Quoi de mieux pour commencer un festival inusité et riche comme le OFF qu’une pièce de Steve Reich, compositeur classique contemporain. D’une durée approximative d’une heure et regroupant 20 musiciens sur scène, Music for 18 musicians a été montée par EP4, l’ensemble Lunatik, le Pantoum «et beaucoup d’artistes invités», a voulu préciser Sophie Bernier, programmatrice du festival. Mme Bernier, tout comme les musiciens, semblait d’ailleurs très fébrile à l’idée de présenter la pièce : un choix audacieux, d’autant plus que la salle était pleine.
Une fois le concert commencé, qui plus est, tout le monde s’est tu et les musiciens ont eu droit à une écoute exemplaire, ce qui serait une des caractéristiques du public du OFF, selon Mme Bernier. Il faut dire qu’ils eurent raison d’écouter : la pièce fût bien exécutée, et ses thèmes répétitifs, enveloppants, parvenaient rapidement à mettre ses auditeurs dans un état de transe. Curieusement, trois des instruments qu’on reconnaît le plus facilement en musique classique, soit clarinettes, violons et voix, m’ont semblé se mélanger et jouer avec un timbre si clair que cela donnait un son surréel. Ces trois vedettes du classique ont donc laissé place aux mélodies des nombreuses percussions (on y comptait plusieurs vibraphones et marimbas).
Ce fut, à notre avis, une belle réussite, surtout que cette pièce classique constituait un défi pour les musiciens, son aspect répétitif et sa durée la rendant assez difficile à jouer.
22h – Glenda Gould
Après en avoir initié plusieurs à la musique classique, il était maintenant venu le temps de la «désacraliser», ajouta Sophie Bernier en présentant Glenda Gould, un duo regroupant Mathieu Pelgag (connu pour avoir fait les arrangements musicaux de Klô Pelgag) et Sylvain Deschamps (VioleTT Pi). Ce soir-là, ils nous présentaient des extraits de pièces classique (autant du Bach que des pièces composées par Pelgag lui-même) transposées et revampées par une armée de synthétiseurs. Sympathiques, relax, ils invitèrent le public à venir s’asseoir tout autour d’eux sur scène, eux-mêmes assez par terre au milieu de leurs synthés.
Encore une fois, le duo eût droit à une écoute exemplaire, et c’est ce que nécessitait leur musique pour en apprécier les nuances. Souvent à une vitesse folle, et avec des sons plus que variés me rappelant mon enfance jeu-vidéoesque, la transfiguration rendait souvent les pièces méconnaissables, remplies d’une bonne dose de bizarre. La Messe en si mineur de Bach prenait des allures glauques et fantomatiques (avec des timbres que j’associe personnellement à Luigi’s Mansion). Mon coup de cœur reste la reprise de Gaspard de la nuit de Ravel, bien que la marche funèbre de Purcell semble avoir été appréciée de plus d’un.
23h – Blue Light Burlesque
Encore devant une salle relativement pleine, cette fois-ci avec des chaises, l’animateur de Blue Light Burlesque a demandé au public combien de gens voyaient du burlesque pour la première fois : ils étaient nombreux et majoritaires. Eh bien, ils furent servis : les trois effeuilleuses invitées ont su montrer leurs charmes tantôt sous le thème du Mexique ou d’Elvis, tantôt avec des accessoires comme des appareils photo ou encore parfois simplement dans la grâce du style.
Pour ma part, ayant déjà vu ce genre d’évènements, je puis dire qu’il était à la hauteur de mes attentes, mais le public m’a déçue. D’une part, non-initié, il était normal qu’il soit moins participatif que dans les autres soirées burlesques auxquelles j’ai assisté, mais d’autre part quelques-uns ont su se montrer franchement désagréables. Cependant, excepté ce petit accrochage, une majorité des auditeurs ont eu une belle écoute.
Un succès, selon la programmatrice
On a pu discuter quelques instants avec Sophie Bernier, pour avoir ses impressions sur la soirée d’ouverture. «Tri-om-phal», a-t-elle dit sans hésiter, en nous avouant avoir déjà beaucoup d’idées et de projets pour l’an prochain. Ils ont su oser beaucoup cette année, et comme chaque année ils ont pris le pari d’aller plus loin, explique-t-elle. Et le public a suivi cette année encore, ce qui leur donne le goût de pousser l’expérience un peu plus loin l’an prochain. C’est ce qui fait la particularité du OFF ainsi que de son public !
Ainsi, si vous voulez découvrir de nouveaux groupes, de nouveaux domaines musicaux ou simplement apprécier un bon spectacle pour sa musique, n’attendez plus, il reste trois jours au OFF !
Hier soir, l’AgitéE nous a quittés dans une finale éclatante. Marie-Ève et Marion étaient sur le terrain, voici leur récits de cette soirée épatante et nostalgique.
Je suis arrivée vers 20h45, tout juste pour attraper quelques chansons de Sylvia, qui arborait fièrement guitare, robe et bottes de cowboy. Vous avez déjà deviné les quelques accents country de sa belle voix, qui a quitté tout accessoire en terminant pour nous faire une chanson a capella. La salle, qui était encore peu remplie, a tout de même participé de bonne foi et applaudi chaleureusement.
Ont suivi Paul Cargnello et son batteur, avec quelques premières chansons d’un blues rock un peu cliché (même que lui aussi, comme Jordan Officer, avait des favoris) mais bien maîtrisé. J’ai commencé à être étonnée autour de la troisième chanson, pendant laquelle les deux musiciens, complices, se sont lancés dans un solo endiablé. Surprise une deuxième fois, j’ai constaté que le groupe était assez versatile, puisqu’ils ont enchaîné avec deux pièces aux accents reggae chantées en français. Entre deux chansons et quelques «Vive la révolution», qui égayaient à chaque fois la salle maintenant à moitié pleine, Paul Cargnello nous parlait de Montréal, des politiciens, des anglophones comme lui. Finalement, pendant ses dernières chansons – on avait fait un retour au blues – les gens se sont mis à se déhancher un peu en avant.
A ensuite pris place sur scène celui qu’on pourrait nommer le vrai cygne de l’AgitéE. Depuis longtemps intimement lié à ce bar-coop, Gab Paquet lui a fait des adieux resplendissants et qu’on sentait souvent empreints de nostalgie. Pour l’occasion, il avait mis sa chemise «couleur sacrifice» et les autres musiciens leur plus bel apparât pailleté ou satiné. Ils ont mis le feu à la salle, maintenant assez pleine, avec plusieurs des succès satiriques de Gab Paquet. Notamment, lors de Ton appel à frais virés, Sam Murdock en personne est monté sur scène pour l’accompagner. L’artiste s’est aussi permis quelques bodysurfings, tout comme sa claviériste Jane Ehrhardt. Nous réservant surprise après surprise, à la fin d’un mashup de Relations sexuelles 1 et 2 (pendant lequel tout le monde se balançait bras-dessus-bras-dessous), Gab Paquet a tourné un gros ventilateur vers la foule et nous a ensevelis de paillettes brillantes. Un de mes plus beaux moments en show. La salle, devant autant d’amour, n’a su que lui rendre la pareille. Plusieurs, masqués, ont ensuite dansé sur scène pendant Les partouzes et les gens sautaient de joie au son de Consommations. Après un rappel médiéval réussi, il a laissé la place, bien réchauffée, à Keith Kouna.
