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  • Critique : Jake Bugg – « Shangri La »

    Jake Bugg - Shangri La

    Tiens, tiens, juste au moment où on allait fermer les livres et préparer les rétrospectives de fin d’année, voilà que le jeune Bugg nous arriver avec un deuxième album ma foi fort divertissant! Son premier album, qui nous a fait découvrir un jeune virtuose du folk-rock qui a conservé juste assez de naïveté pour nous être sympathique, a connu un immense succès en Europe. Et il s’est plutôt bien vendu de ce côté-ci de l’Atlantique! Faut dire que le fait d’être encensé par le frère Gallagher talentueux, ça aide.

    Enregistré aux États-Unis en compagnie du réalisateur Rick Rubin, Shangri La offre un son beaucoup plus près de Nashville que du Nottingham natal de Bugg. Les pièces rock rockent plus, les pièces folk folkent plus et la voix nasillarde de Bugg n’a jamais été aussi pertinente.

    Quand Bugg bouge, il ne fait pas les choses à moitié : Que ce soit dans la rock n’ roll There’s a Beast and We All Feed It, dans l’ultrarapide Slumville Sunrise ou dans la punkette What Doesn’t Kill You, on tape joyeusement du pied. C’est sec, c’est cru, on voit que Rubin s’est concentré sur l’essentiel. Jake Bugg n’a pas besoin d’artifices pour déplacer de l’air et on lui a laissé tout l’espace nécessaire. Et Kingpin. Celle-là, les frères Gallagher auraient certainement aimé l’écrire.

    Même s’il rocke bien, il faut admettre que Bugg est à son meilleur quand il chante le folk. Il y a encore de la graine de Dylan chez ce jeune homme. Qui plus est, il a gagné en maturité, ce qui paraît dans ses ritournelles. Me and You est simplement magnifique. A Song About Love est une superbe chanson tout en douceur qui aurait toutefois mérité que Bugg s’efforce de ne pas trop mâcher ses mots.

    Alors qu’on craignait que le jeune Bugg se ferait bouffer par la machine ou que la tête se mettrait à enfler, il semble que rien de tout ça ne s’est produit. Au contraire, le jeune homme, qui n’a que 19 ans, nous propose un maudit bon album bien ficelé qui ne réinvente peut-être pas la roue, mais qui est composé d’excellentes pièces mises en valeur par un ordre judicieusement choisi. Qu’il joue du rock ou du folk, qu’ils ose un peu de folk ou un brin de punk, tout ce qu’il touche est tout simplement réussi.

    Beau cadeau de fin d’année.

    [youtube http://youtu.be/p4wTRbW0aos&w=480]

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    20 novembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Jake Bugg, novembre 2013, Shangri La
  • Critique : Dead Obies – « Montréal $ud »

    Dead Obies - Montréal SudVous avez probablement remarqué, les albums de hip hop et de rap sont rares sur ce blogue. On a tous un ou deux genres musicaux qu’on aime un peu moins que les autres. Pour certains, c’est le country. Pour d’autres, c’est la musique dite classique. Moi, j’ai du mal avec deux genres : le métal et le hip hop.

    Certains artistes réussissent à me tirer hors de ma zone de confort. Par exemple, j’ai un petit faible pour The Roots, que j’ai particulièrement apprécié à Bonnaroo en 2012. Cargo Culte m’est apparu fort sympathique. Vous pouvez maintenant ajouter Dead Obies à cette courte liste.

    Le collectif composé de cinq MC spécialistes des battle raps et d’un producteur vient de faire paraître Montréal $ud, un album au rap métissé à un point tel qu’il arrive parfois qu’on ne comprend plus les paroles balancées dans un franglais qui sert plus la musique que l’inverse. Oui, ça a ses défauts, on perd parfois le fil, mais c’est tellement rythmé!

    Montréal $ud, c’est surtout un album de moods, d’ambiances, un album bien de son temps, très sombre, qui sonne beaucoup plus américain qu’européen (dans mon cas, c’est tant mieux). La production est impeccable, chaque sonorité a un rôle à jouer dans un ensemble réfléchi, peaufiné. C’est comme le débit des rappeurs, le flow, comme ils disent. Chacun apporte son style, sa voix, son attitude. Cette variété permet au groupe de nous offrir un album de près de 80 minutes sans redite apparente.

