Vous la connaissez sous sons vrai petit nom, Vivianne Roy, des Hay Babies. Mais comme on en avait discuté avec Julie il y a quelques semaines, Vivianne travaillait sur un projet solo et pour les besoins de la cause, elle se transforme en Laura Sauvage, qui laisse tomber la pop de grange des Hay Babies pour un son beaucoup plus rock. On reconnaît bien les intonations vocales de Vivianne, mais la rockeuse Laura s’impose.
Faut dire qu’avec Emmanuel Éthier, Dany Placard et Mathieu Vezio, il était difficile de faire autrement.
On attend son premier EP chez Simone Records cet automne. Mettons que ça augure bien. On n’ose même pas imaginer les flammèches et les étincelles en spectacle.
On ne vous invite pas trop souvent à l’extérieur du cadre des salles de spectacle et des disquaires, mais une fois n’est pas coutume et vos oreilles seront aussi mises à contribution. Regart, centre d’artistes en art actuel situé à Lévis, accueille Les premiers, une installation sonore d’Alexis Bellavance décrite comme expansive et ambitieuse, qui met en opposition le mouvant et le statique.
Véritable explosion multicolore aux accents vintage heavy metal (éclairs de plexiglas, morceaux de batteries tels que tambours et cymbales, fils électriques et petits moteurs incarnent une déflagration structurelle qui semble jaillir de nulle part, un chaos sonore et physique encore en mouvement), Les premiers s’inscrit dans la continuité des réflexions de l’artiste portant sur l’amalgame du silence et du bruit, de même que de ses observations sur le temps et ses reliefs.
Je relis cette phrase reprise un peu librement du communiqué de presse et franchement, ça titille ma curiosité. On ira jeter un coup d’oeil la prochaine fois qu’on traversera le fleuve!
Les premiers est présentée au Centre Regart, situé au 5956, rue Saint-Laurent à Lévis, tout près de la gare fluviale, jusqu’au 14 juin prochain. Ouvert du mardi au dimanche de midi à 17 heures. L’entrée est libre.
C’est toute une leçon de rock qui nous a été servie par les gars de Caravane samedi soir au Cercle! Ils ont beau avoir joué à 2 heures du matin au PouzzaFest de Montréal (une prestation surprise de The Hunters), Raphael Potvin, Danahé Côté, William Drouin et Dominic Pelletier étaient en feu et ont offert une prestation sans faille. Faut dire que le spectacle est bien rodé et que les gars ont une expérience plus que manifeste de la scène!
Le plaisir d’être de jouer tout près de la maison était palpable. Faut dire qu’ils avaient deux charmantes invitées (Odile Marmet-Rochefort et Gabrielle Shonk étaient venues donner un coup de main aux choeurs) venues ajouter une touche de douceur
Le programme de la soirée était d’ailleurs bien équilibré. On commence fort, les gros canons comme Chien noir, Maxyme, Harmony Rocket et Minuit sont bien répartis et le public a eu droit à quelques reprises, dont une plutôt surprenante de MGMT (quoique j’aurais dû me douter en entrevue quand les gars m’ont parlé de ce band- leur version d’Electric Feel n’était pas piquée des vers!).
Potvin et Pelletier se sont échangé les interventions au micro, Côté était dans sa zone avec sa six-cordes et Drouin battait la mesure. Si on peut parfois trouver Chien noir bien poli, il faut admettre que sur scène, Caravane est dans un autre monde. Surtout, il faut reconnaître qu’il sait atteindre un public varié. Les jeunes hommes à peine sortis de l’adolescence côtoyaient joyeusement les (fort jolies) rockeuses quadragénaires fans finies du quatuor et tout le monde vibrait au même rythme, qui était très propice à la danse.
Au rappel, en plus de Minuit, on a eu droit à une version plus que déchaînée de Lonely Boy, des Black Keys, en déployant une énergie que même Auerbach et Carney auraient applaudie. Magnifique!
Simplicité, efficacité, belle présence sur scène, choristes à la voix d’or et au sourire désarmant, on remet ça quand, les gars?
Allez consulter leur calendrier de tournée, vous allez voir que les occasions de vous reprendre sont nombreuses!