J’ai été quelque peu heurtée par le changement aussi subit de style, mais ça ne semble pas avoir été le cas des autres participants. Keith Kouna, percutant avec son rock upbeat teinté d’un fond agressif mais cultivé, avait visiblement beaucoup de fans présents. Les premières rangées, déjà crinquées par les autres prestations, sautaient en chantant les paroles. Après quelques chansons, un gros mosh-pit s’est formé, brassant tout le monde comme dans une grosse laveuse.
(Marie-Ève Fortier)
C’est le coeur très gros que je me suis rendue pour 18h au Bar-Coop L’Agitée ce samedi. Je ne me suis jamais retenue pour le dire, c’était mon favori. La terrasse était remplie, les gens souriants, calmes et attentifs pour Timothy Luke Dawson et Isabeau Valois. J’ai beaucoup apprécié les quelques mots de ce dernier concernant les différentes foules que l’Agitée a accueilli au cours des dernières années et chaque chanson était accompagnée d’une anecdote savoureuse à ce propos. Par la suite le coloré Robert Fusil nous a offert une bonne heure de ses compositions: belle découverte pour ma part, j’ai bien apprécié sa performance. L’ambiance de ces deux heures sur la terrasse était paisible, remplie de fraternité, d’entraide, hot-dogs, slush alcoolisée et soleil. Le bonheur de chacun de pouvoir être présent pour ces adieux était très tangible.
Sylvia a continué sur la même note calme et posée, à l’intérieur cette fois, en nous présentant ses quelques pièces. J’aurais aimé une salle un peu plus remplie pour cette dernière, mais somme toute, c’était une très belle prestation. Suivait Paul Cargnello et son acolyte The Suspense que j’avais découvert au Knock-out cet automne. Toujours aussi dynamique, engagé et très intéressant musicalement. Notre très cher Gab Paquet a ensuite soulevé la foule avec ces chansons aussi drôles les unes que les autres, confettis, bodysurfing, rires, folies, c’était sans aucun doute un excellent choix pour un bel adieu à l’Agitée. Je tiens à mentionner que pendant ce temps-là, le très excellent Milimetrik était à l’extérieur pour le plaisir des terrassiers qui ne pouvaient malheureusement pas entrer, puisque les billets avaient tous été vendus quelques minutes après l’ouverture des portes. S’en suit Keith Kouna, encore une fois, le dernier public de la coop a été très choyé d’avoir le groupe complet pour cette soirée; sans oublier le bref retour des Goules pour interpréter la pièce très connue Crabe. Un moment sans aucun doute gravé dans la mémoire de plusieurs. On a eu droit à un spectacle encore une fois rempli de beaucoup de nostalgie et surtout de reconnaissance envers ce magnifique lieu. Pour terminer Beat Sexü s’est installé sur la scène, comme l’a mentionné le drummeur Jean-Étienne, la pression était très forte lorsqu’il s’agit de passer après Keith Kouna. Le défi a été relevé malgré que la foule présente s’est dissoute de moitié avant même que ces derniers laissent entendre les premières notes. Fait un peu regrettable certes, mais ceux présents ont pu se gâter en terme de déhanchement et d’espace disponible pour la danse.
Cette soirée reste une de mes meilleures de 2015, une foule nombreuse mais attentive et respectueuse comme il se fait rare.
Cher Agitée, bon repos plus que mérité et merci pour ces beaux moments !
(Marion Desjardins)
Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca
Dans le cadre du Festival de la chanson de Tadoussac, nous avons rencontré Mehdi Hamdad, noyau du groupe Mehdi Cayenne Club. Impressionnés par son spectacle, on a voulu lui poser quelques questions.
Or, comme on était à Tadoussac, une forme nouvelle d’entrevue s’imposait. À Tadoussac, beaucoup de rencontres sont spontanées, et la plupart des plans échouent… car ils sont planifiés (en tout cas, c’est ma théorie). Ainsi est née l’entrevue à la bonne franquette, où les questions sont aussi improvisées que les réponses, ce qui permet à l’entrevue d’aller dans tous les sens. C’est donc en se promenant et avec une cigarette au bec que Mehdi a commencé à nous parler de son art.
Son groupe étant fondé depuis 2009, principalement pour réaliser sur scène ses compositions, Mehdi décrit leur style éclectique comme étant du funky-punk-folk. «C’est pas vraiment du punk, c’est pas vraiment du funk non plus, pis c’est vraiment pas du folk, mais il y a des couleurs très définies de ces trois éléments-là qui se retrouvent dedans». Il y aurait aussi «quelque chose de très éclaté, autant dans le range des émotions que dans la palette sonore.» Le fil conducteur de sa musique, pourtant très hétéroclite, résiderait surtout dans la forme des pièces : des chansons courtes, concises, mais punchées.
Quand on a vu son spectacle, on peut s’étonner autant de la variété musicale que du caractère excentrique de l’artiste lui-même. Pour la musique comme pour les paroles, il semble en effet faire des alliages particuliers. C’est ainsi que, pour une de ses pièces, il a mis en musique un poème de Jacques Prévert, tout comme il avoue être influencé par ses origines nord-africaines. Or, il perçoit lui-même des éléments de ressemblance entre ces deux choses : «La sensibilité de Jacques Prévert me rejoint beaucoup. C’est vraiment drôle parce que si tu lis ce style de poésie (c’est du réalisme poétique), c’est souvent des images de la vie de tous les jours, mais qui sont transformées. Mes grands-pères en Algérie étaient des Imams, des Imams Soufi … et quand tu lis des textes poétiques de cette culture-là, les images sont très similaires aux genres de choses qui ressortent dans mes textes, et aussi que je retrouve dans Jacques Prévert, dans son écriture.»
Comme il le montre par la profondeur de sa réflexion sur ses origines, ses influences et ses textes, on peut facilement constater que l’univers exploité par Mehdi Hamdad est bien travaillé. Inspiré beaucoup par la poésie, il cherche à la mettre en musique. Parfois, cependant, il ne fait que déclamer des vers, comme on a pu le constater aussi en spectacle : «La poésie c’est une grosse partie de ce que je fais, mais je n’aime pas quand la musique est simplement un tapis pour les mots, que c’est juste quatre accords plaqués dessus. La musique dit ce qui ne peut pas être dit en mots… c’est un peu trahir la musique de juste l’utiliser comme tapis.»
Il conserve pourtant ces poèmes pour la scène uniquement, préférant réserver les disques à sa musique. D’ailleurs, lui et son groupe travaillent actuellement sur un nouvel album, à paraître en automne (dont vous pouvez écouter un extrait ici). Il assure que celui-ci sera plus posé, plus acoustique. «Bah, comparativement ! C’est sûr que c’est encore vraiment comme nous,» s’empresse-t-il d’ajouter en voyant mon air surpris (sa musique me semble très loin d’être acoustique). «C’est un peu une histoire, donc c’est plus soft,» explique-t-il. «Dans le nouvel album, tous les textes se recoupent, les champs lexicaux de chaque chanson se retrouvent… ça s’est fait naturellement.» Il ajoutait plus tôt aussi qu’on peut s’attendre à une palette sonore similaire à celle de la reprise du poème de Jacques Prévert, personnellement une de mes pièces préférées du groupe. Ce lancement d’album est donc à surveiller !
D’ici là, le groupe sera aussi en prestation le 11 juillet à Québec dans le cadre du Festival d’été. Vous pourrez les retrouver dès 12h à Place d’Youville.