    L’album est divisé en trois « mouvements » : la banlieue sale, que nos comparses ont hâte de quitter, le party en ville, puis le lendemain de veille. Chaque mouvement a son son, son ambiance. La transition entre chaque mouvement est sans faille, surtout sur D.O.E. (Dead Obies Epress), qui se trouve entre Runnin’ et l’irrésistible Montréal $ud, une pièce cool et mollo qui met en lumière tout le talent qui se trouve chez les membres du collectif.

    D’autres pièces sont remarquables. Je pense entre autres à In America, avec son rythme langoureux et ses échantillons de guitare hypnotique. Une autre pièce sans faille parmi tant d’autres.

    Paraît que leurs shows sont impeccables. En tout cas, leur lancement a été ze talk of the town. Pas de mal à comprendre après avoir écouté l’album.

    Si vous croyez encore que le rap, c’est pas de la musique, écoutez cet album. Vous en ressortirez transformés.

    [youtube http://youtu.be/ZLgsSG_jSC0&w=480]

    Site Web : http://www.deadobies.com

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    16 novembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Dead Obies, Montréal $ud, novembre 2013
  • Bonjour tout le monde!

    Une rage de dents m’a quelque peu ralenti ces derniers jours. Demain, je vous promets une critique de l’excellent album Montréal Sud, de Dead Obies. Stéphane Desjardins a aussi une critique en route. Et je vais élaborer sur l’entrevue que j’ai donnée à Radio-Canada au sujet du Festival d’été de Québec.

    Au fait, j’ai commencé à compiler mes palmarès de fin d’année! J’ai pas terminé, mais j’ai déjà mis de côté quelques excellents disques. C’était donc une maudite bonne année! 🙂

    Allez, à vendredi! 🙂

    Jacques Boivin

    14 novembre 2013
    Nouvelles
  • Critique : Cut Copy – « Free Your Mind »

    Cut Copy - Free Your MindLes Australiens de Cut Copy sont de retour avec un quatrième album, Free Your Mind, qui joue « safe ». La bande de Melbourne, qui nous a donné les bijoux pop Feel the Love, Hearts on Fire, Need You Now et When I’m Going, ) a décidé de se cantonner dans une électropop qui ne réinvente pas grand chose, mais que Dan Whitford et ses comparses maîtrisent à la perfection.

    Bien sûr, il y a la petite chanson pop obligatoire sur chaque album de Cut Copy (Dark Corners & Mountains Tops, qui semble avoir été enregistrée dans un garage, mais il y a aussi Walking in the Sky, qui aurait tellement bien mis un point final sur ce disque…), mais le reste se veut électro et dansant à souhait. Toujours pas de miracle du côté des paroles, mais ce n’est pas ce qu’on demande à Whitford. On veut du rythme, on veut danser, on veut courir, on veut bouger.

    Là-dessus, il faut rendre à César ce qui lui appartient : Free Your Mind, malgré sa redondance, fait la job.

    À mettre dans votre iPod quand vous courrez au froid cet hiver.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=xPRJVKtrCCk&w=480]

    Ma note : offset_6

    Jacques Boivin

    7 novembre 2013
    Albums
    6/10, Albums, Cut Copy, Free Your Mind, novembre 2013
  • Critique : Mark Berube – « Russian Dolls »

    BONAL027_Cover_HRIl y a des albums qu’on a envie d’analyser, pour lesquels des critiques de plusieurs centaines de mots ne permettent pas de faire complètement le tour. D’autres dont on fait le tour en trois ou quatre phrases tellement ils sont simples.

    Puis il y a des albums, comme Russian Dolls, de l’auteur-compositeur-interprète montréalais d’adoption Mark Berube, qui laissent tout simplement sans voix à la première écoute. J’vous jure! Après les dernières notes de Beer Garden, j’avais la bouche grande ouverte. Et sans aucune hésitation, j’ai relancé le disque. Puis je l’ai relancé encore. Et encore.

