ecoutedonc.ca

ecoutedonc.ca

archives
  • Accueil
  • Site original
  • Critique : Jimmy Hunt – « Maladie d’amour »

    jimmy hunt maladie d'amourY’a pas à dire, la première écoute de cette nouvelle offrande de Jimmy Hunt est plutôt déroutante. On s’était habitués à des pièces folk légères comme Motocross, une pièce comme Antilope, sombre, électrique et atmosphérique, a de quoi sortir l’auditeur de sa zone de confort.

    C’est ça, Maladie d’amour. Un album qui nous amène là où on ne s’y attendait pas, qui laisse tomber la facilité des petites ritournelles pour nous offrir un son nettement plus recherché. Même si Hunt a encore sa voix et son attitude de jeune voyou lorsqu’il chante l’amour à Denise ou à Marie-Marthe, la musique, de son côté, nous fait voyager loin. Les guitares et les synthés ont du mordant et du groove (écoutez Nos corps, savoureuse et sensuelle), les rythmes sont envoûtants ou dansants (on se laisse aller allègrement sur Rêver souvent), sérieux, on prend son pied. Emmanuel Éthier et Christophe Lamarche-Ledoux, sur qui Hunt comptait pour mettre de la viande autour de son délicieux os, ont accompli leur mission.

    Seul reproche : un petit creux de vague au milieu de l’album, avant de terminer en beauté en nous faisant presque pleurer avec une superbe Maladie d’amour, une guitare-voix formidable, et en nous faisant littéralement lancer nos vestes pour danser sous la boule en miroir avec Christian Bobin, morceau délectable aux accents disco.

    Avec Maladie d’amour, Jimmy Hunt a vraisemblablement voulu surprendre. On aurait pu ne pas vouloir suivre tellement ce virage était prononcé. Pourtant, c’est exactement le contraire qui se passe. À la surprise de la première écoute succède une envie de goûter plus longuement cette galette. De la grande classe.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=FxpUzKRLSYo&w=480]
    Site Web : http://jimmyhunt.bandcamp.com/

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    5 octobre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Jimmy Hunt, Maladie d’amour, Octobre 2013
  • Critique : Basia Bulat – « Tall Tall Shadow »

    Basia-Bulat-Tall-Tall-Shadow

    L’auteure-compositrice-interprète torontoise Basia Bulat nous propose, ces jours-ci, son troisième album, Tall Tall Shadow, une offrande folk tout en douceur qui devrait satisfaire les fans du genre, tout en y ajoutant une pincée d’accessibilité qui devrait permettre à Bulat d’aller se chercher de nouveaux fans.

    L’artiste donne le ton dès la pièce titre, qui ouvre l’album. Tall Tall Shadow débute sur une mélodie au piano électrique, qui laisse rapidement le haut du pavé à la voix de Bulat, particulièrement soul pour l’occasion. La production, signée Bulat, Mark Lawson (qui a produit The Suburbs, d’un certain Arcade Fire) et Tim Kingsbury (dudit Arcade Fire), est impeccable et met en valeur la jeune artiste.

    Cet album ne fait jamais dans la facilité. Des chansons qui peuvent paraître monotones à la première écoute se laissent découvrir et apprécier lentement (Five, Four et It Can’t Be You sont de bons exemples). Les chansons plus rythmées sont très réussies, plus particulièrement Promise Not to Think About Love avec ses clap clap qui donnent le goût de danser, ou Wires, qui commence doucement mais qui prend rapidement beaucoup de rythme.

    La deuxième partie de l’album se veut beaucoup moins rythmée, mais les pièces ne sont pas moins intenses. La voix de Bulat dans Never Let Me Go donne des frissons.

    Tall Tall Shadow est un album franc et vrai qui se savoure doucement et qui prend vraiment toute sa valeur après plus d’une écoute. C’est comme une bière très maltée : ça prend un bout à apprécier, mais après, on ne veut plus rien savoir de la blonde à 6 $ la caisse de 6.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=gIhbxOlUIqc&w=480]
    Site Web : http://basiabulat.com/

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    4 octobre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Basia Bulat, Octobre 2013, Tall Tall Shadow
  • Critique : Gaëtan Roussel – « Orpailleur »

    Gaetan Roussel - OrpailleurCe qu’il est loin le temps où Roussel nous emmenait au vent avec ses potes de Louise attaque! Son premier album solo, Ginger, a été encensé par la critique et Roussel est devenu un des artistes les plus cool et branchés de France. Il est vrai que Ginger avait une certaine aura. C’était un album lumineux et festif sorti d’une France un peu tristounette.