PS: Lorsque je lui ai posé ma traditionnelle question «quelle question rêveriez-vous de vous faire poser en entrevue?», Mehdi Hamdad a conclu qu’il aimait les questions surprenantes, mais qu’elles devaient concerner son art. Nous sommes heureux d’entendre un artiste, comme nous, préférer les questions de fond aux questions de surface. Le chanteur de Mehdi Cayenne Club sait donc quelle questions il ne rêve pas de se faire poser en entrevue!
Comme plusieurs d’entre vous le savent déjà, l’AgitéE fermera ses portes le 30 juin prochain. Ce bar-coop/salle de spectacle a notamment permis à plusieurs artistes émergents d’y jouer et de s’y faire connaître. Après plusieurs difficultés financières et tentatives de remise sur pied, on pensera entre autres à la campagne de sociofinancement «Aime ton AgitéE», obtenant des résultats insuffisants, ils n’ont eu d’autre choix que la fermeture.
Cependant, si vous pensiez que l’AgitéE, cet endroit qui, en peu de temps, a accumulé tant d’histoire et permis à tant de gens de s’exprimer, qui a aussi été le théâtre de nombreux projets (entre autres le collectif de minuit) et qui a laissé sa marque dans le cœur de ses habitués, si vous pensiez que l’AgitéE fermerait sans nous faire d’adieux retentissants, vous vous êtes trompés.
Demain, le 27 juin, à l’occasion du spectacle de fermeture, l’AgitéE compte nous en mettre plein la vue. Ne faisant rien à moitié, ils ont programmé pas moins de six artistes dans la salle. Les chanceux qui assisteront à ce spectacle pourront entendre Keith Kouna (full band), le suave Gab Paquet, DJ Millimetrik, Paul Cargnello, BEAT SEXÜ et Sylvia. Comme le fameux bar de Saint-Roch, la programmation est éclectique et promet des étincelles.
Mais ce n’est pas tout : un AUTRE spectacle se donnera sur la terrasse. De fait, Robert Fusil et Timothy Luke Dawson & Isabeau Valois se produiront gratuitement pour les terrassiers, et vraisemblablement aussi pour les gens dans la rue. À prévoir aussi, ils offrent un BBQ sur la terrasse à partir de 17h ainsi que de l’animation jusqu’à 3h du matin.
Bien sûr, ces offres alléchantes ont attiré beaucoup de monde, en plus des gens qui tenaient à faire leurs adieux personnels à l’endroit en bonne et due forme. Le spectacle affiche donc complet, malgré les quelques ajouts de billets sporadiques et spontanés des productions Dorchester (semblerait-il cependant que 12 billets à 20$ seront vendus à la porte encore à 19h pour ceux qui voudraient encore tenter leur chance). Cependant, comme on l’a vu, le spectacle gratuit ne requiert pas de billet. Avec, sur Facebook, 982 confirmations (divisons par deux, c’est Facebook : 490 confirmations), pour une salle qui contient environ 130 places et une terrasse pas vraiment plus grande, ça risque d’être quelque chose !
L’équipe d’écoutedonc.ca y sera, et vous en redonnera des nouvelles. On vous invite quand même à tenter votre chance pour le spectacle gratuit (qui risque à mon avis de se transformer en spectacle de rue) ou simplement à en apprendre plus sur cette salle ; sa perte est un moment triste pour la culture émergente.
Qui : Keith Kouna (full band), le suave Gab Paquet, DJ Millimetrik, Paul Cargnello, BEAT SEXÜ et Sylvia dans la salle, Robert Fusil et Timothy Luke Dawson & Isabeau Valois (GRATUIT) sur la terrasse
Quand : Samedi 27 juin. BBQ à 17h et spectacle à 20h
Où : Bar-coop l’AgitéE
Combien : les seuls billets restant sont à 20$ à la porte, sinon gratuit sur la terrasse
Quelle surprise samedi matin à mon déjeuner de me faire offrir un macaron pour pouvoir assister à un spectacle mystérieux à 10h. Cette année, en effet, à l’achat dudit macaron, qui permettait d’encourager le Festival, on recevait différents avantages dont celui du spectacle-surprise. Comme je vous l’ai déjà dit hier, l’artiste invité n’était nul autre que Paul Piché. Je commencerai donc mon compte-rendu de la journée, qui m’a amenée de surprise en surprise, en parlant de cette heureuse rencontre avec un géant de la chanson québécoise.
Paul Piché – Tadoussac Protestant Chapel
Avec ses textes réfléchis, son style rappelant vaguement Harmonium pour la voix et la chanson française pour la musique, Paul Piché a visiblement évoqué aux spectateurs, la plupart adultes depuis longtemps, une époque plus ou moins lointaine. À quelques reprises, ils ont chanté avec l’artiste ou participé avec enthousiasme lorsque Piché l’a demandé. Seul à la guitare, il nous a offert une prestation d’une trentaine de minutes. Bien que j’avoue ne connaître que très peu Paul Piché, quelques-unes de ses chansons m’ont arraché des frissons. Il me semblait retrouver une parcelle d’espoir qui s’est étouffée dans la musique actuelle, qui a laissé place à beaucoup plus de cynisme qu’avant.
Crédit Photo: Laura Boisset
Fait intéressant, le lieu était très bien choisi pour la nature du spectacle : la chapelle, rarement utilisée pour ce genre d’évènements, est un espace exigu qui incite aux performances plus intimes, chaleureuses. Ça sentait aussi bon le bois, et l’encens, et le bâtiment imposait une sorte d’état de recueillement et d’écoute aux spectateurs. Situation cocasse, Paul Piché a pu faire remarquer qu’il se situait, sur scène, entre deux drapeaux accrochés dans la salle : le premier du Québec, le second du Canada. Cette remarque, placée avec un brin de nostalgie, donnait le ton à la pièce qu’il joua juste après : Cochez oui, cochez non. Il a ensuite terminé sa prestation sur une nouvelle chanson, qui sera sur son prochain album.
Boby Lapointe repiqué – Scène Hydro-Québec
Sarah Olivier, Elisabeth Keledjian, Dimoné, Imbert Imbert et Nicolas Jules, tous des artistes français invités au festival, se sont réunis sur scène pour rendre hommage à un autre grand homme de la chanson (française cette fois) : Boby Lapointe.
Michel Pinault
Chanteur reconnu pour ses textes intellectuels, grivois, mais surtout bourrés de jeux de mots et de calembours, Boby Lapointe a ainsi pu revivre un moment devant mes yeux. En outre, on devait reconnaître à travers les reprises l’univers déjanté des cinq artistes présents, qui teintaient d’un peu de leur folie celle de Lapointe. Je n’ai assisté qu’à quelques chansons, mais c’était bien assez pour voir que les musiciens avaient relevé le pari qu’ils s’étaient donnés. Résultat : un univers éclaté, comique et nostalgique à la fois. Malheureusement, il était plutôt difficile de bien discerner les paroles, surtout pour une personne qui, comme moi, ne connaissait pas les chansons. Ainsi, une préparation antérieure m’aurait vraisemblablement fait apprécier davantage le spectacle. J’ai tout de même pu attraper au passage quelques succulents jeux de mots, comme je les aime.