We are Monroe
En toute première partie, alors que le parterre du Cercle était encore clairsemé, les Montréalais We Are Monroe sont venus offrir leur post-punk vitaminé et solide. Si la plupart des gens ne les connaissait pas à leur entrée sur scène, on peut dire que nous étions convaincus à leur départ.
Le groupe nous a offerts les pièces de son premier EP ainsi que de son plus récent simple, Funeral, lancé en grandes pompes la veille dans le 514. Leur rock indé à la Strokes, Interpol et cie détonnait un peu du blues rock offert par les deux autres formations au programme, mais l’esprit était le même : faire danser et headbanger le public présent, ce qui était fort réussi.
Il est juste dommage que le public soit arrivé plus tard. Mais bon, tant pis pour eux, parce que les personnes déjà présentes ont eu du rock solide à se mettre dans leurs oreilles.
Maintenant, on en veut un plein album, les gars!
The Damn Truth
Après le post-punk de We Are Monroe, c’était au tour d’une autre formation montréalaise, The Damn Truth, menée par la très charismatique Lee-La Baum, qui était accompagnée de Tom Shemer (guitare), David Massé (basse) et Dave Traina (batterie). Pendant près d’une heure, nous avons eu droit à un blues-rock solide, d’esprit extrêmement seventies et fortement inspiré par les Led Zeppelin de ce monde.
Faut dire que Lee-La Baum a une voix qui se trouve quelque part entre la soul pleureuse de Beth Gibbons (de Portishead, avouez que vous ne l’attendiez pas, celle-là) et le cri primal d’un Robert Plant ou d’une Janis Joplin. En mille fois plus sexy, ben sûr. De son côté, Shemer est possédé du démon sur sa guitare et n’hésite pas à venir nous le montrer sur le bord de la scène, où il se tient à plus d’une reprise!
De nombreuses personnes autour de moi connaissaient bien la formation et se sont déplacées à l’avant-scène pour pouvoir profiter de leur prestation ma foi fort électrique.
En tout cas, si Marjo avait été dans la salle, elle aurait sûrement regretté ses paroles de la veille. Trois jeunes groupes rock d’ici qui font autant de flammèches pis d’étincelles que Corbeau dans ses meilleures années. Je ne veux rien enlever au groupe de madame Morin, je veux juste signaler que le rock au Québec, il est très loin d’être mort.
Tout d’abord, amateurs de hip-hop, on vous invite à Limoilou, à La Source de la Martinière, pour le spectacle du rappeur de Washington Oddisee. Invités : Maestronautes. 15 $, ouverture des portes à 19 h, spectacle à 20 h.
Du côté du sous-sol du Cercle, on vous invite à aller voir les français Bengale et la formation québécoise X-Ray Zebras, qui vont nous faire danser jusqu’à épuisement. Nous serons d’ailleurs sur place pour couvrir le spectacle. Portes 20 h, spectacle 21 h, 10 $.
Samedi 16 mai
Pour fêter l’anniversaire du Fou-Bar sur St-Jean, Les chercheurs d’or donneront un spectacle qui risque d’être chaud. 21 heures, 12 $.
Soirée coulée dans le rock au Cercle alors que Caravane, The Damn Truth et We Are Monroe vous feront joyeusement danser et hocher de la tête. On aura même droit à quelques surprises! Portes à 19 h, spectacle à 20 h, 15 $. En tout cas, nous, on ne manquera pas cette petite boum!
Vous connaissez probablement Sam Goldberg Jr. pour son travail au sein de la troupe Broken Social Scene ou comme musicien des Krooks, le groupe de Kandle. Avec son partenaire de skate, Jeff Edwards (Shot While Hunting), il lance un projet complètement fou : enregistrer une chanson par jour dans des chambres de motels louches. Pas grave si elles sont imparfaites, elles sont prises telles quelles. Goldberg et Edwards invitent Sebastien Grainger (Death From Above 1979) à jouer la batterie sur l’album. Le résultat? Middle Ages, une bombe où convergent le punk, le psychédélique et le garage.
Après avoir chatouillé bien des tympans avec leur musique énergique et contagieuse, les membres de Yardlets (car c’est le nom de la formation) sont retournés en studio, cette fois avec Tim Fletcher (The Stills) à la basse et David Deias (Mystic Motorcycles) à la batterie et Jace Lasek (oui, des Besnard Lakes) à la console. Good Hangs est le fruit de ce travail et il est sorti le 12 mai dernier. Un album toujours aussi rock que le précédent, mais avec une touche de raffinement que Middle Ages n’avait pas. On y trouve même un petit côté new wave!