    Et si cet album en apparence sans prétention, qui dure à peine 34 minutes et demie, était le remède parfait à la grisaille de novembre? Onze pièces d’une rare beauté, d’un alliage de folk et de nombreux genres (ska, jazz, pop indé) qui s’écoutent avec ravissement l’une après l’autre. Un accompagnement parfait de la complice de Berube, Kristina Koropeci, et une participation bien sentie de Katie Moore, notamment sur Queen and Country. Des orchestrations qui rappellent à la fois les flashes de génie de Dan Mangan et la sensibilité de Patrick Watson tout en demeurant plus folk que symphonique. Des moments épiques qui donnent des frissons comme sur Mississipi Prom. Une merveille d’indie pop sur Another Century. Un mélange juste de douceur et d’intensité, comme une douce brise qui ralentit la chute des dernières feuilles et des premiers flocons.

    Je suis toujours sans voix. Mais je suis toute ouïe. Un des meilleurs albums que j’ai écoutés en 2013, sans aucune espèce d’hésitation. Gens de Québec, Mark Berube sera au Cercle le 30 novembre. Je pense que je vais avoir besoin d’une gardienne.

    [youtube http://youtu.be/_UZXjLQoBBY&w=480]
    Site Web : www.markberube.com

    Ma note : offset_9

    Jacques Boivin

    5 novembre 2013
    Albums
    9/10, Albums, Mark Berube, novembre 2013, Russian Dolls
  • Critique : Arcade Fire – « Reflektor »

    arcade-fire-reflektorOh, ce qu’on avait hâte d’entendre le successeur de The Suburbs, ce disque qui a propulsé le collectif montréalais Arcade Fire dans la stratosphère du rock. Les attentes étaient stratosphériques et le rouleau compresseur marketing qui a précédé la sortie de l’album en a énervé plus d’un.

    Bon, vous l’avez sûrement lu quelque part, James Murphy, du très dansant LCD Soundsystem, a coréalisé l’album. De plus, vous avez sûrement entendu parler des voyages du groupe en Haïti, autant sur le plan humanitaire que culturel. Ce genre d’association influence son homme, on savait donc que le groupe avait évolué et qu’on n’aurait pas droit à un Suburbs, deuxième partie.

    Si vous avez entendu le premier extrait, Reflektor, vous avez déjà une petite idée de l’orientation qu’ont pris les membres du collectif. Mais vraiment, une toune de huit minutes ne rend pas justice à cet album double de 76 minutes qui passe allègrement d’un genre à l’autre tout en gardant un fil conducteur (la légende d’Orphée).

    L’album s’ouvre avec la pièce titre, Reflektor, longue, langoureuse, dansante à souhait. Après une We Exist qui respecte une forme plus traditionnelle se succèdent Flashbulb Eyes et Here Comes the Night Time, deux chansons irrésistiblement inspirées des Caraïbes. Dans Normal Person, Win Butler se prend à la fois pour Elvis et Mick Jagger. You Already Know est probablement la plus suburbienne des pièces de Reflektor, mais elle prépare bien la petite bombe Joan of Arc où Régine Chassagne rend Jeanne d’Arc sexy. C’est sur cette note que se termine le disque 1.

    Le deuxième disque s’ouvre sur une reprise de Here Comes the Night Time toute en douceur, qui prépare bien le duo Awful Sound (Oh Eurydice) et It’s Never Over (Oh Orpheus). Vous aurez compris que des chansons qui semblent plus faibles à première vue ont leur utilité : elles mettent la table à de petites bombes qui explosent dans nos oreilles au grand plaisir de l’auditeur. Celle d’Awful Sound est de loin ma préférée. Les guitares sont sublimes, ça tape sur les tambours avec frénésie, Butler chante doucement et tout à coup, PAF! Refrain incroyablement accrocheur, mélodie beatlesque et deuxième couplet au mur du son qui rappelle A Day in the Life. À la fin, on dirait même que George est revenu d’entre les morts pour jouer de la guitare pendant des na na na (qui ne durent qu’une trentaine de secondes, tout de même…). Les Beatles rencontrent Edward Sharpe? Ouais!

    Porno, qui suit ce duo, a ce petit côté ballade sombre des années 1980 qui devrait plaire aux gens de ma génération, surtout qu’elle permet à Win Butler de se la jouer un peu crooner, avant de retomber dans l’ambiance carnavalesque avec une Afterlife qui va faire danser bien des gens lors de la prochaine saison des festivals. L’album se termine avec une Supersymmetry en guise de bonne nuit et de générique de fin.