Saratoga – Verrière (Hôtel Tadoussac)
Crédit photo: Valérie Nadeau
Chantale Archambault et Michel-Olivier Gasse, dans un duo complice qu’on nomme Saratoga, ont lancé en primeur leur nouveau maxi. La Verrière, bien qu’un endroit coquet et qui aurait pu être approprié, était bondée de monde et donc assez étouffante. La plupart des spectateurs sont pourtant restés jusqu’à la fin pour apprécier les compositions du couple. En jouant à tour de rôle à la guitare et à la contrebasse, Saratoga ont aussi entremêlé leurs voix, tantôt laissant place à l’une, tantôt à l’autre. Ce qui ressort principalement de ce duo, c’est la grande complicité qui se dégage d’eux lorsqu’ils jouent. En effet, leurs chansons semblent être pour la plupart tirées d’expériences personnelles et partagées ; ce qui est tu dans leurs textes paraît donc dans leurs regards, ce qui ajoute à l’expérience musicale. Côté musique, justement, ce serait le genre d’album que j’écouterais le matin, lorsque le soleil réchauffe doucement la pièce à travers la fenêtre : toutes leurs pièces sont empreintes de douceur, d’une impression de calme et d’harmonie, et ce même si les textes ne parlent pas toujours de beaux moments.
Imbert Imbert et Nicolas Jules (en plateau double) – Le Gibard
Crédit Photo: Valérie Nadeau
Après avoir entendu beaucoup de bien de ces deux artistes, je me suis décidée à aller les voir au Gibard et j’ai été agréablement surprise. Tout d’abord, Imbert Imbert est monté sur scène (ou plutôt s’est placé dans un coin du Gibard prévu à cet effet; le bar était assez petit). Seul à la contrebasse et à la voix, il a livré une bonne performance. Sa musique, simple mais réfléchie, porte beaucoup à la réflexion. Tous ses textes sont teintés de tragique, et il exploite assez bien la variété de sons de sa contrebasse. Sympathique, il a aussi agrémenté d’un peu de comédie son passage sur scène, notamment en prétendant être l’homme de la situation pour mettre l’ambiance avec ses chansons glauques. J’ai donc bien apprécié, même si je crois que j’aurais apprécié davantage si j’avais été plus alerte pour écouter ses textes, vraisemblablement le noyau de son art.
Crédit Photo: Valérie Nadeau
Nicolas Jules, qui suivait, m’a quant à lui réveillée tout à fait. Pince-sans-rire, bien sans son personnage, il a enchaîné les blagues et les histoires sens dessus dessous. Ses chansons en tant que telles me font quelque peu penser à celles de Thomas Fersen, mais avec plus d’humour. Or, il me semble que le talent de Nicolas Jules transparaisse surtout dans sa présence sur scène : il a d’ailleurs parlé à la foule presque aussi longtemps qu’il a joué. Interagissant beaucoup avec le public, il en a fait rire plus d’un, moi inclus, en criant des «Tout le monde à poil», des «ah, arrêtez d’applaudir, vous couvrez mon solo» et en faisant toutes sortes de pitreries bien placées. En terminant, Imbert Imbert est remonté sur scène, accompagné d’Urbain des bois, un artiste d’ici apparemment très apprécié des deux autres. Ils ont joué en trio quelques pièces, notamment du répertoire d’Urbain (à découvrir) et de Boby Lapointe.
Une fois leur prestation terminée, je me suis dirigée vers l’Auberge pour le spectacle de Pascale Picard. J’ai croisé, en chemin, un petit groupe du lac Saint-Jean nommé Le Cerf-Volant Fou, qui jouait au Café Père Coquart. Assez jeunes, ces deux guitaristes ne faisaient pas partie de la programmation du festival, mais je me suis plu à les écouter pour quelques pièces, que ce soient des reprises ou des compositions. Ils me semblent assez prometteurs, surtout s’ils se décidaient à mettre de côté un anglais moins maîtrisé pour un français plus élaboré. Peut-être entendrez-vous parler d’eux éventuellement !
Pascale Picard – Site Belle Gueule
Pascale Picard aux chemins d’écriture – Crédit Photo: Michel Tremblay
Habituée à jouer avec un groupe, c’est seule à la guitare que Pascale Picard a joué ses pièces devant un public très nombreux, et ce pour plus d’une heure ! Elle a d’ailleurs relevé ce défi avec brio, présentant ses chansons les plus connues, quelques chansons de son répertoire traduites en français et même quelques reprises, entre autres de chansons de NOFX. Le public était vraisemblablement heureux de sa performance, chantant en chœur avec elle et écoutant ses interventions entre ses pièces. Elle a évoqué l’époque où elle jouait dans les bars pour se faire connaître ; visiblement, cette expérience lui a fourni plusieurs atouts pour entertainer la foule et donnait à sa performance des airs de soirée aux Voûtes de Napoléon. En outre, on voyait que, devant un public attentif et présent pour elle, ce qui change de l’époque des bars, Pascale Picard était dans son élément. Très à l’aise, à la bonne franquette, elle discutait avec l’audience. Elle a aussi fait monter sur scène plusieurs autres participants des chemins d’écriture pour l’accompagner, dont Samuele, qui a même joué une de ses compositions.
Dany Placard – Scène Hydro-Québec
Crédit Photo: Michel Pinault
Je ne pensais pas assister au spectacle de Dany Placard, qui ne commençait que trente minutes avant Antoine Corriveau et Salomé Leclerc. Or, j’ai eu le temps d’entendre les premières pièces et j’ai été agréablement surprise, une fois de plus. De fait, je n’avais pas trop accroché sur ses chansons acoustiques que j’avais précédemment écoutées, mais sa formation en groupe, avec d’autres musiciens talentueux, rajoutait une ambiance plus rock et plus enthousiaste. À quelques reprises, ils se sont tournés vers le batteur pour jouer tous face à face, jammant visiblement avec plaisir, pour le plaisir aussi des oreilles du public. Comme à Pascale Picard, les spectateurs (moins nombreux cependant) écoutaient attentivement l’artiste, qui semble avoir beaucoup d’admirateurs. J’ai apprécié son rock aux teintes country, ses chansons punchées et accrocheuses.
Antoine Corriveau et Salomé Leclerc (en plateau double) – Salle Bord de l’Eau
Connaissant très peu ces deux artistes, j’ai été impressionnée par leur grand talent. Antoine Corriveau est monté sur scène en premier, devant une salle assez remplie. J’ai été touchée par la mélancolie de ses chansons, qui n’en étaient pas moins fortes et frappantes. Antoine Corriveau a quelque chose de Louis-Jean Cormier et de Jean Leloup, en plus d’avoir sa teinte personnelle. Sa musique m’évoquait une marche inévitable et sinistre vers le vide. Sa voix rocailleuse et sa guitare qui grésillaient ont rajouté un aspect grinçant à ses pièces, ce qui concordait avec des textes souvent maussades. Il faut aussi saluer le talent de ses deux musiciens ainsi que le travail de David Simard au son. En terminant, Corriveau s’est montré très reconnaissant d’être là, lui qui avait participé il y a cinq ans aux ateliers d’écriture du festival.
Après une courte pause, Salomé Leclerc est montée sur scène. Peut-être a-t-elle moins de fans, ou peut-être était-ce l’heure avancée (il était déjà 1h du matin !), mais une partie de la salle s’est vidée lors de sa prestation. Le public restant a pu écouter sa musique, dans la même vibe que celle d’Antoine Corriveau mais avec des accents électro-pop entre autres soulignés par des sons de synthétiseurs. Elle a joué plusieurs pièces de 27 fois l’aurore, paru en septembre dernier. J’ai été surtout impressionnée par son timbre de voix, qui avait quelque chose de très rock, de cassant, malgré une certaine douceur.