    Orpailleur est toujours aussi pop et accessible, mais Roussel laisse aussi beaucoup de place à l’introspection. Non, le bonhomme n’a pas sombré dans la déprime et les pleurs, ne vous inquiétez pas. C’est juste un album plus… mature (pour ce que ça veut dire…).

    Orpailleur ouvre avec une chanson qui reprend pas mal là où Ginger nous avait laissés. La simplicité sonne comme du pur Roussel, guitares omniprésentes en moins, claviers, cordes et rythmes complexes en plus. Ironique qu’une des chansons les plus complexes de l’album soit ainsi intitulée. Vous avez probablement déjà entendu Éolienne, rassurante pour ceux qui ont peur du changement. Parmi les autres chansons, on voudra écouter Par-dessus tes épaules, avec son rythme reggae langoureux, fera frissonner les demoiselles, Poésie, qui s’apprécie comme une vieille pièce de trip-hop, ainsi que la soul accrocheuse de We Will Be Strong.

    Les chansons plus entraînantes ont un gros défaut : elles auraient pu se trouver sur Ginger et elles n’auraient pas détonné. Ça sent un peu la redite, le pilote automatique. Quand on sait que Roussel n’aime pas trop les recettes, ce qui l’a un peu forcé à se réinventer à plus d’une reprise, c’est inquiétant. Cependant, les chansons que j’ai nommées au paragraphe précédent sont magnifiques. Les paroles sont toujours aussi simples, à la limite simplistes, mais le coeur et l’authenticité y sont. C’est quand il sort des sentiers qu’il a lui-même battus que Gaëtan Roussel est à son meilleur.

    Il y a du maudit bon matériel sur Orpailleur. Malheureusement, l’impression de redite gâche un peu notre plaisir. C’est dommage. Mais bon, Roussel nous a quand même donné un bon album. Qu’on va réécouter de temps à autre. N’est-ce pas tout ce qui compte?

    [vimeo http://vimeo.com/68761711]

    Ma note : offset_6

    Jacques Boivin

    1 octobre 2013
    Non classé
  • Critique : Misteur Valaire – « Bellevue »

    Misteur Valaire - BellevueNos amis champions de la fusion électro-cuivres sont de retour avec un nouvel album qui reprend exactement là où Golden Bombay nous avait laissés il y a quelque temps.

    Sur le plan musical, c’est toujours aussi festif et dansant et comme on a pu le constater au spectacle de lancement, c’est toujours aussi explosif sur scène (là où le groupe est à son meilleur). Le groupe est même allé plonger dans ses racines plus instrumentales. Heureusement, les gars n’ont pas oublié de trouver quelques angles nouveaux pour éviter de tomber dans la redite (ce qui aurait été dommage).

    Quelques bonnes collaborations, certaines volontaires (Jamie Lidell, Heems et Milk & Bone), d’autres à l’insu des victimes (Stephan Lebeau sur La nature à son meilleur), ajoutent du piquant à l’album.

    Mention spéciale à El Kid, qui vous dresse les poils partout sur le corps.

    Les fans apprécieront. Ça va danser cet automne.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=G2wDb_Keh-s&w=480]

    Ma note : offset_7

    Jacques Boivin

    30 septembre 2013
    Albums
    7/10, Albums, Bellevue, Misteur Valaire, septembre 2013
  • Spectacle : Portugal. The Man, 26 septembre 2013

    Portugal. The Man

    Jeudi dernier, je suis monté à Montréal faire une petite saucette à Pop Montréal, question de voir un de mes groupes préférés à l’heure actuelle, Portugal. The Man. Je les avais vus brièvement à Osheaga en 2012 et je m’étais promis de retourner les voir s’ils revenaient dans le coin. Chose promise, chose due, les voilà qui se pointent au Corona, et nous étions parmi les premiers dans la file afin d’avoir un bon spot pour voir John Gourley et ses comparses. Et un bon spot en maudit nous avions!

    John Gourley, Portugal. The Man

    Ça a commencé sur les chapeaux de roues : le groupe a ouvert avec Purple, Yellow, Red, and Blue, un des succès de leur plus récent album, l’excellent Evil Friends. Dès le départ, on sent l’énergie qui se dégage et la foule massée au parterre d’un Corona (Virgin Mobile) plein à craquer a chanté, dansé, levé le poing. C’est le bonheur total, surtout qu’en spectacle, les chansons de trois minutes deviennent des envolées psychédéliques où Gourley malmène sa guitare en se réfugiant près de ses amplis.