    On pourra reprocher bien des choses à Arcade Fire, dont le côté un peu inégal de cette offrande, qui, outre le fait que certaines chansons ne semblent servir qu’à mettre la table pour les suivantes, comporte tout de même quelques longueurs. Neuf chansons sur treize dépassent les cinq minutes. Dans un monde où on s’est vraiment habitué aux chansons de moins de quatre minutes, c’est beaucoup.

    Par contre, ça a permis aux membres du groupe d’expérimenter. De prendre leur temps. D’installer leurs personnages, leurs histoires. Jouer avec les rythmes comme d’autres jouent avec les émotions. Si The Suburbs était un album cérébral qui s’adressait à la tête, Reflektor est un album animal qui s’adresse à l’ensemble du corps.

    Même si ce n’est pas l’album de l’année, ni même le meilleur album d’Arcade Fire, il s’agit d’un quatrième excellent album pour le groupe de Montréal. Une belle évolution pour un groupe qui refuse de faire du surplace. Les autres albums ont bien vieilli, celui-ci devrait également être meilleur avec le temps.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=r75BFcH4u2k]

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    3 novembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Arcade Fire, Octobre 2013, Reflektor
  • Critique : Paul McCartney – « New »

    paul-mccartney-new-hbnt-10On reproche souvent à Paul McCartney son total manque de constance. On le sait capable de nous donner le meilleur comme le pire (Où est le soleil quelqu’un?).

    Son dernier album pop, Memory Almost Full, faisait partie du bon stock et comptait d’excellents moments. Son album de reprises jazz en comptait de moins bons.

    On était donc en droit de se demander dans quelle catégorie tomberait New, surtout qu’il y avait certains faits inquiétants, comme ce besoin de s’entourer de quatre réalisateurs différents et cette sensation d’entendre Penny Lane quand on entend la pièce-titre.

    Eh ben voilà, rien à craindre, c’est à un McCartney particulièrement en forme qu’on a droit sur New, un album aux influences diverses où le prolifique Beatle semble plus actuel que jamais tout en multipliant les clins d’oeil à ses créations passées. Surtout, jamais on n’a l’impression d’avoir affaire à un homme de 71 ans.

    L’album s’ouvre sur Save Us, un vrai rock n’ roll qui rappellera Only Mama Knows (Memory Almost Full). On dirait que Sir Paul voulait montrer à Alex Kapranos (Franz Ferdinand) qu’il était capable lui aussi de faire danser les jeunes filles… et les moins jeunes! Alligator aurait été approprié sur n’importe quel album de Paul et des Wings des années 1970.

    Queenie Eye a un petit côté coloré que n’auraient pas détesté les autres membres des Beatles. Early Days fait un peu penser à Mother Nature’s Son.

    Après New, la chanson qui n’a rien de nouveau (si on écoute les paroles, c’est voulu), se trouve ze extra-terrestre de l’album, qui a fait reculer plus d’un critique jusqu’à maintenant, mais qui, à mon avis, est le morceau le plus intéressant de cette offrande : Appreciate. C’est un peu comme si Sir Paul avait écouté du Beta Band avant de se rendre en studio. C’est hypnotique, ultra-atmosphérique, c’est complexe, c’est cool sans jamais être froid et le refrain donne le goût de hocher la tête avec une énergie contagieuse. Seul hic : la pièce détonne un peu sur un album sympa, mais assez conventionnel. Mais franchement, peut-on reprocher à McCartney de se promener champ gauche une fois de temps en temps?

    Everybody Out There est un autre de ces airs typiquement McCartney, très pop et entraînant. Hosanna est une jolie ballade, mais elle ne passera pas à l’histoire.

    I Can Bet est du pur Wings. C’est rythmé, c’est cool et le refrain est accrocheur. Et le pont mène direct à un petit solo… de clavier! Looking at Her est une autre de ces chansons un peu champ gauche par son instrumentation (très lourde en synthés), mais qu’on reconnaîtrait de toute façon par sa mélodie.

    Road, qui clôt l’album, est une autre ballade, mais celle-ci est riche et complexe et semble montrer que McCartney a encore plein de choses à nous dire… et qu’il refuse de vieillir. Tant mieux.