Après le spectacle, je me suis dirigée une dernière fois vers le Site Belle Gueule pour voir la fin de la prestation de Clay and Friends, qui avaient aussi joué en journée sur la Promenade près du fleuve. Encore une fois, ils ont su installer une ambiance survoltée, à laquelle je n’ai pourtant pas vraiment participé étant donné mon manque de sommeil accumulé et devenu apparent. En conclusion, le Festival de la chanson de Tadoussac m’a permis de découvrir beaucoup d’artistes d’ici et d’ailleurs en plus de me faire apprécier quelques groupes déjà connus. L’expérience festivalière en tant que telle est aussi, à Tadoussac, à prendre en compte. Je n’aurais rien changé à cette expérience, sauf peut-être pour y ajouter quelques heures de sommeil supplémentaires. C’est un festival accessible (en mode Découvertes, surtout, passeport que je vous conseille et que je trouve déjà amplement suffisant et abordable), plaisant et riche musicalement, en plus de se situer dans une ville qui m’a toujours charmée : Tadoussac. Je vous le conseille pour l’an prochain, peut-être que nous nous y croiserons!
Les gars de Clay and Friends qui profitent de Tadoussac Crédit Photo : Michel Tremblay
Tadoussac s’est mise toute belle vendredi pour accueillir le plus gros des festivaliers. Armée de mon calepin, de ma bonne humeur mais malheureusement pas de ma crème solaire j’ai, en un jour, exploré autant de spectacles que de styles différents.
Les chemins d’écriture – Bistro de la Baie
De gauche à droite: Pascale Picard, Chantale Archambault, Samuele, Joanie Michaud, Rimo – Crédit Photo: Michel Tremblay
J’ai pu assister à quatre des huit performances offertes par les artistes présentés hier au spectacle gratuit à l’église. Cette fois sur une terrasse ensoleillée, j’ai entendu à tour de rôle Joanie Michaud, Jérôme Charrette-Pépin, Michel Robichaud et Chantale Archambault. J’ai été agréablement surprise par les quelques nouvelles chansons présentées. Cependant, je fus un peu déçue de voir que les artistes avaient tous décidé de rejouer les deux pièces déjà entendues hier soir. Dans un set de 20-25 minutes, cela constitue quand même un gros morceau de déjà-vu, sans compter les blagues d’hier qui ont été redites. Néanmoins, ça n’a pas suffi pour gâcher mon plaisir de réentendre les artistes. On a pu notamment découvrir, pour ceux qui ne les connaissaient pas, d’autres facettes de Jérôme Charrette-Pépin, qui a capté l’attention de l’auditoire tout particulièrement avec sa traduction d’une chanson de Bob Dylan : Penses-y pu, c’est ben chill. Dans la dernière chanson de son set, les autres artistes ont décidé spontanément de participer et ont formé un chœur : la complicité entre les différents membres des chemins d’écriture est palpable, ce qui a permis de créer une ambiance chaleureuse autant au Bistro de la Baie que la veille sur l’autre scène. Michel Robichaud a fasciné lui aussi le public avec ses pièces éclatées, «incongrues», comme il les qualifie lui-même dans une de ses chansons. Il a su faire réfléchir par le rire. Finalement, Chantale Archambault a traîné le «Toga» de Saratoga pour jouer, en plus de ses chansons, quelques-unes de leurs nouvelles pièces à eux, pour nous préparer à leur lancement de demain.
Benoit Paradis Trio – Salle Marie-Clarisse
Benoit Paradis qui se déchaîne sur sa guitarette – Crédit Photo : Bertrand Lemeunier
Composé de la pianiste Chantale Morin, du contrebassiste Benoit Coulombe et bien sûr de Benoit Paradis, ce trio est personnellement une des bonnes raisons qui m’ont convaincue d’assister au festival. Leur trait particulier : ils accolent à un jazz classique et varié des textes à la fois comiques, crus et déprimants, d’un style assez déglingué, tout cela enrobé du brin de folie qui habite constamment le noyau du groupe. Benoit Paradis, en effet, est tout un personnage. D’abord, c’est lui qui chante/fait les percussions/joue de la guitare (debout sur une chaise)/joue les cuivres, tout en divertissant la foule par sa seule personnalité un peu débraillée, cynico-comique. On remarque quelques airs de ressemblance avec Bernard Adamus, de qui il est le tromboniste. Lorsqu’ils sont montés sur scène devant un public principalement quinquagénaire, j’étais curieuse de voir leur réaction. Un peu heurtés par Cul, la deuxième chanson, ils ont été pourtant séduits par la suite, après T’as-tu toute ?, pendant laquelle tous les musiciens ont prouvé leur talent. La salle devenant de plus en plus comble, nous nous sommes tous plongés dans cet univers hors du commun et avons pu apprécier différents types de jazz ainsi que des textes originaux frappants ou encore des adaptations plus que savoureuses. Notamment, on a pu entendre une traduction de Darn the dream : Fuck le rêve. Toutes les pièces mentionnées à date, ainsi que la majorité de celles qui furent jouées, se retrouvent sur le nouvel album de groupe, paru en février dernier. D’après moi, ils en vendront quelques-uns en fin de semaine, à voir comment ils ont su conquérir le public.
Jordan Officer – Site Belle Gueule
Si vous aimez le blues, le vrai, vous auriez adoré Jordan Officer. Avec ses airs de cowboy et ses favoris, il nous a joué, en anglais, des chansons évoquant soit Elvis, soit Chuck Berry, Ray Charles ou tout autre blues oldschool.
Crédit Photo : Michel Tremblay
Bien sûr, on sentait aussi quelques accents tantôt rock, tantôt country, tantôt jazz, mais le cœur de chaque pièce restait du blues brut. C’est simple, les accords sont souvent les mêmes, les paroles se répètent sans cesse…mais maudit que c’est bon du blues ! L’artiste a d’ailleurs enivré la foule avec ses airs entraînants, mais il a surtout épaté tout le monde avec ses solos endiablés. Grattant sa guitare à une vitesse fulgurante et avec une précision impressionnante, il a su nous rappeler qu’en blues, c’est le talent technique qui permet de se distinguer. Les deux autres musiciens qui l’accompagnaient, un contrebassiste et un batteur, ont eux aussi pu faire preuve d’un peu de virtuosité sur scène, pour le plus grand plaisir de la foule, visiblement nostalgique des années où le blues était plus en vogue. Le groupe a terminé sur une chanson rapide du style de Mess Around, puis sur une chanson plus dansante en rappel.
Raton Lover – Site Belle Gueule
Crédit Photo: Michel Pinault
Juste après eux se produisait sur scène le groupe rock Raton Lover, que j’ai pu écouter pour quelque temps avant de partir pour Milk and Bone. Une gang de vrai gars aux cheveux longs, qui font du rock pour le plaisir, c’est visiblement un mélange gagnant. Malgré leurs airs tough, ils offrent pourtant une musique assez accessible (à l’opposé d’hermétique) et semblent avoir le cœur tendre. Se déclarant eux-mêmes «disciples de la non-violence» pendant le spectacle, ils se défoulent plutôt sur leurs instruments, ce qui ajoute une dose d’authenticité à leur musique. Ils ne se cassent pas la tête non plus pour tenter de complexifier une formule déjà gagnante, un rock plutôt épuré et qui fait triper les gars de rock. J’ai malheureusement dû filer après quelques chansons.