Yardlets viendra défendre Good Hangs au sous-sol du Cercle le 21 mai prochain à 21 h (portes : 20 h) et on vous avoue qu’on a plutôt hâte. La musique de Yardlets est juste assez sale pour être joué dans un sous-sol bien rempli. En première partie : Elsa et Doloréanne. C’est donc un cocktail très varié qui nous sera servi. Billets 10 $ (+ frais) en prévente, 12 $ à la porte. Billets disponibles au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com.
On savait déjà que le spectacle de samedi au Cercle allait rocker solide avec Caravane. Aucun doute là-dessus. Mais la formation de Québec ne sera pas la seule à nous faire bouger avec des riffs solides : les Montréalais de WE ARE MONROE devraient également brasser la cage avec leur rock à saveur indie qui n’est pas sans rappeler Interpol ou The Killers.
En attendant la parution d’un album cet automne, le quatuor composé de Ben Dupuis (batterie), Pat Gomes (voix, guitare), Jason L (guitare, choeurs) et Pete Juteau (basse, choeurs) a lancé cette semaine un simple comprenant trois chansons intitulé Funeral. Ça brasse joyeusement, dans l’esprit post-punk des Strokes et autres bands du genre.
On devrait avoir Funeral de même que d’autres chansons du répertoire de WE ARE MONROE samedi. Ceux qui les ont vus en spectacle ne tarissent pas d’éloges. Il s’agit d’un groupe qui n’a pas peur de la scène et qui a longtemps fait la tournée des bars. Gomes et ses acolytes ne devraient pas avoir de mal à gagner le coeur des gens de Québec.
N’oubliez pas que nous faisons tirer une paire de billets pour le spectacle de samedi. Plus de détails dans l’entrevue avec Caravane. Tirage vendredi midi!
Jane Ehrhardt a enfin plongé! La folkstress originaire de Moncton, mais bien enracinée à Québec, nous offre sa première collection de chansons toutes en français sous la forme d’un maxi intitulé Terminus. Un maxi qui n’a qu’un seul gros défaut : on en aurait pris davantage tellement ces 22 minutes passent vite!
Coréalisé par Ehrhardt et Simon Paradis, Terminus est un recueil de six pièces fort différentes, mais vraisemblablement composées dans le même état d’esprit. Le titre de l’album est évocateur : on fait table rase (entraînante Effacer), mais à la fin, il y a un peu d’espoir (superbe L’aurore). La plume d’Ehrhardt est franche et directe et mérite qu’on y prête attention. Le parallèle avec les soeurs McGarrigle ne serait pas si fou que ça, finalement. Pendant qu’on vise souvent le plus bas dénominateur commun du côté des paroles, Ehrhardt, de son côté, n’hésite pas à rehausser son niveau de langage. Il y a beaucoup de richesse dans les paroles de Parvis céleste.
Sur le plan de la musique, Ehrhardt se gâte. En plus de sa propre voix, de sa guitare et de son piano, ainsi que de ses collaborateurs habituels Hugo LeMalt (toujours redoutable à la guitare) et Renaud Pilote (à la batterie), elle a pu compter entre autres sur Claudia Gagné (L’Octopus) à la basse, Kim Drouin-Radcliffe (Two Birdz) au violoncelle et Sarah Jane Johnston (Pop Léon) aux choeurs. Si la pièce-titre est de nature plutôt classique et Effacer est une chanson très rythmée, le reste de l’album est beaucoup plus atmosphérique (Reine de rien, où la guitare de LeMalt s’envole, Parvis céleste et ses cordes qui nous bercent les tympants) et introspectif (Sable brûlant).
Mais sérieusement, L’aurore. Magnifique fois mille.
Heureux est celui qui trouve l’amour,
qui a attendu des années son tour.
Et la musique. La lente montée en richesse et en complexité. Les cordes. Les harmonies. L’espoir qui renaît.
On n’en demandait pas tant. Mais on en aurait pris plus. Heureusement, on peut écouter Terminus une deuxième fois sans se lasser. 🙂
Jane Ehrhardt lance son album ce jeudi 14 mai au Pantoum avec une séance d’écoute sympathique en formule 5 à 7. Entrée libre, BYOB. Elle lancera son album de façon plus spectaculaire (des invités!) à l’AgitéE le 29 mai prochain à 20 heures.