    C’est mon seul bémol à propos de ce spectacle. Gourley est manifestement un gars timide. Il tremble en disant « Thank You » (ce qu’il fait rarement, laissant à Zach Carrothers, le sympathique bassiste, le soin de s’adresser une ou deux fois à la foule) et a du mal à regarder devant lui lorsqu’il chante. Ça n’en fait pas moins un redoutable guitariste à la voix d’or. Qui sait, un jour…

    Portugal. The Man

    En tout cas, les gars ne perdent pas de temps. PYR&B à peine terminée, on passe à un extrait d’In the Mountain in The Cloud (vous savez, ce fameux album qui m’a incité à lancer ce blogue?), l’excellente All Your Light (Times Like These). Les gars ont ensuite alterné entre le vieux stock (ils ont quand même sept albums à leur actif, les petits gars – les chansons tirées de The Majestic Majesty ont eu leur effet sur une foule composée en majeure partie de grands connaisseurs) et les chansons d’Evil Friends, toutes plus rock que sur disque. Ça sentait bon le printemps à côté de moi, les plus vieux se sont partis un petit moshpit le temps d’une toune, un gars et une fille ont fait un peu de surf, les gars faisaient du headbanging à l’unisson, les filles se déhanchaient et on chantait les refrains puissants et fédérateurs du groupe en se foutant de fausser ou non. La JOIE.

    Kane Ritchotte donne son 110 %.

    Petite parenthèse à l’intention de mes amis spectateurs. Je ne sais pas si c’était le fait de me trouver avec une tonne de fans finis de P.TM, mais j’ai été agréablement surpris du respect réservé au groupe par les fans. Bien sûr, j’ai vu plein de gens prendre une tonne de photos, mais c’était plus dans un contexte « wow, faut que je garde un souvenir de ce moment » plutôt que dans l’idée de sacrer le show au complet sur YouTube deux jours plus tard. En fait, personne dans mon entourage ne filmait, ce qui est extrêmement rare de nos jours. Vraiment, chapeau (je vais le lever une deuxième fois tout à l’heure).

    Portugal. The Man

    En tout, c’est un spectacle généreux de près de deux heures de musique folle que nous ont offert les membres groupe. Après avoir joué une deuxième version beaucoup plus funky et déjantée de Purple, Yellow, Red, and Blue, ils sont revenus pour un rappel très beatlesque en mélangeant The Devil et Helter Skelter (j’adore leur version) et en faisant des na na na à la Hey Jude sur une Sleep Forever tellement puissante que j’en ai versé quelques larmes. Gourley et Carrothers semblaient émus eux aussi. Sans doute mon show préféré de 2013 jusqu’à maintenant. De loin.

    How Sad : Belle découverte

    How Sad

    Pour ouvrir le bal, nous avons eu droit à une prestation du quatuor montréalais How Sad, venu nous interpréter les pièces de son EP Indian Summer.

    Le groupe, formé en 2012, compose de belles chansons pop vitaminées, mais c’est surtout Harris, le chanteur, qui se fait remarquer en spectacle avec ses gestes théâtraux. Ce qu’ils nous ont fait entendre semblait prometteur, du moins, c’est ce que la foule semblait croire tellement elle semblait occupée à hocher la tête et à taper du pied.

    Imaginez, les spectateurs écoutaient le spectacle devant eux pendant la première partie plutôt que de placoter avec leurs amis! Oui, on entendait bien les discussions qui se déroulaient à l’arrière, AU BAR, mais en avant, on était là pour le show. PRENDS DES NOTES, CHER PUBLIC QUE JE CÔTOIE HABITUELLEMENT.

    Quant à How Sad, on va les surveiller. Et on va aller les voir si jamais ils viennent nous rendre visite à Québec.

    Jacques Boivin

    28 septembre 2013
    Spectacles
    26 septembre 2013, Corona Virgin Mobile, How Sad, Portugal. The Man, Spectacle
  • Critique : Klô Pelgag – « L’alchimie des monstres »

    klo pelgag alchimieOh, là, là, comme on a de la misère à croire qu’on écoute le premier album d’une jeune femme de 23 ans! Comment dire? C’est tellement riche et complexe, imagé, coloré… c’est si joliment écrit, chanté, joué, arrangé, réalisé et produit!

