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    [SPECTACLE] Fred Fortin au Centre culturel Pauline Julien

    Vendredi dernier, c’était la première fois que je me rendais à la salle du Centre culturel Pauline Julien à Trois-Rivières. Je dois dire que j’ai été très surprise de l’accueil que j’ai reçu qui fut bien sympathique. Je me suis même permise de prendre une petite Trou du Diable, je me disais que Fred Fortin, ça s’écouterait encore mieux avec une bière à la main.

    Le spectacle affichait complet, mais clairement, la salle n’était pas remplie. J’ai bien aimé l’intimité que la salle crée en positionnant les spectateurs à la même hauteur que l’artiste sur scène. Ça donne un effet rassembleur. Surement pas assez pour Fred, puisque, dès qu’il est monté sur scène, il a demandé au public de se rapprocher.

    20h00, Fred est sur scène. Sincèrement, je n’ai jamais entendu une aussi bonne crowd de musiciens. Au début, je me demandais comment ils allaient transmettre le son particulier des Barr Brothers, un groupe montréalais qui a collaboré sur le dernier album de Fred Fortin, Ultramarr. Ce groupe, qui se distingue par les percussions d’Andrew Barr, et les accords de son frère guitariste Brad Barr, qui ensemble, forment un son juste assez planant. Cette collaboration entre Fred Fortin et les frères Barr restera toujours dans mon top musical de vie, encore plus depuis ce que j’ai vécu en spectacle vendredi dernier.

    Le premier extrait de l’album, Oiseau, dont le texte transpose une belle métaphore sur la vie, a aussi été le premier extrait du spectacle. On remarque tout de suite le plaisir de jouer aux travers les expressions des musiciens parce qu’ils savent clairement que ça sonne bien. C’est aussi ce que les auditeurs se disaient lorsqu’ils tapaient du pied pendant que Fred sonnait le refrain.

    Il a enchaîné avec la pièce 10$, où les harmonies électriques du célèbre Olivier Langevin ont été appréciées par la foule.

    Douille s’en ai suivi et c’est là que le batteur Samuel Joly a pris sa place dans le spectacle. Étant proche de lui, j’ai vraiment été captivé par sa présence sur scène. N’étant pas en font de scène comme nous avons l’habitude de retrouver un batteur, nous pouvions être plus à son écoute. Fred laissait beaucoup de place à Sam probablement parce qu’Ultramarr est un album qui fait sonner beaucoup de percussion.

    Entre temps, il a fait référence à son album Plastrer la lune avec les airs blues de Madame Rose où l’on a senti une belle complicité entre Samuel Joly et Jocelyn Tellier tout deux assis au pied de leur instrument.  Sans doute le musicien le plus polyvalent du band, Jocelyn Tellier performait de la bass à la guitare pour retourner se fondre derrière les sons singuliers du pedal steel pour transporté un effet psychédélique aux chansons de Fortin.

    Lors de la Gratte, les notes plutôt jazz du claviériste se mélangeait bien avec les expressions plus blues de Fred et rock d’Olivier.

    Fred aime beaucoup l’énergie du public et ne s’est pas empêché de leur exprimer l’effet qu’elle lui procure : « On sent votre drive, vous êtes hot » a-t-il déclaré. Il enchaîne ainsi avec des allures country qui sont incontournables sur chacun de ses albums avec Tapis et Molly dans le cas d’Ultramarr. Durant la prestation de Molly, Fred s’est agenouillé pour laisser la place à ses musiciens. À cet instant, nous avons pu ressentir un réel moment de « bromance » entre lui et ses acolytes qui jouaient à proximité, mais également par les rires qu’ils échangeaient. « J’ai volontairement fucker les accords pour les fucker » a-t-il déclaré en fin de chanson.

    J’aime quand nous pouvons remarquer le lien d’amitié entre les membres du groupe sans même qu’ils échangent un mot, juste pas la passion musicale qui les relie. Cet accord ajoute un effet solide et cohérent à la musique projetée. Ce fut le cas durant la pièce Tête perdue qui est selon moi est la plus substantielle pour les oreilles avec un refrain unique et accrocheur en son genre.

    Après Grippe et Ti-Chien Aveugle, Fred remercie le public et l’accueil qu’il a reçu au Centre Culturel Pauline Julien qu’il a baptisé le «dôme étoilé» pour terminer avec la performance de Scotch. Une chanson méritant la fin du spectacle par une conclusion instrumentale digne d’une finale en feu d’artifice où les musiciens se sont laissés emporter dans leur style.

    Peu de gens connaissent le talent de Fred Fortin dans mon entourage. J’ai compris pourquoi en assistant à son spectacle qui clairement attire un auditoire digne de la génération X. J’ai même pu apercevoir une famille, dont les enfants étaient assis au pied du micro de Fred. Cette même famille se sentait très rejoint par la musique et a demandé la pièce Bobbie au rappel, «une chanson avec beaucoup trop d’accord pour un vieux disque mou » comme a mentionné Fred. Nous avons été exclusif, car apparemment elle n’avait pas été joué depuis 4 ans.

    Autrement, durant le rappel, un piano à queue a été installé au milieu de la foule pour interprété Amour et Ultramarr qui conclura cette soirée rock en moment convivial.