Ce qui est le fun quand on fait une tournée de festivals, c’est qu’on se rend compte que la musique est célébrée partout. Même à l’autre bout du monde. Même à Gaspé.
Pour sa douzième présentation qui se déroulera du 5 au 9 août prochains, le Festival musique du bout du monde propose une programmation toute étoile qui donne le goût de passer un beau week-end sur le bord de la mer, la tête pleine de chansons.
Que ce soit pour Dumas (le 5 août), pour le trio le plus sexy en ville – Alex Nevsky, Karim Ouellet et Claude Bégin (le 6), pour une soirée de métissage pas piquée des vers avec Pierre Kwenders et Loco Locass (le 7) ou pour voir des grandes dames chanter – Betty Bonifassi et Angélique Kidjo (le 8), il faut avouer que la tête de l’affiche est plus qu’intéressante.
Ajoutez Joseph Edgar, Marie-Pierre Arthur, Les Deuxluxes, Dylan Perron et Elixir de Gumbo, The Steady Swagger et Dans l’shed, et vous avez là une maudite belle fin de semaine.
Pas assez? Que diriez-vous d’aller voir le soleil se lever avec la magnifique Martha Wainwright au Cap Bon-Ami du Parc Forillon?
Le FMBDM offre peut-être moins de choix déchirants que d’autres festivals de son envergure, mais à 55 $ pour le laissez-passer, on ne s’en plaindra pas : le menu est parfait.
Il y a à peine quelques années, on disait que le rock était à l’agonie. Qu’il allait mourir de sa belle mort. Le hip-hop, l’électro, le country, le folk, la pop ont tous gagné du terrain contre le bon vieux guitar, bass, drum. Moribond, le rock?
Pourtant, non, le rock se porte bien. Très bien, même. De plus en plus d’artistes et de groupes sont retournés à la base. Des mélodies simples, mais efficaces, des riffs accrocheurs qui déménagent, un rythme entraînant et beaucoup d’émotions. Du blues, quoi. Si hier, on pensait aux Stones ou à Led Zep, aujourd’hui, The Black Keys et Jack White viennent immédiatement à l’esprit. Plus près de nous, nous sommes de plus nombreux à associer le nom Caravane à cette liste de rockeurs sans compromis.
Ça tombe bien, Raphaël Potvin (bassiste) et Dominic Pelletier (chanteur) avaient quelques minutes à me consacrer à quelques jours de leur spectacle de samedi au Cercle. Toute une chance, quand on sait que les gars sont presque constamment sur la route! Je leur demande à la blague s’il leur arrive de prendre congé. « On prend souvent congé de nos jobs », répond Dominic. Selon Raphaël, c’est pour cette raison qu’ils ont mis sur pied le projet Caravane et lancé un album. « Aller le plus possible sur la route, se faire connaître partout, pour que le monde retienne le nom Caravane. » Il ajoute : « T’as beau jouer à la radio, si tu ne fais jamais de spectacles, les gens ne peuvent pas mettre de faces sur les chansons. » Pour Dominic, même avec les Hunters, les gars n’en avaient pas assez. C’est pour ça qu’ils ont mis sur pied ce deuxième projet. Pour être tout le temps partis jouer de la musique.
Pourtant, les gars ont plus de 300 spectacles derrière la cravate avec The Hunters. Raphaël me corrige : « 400. On n’a pas fait beaucoup de trucs cette année, mais le band n’est pas mort.