    En gros, New constitue un autre excellent album pour Paul McCartney dans une discographie qui en compte plusieurs (tout en comptant quelques trucs beaucoup moins intéressants). Les jeunes qui souhaitent faire de la musique devraient tendre l’oreille.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=fv3syIA5AYM&w=480]

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    15 octobre 2013
    Albums
    8/10, Albums, New, Octobre 2013, Paul McCartney
  • Critique : Kenny Rogers – « You Can’t Make Old Friends »

    Rogers You Can't MakeOK, j’avoue, un disque de Kenny Rogers aux côtés de CHVRCHES et Random Recipe, ça peut avoir l’air un peu bizarre. D’un côté, vous avez ces jeunes qui font cette musique énergique, métissée, de l’autre, vous avez ce crooner country-pop que vous connaissez parce que vos parents en faisaient jouer dans le vieux 8 pistes du pick-up.

    En fait, non, vous ne savez même pas de quoi je parle quand je parle de vieux 8 pistes du pick-up. 😉

    Une cassette 8 pistes, ça ressemble à ça. Oui, on en a fait du chemin depuis!

    Oh que mes parents m’ont cassé les oreilles avec ça! Mais bon, avoir un père qui aime Elvis et Kenny et une mère qui aime le disco, ça ne m’a pas trop traumatisé!

    Tout ça pour dire que bon, j’aime bien Kenny Rogers et ça dépasse le trip ironique de chanter The Gambler. J’ai d’ailleurs eu la chance de le voir à Bonnaroo en 2012, où il était devant les enfants de ses fans habituels. J’en garde un excellent souvenir.

    Revenons en 2013, si vous le voulez bien. Monsieur Rogers a 75 ans bien sonnés et il nous offre une nouvelle galette, You Can’t Make Old Friends, où il rajeunit facilement de 30 ans. Bien sûr, il y a la chanson titre, qu’il chante en duo avec Dolly Parton, qui pourrait devenir un hit dans les CHSLD de la province, ou ‘Merica, où Rogers fait dans le patriotisme dégoulinant. Mais sinon, le bonhomme nous offre un album de country-pop très actuel et accessible où il se permet de rocker très solide (Turn This World Around), d’entonner quelques mots en espagnol (Dreams of the San Joaquin) ou de s’amuser avec Buckwheat Zydeco (Don’t Leave Me In The Night Time), tout en gardant cette voix chaleureuse qui a fait sa renommée.

    Non, Rogers ne réinvente pas la roue. Il ne se réinvente pas lui-même. Mais avec You Can’t Make Old Friends, il montre qu’il est encore capable de faire de la bonne musique pas trop pépère qui s’écoute très bien en mp3. Pas pire pour un gars qui a probablement vendu plus de vieux 8 pistes que la majorité des artistes actifs à l’époque.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=kTmi6v0Sy2s&w=480]
    Site : http://kennyrogers.com

    Ma note : offset_7

    Jacques Boivin

    10 octobre 2013
    Non classé
  • Critique : Lissie – « Back to Forever »

    Lissie Back To ForeverJ’ai entendu Lissie (née Elisabeth Maurus) pour la première fois il y a deux ou trois ans. Elle interprétait Bad Romance, de Lady Gaga. Guitare-voix. Une méchante voix un peu rauque, mais très puissante. C’était assez pour attiser ma curiosité. Je me suis procuré son premier album, Catching a Tiger, un album folk-pop prometteur.

    Puis cet été, j’ai entendu les deux premiers simples de Back to Forever. Le premier, Shameless, annonçait une Lissie plus vraie que nature, qui se jouait du star système, et Further Away (Romance Police), une chanson rock extrêmement puissante qui n’est pas sans rappeler les meilleurs moments de Stevie Nicks. Le genre de chanson qu’on écoute en mode répétition en roulant à toute vitesse sur l’autoroute.

    Si on ajoute The Habit, qui ouvre l’album et précède les deux chansons susmentionnées, on a une entrée en matière plutôt explosive. Et c’est tout naturellement que nos oreilles en demanderont plus. Le problème, c’est qu’aussitôt Shameless passée, on tombe dans la guimauve et les ballades sirupeuses (They All Want You et Sleepwalking) qui viennent briser le rythme. Oui, Lissie a toute une voix et un registre impressionnant et dans ce domaine, elle n’a pas grand chose à envier aux chanteuses à voix – en fait, dans ce domaine, elle est de loin supérieure à une Ellie Goulding -, mais elle n’y est pas à son meilleur. On voudrait qu’elle se tienne un peu moins au milieu du chemin et qu’elle rocke un peu plus, que ce soit champ gauche ou non.