    Après avoir été comblé par la qualité musical du spectacle, il est certain que j’irais revoir Fred et ses complices lors de leur prochain passage en Mauricie le 11 février prochain à la microbrasserie Trou du Diable de Shawinigan.

    Puisque nos photographes étaient occupés ce soir-là, on vous propose de regarder les magnifiques photos de l’équipe de Québec ICI.

    Marianne Chartier- Boulanger

    27 octobre 2016
    Région : Mauricie, Spectacles
    Fred Fortin, musique, Olivier Langevin, Satyre, Trois-Rivières
  • [ALBUM] ChassePareil et Les oiseaux d’hiver

    [ALBUM] ChassePareil et Les oiseaux d’hiver

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    C’est avec l’arrivée du froid que ChassePareil, un groupe inspiré des grands décors du Saguenay, vient nous réchauffer avec la sortie de leur premier album « Les oiseaux d’hiver ».

    Qui aurait pu penser qu’un groupe composé de cinq jeunes adultes de la vingtaine inspirerait un retour aux racines culturelles québécoises avec un style folklorique bien à eux. C’est au travers de paroles rustiques et une diversité instrumentale que ChassePareil nous accroche en mélangeant tradition et modernité. La tradition se ressent notamment à l’écoute des harmonies entre la flûte traversière de Johanie Tremblay et la mandoline d’Ovide Coudé qui suscite chez l’auditeur un sentiment d’appartenance envers notre culture. Ce côté traditionnel se réfère beaucoup à un style ancien, voire d’inspiration du Moyen Âge, lorsqu’Alexandrine Rodrigue s’emporte dans un solo de guitare acoustique.

    D’un autre côté, les compositions reflètent une modernité en abordant des concepts issus des réalités de la jeunesse d’aujourd’hui.

    Dans la chanson Aéroport, l’amour passager est abordé, thème qui est très récurant chez la génération Y.

    «Je te prends pour un aéroport
    Je décolle de toi pis après je reviens
    J’atterris chez toi.»

    Il y a aussi les pièces Les moissons et Incarnation où l’on sent qu’ils ont toujours un lien d’attachement à leur Saguenay d’origine. On peut ressentir cet attachement dans le vocabulaire choisi dans Les moissons qui se caractérise par des expressions typiques de la région et des pensées qui se rattachent à la nature.

    « Viens marcher avec moi
    Le Fjord est triste à soir
    Et si t’as peur dans le noir
    J’ai des chandelles dans ma froque
    On fera peur au pick up
    En criant comme des buck
    Pis on dormira dans le lit de la rivière. »

    L’attachement se remarque aussi dans les références à leur expérience vécues de la grande ville de Montréal dans Berceuses pour les oiseaux d’hiver ou l’on perçoit une exile involontaire.

    «Taurais du rester dans ton bois chez vous
    Montréal craque sous les roues du bicycle.»

    «Tu t’en vas hiberner dans le métro pis ça sera ta tanière.»

    Autre modernité derrière le style traditionnel est le timbre de musique du monde que l’on retrouve dans les percussions de Pascal Gagnon-Gilbert dans l’intro, Petite ourse, ainsi que Peau d’âne. Ce mélange ethnique se repère également dans la Grande ourse avec des inspirations du Moyen Orient. La voix du contrebassiste Pierre-Antoine dans cette pièce est particulière et calme sur un ton linéaire.

    ChassePareil donne envie de se ressourcer, de faire une pause du rythme quotidien, de se retrouver en famille, de partir vers le chalet. Personnellement, c’est le genre d’album que j’écouterais en plein temps des fêtes en buvant du thé des bois au bord du foyer pendant que ma mère cuisine de la soupe aux pois (qui a dit que c’était seulement Mon beau sapin pis les chansons qui évoque le Christ qui inspirait Noël ?).

    Pour ma part, je ressens une mélodie familière entre chaque chanson qui me fait parfois décrocher avant la fin de l’album. Je crois que ChassePareil peut exploiter une diversité d’instruments, mais on peut constater que la flûte et la mandoline sont plus appréciées par les musiciens. C’est pour cette raison que la chanson Bourgeonne me rejoint, car l’harmonica et la trompette font ressortir des tonalités plus jazz que traditionnelles.

    Aussi, leur nouvelle chanson Kyrie me rappelle les airs instrumentaux de la sommité de la musique québécoise, Harmonium, groupe qui a sans doute influencé l’orientation musical de ChassePareil.

    C’est dans le petit village de Sainte-Rose-du-Nord, aux abords du Fjord, que le groupe a pris son inspiration en réalisant l’album dans un décor naturel d’hiver. Les oiseaux d’hiver a été enregistré dans le garage d’Ovide. C’est peut-être pour cette raison que la musique provoque un sentiment de proximité, du bien-être à la maison.

    Auparavant sous le nom de SweetGrass, ChassePareil a célébré son lancement dans sa région, mais également à la fameuse Auberge de Jeunesse de Tadoussac samedi dernier. L’album est maintenant disponible depuis le 13 octobre sur bandcamp. Bonne écoute !

     

    Marianne Chartier- Boulanger

    14 octobre 2016
    Albums, Nouvelles
    folk, québecois, traditionel
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