Milk & Bone – Salle Bord de l’eau
Projet fondé récemment et composé de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin, Milk & Bone a sorti un premier album de huit pièces en mars dernier. Leur musique électro nous a rempli les oreilles hier soir au sous-sol de l’église. Leurs voix tantôt à l’unisson et tantôt à l’harmonie étaient vraiment ce qui faisait la touche particulière de leur musique : les deux artistes ont de fait une voix au timbre très clair, cristallin, en plus de se placer dans un registre aigu et suraigu. Le résultat, avec le reste de la musique électro, avait quelque chose de surréel. Les deux jeunes femmes, toutes de noir vêtues, ont présenté des pièces downbeat avec une basse simple et écrasante : une musique qui portait à se balancer doucement sinon à se laisser simplement submerger. À mon avis, le choix de salle était judicieux, parce que le son était vraiment bien diffusé, ce qui est nécessaire pour qu’un groupe électro sonne bien. Il faut aussi lever notre chapeau à l’éclairagiste, que je ne connais malheureusement pas, et qui a rajouté une couche de surréel à l’événement.
Clay and Friends – Site Belle Gueule
Après tout le plaisir partagé avec le groupe jeudi, je n’ai eu d’autre choix que de récidiver hier soir (ou plutôt ce matin) et d’aller assister au deuxième spectacle de Clay and Friends. Le chapiteau, situé devant l’auberge, était rempli à craquer. Ils nous ont encore livré une performance percutante, qui groovait à souhait. Leur talent : faire lever la foule. En liesse vers la fin du spectacle (à cause de la musique, mais peut-être aussi un peu à cause de l’alcool, qui sait), le public s’est mis à sauter partout, à danser et à crier à tue-tête au son des dernières chansons/impros/bouffonneries complices des musiciens. Le claviériste a d’ailleurs pris un peu plus de place ce soir-là que la veille, notamment parce qu’on l’entendait aussi plus dans les moniteurs. Visiblement, je serai tentée de récidiver encore demain, parce qu’avec Clay and Friends, chaque spectacle est unique, comme un party entre amis.
Après autant de musique (folk émergent, jazz, blues, rock, électro, Hip-Hop) et autant de fun, j’ai été me coucher à une heure plus que tardive, le soleil me souhaitant bonne nuit. Ce matin, en plus de se montrer encore plus belle que la veille, Tadoussac m’a accueilli avec un spectacle-surprise dans une église, où j’ai pu me réveiller en douceur au son des «tounes» de Paul Piché. Je vous conterai ça demain !
Dans le cadre de la 32e édition du Festival de la chanson de Tadoussac, j’ai eu la chance d’obtenir un passeport Découvertes qui me permettra, pour les jours à venir, de coucher sur papier quelques bribes de cet événement rocambolesque et tout en musique. Viendront aussi quelques entrevues à la bonne franquette avec quelques artistes qui sont au programme cette année. On commence ça avec un compte rendu de jeudi, la première journée du festival.
Après avoir fait mon petit bonhomme de chemin vers ce lieu charmant qu’est Tadoussac, je suis arrivée à la grosse pluie sur le site du festival. Ou plutôt l’accueil, car les différentes scènes sont disséminées un peu partout dans le village. On était trempés, c’était orageux, venteux comme pas possible, mais on s’est rapidement fait réchauffer le cœur grâce la bienveillance ambiante qui plane toujours sur l’endroit. Après avoir pris un bon dîner et piqué ma tente (tant bien que mal), j’ai pu me diriger vers le premier spectacle de ma liste.
Les chemins d’écriture – Scène Desjardins
Crédit Photo: Xavier Lacouture
Vers 22h30, on a fait entrer le public dans l’église. La salle était quasi pleine, surtout remplie de personnes un peu plus âgées. Elles étaient venues, comme moi, découvrir 8 artistes émergents ayant participé à une formation d’écriture de quatre jours offerte par le festival, et qui allaient présenter chacun deux pièces de leur répertoire. Ce spectacle, prévu surtout pour nous mettre l’eau à la bouche, est le prélude des deux prochains chemins d’écriture du festival, pendant lesquels les artistes auront plus de temps pour nous livrer leur musique. On nous a donc présenté Anthony Roussel et sa voix rauque accompagnée de folk-rock touchant et Rimo, un cousin de France, avec ses mélodies groovy et sensuelles. Joanie Michaud m’a surprise avec sa belle voix douce mais forte, autant qu’avec ses textes imagés, simples et bien choisis. Puis, la moins émergente Pascale Picard a suivi avec deux de ses chansons traduites en français par Gaël Tavernier. A suivi Jérôme Charrette-Pépin qui, avec une ou deux blagues d’entrées de jeu, a continué à faire rire le public avec ses chansons hors de l’ordinaire et aux accents country, bien qu’il m’ait semblé un peu incompris par ce public qui ne cherchait pas toujours à le prendre au sérieux. Samuele a ensuite pris la scène avec un sourire narquois accroché aux lèvres, nous jouant des mélodies aguicheuses et sincères, pour ensuite laisser la place à Chantale Archambault et sa voix pas si émergente aux teintes country sur une musique plus folk qui parlait d’amour. Pour terminer, Michel Robichaud a enchaîné rires et songes avec une pièce comique aux paroles semi-parlées à la Dédé Fortin, puis avec La Dose, une chanson à faire réfléchir. Tout au long du spectacle, on a senti une belle énergie au sein du groupe d’artistes, qui ont tous participé aux chansons des autres, chantant, claquant des doigts. On a eu droit à plusieurs bonnes (et moins bonnes) blagues de leur part pendant que leurs confrères ou consœurs accordaient leur guitare. Bref, une soirée pleine d’énergie devant un public plutôt attentif et bienveillant. Ça mettait bien la table pour le reste du festival, en espérant qu’on puisse couvrir quelques-unes des performances de ces artistes dans les prochains jours!
Mehdi Cayenne Club – Site Belle Gueule
Crédit Photo: Gabriella Quesnel-Olivo
Le ciel s’étant dégagé, on s’est dirigé tranquillement vers l’auberge de jeunesse de Tadoussac pour Mehdi Cayenne Club. Devant un public un peu moins garni mais tout aussi varié qu’aux chemins d’écriture, la formation simple, composée de trois musiciens, a livré une performance impressionnante. Avec leur petit effectif, ils parvenaient tout de même à faire lever la foule. Il faut d’ailleurs souligner le charisme et les expressions faciales variées du chanteur, toujours plus enthousiaste. La musique du groupe, assez inclassable, avait un petit côté fucké qu’on aime bien, créé par l’ambiance planante du synthé, les syncopes de la batterie et les rythmiques inhabituelles de la guitare. La voix et les paroles, un peu à la Xavier Caféine, m’ont moins marquée. Cependant, la dernière pièce ressortait du lot : le texte était un poème de Jacques Prévent qu’ils ont bien su mettre en musique.
Clay and Friends – Site Belle Gueule
Crédit Photo: Gabriella Quesnel-Olivo
Pendant le spectacle de Mehdi Cayenne Club, juste à côté, il y avait aussi Raton Lover, puis Dylan Perron et Élixir de Gumbo, là où les jeunes, plus absents à Mehdi, s’étaient concentrés en grande quantité. J’ai pu entendre une partie du deuxième spectacle : un bluegrass traditionnel et quelques hommages à Gilles Vignault qui donnaient le goût de sauter partout, mais qui ne sortaient pas de l’ordinaire. Puis ça a été le tour de Clay and Friends, et ils ont littéralement su mettre le feu à la foule, alors plus nombreuse. Je me suis moi-même départie de mon cahier de notes pour danser avec les autres au son de leur musique tantôt funk, tantôt reggae, toujours soul et avec un fond assumé de Hip-Hop. Le chanteur/rappeur, Clay, ainsi qu’Aydell, aux percussions de style beatbox, se sont adonnés à quelques improvisations plus que savoureuses, et nous en promettent davantage encore les prochains soirs, pendant lesquels ils joueront aussi. Leur solide performance était appuyée par d’autres musiciens de talent, deux guitaristes et un bassiste. La formation a d’ailleurs accueilli, pour la première fois, un nouveau claviériste, qui vient ajouter une touche jazzy qui, quoique légère, reste prometteuse. Bien hâte de retourner les voir dès demain !