    OK, je crois que vous savez où je m’en vais, maintenant. Je m’en vais vous parler d’un des meilleurs albums québécois de 2013 (jusqu’à maintenant…), soit le premier album (très attendu) de Klô Pelgag, L’alchimie des monstres. Je dois vous avouer qu’au départ, j’ai lancé cet album à reculons dans mon lecteur. C’est que des chanteuses folk-pop à la voix haute, on commence à en avoir quelques-unes (Arthur, Lacasse…) et il devient de plus en plus difficile de se démarquer.

    Pourtant, après quelques écoutes, on est envoûté par cette ambiance très pop de chambre, où les mélodies joyeuses et entraînantes côtoient des paroles parfois très graves où l’artiste évoque avec moult images les monstres ou la maladie. Cette poésie s’équilibre parfaitement à la musique d’inspiration très baroque, constituée de toutes sortes d’instruments classiques et arrangée de main de maître par le frangin Mathieu Pelgag.

    Il en résulte un album qui débute lentement, le temps d’adapter nos oreilles, mais qui gagne en intensité d’une chanson à l’autre. On a parfois l’impression de jouer dans les platebandes de Feist version Metals, avec un soupçon de Pierre Lapointe et quelques pincées d’artistes des années 1970 comme les Séguin (ah, tiens, la voix de Marie-Claire tiendrait la comparaison). Des chansons comme Le soleil incontinent et Nicaragua (avec ses flutes à bec) sont de petits bijoux sur le plan de la création et je salive à l’idée de les entendre un jour au Grand Théâtre avec l’OSQ. Oui, à ce point-là.

    La chanson qui m’a le plus marqué, Le tronc, est un concentré en 4 minutes et demi de tout ce que Pelgag fait avec brio. Cette chanson est parfaite du début à la fin, que ce soit son début en douceur, sa montée en intensité donne des frissons ou sa chute, brutale et sans appel.

    Je n’en dis pas plus, je laisse le reste à vos oreilles. Allez-vous aimer autant que moi? Je ne vois pas pourquoi on serait en désaccord. Vivement Klô en spectacle cet automne.

    Et l’OSQ, vraiment, appelez-la pour faire un show, ça presse… ça va être aussi magistral qu’avec Patrick Watson. (ah, tiens, une autre comparaison qui se tient…)

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=Y3AwG2NfO6I&w=480]
    Site Web : http://klopelgag.com/

    Ma note : offset_9

    Jacques Boivin

    25 septembre 2013
    Non classé
  • Critique : Thomas Fersen – « Thomas Fersen & The Ginger Accident »

    Thomas Fersen - Ginger AccidentAprès huit albums aussi colorés qu’imaginatifs, Thomas Fersen a décidé de se payer la traite pour ses 50 ans. Pourquoi pas un album aux influences très pop-rock sixties? Pourquoi pas s’amuser avec son riche vocabulaire tout en se déhanchant? Pour ce faire, Fersen s’est offert les services du groupe The Ginger Accident.

    Le résultat? On l’entend dès la première chanson, Donne-moi un petit baiser, tout droit sortie d’une parodie d’un vieux film français des années 1960 avec son big band et ses paroles un peu fofolles. L’inspiration? Les vieilles tantes qui nous demandent tout le temps de leur donner un petit bec.

    C’est comme ça tout le long de cet album amusant, jamais ennuyant, où il faut plus d’une écoute pour saisir toute la richesse de la poésie qui compose l’univers de Fersen. La partie musicale est assurée de belle façon par The Ginger Accident, qui a toujours la note juste et accompagne parfaitement les paroles de notre poète à la voix rauque.

    Si vous aimez les petites chansonnettes amusantes et colorées, vous aurez beaucoup de plaisir avec ce nouvel album de Thomas Fersen. D’un autre côté, si vous vivez avec un fan de Fersen et que vous le trouvez généralement trop tranquille et chanson française, la musique des Ginger Accident devrait vous donner une raison de tendre l’oreille et d’apprécier. Des fois, ça rappelle Belle and Sebastian (La boxe à l’anglo-saxonne). Et vous savez combien j’aime ce groupe…

    Pari réussi!