Tant qu’à parler des Hunters, je fais remarquer à nos rockeurs qu’il y a une belle différence sonore entre The Hunters, plus punk, et Caravane, qui fait du blues-rock. Pour Dominic, la transition était normale. Quand ils ont commencé il y a près de 10 ans, ils étaient plus jeunes, donc plus portés à jouer des trucs qui bûchent un peu plus, mais avec le temps, les goûts ont changé, la musique écoutée en tournée a changé. Raphaël ajoute : « Caravane est assez près de ce qu’on écoute, de nos influences communes. »
Ça n’a pas empêché Caravane de faire appel à deux gars qui ont une impressionnante feuille de route punk pour la réalisation de Chien noir : Hugo Mudie (The Saint Catherines) et Guillaume Beauregard (Les vulgaires machins). Selon Dominic, « ça fait au moins dix ans que je crie, s’assagir, ça fait du bien, au moins à la gorge! » Raphael poursuit : « Ces deux gars-là, ce sont des contacts qu’on s’est fait du temps des Hunters. C’était naturel d’aller vers eux pour notre nouveau projet. Guillaume, c’est un ami d’Hugo, il a une belle plume. » Il était plus pratique pour Caravane de travailler avec des gens qui étaient passés par le même chemin qu’eux, qui comprenaient leur virage. C’est pas comme s’ils avaient fait appel à des spécialistes de la pop. J’ajoute à la blague : « comme Danger Mouse! »
Justement, il y a un côté très pop, très dansant à Chien noir. Les paroles, très toi et moi. Le côté presque disco de Maxyme.On dirait que comme Franz Ferdinand, Caravane fait de la musique pour faire danser les filles. Je demande aux gars si c’est le but visé. En riant, Raphaël et Dominic répondent que ça vient tout simplement d’eux, de leurs expériences. L’amour, l’amitié, les sentiments humains, ça a toujours été leurs thèmes, tant chez The Hunters que chez Caravane. Dominic ajoute : « Au début, on essayait d’écrire des textes qui rejoignaient tout le monde, mais on s’est rendu compte que plus on écrit des trucs personnels, plus on touche les gens. »
Si je posais la question, c’est parce que la plupart des fans de Caravane dans mon entourage sont des filles. Elles se sentent interpellées, que ce soit par les paroles ou par la musique, tandis que mes chums de gars trouvent ça un peu emo à leur goût. Pourtant, Dominic, Raphaël et moi, nous sommes d’accord : les chansons d’amour, c’est la base du rock, en français comme en anglais! Pour Dominic, « les meilleures tounes sur la Terre, ce sont les tounes d’amour! » Raphaël apporte une réflexion intéressante : « Il y a, depuis quelques années, un certain snobisme par rapport aux chansons d’amour. Pourtant, si on fouille dans les discothèques, tout le monde en a et en écoute! Qu’il y ait du monde qui associe musique et combat politique, c’est super cool, mais en même temps, ça ne sert à rien d’être snob envers les chansons personnelles. Les deux peuvent apporter quelques choses. »
On passe au spectacle. Chaque passage de Caravane amène le groupe dans des salles de plus en plus grandes. Samedi, ils seront les maîtres du Cercle pour un soir. À quoi devrait s’attendre un gars, comme moi, qui n’a pas encore eu l’occasion de voir le groupe sur scène? « Contrairement à ce que tes amis de gars peuvent penser », soutient Dominic, « on fait pas juste danser les filles, sur scène, on est assez rock and roll!. Ça déménage. » Pour Raphaël, un des objectifs de Caravane, c’était de ramener le rock sur la scène québécoise sans que ce soit quétaine. Les gars veulent que leurs spectacles soient des party rock and roll. « C’est ça que ça fait », ajoute Raphaël. Hugo, le directeur de tournée nous interrompt : « Y’a un disquaire à Rouyn qui est arrivé longtemps d’avance parce qu’il ne voulait pas manquer le show. Il a vu The Who à New York dans les années 1960, il a vu un paquet d’autres artistes avant qu’ils ne deviennent des stars. Il m’a dit que les gars de Caravane étaient, avec Pagliaro, les plus grands rockeurs du Québec. Pour lui, il fallait que Caravane aille encore plus loin parce que ça se comparait à ce qu’il avait vu des Who et des Stones à leurs débuts. »
On revient à mon introduction. On assiste depuis quelque temps à une recrudescence du rock. Dominic : « Oui, même les radios! » Raphaël : « C’est vraiment inespéré! On s’est ramassés dans toutes les radios commerciales du Québec. Ça nous a surpris parce qu’on ne voulait pas faire de compromis. On voulait faire un projet rock, même s’il y a un petit côté pop, et toutes les radios nous ont tourné. » Y’a pas que les radios commerciales qui aiment Caravane, les médias plus orientés vers les groupes émergents apprécient également beaucoup. Bonne chose pour le rock. D’autres groupes, comme Gazoline, commencent aussi à pousser. Raphael : « C’est comme une nouvelle vague de rock québécois, on profite de la vague de fond qui vient des États-Unis, des groupes comme les Black Keys font maintenant partie des plus grands groupes au monde. » En effet, sinon, ils ne viendraient pas jouer devant des dizaines de milliers de Québécois pour une septième fois en cinq ans. Plus près de nous, un groupe champ gauche comme Galaxie, qui roule sa bosse depuis longtemps, a joué récemment au gala Artis devant plus d’un million de personnes! Les membres de Caravane reconnaissent que Langevin et sa bande ouvrent de nombreuses portes.