Et c’est pas tout ça, mais il était déjà rendu 2h30 du matin, et j’ai dû me diriger vers ma tente pour me reposer, parce qu’une journée remplie m’attendait le lendemain. Elle m’a accueillie avec un beau soleil comme pour dire pardon, et s’annonce riche en expériences improbables et en musique. Je vous raconte ça demain !
C’est une salle pas mal pleine qui a accueilli hier les deux artistes Simon Kearney et Philippe Brach en plateau double au Cercle. Des gens de tous les âges, surtout des jeunes, tous assez réceptifs. Et quand Philippe Brach est arrivé sur scène, arborant un masque (que je ne saurais identifier) et un chandail de ratel, qu’il a chanté Dans ma tête, la foule s’est déjà mise à danser un peu. La population féminine, assez concentrée à l’avant, criait déjà à pleins poumons après Le matin des raisons ; on se serait cru aux danseurs! On a aussi pu noter que dès les premières paroles, «c’est l’matin, chus déjà stone», ça s’est mis à sentir le printemps.
Si vous ne connaissez pas l’univers déjanté et le folk lubrique de Philippe Brach, je vous invite à lire son entrevue. Hier soir, il a su impressionner particulièrement avec sa performance vocale et sa présence sur scène. Lorsqu’on sait qu’il fait de l’improvisation théâtrale depuis 14 ans, on est mieux à même de comprendre son aisance sur scène et ses petites singeries, comme la fantaisie qu’il a eue, en plein spectacle, de se prendre pour un noir qui a de la soul pour nous chanter une pièce qui groovait. Il nous a même révélé un secret de la plus haute importance, concernant son dernier album, La foire et l’ordre (mais chut !). Cependant, malgré ses pitreries et son autodérision occasionnelle, on a aussi pu remarquer un réel souci pour sa musique et sa performance chez Brach, qui s’assurait toujours que l’éclairage, le reverb, le tempo ou sa guitare étaient adéquats. Tout ça s’est pourtant fait sans temps mort et sans malaises ; on peut en remercier sa qualité de showman. En terminant, les quelques nouvelles pièces qu’il nous a montrées promettent un nouvel album intéressant. Visiblement, Portraits de famine, à sortir en septembre, offrira son lot de mélodies accrocheuses et de textes acerbo-comiques.
Terminant sur sa pièce Gaston, qu’il a décernée cette fois à son batteur David, Philippe Brach a laissé place à Simon Kearneyet ses musiciens. Plus jeunes, peut-être moins habitués à la scène, ils ont tout de même livré des chansons fortes, rock, et musicalement bien travaillées. Regorgeant d’enthousiasme et d’authenticité, l’auteur-compositeur-interprète nous a présenté différentes nouvelles chansons à paraître sur son prochain, et premier, album: La vie en mauve. On peut s’attendre à des solos de guitare incroyables, un son un peu garage mais complexifié par la présence de cuivres, et à des textes qui restent pris dans la tête. De fait, si Philippe Brach est avant tout un excellent chanteur, Simon est surtout un guitariste aguerri ; on sent dans ses pièces que les parties de guitare sont très travaillées, contre des riffs plus simples chez Brach. Pour en apprendre un peu plus sur Kearney, je vous incite encore une fois à lire son entrevue avec nous.
Le public a été très réceptif pour le deuxième groupe aussi, bien qu’il y ait eu restructuration : les visages des premières rangées ont presque tous changé. Ces rangées, enthousiastes, dansaient un peu au son du groupe de Simon même si j’ai trouvé, tout au long des deux spectacles, que le public manquait quelque peu de motivation ou plutôt de mouvement. Ça s’est réglé pour la dernière chanson de Simon Kearney, pendant laquelle quelques amis (j’avoue une fois de plus en avoir fait partie) on pu lâcher leur fou. C’est surtout les dernières pièces du groupe, à mon avis, qui ont eu un effet électrisant sur la foule. Ils ont entre autres joué Chaminao en rappel, une pièce pour le moins particulière, qui parle d’un indien. Les textes de Simon sont de fait très variés et montrent un univers assez éclaté. On a beaucoup aimé aussi J’aurais dû la tuer : les accents musicaux étaient aux bonnes places pour créer une vibe forte (je m’exprime en tant que non-musicienne, traduisez comme vous le pouvez).
Après cette bonne dose de folk et de rock, le public a pu quitter, ravi. Philippe Brach et son groupe (il faut d’ailleurs souligner le talent de ses musiciens, même s’ils étaient quelque peu effacés en sa présence) ont dû repartir vers Montréal avant mon entrevue à une question, mais Simon Kearney et son batteur se sont prêtés au jeu.
L’entrevue à une question – Simon Kearney
En ce moment vous travaillez beaucoup sur les nouvelles tounes de l’album, est-ce qu’il y en a une en particulier que vous aimez jouer en tant que groupe ?
«J’pense que notre préférée c’est Comme un acide parce qu’il y a toute dedans» explique Simon, avec l’accord de Gabriel. «Ça passe du gros hardcore à des harmonies avec des trucs de trompette…c’est vraiment sick!»
À l’occasion de son passage prochain dans notre ville, Philippe Brach nous a accordé un peu de temps téléphonique pour nous parler de lui et de son spectacle du 6 juin prochain (c’est demain ça !) en plateau double avec Simon Kearney, au Cercle. Un personnage hors du commun, ce Philippe Brach. Il présente des textes crus aux propos souvent glauques, parfois marrants, souvent les deux. Le tout est enrubanné dans une musique folk aux accents country qu’il qualifie lui-même de «lubrique», faute de termes descriptifs adéquats, et accompagné d’un personnage généreux et comique.
À la vue des nombreux animaux présents dans son photoshoot d’album, on lui a demandé de se décrire lui-même en se comparant à un animal. Choix judicieux, il a convenu que le ratel et lui avaient quelques points communs : «C’est vraiment un p’tit criss. Il fonce la tête baissée sans trop se soucier de ce qui va arriver. Ça me ressemble ben gros ça je trouve!» Pour ceux qui ne connaîtraient pas la bête, l’auteur-compositeur-interprète nous l’a décrite brièvement : « C’est comme une mouffette africaine, mais ça n’a comme peur de rien ; ça se bat contre contre les ours et les gros serpents, pis ça s’en crisse un peu.»
Crédit Photo : Annie Éthier
On constate déjà, par ces réponses, le côté humoristique de Brach, qui jure avec une partie plus sombre de son art. Pour mieux comprendre cette apparente contradiction, on a creusé le sujet. Pourquoi mettre de l’humour dans des chansons si sombres ? Philippe explique qu’avec des chansons aussi tristes, l’humour aide à faire passer des messages difficiles : «Ça aide à mieux passer l’humour, c’est un très bon lubrifiant !» Il ajoute aussi qu’avec un bagage de 14 ans en improvisation théâtrale, il constate que l’humour fait essentiellement partie de lui : «J’ai toujours eu dans l’âme quand j’étais sur scène de vouloir faire rire le monde, et j’pense que ça a toujours été comme ça malgré moi.» En musique, son humour est donc aussi une façon de transmettre son identité à travers des pièces déjà débordantes d’authenticité.