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=mIWOryxTK7Y&w=480]
    Site Web : http://thomasfersen.fr

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    24 septembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, septembre 2013, Thomas Fersen, Thomas Fersen & The Ginger Accident
  • Critique : Jay Jay Johanson – « Cockroach »

    Jay Jay Johanson CockroachLe crooner suédois à la mélancolie éternelle est de retour! Et il poursuit sur la lancée qu’il avait entreprise il y a deux ans avec Spellbound (qui avait fait partie de mon top 50 annuel). Si Spellbound marquait un retour aux sources relatif en revenant à un son très épuré, mais en étant essentiellement un album acoustique, Cockroach se rapproche des Tattoo, Whiskey et Poison qui ont marqué la fin du dernier millénaire en contrastant la voix unique de Johanson avec un son trip-hop qui n’était pas sans rappeler le Bristol Sound adopté par Portishead, Tricky et Massive Attack.

    Évidemment, Johanson a beaucoup évolué depuis cette période (il a même eu une période dance plutôt difficile à supporter) et sa palette de tons de gris s’est grandement étendue. Il existe bien des chansons comme Mr Fredrikson, qui aurait pu se tailler une place sur les premiers albums, mais il va parfois plus loin, comme sur Orient Express, où on distingue bien chacun des instruments (plutôt que des boucles froides et impersonnelles).

    Malgré la présence de quelques excellentes pièces (les deux pièces susmentionnées, Hawkeye, toute en finesse, Dry Bones, une de ces petites fantaisies a capella que se permet parfois Johanson, Laura, tendre pièce guitare-voix constituant un joli point final), on s’ennuie un peu à l’écoute de cet album. Bon, Johanson n’a jamais été du type jovial et sa mélancolie est un peu sa marque de commerce, mais alors que Spellbound avait assez de qualités pour nous garder attentifs du début à la fin, Cockroach semble surtout un excellent album à mettre en musique de fond lors d’un souper paléo (vous voyez bien que je suis cool et branché!).

    C’est loin d’être un mauvais album, c’est juste un album qui s’écoute bien en faisant autre chose. Et je sais Johanson capable de beaucoup mieux. Petite déception.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=dDbZz5QA2m0&w=480]

    Ma note : offset_6

    Jacques Boivin

    24 septembre 2013
    Albums
    6/10, Cockroach, Critique, Jay-Jay Johanson, septembre 2013
  • Critique : Manic Street Preachers – « Rewind The Film »

    Manic Street Preachers - Rewind The FilmDéjà 15 ans depuis This Is My Truth, Tell Me Yours, le meilleur album du groupe gallois Manic Street Preachers depuis la disparition mystérieuse de leur ancien chanteur Richey Edwards. C’était un album post-britpop superbe sur tous les plans. Les Manics (comme on les appelle affectueusement) ont lancé de nombreux autres albums depuis et les succès critiques se succèdent au rythme des albums.

    Ce n’est pas parce que le trio est plus ou moins connu au Québec qu’on doit se priver du plaisir de vous en parler, surtout que leur petit nouveau, Rewind The Film, est intéressant du fait qu’il se démarque de ses prédécesseurs qui sont tantôt un brin punk, tantôt très pop britannique sur mesure pour Wembley. On n’entend presque pas de guitares électriques, le groupe fait la part belle aux instruments acoustiques et on y trouve de jolies orchestrations qui peuvent étonner quand on connaît le moindrement le groupe.

    Ce qui ne veut pas dire que les Manics se sont mis à jouer de la musique de ma tante. Ce qu’on ressent surtout, c’est que les membres du trio ont vieilli et qu’ils se rendent compte qu’ils n’ont plus 20 ans. Pourtant, le chanteur James Dean Bradfield n’a que 44 ans (on est loin du vieux pet à l’article de la mort). Bon, la mort est omniprésente dans l’oeuvre des Manics (c’était également le cas avant la disparition d’Edwards), alors on n’est pas surpris. Mais c’est la maturité avec laquelle le sujet est abordé qui étonne. Comme si, en reculant le film, on n’y voyait pas que des regrets.

    À écouter : Show Me The Wonder, Rewind the Film (encore plus touchante avec le vidéoclip qui l’accompagne), As Holy as the Soil (That Buries Your Skin) qui est un bel hommage à Edwards, 3 Ways To See Despair… mais l’album est fort égal et s’écoute très bien d’un bout à l’autre. Faut juste pas s’attendre à du gros rock. Cet album des Manic Street Preachers, c’est tout le contraire. Et c’est ce qui fait son charme.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=PwwtOd3pMlk&w=480]
    Site Web : http://www.manicstreetpreachers.com/

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    18 septembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Manic Street Preachers, Rewind The Film, septembre 2013
  • Critique : EL MOTOR – « Le monstre »

    CDP403_4P_CDdigiP_TubeJ’écoutais Sorcière, la première pièce de l’album d’EL MOTOR, intitulé Le monstre, qui est déjà dans les bacs des disquaires depuis quelques semaines. Ça commence avec des riffs accrocheurs, puis tout à coup, j’entends une voix qui ne m’est pas étrangère qui demande « pourquoi as-tu une poupée vaudou de Filo sur ton frigo ». Puis cette mélodie… j’ai déjà entendu quelque chose du genre… encore un de ces groupes archi-référentiels qui pastichent tout ce qu’ils écoutent, me dis-je.