Petite question sur le label, Ste-4 Musique, qui est comme la petite étiquette indie de l’Empire Québecor. C’est comment, avoir un pied dans l’empire? « Non seulement, t’as pas l’impression de faire partie de l’empire », répond Dominic, « en fait, t’es pas dans l’empire quand t’es sur Ste-4. L’équipe est formée de gens comme nous, des passionnés de musique. » Raphaël ajoute : « Quand t’es plus jeune, tu te fais une image d’un gros label avec des gens en veston-cravate. C’est vraiment pas comme ça que ça se passe. C’est rempli de jeunes comme nous, qui viennent d’horizons musicaux complètement différents. Tout le monde, jusqu’à la haute direction, est super smatte, super gentil. » Dominic conclut en disant qu’à Ste-4, il y a des gens qui savent ce que ça représente, faire de la musique, qui ont fait des tournées, pué pendant quelques jours.
Cet automne, le groupe devrait retourner en studio travailler sur son deuxième album, qui devrait avoir quelques pièces plus garage. Raphaël indique que les nouvelles chansons ont le même esprit que celles de Chien noir, mais la lettre, elle, ressemble plus aux membres du groupe. « C’est sûr que quand tu commences un projet, tes influences sont plus apparentes, mais plus tu travailles ton propre son, plus ça vient naturellement. » Vous êtes avertis : le prochain album va sonner comme du Caravane.
J’aurais pu continuer à écouter Raphaël et Dominic pendant encore de nombreuses minutes, mais bon, nos bols de chips et nos bières étaient vides, ce qui signalait le retour à nos activités régulières chacun de notre côté. J’ai quitté le Cercle en remettant Chien noir dans mon iPhone. Je pense qu’avec ces gars-là dans la locomotive avec les autres Galaxie et Gazoline, le rock québécois est entre de bonne mains. Vivement samedi.
Caravane sera au Cercle le samedi 16 mai à 20 heures (portes : 19 h). En première partie, We Are Monroe et The Damn Truth. Quelques surprises attendent les fans. On n’en dit pas davantage, sinon, ça ne serait plus une surprise! Les billets (15 $ + frais) sont disponibles au Cercle, chez EXO et sur lepointdevente.com. Bien sûr, nous serons là!
*** CONCOURS ***
Nous faisons tirer une paire de billets pour le spectacle de samedi. Tout ce que vous avez à faire, c’est aimer notre page Facebook et nous dire, dans le billet qui parle de cette entrevue, qui a réalisé Chien noir. Question facile, non? Nous indiquerons le nom des gagnants vendredi à midi.
Plusieurs personnes ont été intriguées la semaine dernière quand le Festival d’été a annoncé qu’une nouveauté serait dévoilée aujourd’hui. Assez pour que nos amis communicateurs du Festival insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas de l’annonce de l’artiste qui se produira le 18 juillet (on veut Neil Young… mais on ne l’aura pas?).
Voilà, le chat est sorti du sac ce matin : question d’attirer l’attention sur le FEQ et de mieux le faire connaître, le Festival lance, avec la collaboration de Sirius XM et l’Office du tourisme de Québec, la série Pop-UP FEQ.
En gros, il s’agit de prestations surprises dans des lieux inusités avant et pendant le FEQ. Des spectacles gratuits d’une vingtaine de minutes, question de piquer notre curiosité. Des indices seront dévoilés le jour même de la prestation afin d’aider les festivaliers à trouver l’heure et le lieu.
Le premier Pop-Up aura lieu à Toronto cette semaine, puis une dizaine d’autres auront lieu à Québec.
À suivre.
Depuis le temps qu’on demande ce genre de spectacles, les voilà. Nous serons à l’affût!