à vivre de cette façon-là : moi, je n’écoute pas la radio commerciale et ça ne me dérange pas de pas y passer tant que ça, parce qu’il a d’autres façons de rejoindre le public, affirme Lévesque. Ça serait mieux pour mon chèque de SOCAN, mais ultimement, ça ne change pas la relation du band avec son auditoire.”
Pierre-Luc Bégin, batteur de We are Wolves et membre du groupe Paupière ajoute : “Y a ce qui passe à la radio commerciale, y a dans des festivals comme ici, parce que le FME est rendu une référence, mais y a beaucoup plus underground aussi.”
Et justement, si ce n’est pas nécessairement au FME, où trouve-t-on donc cette émergence? Pour Ortiz, c’est du côté de la programmation de festivals comme Pop ou Suoni por il Popolo qu’il faut chercher : “C’est sûr qu’il y a beaucoup de musique plus avant-garde, expérimentale ou noise. Il y a aussi des trucs qui sortent de nulle part, mais qui sont quand même accessibles.” Bégin, quant à lui, nous recommande de découvrir Pat Jordache (par ici —> https://patjordache.bandcamp.com/).
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Pour des gars habitués de sillonner le continent, une virée à Rouyn pour manger du méchoui (au 5 à 7 d’ouverture! MERCI FME!) et jouer un show, c’est de la petite bière. Tant mieux, car ils n’en seront pas à leur dernière promenade. Pour promouvoir leur prochain album qui sortira le 30 septembre prochain sous l’étiquette Fantôme Records, ils seront en tournée tout l’automne, au Québec principalement, mais aussi en Allemagne.
Ce cinquième album studio, Wrong, dont on connaissait déjà l’extrait “Wicked Games”, se tourne davantage vers la pop influences 80 sans toutefois délaisser entièrement l’énergie caractéristique du groupe qui s’est fait connaître au début des années 2000 avec son dance-punk presque garage. “L’album est définitivement moins brut, moins brutal, moins primitif. Il y a moins d’urgences agressives, qualifie Ortiz. Il est peut-être plus émotif, une sensibilité plus assumée.” “C’est moins sauvage, mais y a des ostie de beaux moments!”, ajoute Lévesque. C’est plus lumineux, en général.”
Si les pièces du prochain album détonent des productions plus brutes des débuts, cette progression ne surprend pas Ortiz qui l’explique par le fait qu’ils ont “appris à jouer, entre autres… On a commencé comme ça, sans savoir. Oui, y a eu une exploration et oui, elle est devenue plus polie, mais pour ma part, je n’ai jamais joué plus dénudé et plus simplifié que ça. C’est bizarre parce que maintenant, j’sais mieux jouer qu’auparavant et c’est maintenant que je devrais faire des trucs plus complexes…” “Étrangement, renchérit Lévesque, les tounes semblent plus travaillées, mais y pas tant d’affaires que ça. L’exercice est justement d’en mettre moins, de choisir les moments, de laisser respirer les choses.”
Les loups sont-ils donc rendus moins sauvages?
S’ils sont certainement plus matures aujourd’hui, dit Ortiz, Bégin nous rassure que si cette impression est donnée avec l’enregistrement studio, en live, l’énergie reste la même.
Et effectivement, pour We are Wolves, la musique passe beaucoup par la performance, comme l’explique le chanteur: “Y a une part d’intimité qui existe dans ces shows-là, le feu de communion directe. Parce qu’on joue rarement dans des grosses salles avec 1000 personnes ou plus. On se nourrit de cette proximité-là de la foule.” Cette idée de la communion, du rituel, est d’ailleurs très présente: “L’idée même de la performance, la performance comme happening, continue Ortiz, le partage, être là avec l’autre, ce feel-là de communion, d’être en symbiose avec l’autre qui est là pour t’écouter, te regarder, mais qui finit par t’alimenter suffisamment pour que lui aussi devienne un élément à part entière du spectacle.”
Au-delà de l’aspect performatif, We are Wolves s’appuie aussi sur univers visuel qu’Ortiz et Lévesque, tous deux issus du milieu des arts visuels, ont développé au cours des années. Costumes, accessoires de scène, posters, vidéoclips, pochettes : tout participe à une esthétique et une iconographie qui leur est propre. Lévesque qualifie la relation entre l’aspect visuel et la musique ainsi: “Ce sont deux parties d’un même langage, qu’on partage, moi et Alex. On a beaucoup de références en commun pis on aime les mêmes trucs. L’intérêt artistique nous a permis de développer des façons de penser le produit. Parce qu’en bout de ligne, l’album, c’est un peu un tout. On pense à ce que cet objet là, globalement, veut dire.” Ortiz renchérit: “On pense constamment à tout ça, de façon presque tentaculaire. Tu te retrouves à conceptualiser des t-shirts, des objets, des vidéoclips, des photo-concepts… C’est un langage commun qui se construit d’une façon musicale et visuelle et philosophique.”
“On se sert de la pochette pour ajouter une profondeur de lecture, dit Lévesque. Comme là (sur ce prochain album), la pochette est vraiment particulière. Elle traduit notre perception de l’album, là où on est rendus…la pochette est vraiment lumineuse.”
Que la lumière soit!
Et que Wrong sorte pour qu’on danse sous ses rayons!
Parmi les 38 spectacles dont nous avons fait la couverture, nous vous proposons un petit retour un images avec les coups de coeur de chaque membre de l’équipe.