    Je commence à lire la bio du groupe. Deux noms me rappellent quelque chose. Pierre-Alexandre Bouchard et Frédéric Boivin. Voyons, j’ai déjà vu ça quelque part…

    Parenthèse : pendant une longue période, soit entre 2002 et 2008 environ, j’ai été totalement à l’extérieur du circuit musical. Bien sûr, j’écoutais quelques nouveautés de temps en temps, mais j’étais juste bien heureux avec tout le matériel accumulé pendant ma période radio étudiante. Je n’ai donc pas entendu ce premier EP d’EL MOTOR (dont on dit pourtant le plus grand bien). Et comme je suis un peu loin de la scène montréalaise (question de distance), je n’ai pas vu le groupe en spectacle. Fin de la parenthèse.

    … quand j’ai lu qu’ils avaient fait partie de la formation Trémolo, qui a beaucoup tourné à CHYZ lorsque j’y sévissais.

    OK, on est donc en terrain connu et ce que je croyais être des références, ben c’était Bouchard, Boivin et leurs comparses être eux-mêmes.

    Je disais donc que j’écoutais Sorcière, qui ouvre Le monstre, le nouvel album d’EL MOTOR. Riffs accrocheurs, mélodie entraînante, beaucoup de répétitions dans les paroles, touche subtile de claviers. Si c’est votre genre de musique (c’est le mien), vous allez apprécier la première partie de l’album. Ça joue dans ces eaux-là pas mal tout le long du côté A. 

    Autre parenthèse : C’est drôle, cette nouvelle mode de faire des albums qui semblent destinés au vinyle, avec deux parties distinctes bien coupées au milieu. Nevsky avait fait la même chose! Fin de la parenthèse.

    À l’époque de Trémolo, j’avais un faible pour les textes de Bouchard, même s’ils étaient un peu naïfs. J’aurais peut-être dû écouter le premier EP d’EL MOTOR avant de préparer ma critique, question d’avoir quelques repères de plus dans l’évolution de l’écriture du chanteur. Il n’en demeure pas moins que la poésie qui me plaisait tant à l’époque est toujours présente, même qu’elle sert mieux la musique que jamais (je sais, je sais, ça devrait être l’inverse, mais bon, on est déjà à mille lieues des paroles ultra naïves d’un Julien Mineau).

    Il est donc un peu ironique que la meilleure chanson de l’album soit la psychédélique et enivrante Avec le monstre, un bijou instrumental de six minutes qui raconte, sans paroles, une histoire fantastique à quiconque ferme les yeux et se laisse emporter. Voyage garanti, substances illicites pas nécessaires.

    Avec le monstre marque un point tournant vers une pop plus psychédélique qui se poursuivra pendant la deuxième moitié de l’album. Saint-Boniface semble avoir été écrite en Angleterre en 1968, Le funiculaire est riche en pianos et en harmonies et Perte totale possède une belle énergie et des guitares qui rockent et Nos territoires ferme la marche tout en douceur, même si on a une montée soudaine d’intensité au milieu de la pièce.

    Non, Le monstre ne réinvente rien, et franchement, c’est bien tant mieux. Je ne crois pas que c’était la prétention d’EL MOTOR, qui cherche plutôt à nous convaincre de sa capacité à livrer des pièces simples, mais efficaces. Riches, mais accessibles. Des chansons qui bougent, mais qui rendront pas votre voisin agressif. Quand on sait qu’ils ont jeté aux poubelles une première version de cet album, c’est peut-être une bonne chose, finalement.

    Surtout, Le monstre, c’est un album qui sent le live. Tant mieux, parce que l’ampli au max avec quelques autres fans, ça va rocker pour vrai. Vivement la tournée.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=zZfDOUF39Ws&w=480]
    Site Web du groupe : http://elmotor.ca

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    16 septembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, EL MOTOR, Le monstre, septembre 2013
Page précédente
1 … 65 66 67 68 69 … 78
Page suivante

Proudly Powered by WordPress