Toujours est-il qu’en dessous du miel, il reste la pilule à avaler. Les textes de La foire et l’ordre, son premier album, traitent de sujets noirs tels que la mort, la folie, l’ivresse, les histoires d’amour tristes. «C’est vraiment ma zone de confort, explique Brach. C’est con, mais habituellement j’suis plus attiré par les univers qui sont crasses, sombres ou glauques. Ça vient comme naturellement.» Une fascination pour la noirceur, qu’il exploite pour créer. Les parties lumineuses de sa vie, explique-t-il, ne sont pas un matériel intéressant pour son écriture : «Quand j’suis en amour, j’écris des belles chansons et ça devient un peu trop crémeux, un peu trop kitsch assez rapidement. Généralement ces chansons-là ne font pas la cote. Pis j’suis quelqu’un qui peut être parfois down dans la vie, et reste que pour écrire j’aime mieux ça quand c’est très sombre.»
Crédit Photo: William Mazzoleni
Un contraste ma foi intéressant entre l’humour et la noirceur, qui se retrouvera aussi certainement dans son nouvel album, Portraits de famine : «C’est clairement pas avec cet album-là que tu vas te recoudre les veines, Marie-Ève !» m’a-t-il lancé, presque avec enthousiasme. Mais il nous promet aussi, à travers un univers sombre, un album qui «groove un peu plus» et des chansons qui, même tristes, «sont vraiment bien habillées pour que tout passe vraiment bien». On aura d’ailleurs la chance d’en entendre un aperçu demain au Cercle, où il compte nous jouer trois ou quatre nouvelles chansons. Sur un total de douze ou treize, huit ou neuf pièces seraient déjà «en chantier», mais pas toutes assez prêtes pour être jouées : «On est en studio en ce moment, et on fait revirer les tounes de bord au complet. On en coupe, il y a des parties qui s’en vont, on en change, on change des structures de chanson, alors il y en a qu’on ne fera pas parce qu’elles sont trop en train d’être changées.» Reste que ce futur album, à sortir en septembre prochain (il faudrait aussi dire qu’il est réalisé par Louis-Jean Cormier, celui dont il faut prononcer le nom), paraît prometteur : «J’suis vraiment, mais vraiment satisfait de c’que ça donne. C’est de très très loin un meilleur album que le premier à mon sens», nous confie Philippe Brach.
En espérant que vous serez au Cercle demain pour découvrir vous aussi soit l’auteur-compositeur-interprète, soit ses nouvelles chansons ! C’est un spectacle qui promet, en plateau double avec le jeune et talentueux Simon Kearney. Philippe Brach nous a donné ses impressions sur ce dernier, même s’il avoue humblement n’avoir pas beaucoup écouté sa musique : «J’aime bien sa vibe, son playing de guit aussi. J’trouve ça cool, j’aime bien l’ambiance qu’il y a dans son EP et dans les deux nouvelles tounes qu’il a pitché. C’est vraiment un plaisir de partager la scène avec lui.» Il pense aussi que, les deux musiciens étant dans un style connexe, les deux publics se mélangeront bien et que la foule sera réceptive (moi, j’aurais dit comblée). «J’ai vraiment hâte,» ajoute-t-il en terminant. Nous aussi, puisqu’on couvrira le spectacle.
Dernière question, mais non la moindre, on lui a posé le traditionnel (du moins, pour moi) «quelle question rêves-tu de te faire poser en entrevue ?» D’abord, pris de court et fasciné, il a répondu que cette question elle-même était la réponse à la question. Mais par la suite, après réflexion, il a ajouté : «Sinon il y a aussi “avec qui j’aimerais jouer de vivant”, j’aime bien me faire poser ça parce que ça change souvent. Aujourd’hui, j’aimerais que ça soit le Soweto Gospel Choir : c’est une chorale gospel d’Afrique du Sud. […]C’est vraiment un buzz, mais…mon genre de buzz!»
C’est au Knock-Out que la programmation du Festival OFF de Québec nous a été dévoilée ce matin. En entrée, on a eu droit à deux pièces de la charmante Sarahjane Johnston, qui s’occupera du spectacle d’ouverture le mercredi 8 juillet prochain. Puis le directeur général, Guillaume Sirois, et la directrice de la programmation, Sophie Bernier, nous ont révélé quelques détails croustillants sur la prog et le festival en tant que tel.
Tous azimuts. Crédit photo : ecoutedonc.ca
Toujours en accord avec la mission qu’ils se sont donnée il y a quelques années, les membres du festival nous offrent cette année une programmation à 50% locale locale. C’est-à-dire que la moitié des artistes présentés viennent non seulement de notre province, mais aussi de notre belle ville où, comme ils l’ont mentionné, on sent de plus en plus d’effervescence dans le milieu musical. C’est ainsi que performeront Nimbes, Medora et Tous Azimuts, qui font partie de ce que Mme Bernier a appelé la «jeunesse d’or» d’ici, ainsi que de nombreux autres.
Photo : Marion Desjardins
Autre chose, ne vous inquiétez pas si vous ne connaissez pas beaucoup de noms cette année, c’est prévu ! L’équipe du OFF au aussi voulu que la moitié des spectacles soient des «premières fois», en accord avec le slogan de 2015 : «C’est toujours la première fois!». Différents artistes n’ayant jamais mis les pieds à Labeaumeville pourront donc venir nous émerveiller les oreilles. Pour ne donner que quelques noms, seront de passage Paupière, Fonkyson, Felix Dyotte et She Serpent. Et de ce que Mme Bernier en a dit, il y en aura pour tous les goûts: du disco funk au shoegaze en passant, oui, par la musique classique contemporaine.
Photo : Marion Desjardins
Cette dernière est d’ailleurs le fruit d’un projet qui titillait l’équipe du OFF depuis longtemps. Le public de ce festival étant pour la plupart des mélomanes, ils ont voulu aller chercher la richesse musicale du classique et se rapprocher de la faculté de musique de l’Université Laval. Résultat : en guise de spectacle d’ouverture du soir, on nous présentera Music for 18 musicians de Steve Reich, suivi d’un spectacle de Burlesque (oui oui) !
Photo : Marion Desjardins
Bref, beaucoup de bonne musique est au rendez-vous; vous pourrez le constater par vous-même ici, sur le site du festival. Il faut aussi savoir que ce festival, en plus de présenter de nombreux futurs grands talents – vous seriez surpris de voir quels étaient les artistes présentés il y a de cela quelques années, à leurs débuts, et qui sont maintenant assez établis – met de l’avant l’expérience en soi. Plus de 40 spectacles en 4 jours, du 8 au 11 juillet, c’est de l’intensité !
Pour bien terminer la présentation, SYZZORS, un groupe de Montréal, a fait son agace et nous a laissé l’eau à la bouche après leur unique chanson, qui groovait déjà pas mal. Chose certaine, je ne manquerai pas leur show. En espérant donc vous croiser là-bas, à l’une des différentes scènes du festival, en train d’apprécier de la bonne musique, une bonne bière ou une bonne sieste entre deux spectacles(recommandée par l’équipe pour une meilleure expérience) !
PS : Si vous êtes intéressés à entendre encore parler un peu du OFF, Jacques et Mathieu de notre équipe aborderont le sujet plus en profondeur dans une balado qui devrait sortir d’ici la semaine prochaine.