    Parfois, on peut trouver les paroles un peu téteuses, comme dans I Don’t Wanna Go To Work. Ben oui, fille, t’as brossé hier soir pis tu feeles pas pour entrer travailler à matin. Tu me pardonneras de pas trop m’identifier à toi, j’ai plus vingt ans, ça fait longtemps que je ne bois plus mes peines d’amour.

    J’y suis peut-être allé un peu fort avec les ballades. Mountaintop Removal vient comme me faire mentir (un peu). Lissie entonne le refrain avec une telle hargne, une telle intensité, on ne peut qu’être séduit. Mais bon, ça prend une exception ou deux, hein? D’ailleurs, elle me redonne raison immédiatement après avec Love in the City.

    Il reste encore quelques bons moments à cet album, dont I Bet On You, une belle pièce pop qui devrait se retrouver sur de nombreuses radios américaines, Cold Fish, un folk-rock plus rock que folk, et Can’t Take it Back, qui rocke à peu près autant que les deux premières pièces de l’album.

    Le résultat une fois les dernières notes de la pièce titre, qui clot l’album? Une drôle d’impression. On a envie de retourner écouter sans arrêt Further Away et Shameless, qui sont vraiment les deux meilleures pièces de l’album. On a envie de sacrer Mountaintop Removal dans la liste de slows de fin de soirée. Mais le reste n’est pas inoubliable.

    C’est le principal défaut de l’album : deux chansons grandioses, dix chansons correctes.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=Q0FAPa7lNss&w=480]
    Site Web : http://www.lissie.com

    Ma note : offset_5

    Jacques Boivin

    9 octobre 2013
    Albums
    5/10, Albums, Back to Forever, Lissie, Octobre 2013
  • Critique : Random Recipe – « Kill the Hook »

    Random Recipe Kill The HookLa question se pose : Y a-t-il plus montréalais que Random Recipe? Un peu de bordel, beaucoup de métissage, tout en demeurant accrocheur et rassembleur. Exactement le genre de mélange qu’on aime. Après un premier album qui les a fait connaître, nous étions tous très curieux d’entendre où le quatuor mené par Frannie la chanteuse et Fab la rappeuse allait nous mener.

    Eh ben voilà, le deuxième album de Random Recipe, Kill The Hook est maintenant disponible chez votre disquaire préféré et si vous attendiez ma bénédiction pour l’acheter, aussi bien vous le dire sans détour : cessez de lire et garrochez-vous.

    L’album commence très tranquillement avec une Pen and Ink lente et un brin féérique. Un genre de trip psychédélique en total contraste avec Hamburg, qui saura plaire aux fans de la première heure. Le flow des couplets s’harmonise à la voix tendre des refrains. Nos amis sont en forme et c’est tant mieux.

    Mais c’est une fois les dernières notes d’Hamburg passées que le fun commence vraiment. Au métissage entre le folk et le rap s’ajoutent des claviers d’une grande richesse et des rythmes dansants (Dimples), une attitude amusante à la Santigold (Big Girl), des déluges de mots (Beautiful Connection), des collaborations fructueuses (Sultan et Traffic) et beaucoup de fun (Joy).

    L’enrobage de claviers n’enlève rien à la voix chaude de Fran, ni au débit cool de Fab. Au contraire, cette petite touche additionnelle ajoute de la valeur aux chansons. Les refrains gagnent en profondeur, les raps gagnent en rythme, et nos oreilles en sortent grandes gagnantes.

    Le titre Kill the Hook pourrait nous laisser croire que Random Recipe allait se faire moins accrocheur, moins pop. Pourtant, c’est exactement le contraire qui arrive. Après quelques écoutes, on en redemande. On devient accro. Cet album crée une grave dépendance.

    Et Suave… Suave… c’est trois minutes d’été à emporter!

    À entendre. Pis à voir (notamment au Cercle, le 18 octobre prochain). Pis à réentendre.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=Zf8mniGkFLo&w=480]
    Site Web : http://www.randomrecipe.ca/

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    7 octobre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Kill The Hook, Octobre 2013, Random Recipe
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